
le compas, fur la fommité du furtout, une certaine
circonférence, qui fe reporte en délions du maffif en
partant de fon centre ; ce deffous de maffif ainfi arrondi
, devient une bafe qui emplit l’ouverture du
haut de la chape ; non-feulement on donne cette
forme ronde à ce maflif qui doit faire le couronnement
de la cloche , mais on lui donne encore un certain
concave pour faire l’agrément de l’extérieur du
cerveau de la cloche.
Les deux moitiés étant bien cuites on les appareille
, on les polit en dedans, & on en emporte tous
les grumeaux avec un pinceau de chanvre, trempe
dans de l’eau légèrement chargée de terre ; puis on les
met au recuit.
Lorfque le dedans eu eft bien fec , on rénuit les
deux pièces enfemble ; on les charge en dehors ; ôc
par dedans, on recouvre leur trait de féparation
avec un coulis de terre mis au pinceau ; puis le
recuit.
On emplit le noyau de charbon, on monte le
maffif des creux d’-anfes fur la chape, & on l’emboîte
dans le rond qui a été préparé pour le recevoir.
Le feu doit être long, afin que la cuiffon foit
complette ; on aura foin auparavant de grailler d’huile
à fond toute la place que doit occuper le couronnement
ou ce maffif, afin de pouvoir l’ôter quand
on voudra enlever le furtout
C ’efl dans ce temps-là qu’on conflruit fur les
anfes l’entonnoir où fe termine le canal. Ce font trois
gâteaux de terre en forme de tuile qu’on drelie à
angles droits , qu’on allure bien l’un contre l’autre ;
il faut autant de ces entonnoirs qu’il y a de cloches.
En fuite on prolonge avec dès bâtons bien arrrondis,
les foupiraux ou évents que l’on tient toujours bouchés
avec des tampons, ainfi que le je t, jufqu’au
moment qu'il faudra couler ; lorfque la cuilïon fera
achevée & le feu éteint, on enlèvera le tout le plus
promptement qu’il fera poffible de' deffus là chape.
Relie l’anneau de la cloche à pofer : voici comment
on fait. On le pofe à-plomb du centre de la
traverfe de fer qui refle/ians le noyau, fur laquelle
_ a-toujours roulé le compas de conftruétion. On établit
tout autour de cet anneau, fur la traverfe,
un plancher de tuiles ou de briques , fur lequel on
élève un maffif de terre sèche ou de fable gras,
que l’on pile à- mefure que l’on va en montant,
oc que le vide du noyau le remplit; les deux branches
dentelées de cet anneau, excéderont la fur-
face du noyau , comme on le voit fig. 7 , pour que
le corps de la maîtreffe anfe les embraffe. L’anfe
étant placée au centre du noyau, on fait un baffin
de brique que l’on charge de charbon , avec lequel
®n fait un feu violent, pour faire recuire cette
maffe de terre. Cette dernière cuiffon étant faite,
on repofe la chape que l’on redefcend au moyen
des crochets ôc des cordages qui la fufpendent.
On la repofe fur fes repères & fur les numéros
correfpondans ( ce qui la replace en diftance égale
de fon noyau en tout fens). Apréfent donc qu’elle
«ft en fa place, il- ne s'agit plus que de la couvrir
de fon couronnement, c’efl-à-dire du moule| de fes
anfes, de fon jet ôc de fes creux, que l’on foude
par un coulis, que l’on fait recuire fur le champ ;
après quoi il ne refie plus rien à faire que d’emplir
la foffe de terre ferme ôc de gravier pilé de
lits en lits avec la poire , depuis le fond de la
foffe jufqu’au rez - de - chauffée , afin d’empêcher
les moules de fe tourmenter, lorfqu’on coulera la
matière.
Les fix anfes des cloches doivent porter dans leurs
quatre faces, un bord 6c un tiers d’épaiffeur.
Le battant doit avoir dans le gros de fa poire ,
un bord 6c demi, plus un huitième d’épaiffeur qui
forme quatre bords 6c demi, plus trois huitièmes
de circonférence, la poire étant bien arrondie.
L’anneau du battant 6c celui de la cloche doivent
être arrondis 6c bien adoucis à la lime , pour la con-
fervation du brayer.
