
Les preffes pour exprimer les liqueurs font de
plufieurs fortes; les unes ont prefque les mêmes
parties des preffes communes, à la referve que la
planche de deffous eft percée de quantité de trous,
pour faciliter l’écoulement des focs qu’on exprime,
& qu’il y a au deffous une efpèce de cuvette pour
les recevoir ; d’autres n'ont qu’une vis ou arbre
auquel eft attachée la planche mobile, qui defcend
dans une efpèce de boîte ou vaille au de bois carré1,
percé de tous côtés, par où coulent les fucs & les
liqueurs, à mefure qu’on tourne l’arbre , par le
moyen d’un petit levier ou de fer ou de bois.
Il y a d’autres preiTes particulières à certains arts
6c métiers ; nous en .parlerons à leur article.
Voye^ les détails des pièces d’une grande preffe,
dans l’explication ôc dans la gravure de la planche
XFIJL
Voye£ pareillement la defcription d’une machine
à curer les ports, dans l’explication & dans la gravure
de la plançhe XXV1L
D es poulainsr
Le poulain, ouvrage de charpenterie, eft fait de
deux pièces de bois, alTemblées .par des traverliers
qui forment une efpèce de traîneau fans roues, fur
lequel on voiture de gros fardeaux.
On donne auffi ce nom'à un affemblage de bois,
qui fert à defcendre les tonneaux de vin dans les
caves.
Des moulinSf
Les moulins ne font pas moins avantageux &
utiles que les preffoirs, pour l’expreffion des huiles,
la mouture des graines, pu pour d’autres avantages
particuliers ; le principe de leurs mouvemens dérivant
le plus fouvent des élémens, il en eft de différente
efpèce, & mus de différente manière ; les uns
le font par des hommes, d’autres par des animaux,
d’autres par le feu, d’autre? par le vent, d’autres
enfin par l’eau.
La planche X IX repréfente le plan d’un moulin
à l’eau, dont la planche X X fait voir les élévations
intérieures; ce moulin monté fur un bateau, eft
compofé d’un arbre a traverfant le bateau, fretté
..par chaque bout en plufieurs endroits, ÔC traverfé
lui-même de plufieurs ailes, composées chacune de
bras b, d’aube c , & de liens d , défendues d’un
coté par une forte pièce de bois 0, & dç l’autre par
lin plancher/’, feryant en même-tems à charger &
décharger commodément les marchandifes ; • cet
arbre a tournant fur des taffeaux g , pofés fur les
plats bords h du bateau, porte dans fon milieu l’af-
fembîage d’une grande roue i , engrenant dans une
lanterne k , affemblée à l’une des extrémités d’un
petit arbre /, fretjé par chaque bout, ÔC tournant
-fur fes tourillons pofés fur des pièces de bois m ,
appuyées de part & d’autre fur des poutres qui
-portent le plancher n: l’autre extrémité de l’arbre /
porte un rouet o retenu par des liens 00, s’engrenant
à fon tour dans une lanterne p , pofée debout ôc
à p.iyot fur une pièce de bois ,<7, appuyée par chaque
bout fur le plancher n: cette lanterne p fait
mouvoir la meule r , dans la caiffe s , furmontée
d’une trémie f , foutenue d’un châflis de charpente «,
le tout pofé fur un plancher v , appuyé fur de fortes
pièces de bois x. y eft un treuil qui, avec fon cordage
£, facilite le moyen de monter des graines
dans là trémie t. a eft un petit plancher pour monter,
avec le fecours des marches b , au deflùs du
grand arbre du moulin, c eft une cheminée à l’ufage
de ceux qui habitent le moulin, dont le pourtour
fermé d’ais, eft auffi à l’abri des injures de l’air, par
un comble ordinairement couvert de merrain.
Defcription de la maçhine du pçnt NotrerDame.
La machine élevée au milieu du pont Notre-Dame,
appelée communément la pompe Notre-Dame, eft
l’union de plufieurs pompes que la rivière fait mouvoir
, ôc qui fourniffent de l’eau par dçs tuyaux de
conduite dans toute la ville de Paris.
