
encore de la compofition deffus ; on achève de les
remplir de la même maniéré , à la réferve d’un diamètre
pour les étrangler.
Enfuite on les retire du boiffeau , on les étrangle ;
on ouvre le trou de l’étranglement avec une pointe
de fer de quatre à cinq lignes de longueur, fur une
ligne d’épaiffeur dans fa bafe. On coupe de l’étoupille
en petits morceaux , 8c on les amorce , non l’un
après l’autre, mais en ayant une douzaine dans la
main. On répand dans leur gorge un peu de composition
pour remplir le trou que la pointe y a fait ;
on enlève un peu d’amorce au bout du doigt ; on
en touche un brin d’étoupille qui s’y attache ; enfin,
on le porte avec l’atnorce dans la gorge de l’une
des fufées que cette étoupille doit excéder d’environ
un diamètre pour y donner feu plus facilement.
Si l’on veut fe paffer de boiffeau, il fuffit d’ar- !
ranger une certaine quantité de cartouches en rond,
8c de les lier bien ferme enfemble.
Il eft affez d’ufage de mettre dans les lardons , la
compofition &. la poudre , un pois rond, ou un
grain de vefce. La poudre , en prenant feu , chaffe
cette petite balle contre la gorge , dont elle bouche
le trou ; alors la poudre, qui ne prend air par aucun
endroit, force le cartoùche à crever 8c à éclater avec
bruit.
Cette pratique eft bonne pour la vétille 8c les
petits lardons au deffous; mais elle eft inutile pour
les lardons plus forts , qui contiennent affez de
poudre pour rompre le cartouche avec fracas. On
peut même fe paffer de mettre des grains de vefce
dans la vétille, fi on la charge avec de la poudre
fine, qui , étant en plus grande quantité que la
groffe, éclate avec plus de force 8c de bruit.
On fait auffi de petits lardons en papier pour tirer
dans la chambre, ou pour en garnir de petites
fufées volantes.
Coupez une feuille de papier en trente-deux ou
en foixante-quatre morceaux; formez-en autant de
cartouches en les roulant fur un fil de fer, dont la
groffeur eft proportionnée à la longueur de ces cartouches.
Servez-vous d’une corde à boyau pour les
étrangler , 8c' chargez-les dans un petit moule, dont
le culot ne porte point de broche ; mettez entre la
compofition 8c la poudre une graine de rave ou
quelque autre , plus groffe ou plus petite , fuivant le
diamètre dè la fufée , en obfervant que cette graine
y entre aifément, pour que le feu puiffe fe communiquer
à la poudre ; ce qui n’arriveroit pas, fi
elle bouchoit exactement le cartouche.
On charge ces petits lardons de la compofition
des petites fufées volantes en papier, qui n’en diffèrent
que par les baguettes qu’on attache à ces dernières.
On lès remplit avec une petite plume, ou en
les appuyant fur la compofition. Il y en entrera affez
pour chaque charge.
Les lardons à deux, à trois cartes 8c au deffus ,
fe chargent fans moule fur un culot qui porte une
pointe de cinq à fix lignes, épaiffe dans fa bafe du
tiers du diamètre intérieur du cartouche.
On commence par les charger jufqu’à moitié en
compofition, en les frappant de huit à dix coups à
chaque charge ; on met enfuité la poudre grainée
8c un tampon au deffus ; puis on les étrangle ; on
les amorce comme nous avons dit ci-deffus pour la
vétille.
Les lardons chargés en brillant , s’appellent fer-
pentaux.
Il y en a d’une.autre efpèce pareillement chargés
en brillant , que l’on nomme ferpentaux brochetés,
parce qu’ils font chargés fur une broche de la longueur
du tiers du cartouche.
L’air .qui fe dilate dans le trou de la broche, les
agite beaucoup ; ce qui exige un peu plus de force
au cartouche: on les fait ordinairement à trois cartes,
8c du calibre des lardons à trois cartes. L’effet en
eft fort beau. Ils font principalement employés pour
garniture des pots à aigrettes. ,
On appelle fougues , de petites fufées volantes
fans baguettes -, comme partement ou petit parte-
ment, dont on garnit les groffes fufées. On les termine
par un marron collé fur le carton rendoublè. Ces
petites fufées s’agitent beaucoup en l’air.
Pour la pluie de feu , on moule des cartouches de
papier fur une petite baguette de fer de deux lignes
8c demie de diamètre , 8c on leur donne deux
pouces à deux pouces 8c demi de longueur ; on les
étrangle par un bout, 8c l’on frappe un petit tampon
de papier dans chacune des deux extrémités pour les
boucher ; on les charge enfuite en trois ou quatre
fois de compofition à deux onces de charbon fur la
livre de poudre, qu’on y fait entrer avec une plume ;
on les frappe fans moule ni culot en les tenant à la
main, comme on fait les lances : cela va beaucoup
plus vite que dans un moule. Lorfqu’ils font remplis,
on les amorce fans y mettre d’étoupille ; mais pendant
que l’amorcé eft fraîche, on les pofe légèrement
fur du poufïier qui s’y attache, 8i qui fert à leur faire
prendre feu plus promptement.
Cette garniture remplit l’air deafeux ondoyans, qui
font un très-bel effet ; elle eft également propre
pour lés petites fufées comme pour les groffes:
Si on veut faire ferpenter 8c agiter cette pluie
de feu , il ne s’agit que d’en étrangler les cartouches ;
mais lorfqu’on en veut garnir plufieurs fufées, il n y
faut pas tant de façon.
