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recevoir la vis e. C ’eft en tournant Je manche f dans
la virole b, que l’on tend ou détend la lame g.
Fig. 8 , équerre.
Fig. p , emporte-pièces pour les cribles.
Fig. io , a , pince platte. b', pince ronde.
Fig. i /, fer à reparte r le cuir des foufflets. On le
fait chauffer pour s’en fervir.
Fig. 12, forces ou groffe cifaille.
* Fig. 13, tenaillés. ;
F ig .j4 , faufHet ordinaire.
Fig. /ƒ, foufflet à deux vents.
Fig. 16 3 mandrin de fer pour les douilles de
foumets.
Fig. 1 7 , colombe.
Fig. 18 3 vilebrequin, a , mèche à éventail, b ,
knècne en queue de cochon.
Les boifleliers achètent communément les corps
dès boiffeaux tout faits & tout arrondis, qu’ils tirent
de la province jde Champagne.
Le corps du boiffeau eft de bois de chêne , ou de
hêtre, ou de noyer. On réfénd ces bois à la fcie,
comme des planches de volige. Quand ces bois ont
été enfuite bien amincis au rabot, on les fait bouillir
dans l’eau; & lorfqu’ils font encore tout chauds , on
les plie avec'uné machine' faite -exprès, fans qu’ils fe
caftent.
Le boiffelier qui veut faire un boiffeau., prend
un corps ainfi préparé dont il commence à unir les
bords, avec uiïe plane femblable a celle dont fe
fervént les tonneliers, fig. 6, planche I. Cette opération
étant finie, il cloue les deux bouts enfemble
en dedans & en dehors.
Lorfque le corps eft cloué , le boiffelier lé diminue
tout autour à l’endroit où doit être placé le
fond , avec un infiniment appellé jabloirê, fig. 3 ,
planche II. C ’eft un inftrument dont la lame peut
fe raccourcir ou s’alonger au befoin : après quoi l’ouvrier
trace avec un compas fur une planche , la
rondeur du boiffeau ; enfuite il abat les quatre angles
de la planche, & arrondit le fond avec la plane. ^
Le fond étant ainfi arrondi, on le fait entrèr de
force dans la place qui lui eft deftinée, & on cloue
un cercle de chêne en dedans de l’épaifleur du corps
du boiffeau ; ce .qui fe fait pour aflujettir !è fond ,
& le rendre inébranlable^
L’ouvrier coupe des bandes de tôle , Sc les cloue
au fond du boiffeau dans la forme d’unê croix de
S. André ; il met un cercle de fer dans la partie
fupérieure , & un autre dans la partie inférieure ;
enfin, il place entre les deux cercles tout autour
du corps, des bandes de tôle en zigzag le boif-
féau eft alors achevé folidement.
On fe fert du boiffeau dans le' commerce pour
mefurer les chofes sèches, comme graines de froment,
de feigle, d’orge , d’avoine, &c .; certains
légumes tels que les pois,, les feves, les lentilles ,
&c. ; les graines de chenevis, de millet, de navette
& quelques fruits fecs, comme châtaignes, noix ,
navets, oignons, &c. ; ou des poudres comme les
jfôrines, le gruau, le fôn, les cendres, &c. &c.
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En pîufxèurs endroits, & particulièrement^ Lyon 3
cette fnefure fe nomme bïchet.
Le boiffeau eft l’ouvrage , principal du boiffélier
& l’on peut aifément appliquer aux litrons , aux
féaux &. autres mefures, ce que nous venons de
dire par rapport à la conftruélion du boiffeau. Les
foufflets font aufli du reffort de l’art du boiffelier ;
mais il y, a des ouvriers qui s’adonnent principalement
à cette partie, & que l’on nomme, par cette
raifon, fouffleùers.
Le foujfiet eft un inftrument qui attire l’a ir, par
le moyen d’une foupape qui s’ouvre lors de fon
intromiflion ; & qui, relativement au degré de com-
preflion qu’il lui fait fùbir entre fes- deux ais, le
fait fortir avec plus ou moins de violence , par un
orifice fort étroit qu’on nomme tuyere.
