
2 1 0 B A T
cylindre 4, dont les extrémités font comprifes dans
les couliffes pratiquées (fig. 2s fk 26 ) le long des
montans m f 3 m h. L’arbre p du cylindre a , eft
compris entre ce fupport 6c un collet de fer * (même
fig- ) Le fupport u, u , du cylindre b3 eft fixe, q s
fupport du lingot r. /, t , manivelles des cylindres a , b.
Fig. 26, profil du moulin, i , le banc, m f , m h ,
jumelles ou montans formant le châflis du moulin.
I , platine dans laquelle font aflùjetties les jumelles
par les vis m3m. ç , ç, vis qui attachent les jumelles
au banc a , b , cylindres, u3 n , fupport fixe du
cylindre b. 0 , fupport «mobile de l’arbre p du
cylindre a. x, collet, n , tête de la vis qui Haine ou
elève le fupport o , ôc par conféquent le cylindre a.
q , q , fupport du lingot r, s. rrs , lingot déjà applati
vers fa partie r, qui a pafle entre les cylindres, t ,
manivelles du cylindre b. Celle de l’autre n’eft pas
vilible. y , cheville de fer fervant de clef pour la
vis n.
Quoique le travail principal du batteur d'or foit
de battre, cette opération n’eft pas aufli facile qu’elle
paroit l’être ; il y a même peu d’art où le favoir-
faire foit fi fenfible; tel habile ouvrier fait plus d’ouvrage
& plus de bon ouvrage en un jour , qu’un
autre ouvrier n’en fait de mauvais en un jour ôc
demi.
Cependant le meilleur ouvrier peut avoir contre
lui la température de l’air. Dans les temps pluvieux,
humides , pendant les hivers nébuleux, les vélins ôc
les baudruches s’humeôent , deviennent mous &
rendent le travail très - pénible. C ’eftà la phyfique
à chercher un remède à cet inconvénient. On y
parviendroit peut-être par le moyen de l’alun, ou
des eaux alumineufes.
V O C A B U L A I R E des Termes
UJ
L? a c t r e o l e ; rognure de feuilles d’or qu’on
emploie à faire l’or en coquille.
Batte ( la ).; c’eft l’aéfion de battre l’or.
Batteur d’or ; ouvrier qui bat l’or pour l’étendre
ôc le réduire en feuilles très-minces.
Baudruche ; c’eft la pellicule d’un- boyau de
boeuf, avec laquelle on fait des feuillets pour recevoir
les feuilles d’or.
Blanc ( le) ; nom donné à l’argent que l’on fait
fervir d’alliage à l’or.
Brun (donner le ) ou brunir ; ç’éft faupou-
drer de gypfe calciné , les feuillets de baudruche
ou de vélin.
Caisse ( la ) ; boîte de fapin qui couvre la partie
fupérieure du marbre fur lequel on bat l’or ; ôc
revêtue en dedans d’un parchemin collé qui s’étend
jufques fur le marbre & fur l’ouvrier auquel il fert
de tablier.
C aucher ; c’eft l’afiemblage des feuillets de vélin,
auxquels on ajoute des feuillets de parchemin pour
y enfermer les feuillets d’or battu.
On diftingue le premier ou petit caucher, & le
B A T
La découverte de la baudruche ou de cette pellicule
déliée qui fe trouve fur le boyau du boeuf,
eft ce qui afiùre principalement le fuccès de l’art du
batteur d’or ; ôc fans elle, il eût été difficile, ou
peut-être impoflible de porter aufli loin l’extenfion
de l’or.
On n’a pu aflùjettir' à la marque les feuilles des
batteurs d’or. La nature de leur ouvrage ne permet
pas de prendre cette précaution contre l’envie qu’ils
pourroientavoir de tromper, en chargeant l’or qu’ils
emploient de beaucoup u alliage : mais heureufement
l’art même y a pourvu ; car l’or fe travaillant avec
d’autant plus de facilité , ôc ayant d’autant plus de
duélilité qu’il eft plus pur , les batteurs d’or pcr-
droient du côté du temps ôc de la quantité d’ouvrage
ce qu'ils pourroient gagner fur la matière , ôc
peut-être même perdroient-ils davantage. •
Les batteurs d’or formoient à Paris un corps d’environ
trente maîtres Ôc marchands ayant des ftatuts,
privilèges & réglêmens, fuivant lefquels ils dévoient
fe conduire dans leur communauté ôc dans leur
commerce. Parmi ces maîtres, les uns s’adonnoient
à battre de l’o r , Ôc les autres, de l’argent feulement ;
peu font l’un ôc l’autre commerce à-la-fois, quoiqu’ils
aient le droit de l’exercer enfemble.
