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Le noir Où le gros *, c’eft la pâte qui enveloppe
l’amidon , & que l’on doit retirer des tonneaux.
Passer les blancs; cinquième opération, qui
confifte à foire paffer l’amidon d’un tonneau dans un
autre. - ^
Rafraîchir l’amidoN ; troifième opération
dans laquelle l’amidonier verfe de nouvelle eau
claire fur les matières mifes dans les tonneaux.
Recoupettes ; c’eft la troiftème farine qui provient
du fon des recoupes de blé.
A M I
R incer I’amidon ; quatrième opération de l’ami-
donier ; c’eft jetter de l’eau fure fur le fécond blanc,
qui eft l’amidon.
Rompre l’amidon huitième opération ; c’eft di-
vifer l’amidon avec les mains lorfqu’il eft au féchoir.
Sas ; gros tamis garni de toile de crin.
Séchoir ; grenier bien percé de lucarnes, oh l’on
met fécher l’amidon.
T rempis; c’eft l’atelier oh l’amidonier fait foa
travail.
AMIDONIERS
CURETONS ; ce font les réfidus des pellicules
qui renferment le fuif avant d’être fondu.
CRETONIERS, font ceux qui achètent le s cretons
des bouchers, 8c qui fabriquent ces réfidus des fuifs.
Ces réfidus font lés pellicules qui renfermoient le
fuif, auxquelles font quelquefois attachés des lambeaux
de viande après qu’on en a extrait le fuif.
Les cretoniers fe fervent de grandes chaudières
de fonte, qu’ils pofent fur des fourneaux pour les faire
fondre de nouveau , 8c en tirer le peu de fuif que
les bouchers y ont laiflë. Ils y mêlent des boulées,
ç’eft-à-dire, les ratiflures des caques dans lefquelles
les bouchers mettent leurs fuifs.
On tire dés chaudières avec une cuiller tout le
fuif des cretons ; enfuîte on verfe dans un feau de
fer percé à jour, ce qui eft refté dans le fond des
chaudières. On porte ce feau dans un prefloir. Il y a
une pièce de bois qu’on nomme un billot, qui eft
fous la vis ; il entré dans le feau, oh il s’adapte à un
cerceau de fer à un quart du fond , qui a dans fa
circonférence iix pouces de largeur, lur un demi-
pouce cTépaiffeur. On met ces réfidus en preffe
autant qu’il eft poflible, 8c l’on en fait fortir tout le
fuif qui coule du feau 8t tombe dans une efpèce
d’auge de bois , qui conduit ce fuif dans une chaudière
enterrée au deffous pour le recevoir.
VOCABULAIRi
3 3 i l l o t ; pièce de bois qui eft fous la vis
du preffoir , ,8c qui doit entrer dans le feau de
fer.
CRETONIERS.
Ce qui refte après avoir paffé au preffoir, fert à
former une efpèce de pain de fuif que l’on donne
aux porcs 8c autres animaux pour les engraiffer.
Le fuif que l’on tire des cretons, eft d’umbrun noir.
Il eft employé par les corroyeurs , hongroyeurs 8c
autres pour adoucir leurs cuirs. Ils ne peuvent l’acheter,
par un réglement de police, que des amido-
niers-cretoniers ; parce que ces derniers font feuls
autorifés à faire la fonte des boulées 8c fuifs bruns
provenans des cretons des bouchers, qui les leur
vendent pour en faire la préparation néceffaire.
Les cretoniers comme les amidoniers, ne peuvent
tenir leur fabrique que dans les fauxbourgs ou la
banlieue de Paris , 8c ne doivent s’établir que dans
les lieux ou leurs eaux ont un écoulement facile, 8c
qu’avec la permiffion expreffe du magiftrat de la
police.
Ces précautions ont paru importantes à caufe de
l’incommodité, qui réfulteroit dans le fein de la ville ,
, des odeurs infectes 8c des eaux mal faines de la
fabrique des cretoniers.
Les cretoniers font réunis aux amidoniers en corps
de communauté ; 8c ils fe nomment par cette
raifon amidoniers - cretoniers , quoique fouvent ils
ne faffent que l’une ou l’autre de ces profeffions.
Voyei A midonier.
de l'A r t du Cretonier.
B oulées ; ratiflures des caques dans lefquelles les;
bouchers mettent leur fuif.
Cretons; ce font les réfidus des pellicules qui
contenoient le fu ir avant d’être fondu.
FABRIQUE
FABRIQUE DES ANCRES.
L ’A N C R E eft un fort crampon de fe r , formé
par une verge qui fe partage par un de fes bouts en
plufieurs branches courbes 8c pointues, 8c qui porte
à l’autre extrémité un anneau auquel on attache un
cable pour retenir un vaiffeau contre l’effort de
l’eau.
Il y a grande apparence que l’ufage des ancres
eft fort ancien : mais leur premier inventeur eft
inconnu, ou du moins très-incertain. Des pafîages
d’Apollonius de Rhodes 8c d’Etienne de Byfance ,
prouvent que les anciens ont eu des ancres de pierre,
comme en ont encore aujourd’hui les habitans de
l’île de Ceylan. On voit par Athénée, que les anciens
ont eu même des ancres de bois. Dans quelques cantons
des Indes, les ancres font des efpèces de machines
de bois chargées de pierres.
