
donner la defcription , & des différentes manoeuvres
qu’il exécute pour la formation des mailles ,
enfin, avec le fecours des principaux outils que nous
venons de faire connoître, un ouvrier bonnetier
peut fabriquer les bas, les bonnets, les mitaines ,
les velles, les habits qui font l’objet du commerce
de la bonneterie : nous renvoyons à cet article les détails
des opérations qui ont pour objet la fabrication
de toutes ces marchandifes : il nous fuffit d’avoir
mis cette belle machine entre les mains d’un ouvrier,
& de lui avoir montré le jeu de toutes fes parties ,
& les moyens de les entretenir.
E X P L I C A T 1 0 N des Termes propres à V A rt de eonjlruire le Métier à Bas
& d ’en faire ufage.
D a n s ce Vocabulaire , on n’a cru devoir rappeler que les noms des pièces principales du métier
a bas, parce qu’il eût fallu répéter prefque toute la defcription qui précède , fi l’on eût indiqué les
différentes pièces fubordonnées aux autres , & qui ne fervent que pour Taffemblage des pièces principales
: telles font les grandes pièces, les épaulières, les charnières , les pièces de commodité, les crochets
de la petite 6» de la grande anfe, &c. On s’eft borné aux pièces qu’on peut indiquer par une opération
effentielle.
battant ; forte de pièce qui fert avec la barré
à poignée à faire defcendre les platines à plomb.
Ab a t t r e l’o u v r a g e ; c’efl faire defcendre
deffous les aiguilles les anciennes boucles qui ont
paffé par deffus leurs becs : ce qui forme un nouveau
rang de maille ; car la maille neft autre chofe quune
boucle engagée dans P ouverture d’une autre boucle.
Aiguilles ; ce font des crochets qui, par l’aélion
de la preffe , deviennent des aiguilles à oeil fermé ;
elles admettent comme crochets les nouvelles boucles',
& laiffent paffer comme aiguilles les anciennes
boucles deffus leurs becs : on y diflingue le bec3 la
châjfe & la queue 3 planche V I , fig. n i c’eft par le
jeu du bec des aiguilles que lek hpiûjfëlles boucles
font introduites dans l’ouverture dès' anciennes, &
qu’une nouvelle rangée de mailles fé trouve ajoutée
à l’ouvrage.
Ame du métier; c’efl l’affemblage de toutes les
pièces qui contribuent à la formation des mailles ;
telles font les platines &. les aiguilles.
Amener l’ouvrage sous becs ; c’efl tirer en
avant les anciennes boucles.
Arbre ; barre de fer qui efl le centre du mouvement
de tout l’affemblage qui fait hauffer & bailler
les platines à plomb. Voyez en 6 & 7 , fi*. 1 & 2 ,
planche VI.
Arrêtant ; morceau de fer dont l’ufage efl d’empêcher
le crochet inférieur de l’abattant de paffer
outre : il efl attaché aux deux montans du fût a ï,
planche / , fig. 1.
Balancier ; pièce q u i, fixée fur Taffemblage des
platines à plomb, fert avec les marches à porter en
bas ces platines.
Barre : il y a plufieurs pièces qui portent ce nom.
Nous les allons détailler ici.
Barre a aiguilles; c’efl une pièce fur laquelle
la rangée des aiguilles, efl établie folidement.
Barre fondue , ou fendue ; c’efl une pièce
qui porte des cuivres entre lefquels les ondes , .les
contre-pouces & les tirans font affemblés par la verge,
& jouent continuellement.
Barre a moulinet ; c’efl une pièce qui fert à
déterminer le point de la plus grande defcente des
ondes & la grandeur des mailles ; elle efl mobile par
le moyen du moulinet.
Barre a poignée ; c’efl la pièce que l’ouvrier
tient à la poignée lorfqu’il exécute les diverfes manoeuvres
des platines à ondes & des platines à plomb
réunies.
Bascule ; forte de barre deflinée à pefer fur la
queue des ondes lorfque le levier des contre-pouces
ne la foutient pas.