La communauté payoit à la monnoie trois mille
livres pour le droit de marque, quoique leurs ouvrage
n’en fuflent pas fufceptibles.
Aujourd’hui la communauté des batteurs d’or eft
réunie à celles des orfèvres.
L’or battu , qu’on nomme or d’Ulm 3 paie quinze
livres de droit d’entrée à la douane de L y o n , par
caifle pefant cent cinquante livres. L’or faux Ôc l’or
de baffin ne paie que quatre livres.
u fîtes dans T An du Batteur d ’Or. -
fécond ou grand caucher ; c’eft-à-dire, les afiemblages
plus ou moins confidérables de ces feuillets de-vélin
très-fin , apprêtés avec un fond, ôc bien defféchés
fous une prefle.
Ghaudret ; c’eft un livre contenant huit cents
cinquante feuillets de baudruche , ou pellicule de
boyau de boeuf, non compris un cent d’emplures.
C ouper l’or ., en terme de batteur d’or ; c’eft
partager une feuille en quatre parts pour être battues
ôc amenées chacune à la première grandeur qu’elles
avoient avant que d’avoir été fépârées.
C oussin ; c’eft une.planche garnie de bourre &
recouverte de peau, fur laquelle on coupe l’or quand
les feuillets ou lames ont acquis une certaine grandeur.
C outeau ; lame d’acier fort mince & peu tranchante
, avec laquelle on coupe l’or en carré , ôc
qui fert-aufli pour gratter les livréts ou mefures.
D éfourrer ; c’eft retirer les cauchers ou feuillets
de vélin de leur enveloppe.
D é g ro s s ir ; c’eft battre les feuilles d’or ou d’argent
dans une forte de moule de vélin , appelé
ptth moulé à gaucher ; c’efl: par cette façon qu’on
commence à étendre le métal.
DésafleuRER ; fe dit des feuilles d’or qui prennent
trop d’extenfion & débordent les feuillets de
vélin. - . '
Emplures ; on nomme ainfi les feuillets de velin
ou de parchemin qui ne font point garnis de feuilles
d’or ou d’argent, Ôc qu’on place au commencement
des outils ou livres , pour garantir là matière de la
trop grande force des coups.
En f o u r r e r ; c’eft renfermer les cauchers ou
feuillets de vélin dans leur enveloppe.
Etouper une feuille d’or ; c’eft appliquer
une pièce à l’endroit où elle manque d’étoffe.
Fond ( donner le ) aux feuillets de baudruche
; c’eft les humeéfer avec une liqueur aromatique.
Fourreau; enveloppe de plufieurs feuillets de
parchemin appliqués les uns fur les autres, & collés
par l’un des bouts , de manière qu’ils forment une
efpèce de fac ouvert ou d’étui.
Frotter ; c’eft enlever les parcelles d’or que le
couteau n’a pu faire tomber des bords des livrets.
Frottoir ; morceau de linge ou de drap avec
lequel le batteur d’or enlève ce que le couteau a
lailfé de l’excédent des feuilles, hors des quarterons
ou livrets.
Gratter ; c’eft faire tomber avec le couteau
l’or qui déborde des quarterons.
Humîdier ; c’eft , en terme de batteur d’o r,
humeâer des feuilles de vélin avec une couche
légère de vin blanc, afin de dérider ôc d’étendre les
feuilles de boyau qu’on met entre elles.
Las ( outils ) ; on nomme las les afiemblages ou
livrets q u i^ n t fatigués par le marteau.
Lavurés ; lès batteurs d’or donnent ce nom aux
parties de matière qui fe détachent d’elles - mêmes
ou qu’on détache des cauchers.
Livret ; petit livre où les ouvriers renferment
les feuilles d’or ou d’argent qui font préparées.
