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vement confirmés & corrigés par prefque tous les
fuccefleurs de Philippe jufqu’à Louis XIV, en 1674.
Ces ftatuts leur donnent la qualité de maîtres
chandeliers-huiliers-moutardiers , & leur permettent
de rendre à petits poids & mefures en regrat toutes
fortes d’huiles à brûler , verre, bouteilles , bois ,
charbon , moutarde, 6c toutes fortes de menues
marchandées en regrat. Un arrêt du parlement ,
du 3 février 1677, les maintient dans la porteflion
de vendre en détail du beurre , des fabots , pelles »
battoirs, &c.
Enfin, comme chandeliers - huiliers , ils prétem-
doient être les feuls dépofitaires de l’étalon des mefures
de cuivre deftinées pour mefurer les huiles à
brûler ; ils étoient unis au corps des épiciers, mais
ils en furent féparés en 1430,8t il leur fut défendu
de vendre aucune épicerie. C’eft à cette époque que
commence, à proprement parler , la communauté
des chandeliers.
On ne pouvoit être maître chandelier à Paris
fans avoir fait un apprentifiage de fix ans, 6c travaillé
fous les maîtres deux années comme compagnon.
Quatre jurés font à la tête de cette communauté,
dont il y en a deux de renouvellés tous les ans, de
manière -qu’il y en a toujours en place deux anciens
ôc deux nouveaux.
Outre ces quatre jurés, il y avoit encore quatre
maîtres de cette communauté ayant la qualité de
jurés huiliers, gardes du coin & étalon royal , dont
deux fe renouvelaient tous les ans.
Ces jurés huiliers avoient le droit de faire deux
vifites par année,
Les chandeliers fupprimés par l’édit de février
1776, ont été rétablis feuls 6c en entiers par celui
d’août de la même année ; ôc ils ne font plus que le
commerce de chandelles.
Leurs droits de réception font fixés par le même
édit à 500 livres.
Il y a en outre douze chandeliers privilégiés fui-
vant la cour , autorifés à faire le même commerce
que les maîtres , par lettres du grand prévôt de
l’hôtel du roi.
Explication fuivie des planches de Vart du chandelier.
Planche I. La vignette*ou le haut de la planche
montré les opérations principales du chandelier.
Fig. 1, coupeur de mèche placé devant fon banc.
pig. z , ouvrier qui fait fondre le fuif.
Fig, 3, ouvrier qui fait de la chandelle à la baguette.
Fig. 4, ouvrier qui fait de la chandelle au moule.
Dans la même vignette çn yoil%
1 , tamis à palier le fuif,
a , panier aux pelottes.
3 , panier à fuif.
4, febille.
5 , pain ou jatte de fuif.
6 , pelote ou peloton de coton,
7, truelle.
8 j abîme.
9 , table à moule*
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r<3, baguettes ou broches à chandelle.
1 1, dépeçoir.
12, caque.
13 , banc à couper.
Bas de la planche. Fig, /, banc à dépecer le fuif,
ou dépeçoir.
Table montée fur des pieds 1 , a , 3 , 4',
Deflus de la table 5.
Planches aflçmblées entre elles 8c avec le deflus
qu’elles entourent, 6, 7,8,9*
Petit linteau de bois doué contre le rebord du
fond 11,
la , on voit fur le milieu de ce linteau un crochet?
qui s’insère dans un anneau pratiqué à l’extrémité
de la branche d’un grand couteau 13,
Fig. z t banc à couper les mèches , ou couteau à
mèches.
a b , table ou deflus de bois monté fur deux pieds,
c , d, partie de ce deflus e , laquelle porte, une
broche perpendiculaire de fer f , & fe me,ut à codifie
dans l’entaille g h de l’autre partie.
k , couteau large, tranchant, 6c arrondi par foij
extrémité.
/, noeud ou bouton de la codifie,
Fig. 3, abîme,
a, b , c , d r efpèce d’auge pofée fur une table
avec une rigole autour g , h y e, r, excepté au côté
g 9 h. Le côté a b y eft d’environ dix pouces , 6c le
' côté a f y d’environ quinze. Il y a une anfe à chaque
bout.
Fig. 4 y établi à broches chargées de chandelles,
Planche II. Figure 1, moule à chandelle. b, le
collet, b c y la tige, cd9 le culot. e f9 le crochet.
Fig. 6 y table à moules. 1, z , les femelles qui la
foutiennent. 2,3, deux.grand§s planches affemblées
à tenons avec les femelles.
Fig. 7 y burette ou pot à moule,
Fig. 8 , aiguille.
A , tournette à dévider le coton , 6c le panier au<
pelotes.
B, couteau 4 couper le fuif.
C , chaudière de cuivre rouge à faire fondre le
fuif, placée fur fon pied ; elle a deux anfes ou poignées
, 6c fans couture.
D , caque à refroidir le fuif avant que de le jetter
dans les moules,
E, , tamis à palier le fuif.
F , coupe-queue, ou rognoir, ou rogne-cul. A , table
1 du coupé-queue. B , pièce de bois pofée fur cette
table. CyCyCyC, pieds ou fupport du coupe-queue.
d, poêle pleine de charbons qui échauffent le coupe-
queue. E, coupe-queue ou platine de cuivre. FF,
les mains de l’ouvrier qui partent une broche chargée
de chandelles fur le coupe-queue. E , la plaque
échauffée qui coupe également l’extrémité des chandelles
, reçoit le fuif à mefure qu’il fe fond, 6c. le
rend par la goulette G , dans la jatte H,
G, pot à fuif.