On a conftruit pour cette machine deux corps
de bâtimens aa ôc ab , planche X X I I I , féparés par
un troifième ad fort élevé, & qui contient à fon
faîte un réfervoir de diftribution ; tous trois font
■ bâtis fur des pilotis, plantés dans le fond de la
rivière à l’extrémité de plufieurs digues obliques <7,
planche X X II 1 Ôc X X IV , tenantes aux piles b du
pont, à deffein d’amaffer les eaux vers le milieu
ôc de leur donnerplusde force ponrfaire mouvoir les
deux grandes roues c ÔC d. Ces digues a font faites
d’un amas de terre couvert de pierrailles, entretenus
de plufieurs files de pieux ce, Ôc de madriers
a f s fur monté s de pièces de bois 0 moifées en ƒ , à
l’extrémité defquelle? font des paléés eompofées
chacune d’une file de plufieurs grands pieux g , enfoncés
obliquement ôc difpofés en contrefiches liées
enfemble de moifes obliques h , ôc horifontales i
ôc k , dont les dernières % plus fortes , foutenues
de pieux / , & entretenues de liens m placés à la
hauteur des plus baffes eaux, contribuent à la foli-
dité du pied des palées : les grands pieux g font
furmpnté? de poutrelles n , qui aidées des corbeaux
à potence 0 & des fuppprts.en contrefiches p, entretenus
de liens q, foutiennent plufieurs poutres ƒ
qui portent le plancher s des aîles aa Ôc ab.
Cette machine qui confifte dans trois pompes à
trois corps chacune, prenant l’eau de la rivière dans
la caiffe t foutenue dé pieux v , pour la porter dans
le réfervoir du bâtiment adl9 eft comppfée de deux
grandes roues e ôc d , d’environ j 8 à 20 pieds de
diamètre fur autant de largeur, portant chacune
huit aîles eompofées de bras x , d’aubes y ôc de
liens £, traverfant un arbre a d’environ 2 pieds à
2 pieds ôc demi de groffeur, porté fur deux tourillons
pofés fur des taffeaux b , appuyés fur un châflis
de huit poutrelles 0, gliffant le- long des pièces de
bois debo,ut ee , & fufpendu aux quatres coins par
■ quatre tirants d percés de trous depuis le milieu juf?
qu’en haut, montantjufqu’au deflùs du planchers,
ôc fervant à monter ^ou defcendre les roues c ôc d,
.à mefure que la hauteur des eaux augmente ou di*
jftîmie, ou que l’on veut arrêter la machine : cette
opération fe fait par le moyen de l’union de deux
efpèce s de crics e , mus de chaque côté par un moulinet
f , élevant ou baiffant deux taffeaux g fur lef-
quels font pofés des boulons h , traverfant les tirants
d. Chacune de ces roues c. & d porte-un rouet denté
i affemblé à fon arbre a , engrenant dans une lanterne
k , affemblée à l’extrémité inférieure d’un arbre
i à pivot par en bas, ôc portant par en hâut un
autre rouet denté m gliffant le long de fon arbre; à
Riefure que l’on monte ou que Fon defcend, la
machine engrenant dans une petite lanterne n montée
fur un arbre o foutenu de fupport p , à l’extrémité
duquel eft une manivelle à trois coudes q , qui fait
mouvoir une pompe à trois corps r , le rouet denté
i de la roue d engrene en même temps dans une
fécondé lanterne horizontales, arrêtée à une manivelle
à trois coudes f , correfpondante par des
tirants v aux bafcules x qui font mouvoir une autre
pompe à trois corps y : les roues c & d font dé- '
fendues par plufieurs pièces z moifées en ôc , pofées
en travers fur les moifes i des palées ; & pour leur
donner moins de force ou de viteffe, on defcend
plus ou moins par deux crics à moulinets en aa un
tirant bb , auquel font attachés par enbas des madriers
dd pour retenir les eaux, ce qui fait à-peu-
près l’effet des vannes.