On peu^même fe paffer de les étrangler par un
bout ni par l’autre. Il n’y a qu’à tortiller Amplement
le cartouche par l’un des bouts ; mettre la baguette
dans le cartouche ; frapper quelques coups à vide
pour lui faire prendre le p l i l e plonger enfuite
dans la compofition, oh il prend autant qu’il en faut
pour chaque charge; puis Je frapper en l’appuyant
fur une table , 8c après qu’il eft chargé, l’amorcer
comme on vient de le dire. Ce procédé eft plus
court que de fétrangler, 8c en fort peu de temps
on en fait une grande quantité.
T A B L E A U des Compofitions propres à la garniture des Fufées volantes.
N O M S
des F eu x .
M a t i è r e s . L a* dons et Serpentaux Serpentaux brochetés Pluie
de Feu.
à i carte. à z cartes. à 3 cartes. à z cartes. à 3 cartes.
liv. onc. gr. liv. onc, gr. liv. onc. gr. liv. onc. gr. liv. onc. gr. liv. onc. gr.
C Salpêtre.................. 12 I I 1 I
i l-’o u flie r ................ I 4 I « I 12 3 3 I
Feu Chinois..' Soufre..................... 2 3 3 3 4 2 !
J Charbon................. 3 3 4 4 5 2
Sable du i er. ordre. 10 10 10 .9 9 5
Salpêtre................... 1 I I 1 I
S Pouflier................... 1 2 14 4 10 3 3 I
Feu ancien. ) Soufre..................... 2 3 4 4 5
Charbon. . . . . . 4 4 4 4 5 2
r Pouflier................... z 1 1 I
Feu brillant. } Soufre..................... 2 3 4
[ Limaille............... ... 4 5 • 5 4
Pour former des étoiles d”artifice, on a un petit
infiniment que l’on nomme moule à étoile. Voyez
figure 4 f. ■ ^ . .v
On paffe trois fois au tamis les matières de la
compofition ci-après pour les mêler ; enfuite on les
détrempe avec de l’eau ; on en forme une pâte ; on
prend le moule à étoiles, 8c en l’appuyant deffus cette
pâ.te, on façonne dans une virole de fer blanc qu’il
porte, un petit rond de pâte, percé au milieu par
une petite broche de fer placée dans le centre du
moule.
On ôte la virole de deffus , on en fait tomber
doucement Xétoile fur une feuille de papier, en la
pouffant avec le .manche du moule, qui doit être
fait pour y entrer aifément ; par ce moyen on
obtient en fort peu de temps une grande quantité
d’étoiles. Quand ces étoiles font bien sèches , on les
enfile dans de l’étoupille. Voyez figure 47. On les
fépare un peu de fix en fix ; on coupe dans cette
féparation l’étoupille que l’on arrête avec de l’amorce
fur la première 8c fur la fixième étoile de
chaque paquet. L’amorce étant sèche, on les ferre
dans une boîte ; 8c lorfqu’on veut s’en fervir, il faut
les paffer dans du pouflier avant de les mettre dans
le pot de la fufée , afin qu’elles prennent feu plus
fubitement. Voici cette compofition dont on a coutume
de faire ufage.
• liv re s , onces.
• Salpêtre. . . . . . . . . . 1 . . .
Soufre. . . . . . . . . . . 8 ^ »
Pouflier. .................................. . « . 4 .
On donne ordinairement aux étoiles fept lignes de
diamètre, fur quatre lignes d’épaiffeur. Lorfqu’elles
font plus groffes, leur effet n’eft pas fi beau , parce
que. leur pefanteur les entraîne trop bas.
Les étoiles à pétard font de petits fauciffons auxquels
on laiffe une gorge longue d’un diamètre 8c
demi, que l’on remplit de pâte d’étoile, fur laquelle
on colle un petit bout d’étoupille avec de l’amorce.
Il ne faut pas oublier , après qu’ils font chargés en
poudre 8c percés, de remplir de pouflier le trou de
la gorge, pour que le feu de l’étoile, en finiffant,
fe communique à la poudre grainée. On les couvre
feulement d’un rang de ficelle.
Le marron d'artifice doit avoir la forme d’un cube
ou d’un dé à jouer. La fig 136 en montre la forme.
Pour tracer 8c couper jufte le carton du marron
d’artifice , on a une planchette divifée en quinze
carrés , trois en largeur 8c cinq en longueur , 8c
percée d’un trou à chaque angle. Vo yez figure 138.
Ayant pofé la planchette deffus le carton, il faut
tracer avec un poinçon le parallélogramme qu’elle
forme ; puis à travers les trous y marquer les angles
des carrés. On tire enfuite des lignes fuivant ces
points , tant en long qu’en large ; 8c les quinze carrés
le trouveront ainfi formés. On divife enfuite avec
des cifeaux les cinq carrés qui font de chaque côté
dans la longueur du carton. On lui fait alors prendre
la forme d’un cube , que l’on remplit de groffe
poudre ; on le couvre entièrement de ficelle ; on le
trempe dans de la colle forte ; on le recouvre d’un
fécond rang de ficelle que l’on colle de même, 8c
ainfi jufqu’à quatre fois.
On le laiffe bien fécher , & lorfqu’on. veut le
tirer, on le perce par un coin avec un poinçon.
On introduit une étoupille dans le trou , que l’on y
attache avec un peu d’amorce, laquelle fert à donner
le feu.
On fait de ces marrons auflî grands 8c auffi petits
que l’on veut. On y proportionne le-carton, la
S ij