Le foufflet domeftique ordinaire & à un feul vent,,
eft formé de deux ais ou planches de bois de hêtre ,
taillées en efpèce d’éllipfe ou d’un rond alongé vers
une de fes extrémités, dont les parties qui ont le
plus de circonférence ont chacune une efpèce de
queue plate, afin de pouvoir élèver ou baiffer à
propos chaque ais, en en tenant une dans- chaque
main : voyez fig.-14, planche IL
L’ais ou la planche inférieure eft' ordinairement
travaillée par un tourneur , qui fait dans; fa plus-
petite extrémité un avancement en rond, deux fois
plus épais que la planche ; ce rond' eft cmifé intérieurement
, Sc l’on y adapte une efpèce de longue
virole qui va toujours en diminuant, & que l’on
nomme la tuyère; c’eft par là que le vent s’échappe
lorfqu’il eft comprimé entre les deux ais.
La planche inférieure eft'percée dans fon milieu ,
de trbis ou quatre petits trous, ou de quelque ouverture
figurée fuivant le caprice de l’ouvrier.
■ Afin que fe foufflet ait 1e jeu qui- lui; eft1 nécef-
faire, il fhug' que cette ouverture foit recouverte
intérieurement par un morceau de cuir, qui s’élève
toutes fes fois que l’air s’introduit dans 1e corps du
foufflet par cette même ouverture , & le cuir fe
ferme exactement lorfqu’on approche les deux planches.
Ce morceau dè cuir , qui forme une efpèce de
foupape, qui laiffe entrer l’air lorfqu’on écarte les
deuxpalettesdufoufflét,& qui l’y retient lorfqu’on les
comprime en forçant l’air de prendre fon iffue par
la tuyère, fe nomme Yame du foufflet*
Pour entretenir l’air entre les deux ais; du foufflet,
on les affujettit au moyen de'ce que les fouffietiers
nomment un quartier ; c’eft une peau de mouton
.préparée, & coupée de manière à s’ajufter à la figure &
à la grandeur queTouvrier donne à chaque planche.
Mais afin, que cette peau farté des plis moins inégaux ,
& que 1e foufflet fe ferme plus commodément, on
met dans fon intérieur deux petites baguettes arrondies
& pliées en deux , dont les extrémités vont
fe joindre près de l’orifice par où fort 1e vent.
Comme ces baguettes ne pourroient pas fuivrè
les mouvemens qu’on donne à la peau , en élevant
& abaiffant les deux ais auxquels elfe eft attachée 9
on cloue ces baguettes à la peau 2 & on met à-
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£îou un petit morceau de cuir èn lofange qu’ôfi
nomme r. jette, qui fert à recouvrir 1e trou du clou ,
& à fermer dans certaine partie le partage à l’air.
Quelque près qu’on clouât le quartier fur la circonférence
des ais , cette peau laifferoit échapper
l’air par les petits interftices qui fe trouvent né.ceffai-
ment entre chaque clou ; c’eft pourquoi il faut avoir
foin de couvrir cette première attache par une lanière
ou courroie de cuir, qu’on cloue à diftances égales
fur la peau qui eft déjà mife à demeure fur les ais.
Dans les foufflets à deux vents un peu propres, on
met à la place de cette lanière, un petit galon d’or
ou d’argent qui règne tout autour.
La planche fupérieure du foufflet doit être
nfl peu plus courte que l’inférieure * & | venir fe !
terminer à l’endroit de la planche inférieure qui
eft plus épais & qui fert à la tuyère. Cette partie ,
la plus étroite de Fais fupérieur, eft arrêtée par la
peau qui là couvre-; & afin que le vent ne paffe
pas à traversées interftices qui fe trouvent entre
les clous qui la tiennent attachée, on- y affujettit
de petites courroies de cuir qu’on nomme traverses,
&qui vont jufqu’à la furface extérieure de la planche
de deffous. Dans les foufflets communs, ces traverses
font plus courtes ou plus longues, fuivant les divers
ufages auxquels ils font employés ; elles font même
quelquefois de lames de-fer ou de- cuivre, arrêtées
à demeure par de petits clous , & ordinairement entourés
d’une virole dans la partie qui entre dans le
foufflet.