P la n c h e I V , fig. 1. Plan gé'ométral du foifrneau,
A , le fourneau. B-, la chapelle qui communique
à la chauffe. G D , place pour débraifer. E , ef-
caiier pour y defcendre. T T , porte du fourneau
pour charger. V , place du tampon , 6c commencement
du canal qui communique à l’échenau. P
Q R S , la foffe dans laquelle font placés quatre
moules de cloche, dont les proportions font pour
former l’accord parfait, u t mi fol u t . On voit l’échenau
aux extrémités duquel on diftingue le haut
des chapeaux 6c l’orifice des jets 6c des évents.
Fig. 2 , élévation antérieure du fourneau ÔC coupe
de la foffe, par un plan vertical, paffant par le
milieu de fa longueur. P Q R S , coupe de la foffe ^
V , bouche du fourneau. T T , feuils des portes.
1 1 , les cheminées.
Fig. 5 , élévation poflérieure du fourneau du coté
de la chauffe. C , la chauffe au deffous de la grille
de laquelle eft une porte D , par laquelle on retire
les braifes. T T , les feuils des portes du fourneaità
t t , les cheminées.
P l a n c h e V , f u i t e d e la précédente,
Fig. 4 , coupe verticale du fourneau par le milieu
des portes ôc des cheminées, l’oeil étant dirigé
vers la bouche du fourneau. V , la bouche que l’on
ferme intérieurement avec un tampon. T T , les
portes, t t , les cheminées.
On a projetté la foffe poflérieure à cette coupe,
6c on l’a indiquée par les lignes ponéluées p q r s .
Fig. y , coupe verticale du fourneau, par un plan
qui paffe par les portes 6c les cheminées , l’oeil
étant dirigé vers la chapelle ou voûte de communication
de la chauffe au fourneau. T T , les portes.
B , la chapelle. r / ,le s cheminées. On a projetté
par des lignes ponctuées, la partie poflérieure de
la chauffe 6c la porte d, par laquelle on débraife.
Fig. 6 , plan du deffus de la chauffe. C , ouverture
par laquelle on jette^ le bois. A , pelle de fer
: feryant à fermer cette ouverture, après que le bois
y a été introduit.
• Fig. 7 , coupe longitudinale du fourneau , par
iln plan vertical paffant par la chauffe 6c la bouche.
Q S , partie de la foffe de 22 bords de la plus groffe
cloche en profondeur. V , la bouche du fourneau ,
par laquelle fort le métal en fufion. T , une des
portes. t , le haut de la cheminée. B , la chapelle.
G , la chauffe. G , la grille fur laquelle tombe le
bois. D , place où tombent les braifes. E , efcalier
pour y defcendre.
Le fourneau eft, par ce qui paroît une efpèce
de four à réverbère. On l’appelle réverbère., parce
que la flamme qui fe joue dans la voûte, réverbère
6c refoule fon a&ivité fur le métal. Sa voûte doit
être furbaiffée , pour, mieux- refouler vers, le bas.
i l efl conflruit fur une bafe de cinq ou fix briques
de hauteur plus ou moins, buvant la quantité du
métal. Ces briques fe pofent en liaifon , c’efl-à-dire
un lit de briques en largeur , puis un autre en longueur,
6c fucceffivement ainfi jufqu’à cinq ou fix
lits , le tout bien lié 6c bien enduit en dehors 6c
en dedans d’une bonne terre de maçonnerie , fur
laquelle on fait bâtir le four , que l’on doit bien
crépir en dedans, 6c revêtir en dehors d’une bonne
maçonnerie. Dans cette bafe même 6c fur fon terre-
plein , on pratique une iffue carrée, groffe comme
le poing, fuivant la quantité de métal qui doit y
paffer pour couler dans les moules , 6c que l’on
fcelle hermétiquement d’un tampon de terre bien
cuite; vis-à-vis de cette même iffue , efl une fauffe
porte ceintrée qui communique à cette partie du
réverbère que l’on nomme la chauffe, par laquelle
la flamme vient fe rendre dans le four, pour fe ré- 1
pandre avec toute fon aélivité fur le métal cette j
ouverture tient ici lieu de fo y e r . Entre cette efpèce
de foyer 6c le trou d’écoulement, font placées deux
portes par lefquelles on peut entrer dans, le fourneau
pour charger le métal, 6c lorfqu’il efl en feu ,
écumer 6c braffer le métal en bain avec les outils
dont il fera parlé ci après.
Le fond ou pavé du réverbère fe nomme bajjin.