Defcription dune machine à remonter les bateaux*
La machine dont il eft ici queftion , pl. X X V ÔC i
X X V f auffi Ample qu’ingénieufe & utile, fe trouve
placée fur un bateau fitué à Paris fur la rivière de
Seine , fous une des .arches du pont-neuf ; elle feule
remonte depuis le pont-royal y tous les bateaux
chargés de marchandifes que l’on voit entre ces deux
ponts, fans aucune autre force que celle qu’elle
emprunte du courant de la rivière. Cette machine
eft mue par quatre volans ayant chacun fix aîles,
eompofées de bras a , d’aubes b ô c liens c , traverfant
l’extrémité de deux effieux d bien frettés par
chaque bout, tournant fur plufieurs taffeaux e formant
couffinets , pofés fur des pièces de bois f
joignant des planchers compofés de plate-formes
g & de pièces de bois h , traverfant les plats-bords
i du bateau, fervant en même temps à défendre les
roues : ces planchers faits pour faciliter la manoeuvre
, communiquent de l’un à l’autre par deflfus la
machine par un petit pont k. Chacun des effieux
d porte autour de fo i, d’un côté un affemblage de
plufieurs pièces de bois l formant cylindre frettées
folidement par chaque bout, autour duquel s’enveloppe
un cordage m auquel on attache des bateaux
chargés, foutenu à fon extrémité par une poulie n
montée entre deux fupports o pofés fur un fom-
™ier Pt qui avec les liens q va joindre les plats-bords
1 du bateau ; ce cordage m ayant fait fix à fept tours
autour des cylindres /, fe développe en r par des
hommes pour être replié ; tous les tours qu’il fait
roulant fur des rouleaux horizontaux s retenus à des
travers t , font entretenus 6c conduits par d’autres |
u plus courts, pofés perpendiculairement entre deux
entretoifes v faifant partie d’un affemblage de charpente
, compofé de quatre poteaux montans * ,
retenus enfemble par en haut, non-feulement par les
traverfes t ôc entretoifes v des rouleaux , mais
encore par deux autres y furmontées de deux fem-
blables ç boulonnées avec les précédentes, ôc par
en bas de liens ôc appuyés avec les montans x fur
un châflis, compofé de pièces de bois a & de tra- ■ .
verfes b. Lautre côté des effieux d porte l’affem-
blage d?une grande roue c pour arrêter la machine,
autour de laquelle frotte un cercle d e h de bois
élaftique , lui fervant de frein, dont une de fes extrémités
e eft arretée à demeure fur une traverfe f ,
tenant d’un côté à un des montans x 9-ÔC de l’autre
à un fupport g appuyé fur une des traverfes b du
châffis, ÔC l’autre h à tenon entrant dans une mor-
taife pratiquée dans la traverfe f , va joindre une
bafcule k , par laquelle on donne plus ou moins de
frottement au cercle d , qui donne à fon tour plus
ou moins de viteffe à la machine.
Des vaijfeaux, navires , bateaux, &c.
Perfonne n’ignore l’utilité des bâtimens qui v o guent
fur les eaux '; le fréquent ufage que l’on en
fait tous les jours , & le commerce immenfe dont
ils font la fource , le font affez connoître. Il en eft
de deux efpèces; les uns font faits pour voguer fur
la mer, ôc les autres fur les rivières. On trouvera
à la fuite de la marine des détails fur la conftruc-
tion des uns ; ' & nous allons voir ceux qui ont
rapport à la conftruéfion des autres.
Des bateaux.
Tous les bateaux qui navigent fur les rivières
font tous conftruits à-peu-près de la même manière,
c’eft-à-dire plats par deffous, raifon pour laquelle
on les appelle bateaux plats. Il en vient à Paris des
provinces de Normandie, de Picardie ; des environs
de faint-Dizier fur Marne, & de la Loire par le
canal de Briare qui communique à la Seine,
Les bateaux qui nous viennent de Normandie
font de cinq efpèces. La première, font les bateaux
foncets, dits befogues ; la fécondé, les écayers;
la troifième, les flettes ; la quatrième , les barquettes
; 6c la cinquième, les cabotieres, .
Les premiers,. appelés bateaux foncets ou befogues .
fig. 1 , ,2, y , planche X X V lI l, font les plus grands
de tous, ôc ceux qui apportent le plus de marchan-
difes : leur longueur eft depuis 22 jufqu’à jo toifes,
fur 22 à 27 pieds de largeur, ôc environ 5 à 6 pieds
I de hauteur debordage; Ôc font compofés de-liûres
a , d’environ 8 à 9 pouces de groffeur , efpacées
tant plein que v id e , au-deffous defquelles font attachées
les planches ou femelles b du fond du bateau
, dont les joints garnis de moufle, font recouverts
de deux côtés de mairrain, fubdivifés de trois
en trois, de râbles 0, dont lês extrémités concourent
avec les clans d à foutenir les portelots 0,
les r ubords ƒ , deuxièmes bords g, troifièmes bords h,