Le foufflet à deux vents, fig. 17, planche I I , diffère
du foufflet qu’on vient de décrire, parce qu’outre
qu’on y emploie communément une peau plus propre,
il eft effentiellement compofé de trois planches
au lieu de deux; la planche du milieu ne paroît pas,
étant placée dans l’intérieur entre fes deux autres :
dès - lors ce foufflet a deux âmes ou foupapes |
dont la fécondé eft attachée à la planche intérieure ;
ce qui fait que l’air eft introduit & comprimé alternativement
en deffus & en deffous, & que ce foufflet
à deux âmes & à deux vents, peut conféquemment
fournir un courant d’air perpétuel.
Le foujfiet carré ne diffère du foufflet ordinaire ,
que par de petites feuilles de bois de fourreau qu’on
y colle intérieurement à la place des vergettes.
Le foujfiet carré à double vent, eft le foufflet ci-
• deffus , auquel on ajoute de plus une planche &
mn reffort, pour recevoir deux âmes ou deux fou-
papesî
On a conftruit des foufflets en triangle, qui ne
«’élèvent que d’un côté.
On en a aufli fabriqué à lanterne , qui s’élèvent
egalement des deux côtés , & qui demeurent pa-.
f allèles à Tais inférieur, fuivant le modèle que nous
préfentent des lanternes de papier.
, On en a fait de diverfes autres formes & inventions
, qu’on peut varier à volonté , quand une fois
on. connoit le principe mécanique pour recevoir
J’air, le comprimer & le chaffer par une iffuè déterminée.
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te s grands.foufflets à forge, qui font mus à force
de bras ou par fe moyen de l’eau, ne diffèrent des
autres foufflets domeftiques , que relativement à
leurs proportions, à la groffeur de leurs clous, &
à la qualité des peaux qui fervent à affembler les
deux ais.
On fe fert ordinairement pour les gros foufflets ^
de peaux de veau bien paffées & bien affouplies pat*
l’huile, afin de leur donner de la force &• du jeu.
Les peaux de mouton ou autres moins fortes , ne
pourroient pas réfifter au grand volume d’air quilp
compriment.
Lés caijjes de tambour font des cercles de bois
quelquefois même de cuivre, comme 1e corps de
nos timbales. Aiijourd’hui on fe.fert plus commué
nément de chêne ou de noyer ; la hauteur de lal
caiffe égale fa largeur.
Les peaux de mouton ou autres dont on couvré
les tambours , fe bandent par le moyen de cerceaux:
auxquels font attachées des cordes qui vont de Tu»
à l’autre, &■ çës cordes font ferrées par le moyen
d’autres petites cordes, courroies ou noeuds mobiles-
qui embraffent deux cordes à la fois ; le noeud 01*
tirant eft fait de peau, ainfi que la couverture de 1»
caiffe.
La peau de deffous la caiffe, eft traverfée d’une
corde à boyau mife en double , qu’on nomme le
timbre du tambour. On appelle vergettes les cercles
qui tiennent ou ferrent les peaux fur la caiffe.
Lorfqu’on veut que fes tambours forment une
forte d’accord entre eux, comme font à peu près les
cloches, & que, par exemple , quatre tambours
fonnent ut, mi3 fo ly u t, il faut que les hauteurs des
càiffes foient relatives entre elfes, comme les nom-;
bres 4, 5, 6, 3.
Le tambourin ou tambour de Provence, diffère dii
tambour ordinaire, en ce que la caiffe eft beaucoup
plus haute que largé.
Le tambour de Bafque eft couvert d’une feulé
peau. Sa caiffe n’a que quelques doigts de hauteur V
& eft garni tout autour de grelots ou de lames fo-
nores. On le tient d’une main, & on 1e frappe avec
les doigts de l’autre.
Le boiffelier fabrique aufti des féaux , qui font
compofés de planches de hêtre fendues très-minces v
hautes d’environ un pied, dont on fait le milieu ou
1e corps du feau ; enfuite, ils y mettent un fond
de hêtre ou de chêne, comme nous l’avons dit pour
le boiffeau ; ils fortifient 1e feau par des bordures
qui font aufli des feuilles minces de hêtre, par des
cerceaux de fer; & on y attache une anfe qui eft
une verge de fer. courbée en cintre , dont, les extrémités
tiennent aux deux côtés du féau. Voyez
fig. 6 3 planche II.
Les boifleliers tirent les corps de féaux & les bor*
dures par bottes, qui leur font apportées de la première
main ou de la forêt.
Les féaux qui.font faits de douves, font travaillés
par les tonneliers ; nous en parlerons à leur,
article*
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