
T remper; c’eftl’aéfion d’humeéler les rogntufec
des papiers & les vieux papiers, en les arrofant dans
une auge.
T rempis (auges du>) , voyes^ Auges.
T ria g e ; opération par laquelle on fait les lots
de rognures de papier blanc pour la fabrication des
cartons blancs des rognures ou débris de papiers
jjris & peints pour les cartons bis : ces triages fe
font mal dans la cartonnerie.
T o ’N ffE A u '-D c r -B O U T ; baquet en f o rm e de toitf
neau qui reçoit l’eau de l’égouttoir par une rigole
ou fans rigole.
T ournée ; on dit que la matière eft fuffifamment
tournée , lorfqu’elle a été expofée pendant deux heures
& demie dans la pierre du moulin, à i’aétion
des couteaux mus par un cheval.'
T ournoire ; c’eft le nom qp’on donne au mviH
lin dans certaines fabriques.
A P P E N D I X à L'Art de da Cartonnerie,
AVI S ,
Comme on a defiré conferver l’article fuivant fur la méthode de gauffrer les cartons, telle que la pratiquoift
Ai. Papillon, célèbre graveur en bois , nous le joindrons ici en forme d’appendix, fans y rien changer;
quoique peut-être on pût y defirer plus de développemens dans l’expofition de certains procédés &
de leur préparatifs , & plus de méthode dans la fuite du travail. On fe propofe de faire reparoître à
l’article Gauffreur 9 toutes ces manoeuvres délicates dans l’ordre qui leur convient, &. ,ayec tous les détailè
néceffaires pour faire connoître la li.aifoa &. les réfultafs des procédés.
A V F r r u r e de cartons pour écrans ; boîtes à
poudre 9 de toilette ou autres, porte-feuilles, couvertures
de livres, &c. papiers d’éventails, dorés ou argentés, &c.
par M. Papillon , graveur en bois. Pour gauffrer le
carton , on fe fert de moules de bois, de corne
ou d’autres matières ; il faut graver le deffin en
creux & en dépouille fur la planche ; les portées
plates doivent être arrondies & adoueies fur les
bords , afin qu’il ne s’y trouve point d angles ou de
vives arêtes quipuiffent caffer ou couper le carton
en le gauffraut, La planche C eft en cet état ; fi elle
eft petite, ellepourra entrer dans une autre planche
B de même épaiffeur,'trouée à queue daronde, &
terminée de la même manière , pour qu on la puiffe
placer dans une entaille, qui a en profondeur lé-
paiffeur de cette planche, & qui eft pratiquée dans
pne table de preffe d’imprimeur en tajlle - douce.
Voyez les figures , planche de la gauffrure de carton ,
figures /, 2 & 3 , A ,B ,C . L'on ajuftera la planche
gravée C dans la planche B , & cette dernière avec
l’autre dans l’entaille A de la table, qu’on placera
entre les rouleaux de la preffe, à environ demi-pied
du bout ou de l’entrée de la table , avec deux ou
trois langes tout prêt s , relevés fur le rouleau , &
deftinés à la même fonâion que ceux de l’imprimeur
en taill.ç-douce, qui va tirer une planche de cuivre.
Avec ces précautions , l’on aura des cartons unis
blancs , & point trop épais ; avec une éponge
trempée dans l’eau , on les mouillera par 1 envers ;
& lorsqu’ils paroîtront un peu moites, on ea prendra
jin que l’on pofera fur la planche gravée C ; on
rabattra les langes deffus, & ç>n paffera le tout fous
la preffe entre fes rouleaux ; puis ayant de 1 autre
côté relevé les langes & le carton , l’on trouvera
ce carton gaufré de tout le deffin de la gravure en
relief deffus ; on l’ôtera & on le Uiffera féçhej fur
une table. L’on comprend qu’il faut que la preffe
foit garnie à propos pour faire cette operation,
Voyez figure 4,1a planche gravée, & celle dans
laquelle elle fe place, montées & mifes toutes les
deux dans Pentaille de la table, oh l’on fait entrer
par le côté la grande planche B.