H, truelle à ramaffer le fuif.
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V O C A B U L A I R E de VArt du Chandelier,
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P i . b IME ; nom donné à la cuve ou eft lé fuif
fondu.
Aiguille a enfiler ; c’eflu l’aiguille dont les
chandeliers fe fervent pour enfiler ôc attacher en-
femble le nombre de chandelles fuffifant pour faire
une livre.
Aiguille a mèche ; c’eft, dans la fabrique des
chandelles moulées, un fil de fer long d’un pied,
recourbé' par un bout , 6c en anneau par l’autre
bout.
Banc a couper Les mèches ; c’eft un banc
fur lequel eft attaché un couteau pour couper les
mèches.
Baguette a chandelles ; baguette avec laquelle
on enfile les mèches des chandelles.
Baguette a tremper ; baguette fur laquelle
les mèches font enfilées lorfqu’on fait de la chandelle
à la main en trempant à plufieurs reprifes les
mèches dans l’abîme.
Bannette ; panier d’ofier cylindrique, percé de
façon à paffer le fuif épuré.
Boulée ; fédiment du fuif qui refte après la fonte
au fond des poêles.
Broche ; nom donné à la baguette fur laquelle
on embroche les mèches.
Brochee; c’eft une quantité de mèches ou de
chandelles placées fur une baguette ou broche.
Burette , ou pot a mouler y e’eft un vafe de
fer blanc fait à peu près comme une théière ou
arrofoir de jardin ; les chandeliers prennent avec
cette burette du fuif fondu, & le vçrfent enfuite
par le gouleau dans les moules.
Caque ; efpèce 4 e tonneau de bois dans lequel
on met le fuif fondu pour la chandelle moulée.
Chandelle ; petit cylindre de fuif, dont une
mèche de fil de coton occupe le centre d’un bout à
l’autre. :
Chandelle moulée j celle qui eft fabriquée dans
un. moule-. .
Chandelle plongée; celle qu’on fabrique en
la plongeant dans le fuif.
Chandelle a baguette ; celle dont la mèche
eft partes dans un baguette pour être enfuite plongée
dans le fuif.
vingt ou vingt-quatre à la livre.
Chandelle de cordonnier ; grofle’chandelle
formée de i’aflemblage.de plufieurs.
Chandelle des r o is ; chandelle faite-dans des
moules cannelés.
Chandelle de veille ; chandelle fort longue
& fort menue.
Chandelle de noix ; faite avec le marc de la
- noix preflurée.
Chandelle de rousine ; celle faite avec du
Mauvais fuif & de la poix-réfine.
C ollet; nom donné à la boucle de la mèche de
coton à l’extrémité des chandelles.
Colleter les chandelles ; c’èft à la dernière
fois qu’on les plonge , les defçendre dans le fuif
jufqu’à ce^ qu’il foit parvenu à l’endroit de la boucle
que la mèche forme à l’extrémité de la chandelle ;
6c lairter prendre le fuif fur une partie de cette
boucle , pour qu’elle refte ouverte1, 6c qu’étant
enfuifrée , elle prenne facilement la première fois
qu’on l’allumera.
Couler ; fe dit du fuif qui fond trop vîte.
C oupe- queue; platine de cuivre chauffée, fur
laquelle on applanit le bout des chandelles à baguettes.
Coupoir ; infiniment qui fert à couper.
C outeau a mèche ; c’eft un couteau monté fur
un petit banc , dont les chandeliers fe fervent pour
couper, les mèches des chandelles.
Cretons ; membranes ou portions dé chair imbibées
de fuif.
Culot ; efpèce d’entonnoir adapté à la partie
fupérieure du moule des chandelles.
Dèb.rocheR; ôter les mèches ouïes chandelles
de deflus les broches ou baguettes.
Défiler ; c’eft lever de deflus les baguettes les
chandelles quand elles font finies.
D épecer le su if , le couper par morceaux avec
un couteau à manche fixé fur une table à rebords.
Dépeçoir ; couteau pour dépecer ou couper le
fuif. .
D r e s s e r ; c’eft arranger les mèches fur les
baguettes.
Egouttoir. ; auge de bois > difpofée fur l’établi
du chandelier.
Essorré ( fuif) , ou raffermi.
Etabli ; table fur laquelle on a élevé des tringles
pour recevoir les brochées de chandelles. ■
Fil a meche ; c eft le fil qui tient à la mèche
des chandelles moulées & au culot du moule.
Filet ; petite quantité d’eau qu’on jette dans une
fonte de fuif.
, Glacer le suif ; c’eft le faire chauffer mode- -
rement.
On glace la boulée pour tirer & faire fumager le
fuif que contient ce fédiment.
Gravelée ( chandelle ) ; celle qui eft grofliè-
rement & inégalement couverte de fuif.
Hachoir ; endroit où l’on coupe la graifle en
petits morfeaux gros comme des noix, avant de la
fondre /'& en faire du fuif.
Hayon ; efpèce de chandelier double à longues
chevilles, fur lequel on met en étale les chandelles
communes encore enfilées fur la broche.
^ Houlette inftrument de fer emmanché d’urï
bâton, avec lequel on hache grortièrement le fuif.
Jalot , grand baquet de bois-.