Marteau a achever ; il porte quatre pouces
de diamètre à la tête ; il eft d’une forme convexe
, ÔC pèfe douze à treize livres.
—— A chajfer ; il pèfe quatre à cinq livres, & porte
deux pouces de diamètre à la tête.
——A commencer ; il a quatre pouces de diamètre à
la tête, qui eft un peu convexe, Ôc pèfe fix à
fept livres.
—- A forger ; marteau à tête ÔÇ à panne, du poids
d’environ trois'livres, avec lequel on forge fur
une enclume l’or en lingot.
-— Plat ou à dégrojfir ; fa tête eft ronde ÔC un peu
convexe , ôc pèfe quatorze à quinze livres.
Moule, chez les batteurs d’or , ftgnifie un certain
nombre de feuillets de vélin ou de parchemin
coupé carrément ôc d’une certaine grandeur, qu’on
met l’un fur l’autre, ôc entre lefquels on place les
feuilles d’or ou d’argent qu’on bat fur le marbre
avec le marteau.
Les batteurs d’or appellent aufli moule 3 un livre
contenant 850 feuilles tireés du boyau de boeuf,
outre cent feuilles d’emplures.
Moulin ; inftrument de fer à rouage & à cylindres
, monté fur un banc d’environ quatre pieds de
haut.
Pajfer au moulin ; c’eft placer l’or ou l’argent entre
les deux cylindres du moulin , pour applatir le métal
ôc le préparer à être enfuite étendu au marteau.
O r a dorer les livres ; c’eft une forte de
poudre que les batteurs d’or réduifent en |petites
feuilles très-minces , ôc qu’ils diftribuent dans des
livres de treize feuilles, qui font vingt-fix feuillets
de papier blanc , fur lequel on a mis une couche
légère de rouge pour que l’or s’en détaché aifement.
Outils ; les batteurs d’or appellent ainfi les
afiemblages des feuillets de vélin ou de baudruche ,
ôc généralement tous les inftrumens dans lefquels
on bat l’o r , comme caucher, chaudret, moule.
Patte de lièvre ; c’eft eh effet une patte de
cet animal, dont les batteurs d’or fe fervent pour
ramafler les petites parcelles éparfes , foit dans les
outils , foit fur le marbre, ou qui excèdent les livrets
de papier.
Pause ; c’eft le nom que le batteur d’or donne
au temps- qu’il emploie à battre l’or , fuffifamment
pour le retirer d’un outil.
Pierre; c’eft le marbre ordinairement noir, très-
poli , ôc emboîté dans une efpèce de table libre fur
le devant, ôc à rebords affez hauts fur le derrière f
ôc qui vont en diminuant fur les côtés.
Piffre ; nom d’un gros marteau dont fe fert le
batteur d’or.
Plane ( outil ) ; c’eft un aflemblage de feuillets
de parchemin en carré-, pour y faire fecher les
feuillets de baudruche ôc les y planer.
Presser ; c’eft mettre fous la prefle les outils
qu’on veut faire fécher. On prejfe les outils toutes les
fois qu’on veut s’en fervir.
Q uarteron d’or ou d’argent; petit livret
de papier carré qui contient vingt - cinq feuilles ,
autrement un quarteron de feuilles d or ou d’argent
battu.
Il y a des quarterons de trois pouces en carré , qui
fe nomment petite mefure ; ôc des quarterons de
quatre pouces aufli en carré, qui s’appellent grande
mefure.
Q uartiers ; ce font des portions d’or d’un pouce
Ôc.demi de long, fur un pouce de large, ôc d’une
demi-ligne environ d’épaiffeur.
Redresser; c’eft rouler une bande d’o r, en la
tirant avec force pour faire prendre le pli au métal,
ôc le préparer à recevoir les. formes qu’on veut lui
donner.
Roseau; c’e ft, en terme de batteur d’or , la
moitié d’un rofeau de mer extrêmement aiguifé par
le moyen d’un verre , dont on fe fert pour couper
les feuilles d’or ou d’argent qui font minces jufqu’à
un certain point.
Sécher ; c’eft ôter l’humidite que les moules ont
pu contra&er en y battant- l’or.
D d ij