Si l’on veut que le carton foit doré ou argenté, il
faut avoir du papier doré ou argenté tout uni d’Allemagne
, le coller fur le carton, & fur le champ,
même avant que l’or ou l’argent fe détache à caufe
de l’humidité, mettre le carton fur la planche gravée,
le paffer auffitôt fous la preffe, lever promptement
, & mettre à plat fécher , comme on a dit
ci-deffus. Mais fi l’on veut que la dorure ne fe vert-
de-grife pas & puiffe fe garder , au lieu de papier
uni d’Allemagne qui n’eft que'cuivré , il faut fur yne
feuille de papier jaune que l’pn aura collée fur le carton
& laiffé fécher, y coucher un mordant, foit de
gomme claire , d’adragant, arabique ou autre, y
appliquer de l’or en feuille, faire bien fécher, hu-
meéler légèrement par l’envers, mettre fur le champ
du bon côté fur la planche, .paffer fous la preffe, &
l’ôter enfuite promptement, de peur que l’or ne
quitte & ne s’attache aux creux de la planche. Si l’on
veut mettre or & argent enfemble, or au fond &
argent aux fleurs Ôt bordures , l’on piquera au patron
exa& des places oh l’on veut de l’argent ; l’on poncera
ce patron fur le carton doré, &. l’on couchera
dans ces places avec le pinceau un mordant, qu’on
laiffçr fécher ; après quoi on y appliquera l’argent
en feuille ; qji laiffera fécher ; l’on humeâera avec
l’éponge le derrière du carton, on le pofera fur la
planche gravée; on le paffera fous la preffe , & on
retirera auffitôt.
Pour éventails , écrans, on autres ouvrages gflufi
frés, à fleurs d’en* &.fo,nd d’argent, qu à fleurs d’at*
gent & fond d’or , il faut avoir deux moules ou planches
gravées en bois, à rentrées bien juftes du même
deffin, dont l’une ait les fleurs mat-tes & d^relief,
& l’autre le fond mate & pareillement de relief,
& imprimer fur du papier ce deffin en or & en argent
moulu, avec les balles & le rouleau, comme
©n imprime les papiers de tapifferie. Voyeç Papier
de T apisserie. Ces impreffions étant sèches, l’on
collera le papier fuF le carton, & auffitôt on le pofera
par l’endroit de la dorrure & argenture fur une
autre planche gravée comme en Ç , du même deffin
que les autres planches, mais les fleurs creufées &
©n dépouille, & placées dans celle marquée B ; puis
les langes rabattus fur le tout, on paffera fous la
preffe, & l’on gauffrer a le carton , que l’on retirera
promptement pour le mettre fécher. Si l’on vouîoit
épargner , ne point employer d’or , & cependant
avoir une gauffrure d’or & d’argent, il ne faudroit
que paffer fous la preffe avec cette troifième planche
feulement, le carton fur lequel l’on auroit collé du
papier d’argent fin d’Allemagne, le gauffrer; &. lorf-
qu’il feroit fec, mettre avec le pinceau fur les fleurs
ou l’or, le fond qu’on voudroit qui parût or, une
couche de vernis fait avec la terra mérita, & l’argent
paroîtra là auffi beau & de la même couleur que For.
Pour des écrans gauffrés des deux côtés & d’un
même tour de preffe, voici comment M. Papillon
père s’y prenoit. Il gravoit deux planches en creux
& de dépouille de deffins différens, faits néanmoins
de façon que ce qui étoit de relief & mate à l’une de
ces planches & fervoit de fond, étoit oppofé aux
parties du.deffin creufées dans l’autre planche, afin
que les planches pofëes l’une fur l’autre bien jufte ,
gravure contre gravure & le carton entre elles, elles
puffenf fans fe nuire le gauffrer de deux côtés. Et fur
une planche unie comme enB, fig. z 9 il avoit percé
des trous chantournés en forme d’écrou. Il plaçoit
d’abord dans chaque trou une planche, fis. 6; la
gravure en deffus ; il en avoit quatre à cet effet pour
creufer avec plus de célérité deux écrans à la-fois ;
fes cartons étoient chantournés dé' même forme ,
dorés & argentés ; il les colloit deux enfemble par
l’envers, & tandis qu’ils étoient moites- de cette collyre,
il les portoit fur ces planches gravées, déjà
mifes dans les trous-; & par deffus il plaçoit les autres
planches, la gravure du côté du carton ; & ces
planches & les autres ne paffoient pas la fuperficîe
oi le plan de la grande planche trouée : alors les langes
rabattus , il paffoit le tout fous la preffe comme
ci-deffus, & le carton preffé entre deux planches fe
trouvoit gauffré des- deux côtés ; Il lévoit prompte-
ment, crainte que l’or & l’argent ne fe détachaffent.
