
pofez-les fur l’eflieu qui termine les barrés garnies
de boîtes, & les y retenez avec une petite cheville.
i(5°. 11 eft préfentement facile de concevoir comment
le feu partant d’une pièce d’artifice qui eft fixe,
fe communique à une autre pièce mobile. On voit
que c’eft par le moyen des petits po^te-feux remplis
de pouffier , qui, fans toucher à l’étoupille qu’ils
doivent enflammer, lancent leur feu deffus en tirant
un coup. La boîte du tourniquet & celle de la barre ,
qui entrent l’une dans l’autre , couvrent & garan-
tiffent les étoupilles qu’ elles renferment , du feu
extérieur qui pourroit s’y introduire.
• 17°. Pour la -garniture des foleils fixes, on charge
neuf jets de huit pouces de long, de fix lignes^ de
. diamètre intérieur , & de dix lignes & demie 3 extérieur}
premièrement, delà compofition des lardons
en poudre jufqu’à la moitié, & 1 autre moitié
en feu brillant : diminuez avec un couteau un peu
de l’épaiffeur du cartouche par en bas , & collez-les
dans les trous ; collez enfuite un porte - feu de la
gorge de l’un à la gorge de l’autre y & couvrez-en
bien les extrémités &. les jointures ; paffez des étoupilles
dans les deux trous qui communiquent à la
rainure qui eft au fond de la partie creufe du tambour
; garnilTez-en cette, rainure, & l’y collez avec
de l’amorce ; renfermez les deux autres bouts dans
deux porte - feux, & conduifez - les à la gorge de
deux des jets oppofés; garniffez enfuite d’étoupille
la rainure circulaire qui eft au bas du cylindre extérieur
; pofez deffüs 6l dans les cannelures deux porte-
feux remplis de pouffier ; placez enfuite une étoupille
dans chacune des rainures droites qui communiquent
d’un bout à la rainure circulaire , & de
l’autre à l’extrémité de deux jets oppofes, que vous
percerez à une ligne ou deux au deffus du tambour.
Couvrez le tout de papier collé. ,
180. Quant' à la garniture des foleils tournans ,
chargez cinq jets, trois en brillant Ô£ deux en composition
de lardons} garniffez-en la roue en attachant
alternativement un d’une efpèce & un de 1 autre ,
en commençant par un brillant, dont la gorge doit
être fur la rainure droite qui communiqué a la rainure
circulaire fèite au'dedans du rond de fer blanc ;
garniffez l’une & l'autre d’étoupille , dont vous
collerez le bout fur la gorge du jet ; placez de même
une étoupille de lautre côté de la roue, dans les
rainures, tant circulaires que droites, qui viendra
rendre à l’extrémité du dernier jet que vous percerez
avec un poinçon, & vous collerez le bout de
l’étoupille deffus ; vous collerez enfuite deux porte-
feux de pouffier fur le rond de fer blanc g l’un d’un
côté & l’autre à l’oppofite , en ôbfervant que le bout
amorcé de ces porte-feux porte fur l’étoupille qui
eft placée dans la rainure circulaire, au pied & a
l’extérieur du rond de fer blanc, laquelle doit leur
donner feu ; enfuite vous collerez du papier, tant fur
les rainures que fur les jets, apres les avoir amorces-,
pour que le feu fe communique de l’un à l’autre.
On les amorce en collant rétoupille de la gorge
d’un jet fur l’extrémité de celui qui le précédé*
M H s’agit maintenant de faire Xaffemblage des
foleils tournans & fixes fur taxe. Ayant préparé la
quantité que l’on veut de foleils fixes & tournans,
on enduit de favon Taxe & toutes les parties qui
ont un frottement; on enfile un foleil tournant, en
plaçant le côté des porte - feux vis-à-vis le moyeu
dans lequel ils doivent entrer pour donner feu à la
rainure intérieure ; on place enfuite un foleil fixe,
dont on fait entrer le ptfit'cylindre dans la boîte
du foleil tournant qui dort y communiquer le feu ;
on l’arrête avec la vis, ayant attention qu’il ne gêne
point trop le foleil tournant, lequel doit fe mouvoir
librement fur l’axe, mais fans avoir trop de jeu ;
on enfile de même les autres foleils, en plaçant
alternativement un foleil fixe & un tournant ; & |
finiffant par ce dernier, on l’arrêtera avec le coulant
à vis. Lorfqu’on veut le tirer, on fait une petite
ouverture au bonnetage de la gorge dû premier jet
pour y donner feu. On verra avec plaifir qu’il-fe
fuccédera , & fe communiquera à temps & fans in-1
: ter^alle d’un foleil à l’autre , puis a 1 etoile, & a
l’exagone formé par les girandoles. Cet exagone
changera quatre fois de feu , & deux fois de forme. I
2.0°. On peut ajouter à la machine que nous
venons de -décrire dans fes différentes parties , fix
foleils tournans qui partent à-la-fois, & immédiatement
après Vexagone formé par les girandoles. En voici le
procédé. La machine étant garnie comme nous
l’avons dit , percez un trou de fix lignes de diamètre
dans chacune des fix barres , fur lefquelles
font pofés les jets de l’étoile , à quatre pieds du
moyeu. Percez encore un autre trou de deux lignes I
de diamètre fur les mêmes barres, à quatre pouces
au deffous. Ayez fix boîtes faites & garnies d’étou-
pilles & de porter feux, comme celles qui-portent1
les girandoles. Leur eflieu doit être arrondi bn forme
de cheville , & doit être placé dans une Situation
verticale pour former un foleil tournant.