Il efl ainfi nommé parce qu’étant un peu creux, il
imite le fond d’un plat ou d’un baflin. Ce pavé
doit pencher un peu vers le trou du tampon,- afin
ue tout le métal puiffe fe rendre dans les moules.
1 doit être fortement pilé au maillet 6c- couvert
de fable pilé de même, 6c ragréé d’un gros coulis
de cendres : enfuite on dreffe en dedans tout autour
Ôc à la hauteur de la bafe, un bon 6c fort talus
de limo,n appliqué au fec 6c pilé au maillet, ragréé
du brouet de cendres comme le refie ; Ôc ce talus
ainfi conditionné , régnera de même à l’entrée des
portes.
La chauffe efl une efpèce de cheminée contenant
la moitié du réverbère en carré, auquel elle
efl contiguë : elle a deux parties ; une grille de
gros fer plat les fépare. Celle de deffous efl pour
recevoir les braifes 6c les cendres , 6c celle .de
deffus efl deflinée à recevoir le bois de chauffe,
qu’on y-jette par une ouverture qui efl pratiquée
en haut, 6c qu’on a foin de refermer chaque fois,
§près qu’on y a jette le bois, afin que l.a flamme
foit poufféë dans le réverbère; tonte cette partie
doit être conflruite en briques.
‘-La c h a p e lle , efl la partie de la chauffe qui communique
au réverbère; elle doit être bâtie en talus
6c d’une maçonnerie de brique la plus folide qu’il
efl poffible, de peur qu’elle ne fe brife quand on
jette le bois.
h t c a n a l , efl un conduit ccmpbfé dans fa longueur
de briques bien enduites de terre, 6c d’un
coulis de cendres par deffus; la pente de ce conduit
qui efb depuis le tampo-n jufqu’à Féche«au doit être
médiocre , mais fuffifante pour conduire le métal
dans les moules.
L 'é c h en a u ou é c h e n a l, efl un baffin carré oblong ;
il communique au canal, devant lequel il efl placé ;
il efl percé dans fon fond , d’autant de trous qu’il
y a de maîtres jets , 6c qu’il y a de cloches; par
conféquent, il efl placé, fur le haut des moules , de
forte que fes trous qui font en forme de larges godets
, s’unifient par leur ouverture intérieure avec
l’orifice 'de chaque jet. Les tuyaux des évents viennent
fe terminer fur l’aire , autour des bords de
l’échenau.
Pour recuire le fourneau, on le remplit de boit
6c de paille , auxquels on met le feu; lorfque tout
efl confirmé , l’on y remet une bonne charge de
bois , on bouche les portes, on recharge les endroits
de la calotte où Ion apperçoit la fumée fortir;
le feu étant éteint, le fondeur rentre dans le four,
nettoie le baffin , ôc obferve bien attentivement fi
le métal ne fe peut perdre : ôc fi tout efl en bon
état, l’ouvrier range dans le fourneau un lit de paille
6c quelques huches par deffus, fur lefquelles il placé
les morceaux de métal en ménageant de petits entredeux
d’un morceau à l’autre, afin que la flamme qui
doit les environner, puiffe les faire fondre avec plu»
de facilité.
P la n c h e VL La vignette repréfente une vue da
fourneau en feu > 6c l’opération de couler le métal
dans les moules.
Fig. / , le. maître fondeur qui avec une grande
perche , à laquelle on donne le nom de p e r r ie r e ,
débouche le fourneau pour laiffer. couler le métal
dans l’échenau, 6c de là dans les moules ; il commande
l’écoulement, en introduifant plus ou moins
fa perrière dans la bouche du fourneau.
Les cloches dont les moules s’empliffent, font
celles défignées au plan fig. 1 , planche I V , par les
lettres U T , «r, l’échenau étanttraverfé en cet endroit
par une efpèce de vanne de fer ou de terre,
que l’on n’ôte que quand les moules des deux premières
cloches font entièrement remplis.
Fig. 2 ôc 3 , deux aides fondeurs ,■ tenant chacun
une quenouillette dans l’ouverture des jets des deux
autres cloches mi f o i on enlève alors la réparation
qui traverfe l'échenau, ôc le métal étant arrive
fur les quenouillettes , on les enlève lune apres
l’autre, à mefure que l’un des deux moules des deU-t
dernières cloches eft rempli.
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