Il fâifoit fécher. Il ne reftok qu’à border au pinceau
avec de l’or moulu , & mettre'les bâtons. H prenoit
a cet effet des cartonsbien minces ou à boutonnières,
afin que deux collés enfemble ne fuffent pas trop
durs à gauffrer.
Nous avons fait encore des écrans qui n’ëtoient
gauffrés que d’un côté., mais avoient au milieu une
<'»ampe qui s’imprimoit du même tour de preffe ou
de rouleau, en même temps que la gauffrure fe fai-foit.
Pour ce travail, les planches gravées pour les gauffrer
, étoient précifément de l’épaiffeur de la grande
planche B , fig. //; & au milieu de ces planches il y
avoit un creux fait exprès , à pouvoir mettre la
planche B , fig. y, & au milieu de ces planches il y
avoir un creux fait exprès, à pouvoir mettre la
planche de cuive deftinée à imprimer l’eftampe ou
paffe-partout, comme en D , fig. 7. On en croit cette
planche de cuivre , on l’effuyoit bien, & on la met-
toit dans la planche de bois à gauffrer, placée dans la
grande planche B , comme il eft repréfenté en E ,
fig- 8 , puis le carton hume&é par l’envers & pofé
fur le tout ; la place de l’eftampe non-dorée & laiffée
blanche , on paffoit-fous la preffe, & la gauffrure ÔC
l’impreffion en taille-douce fefaifoient en même temps
& du même tour de moulinet ou croifée del a preffe.
Ces manières de gauffrer le darton font plus expéditives
& beaucoup moins fatigantes que celles de le
gauffrer par le frottement avec la dent de loup ou de
fa.ng.lier, fur le moule de corne, comme fe pouffent
les couvertures d’almanachs dont l’on parlera bientôt.
Pour ces couvertures il feroit facile, en trouant
& creufant à cet effet la planche à queue d’aronde B ,
d’y mettre demi-douzaine de moules, foit de bois oti
de corne, lefquels gauffreroient autant de couvertures
d’almanachs ou autre choie, comme boîtes * portefeuilles,
&c.
Si l’on vouloir faire des éventails, écrans ou autre
chofe a fleurs d’or & fond de couleur comme les
couvertures de livres,, il faudroit que les planches
fuffent de cuivre jaune, épaiffes de demi-pouce au
moins, & évidées dans les champs, foit en y laif-
fant mordre l’eau-forte, foit en- échoppant avec de
forts & larges burins; & que les mates de fleurs & de
figures en relief fuffent gravées & ombrées avec le
burin : & pour accélérer l’ouvrage, il feroit à propos
d en avoir deux, afin que , tandis qu’une pafferoit
fous la preffe avec la fèüille d4éventail ou d’écran, &c,
1 autre put chauffer. En fuivant cette manoeuvre ,
l’on dore premièrement à l’eau froide le papier que
l’on veut gauffrer, appliquant les feuilles d'or en
plein par-tout, par deffus la couleur du papier; &
quand le papier eft Un peu fec ainfi que l’or, la plan-
che de cuivre un peu chaude & placée dans la table
entaillée en A, fig. 1, le papier mis fur cette planche
du côté de la dorure , les langes rabattus deffus ,
& le tout paffé fous la preffe, l’impreffion de cette
dorure eft faite. Par-tout ou le cuivre aura appuyé &
marqué, l’or ou l’argent en feuille feront attachés au
papier. Le verre féché peu après, s’ëpoufte avec fa
patte de lièvre, o'u avec du coton, & quitte le papier
ou le carton, enforte qu’il ne refte deffus l’un ou l'autre
que les fleurs & les figures, comme l'on voit aux
papiers dorés d’Allemagne. Si l’on vôuloit imprimer
eirmême temps à ces fortes ^ouvrages, des eftàmpes
gravées à certains endroits,l'on crefuferoit la plancha
dé cuivre jaune, pour y placer celle de cuivre rouge
& gravée au burin ; on l’encreroit, on l’effuieroit,
on la placeroit comme il a été dit plus haut-Air ftnfc