Bec des aiguilles ; c’efl l’extrémité du crochet
des aiguilles, qui, par l’aélion de la preffe, s’enfonce
dans les chdjjes. Voyez planche VI, fig. 11.
Bec des platines ; partie des platines , qui,
par fa faillie , fert à amener l’ouvrage en avant, ou
à le porter en arrière.
Cage du métier ; c’efl l’affemblage de toutes
les pièces qui fervent à faire mouvoir & à diriger le
jeu, des autres pièces , qui font Yqme du métier.
Calibre ; pièce de fer portant des entailles plus
ou moins larges pour déterminer l’épaiffeur des
earrès de cuivre , des ondes & des plombs.
Chasse des aiguilles ; forte de gouttière ou
enfoncement longitudinal pratiqué fur le corps de
l’aiguille, pour y loger l’extrémité de fon bec.
Chevalet pour les ondes , ou pour les
platines ; c’efl une efpèce d’étau fur lequel on
‘fixe lès pièces qu’on veut limer : on s’en fert pour
nettoyer ces pièces.
Chevalet ( corps de ) ; pièce du métier en forme
de comble, mobile le long d’une barre, & qui fou-
lève les queues des ondes en parcourant cette barre
de gauche à droite., & de droite à gauche.
Cueillir ; opération du métier, par laquelle, après
avoir étendu la-foie fur les aiguilles , o n y forme des
plis ou boucles par la defcente des platines à ondes.
De ce mot, on a fait cueillement & cueillage.
Contre- pouces ; forte de levier qui joue dans
la barre fondue , & qui foutient la bafcule par le
contre-poids de fa branche antérieure ; mais qui.
abandonne la bafcule à fon propre poids, lorfque la
partie antérieure de ce levier efl foulevée par les
pouces.
Crocher ; c’efl 'égalifer les boucles anciennes
qui font abattues, & reporter les nouvelles boucles
fous la gorge des platines.
Foncer du pied ; c’efl faire defcendre tout
Taffemblage des platines à plombs par le moyen de
la marche qui a fervi à ceuïllïr.
Former l’ouvrage ; opération par laquelle on
réduit les premières boucles formées par le cueillage
à des boucles plus petites que ces premières , & qui
font diftribuées également entre toutes les aiguilles.
Former aux petits coups ; c’efl amener la
foie fous les becs des aiguilles , & tenir les boucles
tendues en avant dans l’intervalle de chaque aiguille.
Fût du métier ; affemblage de différentes pièces
de bois qui fervent à foutenir le métier, à placer
l’ouvrier , & tout ce qui lui efl néceffaire pour fon
travail.
Garde-platines ; forte de pièce qui empêche la
preffe de rencontrer les platines & d’agir fur elles.
Griffe ; forte de cric dont certainês pièces fe
rapprochent par le moyen d’une vis , de manière à
comprimer les branches du grand reffort, fbit pour
le mettre en place , foit pour le démonter.
Grille ; affemblage de petits refforts fixés fur
deux rangs verticalement dans une pièce de bois.
Jauge du métier ; fe dit également de la fineffe
du métier, qui fe détermine par le nombre de cuivres
, de plombs à aiguilles, ou de plombs à platines
contenus dans l’intervalle de trois pouces, ou bien
de la machine qui fert à mefurer èes trois pouces
d’intervalle.
Marches ; forte de leviers horizontaux placés au
bas du fût : les unes fervent à exécuter le tranfport
du chevalet d’une extrémité de fa barre à l’autre , &
à faire bailler l’équipage des platines à plomb ; une
autre marche fert à appliquer la preffe fur ies becs
des aiguilles;
Métier en dix-huit, en vingt, en vingt-quatre, en
trente ; fe dit d’un métier, qui, dans l’intervalle de
trois pouces , a 18 , 20 , 2 4 , & 30 cuivres , ou
d’autres parties correfpondantes à Tépaiffeur des
cuivres & de leurs intervalles , comme les plombs
à aiguilles, les plombs à platines.