Il eft probable que les premières ancres de fer
dont on fe fervoit, n’avoient qu’une dent ; 8c , fui-
vant le témoignage de Nicolas Witfen, on en a fait
suffi, dans ces derniers temps quelques-unes de cette
efpèce. -
Quant aux ancres de fer à deux dents, il paroît
par les médailles 8c parles rapports des hiftoriens,
qu’elles étoient affez femblables à celles dont on fe
fert aujourd’hui.
On a quelquefois employé des ancres à trois dents ;
mais ces ancres,, ainfi que celles à quatre dents, font
moins ufitées que les ancres à deux, parce qu’elles
font fujettes à plus d’inconvéniens.
Il y a dans un vaiffeau plufieurs ancres ; la plus
groffe s’appelle la maîtrejfe ancre ; celle qui la fuit en
groffeur, fe nomme la fécondé ; la troifième eft dite
l’ancre d’affourché ; on la jette du côté oppofé à la
maîtrejfe. ancre, de manière que les deux cables , en
fe croifant, faffent un angle au dedans du vaiffeau.
La quatrième , ou la plus petite, s’appelle ancre de
toue , ou boueufe; on la jette à.quelque diftance du
vaiffeau. On attache un cable par une de fes extrémités
à'cette ancre, 8c par l’autre, au cabeftan ; 8c
en tournant le cabeftan, on amène le vaiffeau vers
le côté oh il eft arrêté par l’ancre. On fe fert auffi
d’une corde appelée l'ovin , dont on attache une
extrémité à l’ancre, 8c l’autre à un morceau de liège
flottant fur l’eau, afin que fi l’ancre vient à fe détacher
du .cable, oh retrouve , par le moyen de ce
liège , l’endroit oh elle eft.
On fait des ancres à un feul bras, pour les ancres
d’amarrage ou à demeure, qui font toujours fixées
en un même lieu à terre , pour amarrer ou tirer les
yaiffeaux, 8c fervir de point d’appui ; mais ces ancres
à une patte 8c fans ja s , ne valent rien à la mer.
On ne fait plus guère poyr les galères, ni pour
les .chaloupes, d’ancres à trois bras ; tous les grapins,
tReme ceux pour les abordages , ont quatre bras ,
Arts 6* Métiers. Tome ƒ, Partie I»
parce que ce nombre approche plus de la perpen-;
diculaire que celui de trois.
Il y a certains grapins qui ont quatre bras fur
un même plan : ils font deftinés à être retenus au
bout des vergues lorfqu’on fe difpofe à attacher un
brûlot , pour que les pattes s’engagent dans les
haubans de l’ennemi. Ce font des efpèces de crocs ,
qui ne doivent pas entrer dans cet article des
ancres.
La figure d’une ancre , à peu près femblable à
celle d’une arbalète , eft affez connue ; mais nous
devons la décrire dans fes différentes parties.
La tige de fer droite, qui eft comme l’arbre ou le
corps de l’ancre , 8c qui eft la partie la plus longue ,
s appelle la verge , ou la vergue. Cette tige eft ordinairement
ronde dans les petites ancres, 8c carrée
dans les grandes.
A l’un des bouts de la verge eft foudée la croifée
ou crojfe, qui s’étend à droite 8c à gauche.
Les deux moitiés de la croifée font les bras ou
branches de l’ancre»
L’endroit oh les bras font réunis à la verge ,
s’appelle l’encolure ; 8c les angles rentrans , formés
par les bras 8c la verge , fe nomment les aijfelles.
Ces bras font deux pièces de fer recourbés ver*
la verge qui forment deux crampons, dont chacun
doit avoir affez de force pour foutenir le vaiffeau
contre l’impétuofité des flots 8c des vents.
Chaque bras fe termine en pointe , qui forme
une efpèce de triangle ifocèle. Les bouts des bras
font appelés les pattes , 8c la pointe de chacune des
pattes, forme ce qu’on appelle le bec, ou par corruption,,
la becque de la patte. Les bras fervent à
enfoncer l’ancre dans le fond de la mer.
Les angles, abattus ou non, des pattes,fe nom-.'
ment les oreilles.
L’endroit le plus gros de la verge eft proche des
bras, 8c s’appelle le fort, ou le gros rond de la verge.
L’endroit oh elle a le moins de diamètre, fe nomme
1 e foible 3 pu le petit rond de là verge.
Depuis le foible jufqu’au bout, la verge augmente
de diamètre , 8c eft forgée à peu près carrément-
Cette partie eft nommée la culajfe de l’ancre , ou
plus communément le carré de la verge.
Le carré qui fe trouve au haut de la verge , eft
traverfé par un trou dans lequel on place un gros'
anneau de fe r , auquel on attache le cable qui doit
retenir l’ancre. Cet anneau fe nomme Yarganneau,
ou plus communément Yorganneau.
On entortille quelquefois l’organneau de petites
cordes - qu on^ nomme boudinure ou emboudinure, 8c
qui fert pour y attacher le cable.
Entre l’organneau 8c le foible de la verge , il y
a deux bandes de fer coupées carrément , dont
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