Garniffez fix tourniquets Je la même manière que
ceux des girandoles des fix autres barres ; placez-les
fur l’effieu des boîtes à recouvrement , & les y
attachez avec une cheville.
Placez- une étoupille dans la rainure circulaire du |
moyeu qui eft derrière & joignant les barres ; conduifez
une étoupille derrière & fur chacune des.fix
barres, depuis la rainure circulaire du moyeu juf-1
qu’au trou inférieur ; faites paffer l’étoupille par ce
.trou, & aligriez-la fur le devant de la barre jufqu’au
trou de. la bôîte à recouvrement, par lequel vous
la ferez communiquer à l’étoupille de la rainure circulaire
qu’elle renferme pour y donner feu.
Percez enfuite un trou dans la furface plane du
moyeu, vis-à-vis la croix, & placez-y un porte-feu
de carton chargé en compofition de ïùfées volantes
ou autres qui puiffe durer autant que les girandoles.,
ce qu’il eft aifé de faire en l’effayant. Ôn le place
d'errière le moyeu, pour que fon feu , qui doit etre
caché , ne foit point apperçu des fpeélateurs.
1 Prenez un des jets de l’étoile à fon extrémité;
| collez-y une étoupille renfermée dans un cartouche
de lance, & conduifez-la fur le porte-feu de carton
que vous percerez à fon extrémité inférieure contre
le moyeu , & y placerez une autre étoupille couverte,
qui ira porter le feu dans la rainure circulaire
du moyeu , & qui de-là fe diftribuera dans lés fix
barres, d’où il fe communiquera aux foleils tournans
dans l’inftant que les girandoles auront fini leur
effet;'
3.1°, On peut, par le même moyen , faire que
Xétoile, de fimple qu’elle eft, devienne double, & qu’en-
fuit.e elle redevienne fimple. Pour cet effet, placez
fur les barres douze porte - jets, dont fix doivent
avoir vingt-huit lignes d’épaiffeur , afin que les feux
ne fe rencontrent point, & paffent les uns au deffus
des autres , lorfqu’elle doublera. Six prendront feu
par l'es rainures extérieures des barres , & le donneront
en même temps à un porte-feu de, compofition
lente, caché derrière le moyeu, q u i, lorfque
l’étoile fera confümée à moitié , le communiquera
par les rainures des fix autres barres du côté de la
croix, aux dix autres porte-jets qui la doubleront,
tant que les premiers jets dureront, après quoi elle
redeviendra fimple^
Pour en rendre l’effet plus beau , il faut que la
première moitié des douze premiers jets Toit chargée
en brillant ; leur fécondé moitié & la première des
douze autres , en compofition de fufées volantes ;
& leur dernière moitié en brillant.
2z°. On peut former une étoile d’une efpèce nouvelle
& particulière ; pour quoi il faut tracer un rond
d’un pied & demi" de diamètre , fur une planche
d’un demi-pouce d’épaiffeur. Ayant taillé ce rond,
attachez deffus douze jets garnis dé portejeux dé
l’un à l’autre, enforte que ces.jets forment fix angles
de feu. On peut doubler les angles ou rayons en
garniffant le rond de bois , par derrière , d’un pareil
nombre de jets , qui formeront fix autres angles
dans les' intervalles des premiers. Cette étoile eft
beaucoup plus fimple & plus facile à exécuter que
l’efpèce précédente. Il eft vrai que l’effet n’en eft
pas tout-à-fait fijbeau, n’y ayant point d’angle fowné
à la gorge des jets. Voyez fig. 101.