Moules. Ce mot a plufieurs acceptions dans l’art
dont il éfl ici queflion ; nous les allons détailler dans
les articles fuivans.
Moules o u patrons a cuivres ; ce font des
plaques de fer ou d’acier trempé , qui font doubles &
appliquées Tune fur l’autre ; elles fervent à donner
la forme aux carrés de cuivres à queue & à leurs intervalles
qui n’ont pas de queue : ces moules fervent
aufli à les limer fur les côtés.
Moules a ondes , ou patrons formés de deux
lames de fer qui font propres à donner aux ondes
leur forme , lorfqu’on les coupe , ou qu’on en lime
les contours.
Moules a platines ; ce font également des
patrons qui fervent à tailler & à limer les platines
furies côtés ; ces moules fervent aufli à déterminer
la pofitiôn des trous qu’on y fait : il en efl dé même
des patrons à ondes & à cuivrés.
Moule a ressort ; c’eft une efpècè d’étau, à
l’aide duquel on fait prendre aux petits refforts de
grille, les différentes inflexions qui conviennent à
leur ufage, & des inflexions uniformes.
Moules a plombs ; c’eft une boîte dans laquelle
on coule les plombs à platines, & avec trois
pièces de rechange, les plombs à aiguilles.
Moulinet ; forte de vis qui, par un mouvement
réglé, fait hauffer où baiffer une barre qui fert de
point d’appui à la tête dés ondes; ce qui fixe leur
chute à différent degré de hauteur, d’après lefquels
la maille efl lâche ou ferrée.
O n d e s ; forte de leviers qui font fixés & qui
jouent fur la barre fondue ; d’un bout, ils portent
les platinés à ondes; & dè l’autré, ils s’appuient fur
les petits refforts de grille.
Passe-soie ; lames de fer percées de trous , par
lefquels oh fait paffer la foie à mefure qu’on l’étend
fur les aiguilles.
Petit-coup , efpèce de vis dont la tête à une
éminence fur laquelle on dirige le bout du crochet
inférieur de l’abattant , quand on exécute ces fe-
couffes légères , qu’on nomme les petits-coups.
Petits-coups ; forte de mouvement de la quatrième
opération, dont le but efl d’égalifer les nouvelles
boucles dans les becs des aiguilles.
Pl’atines ; ce font des lames de fer bien battu,
qui font découpées fuivant une forme particulière :
elles ont une tête, un bec, une gorge, un ventre, &L
une queue : voyez fig. 2, planche IV. Il y a deux (
fortes de platines ; lés platines à ondes & les platines
aplombs.
Les platines à ondes font des lames fufpendues
à l’extrémité des ondes, qui les abaiffent ou les
élèvent fuivant le befoin : elles fervent à cueillir la
foie & à former l’ouvrage , conjointement avec les
platines à plomb-, fig. 4, pl. IV.
Les platines à plombs font fixées à des plombs
qui en renferment deux ; elles font attachées à un
équipage particulier, qu’on' âbâiffë ou qu'on élève
fuivant qu’il faut combiner leur travail avéc les platines
à ondes , fig. 9 , planche VI.
Plombs. Il y a deux fort-es de plombs : les plombs
à platines , ' & les plombs à aiguilles
Les plombs à platines fervent à attacher deux platines
qui jouent dans leurs entailles, & par leur
épaiffeur, à déterminer les intervalles de ces platines
, fuivant la jauge du métier , fig. 8 , pl. Vh
Les plombs à aiguilles fervent à Taffemblage des
aiguilles; fuivant leur épaiffeur, iis en règlent les
intervalles toujours affortis à la jauge du métier.
Voyez fig. 5 & 6 , planche V.
Porte-faix d’en haut & d’en bas; ce font
les deux points d’appui du grand reffort.
Pouce ; pièce fur laquelle le pouce de l’ouvrier
s’applique, pour foulever la partie antérieure du
C ç ij