2 30. On peut donner en féu la repréfentation d’un
berceau, dont le deflin eft fermé par des bouts de
lance de deux pouces de longueur , liés & collés
avec une bande de papier à un clou d’épingle cloué
fur le bord des treillages, qui fe compol’ent à la
diffançe'de trois pouces les uns des autres. Ils prennent
feu en même temps par des étoupilles de communication
renfermées dans de petits cartouches de
papier collés de l’un à l’autre. Plufieurs foleils tournans
à trois reprîfes, renfermés dans lés treillages
de ce berceau , partent à-la-fois ; leur feu, qui eft
xefferré & rompu , s’échappe à travers & le fait
paroître tout en feu. -
. ^ 24°^ C’eft à peu près de la même manière que
I on imite par le feu le fpeétacle dés eaux ; on forme
des nappes de feu avec une cafcade au milieu ,
accompagnée de jets & de fontaines dans les côtés.
s j v L a fpirale 'eft une machine en fer blanc,
conique & Spirale , mobile fur le pivot qui la porte,
& garnie de petites lances un peu inclinées , que
leur preffion fur la lame de fer blanc fait tourner.
Plus cette inclinaifon eft grande , plus fon mouvement
eft vif.- On peut encore l’augmenter en ajoutant
du pouffier à la compofition des lances , pour
rendre leur preffion plus forte. La lame de fer blanc
doit être faite de plufieurs bandes d’une égale largeur
, Soudées les unes au bout des autres. On cloue
l’une de fes extrémités fur le pied du couronnement ;
onia contourne en volute, & on lui donne en grand
la forme d’ün reffort de montre; puis, en courbant
un peu chaque révolution , on lui fait prendre la
forme d’un cône. Si la machine eft grande , fon
propre poids & celui des lances lui donneront
naturellement cette courbure ; & dans le cas où
elle .en prendroit trop , il faudrait alors , ou en
diminuer l.a grandeur, ou lui donner plus d’épaiffeur.
On peut aulli, en place d’une lame de fer blanc , fè
fervir d’un fil de fer d’une groffeùr 'proportionnée.
Le pied du couronnement doit avoir une petite
cavité dans le milieu de fa furface inférieure, pour
recevoir la pointe du pivot fur lequel la machine
eft mife en mouvements Voyez fig. 96.
26°. Le même pivot Sert d’effieaà une girandole 9
& en fait la bafe ; mais fon mouvement n’a rien de
commun avec celui de la fpirale : elle eft terminée
par une efpèce de fphère qui en fait partie & qui
tourne avec, ou par une couronne formée ayec de
pareilles lances. La girandole , en prenant feu , le
porte aux lances de la fpirale & de la couronne par
une étoupille.
On.peut former, avec de petits lampions, differens
deflins d’illuminations pour terminer le fpe&acle d’un
grand artifice.' Ces lampions font de fer blanc, cloués
fort près les uns des autres fur des planches de fapin ;
ils doivent avoir au milieu une petite virole ou bobèche
fort courte qui y eft foudée, dans' laquelle ori
place une mèche de coton avant d’y verfer le fuif.
Quelques heures avant de les allumer, on frotte
leur mèche avec un pinceau trempé dans de l’huile
d’afpic , qui, étant très-inflammable , fert à les allumer
dans l’inftant qu’on en approche la flamme d’une
bougie. Si l’on veut les allumer tous à-là-fois & d’un
.clin-d’oeil, il faut, après avoir frotté la mèche d’huile'
d’afpic , y attacher gros comme une noifette dé pâte
d’étoile , en la preffant contre , & coller avec de
l’amorcé des bouts d’étoupille de l’un à l’autre ; la
promptitude avec laquelle on paffe des ténèbres à
la lumière , fait une fiirprife très-agréable.
Après le détail dans lequel nous venons d’entrer
pour développer l’art nouvellement connu de faire
communiquer le feu d’un artifice mobile à un artifice
qui eft fixe , il fera fans doute utile de donner ici le
réfumé de ces procédés affez fimplès dans l’exécution ,
mais nécessairement compliquésdans ’[’explication.
Le fecret de cette Communication de feu fut apporté
de Bologne.en France en 1743 , parles fleurs
Ruggiery, artificiers du roi & de la ville. On admira
dans les fpe.élacles pyriques qu’ils donnèrent fur le