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La vignette offre l’intérieur d’une forge & une
partie de la machine avec les deux chaufferies. On
y voit fix forgerons occupés à faire aller la machine |
en tirant des cordes accrochées à des chevilles plantées
perpendiculairement fur un des rais des balanciers
auxquels elles fervent de manivelle. Sur l’enclume
, on voit une ancre prête à être encollée , &
plufieurs forgerons qui en foutiennent les différentes
parties, qui font aufïi fupportées par les grues ou
potences tournantes représentées dans la figure.
Bas de la planche , fig. p ; elle montre plus en
grand l’extrémité de la bafcule fupérieure ; on y voit
comment la douille du T eft jointe par une clavette
à la cheville du cric.
Fig. io , le T vu féparément.
V O C A B U L A I R E des Termes
.A .iles d’une ancre ; ce font les pattes , ou les
morceaux de fer plats à peu près triangulaires , qui
font foudés dans la partie qu’on nomme les bras.
Aisselles , on donne ce nom aux angles rentrans
formés par la verge & lès bras de l’ancre.
Amorçer , ou émorcer un morceau de fer ; c’eft
l’applatir par un de fes bouts comme un coin : on
amorce toutes les pièces qu’on veut fouder.
Ancre ; gros crampon de fer compofé d’une verge
qui fe partage à l’un de fes bouts en deux ou plusieurs
branches courbes & pointues , & qui porte
a l’autre bout un anneau auquel on attache un gros
cable. 6
L ancre doit mordre dans le fond de la mer.
j Jetter l'ancre, ou mouiller ; c’eft lorfqu’on la précipite
dans la mer pour arrêter le vaiffeau.
Ancrage; fe dit quelquefois, mais improprement,
au lieu de mouillage.
Lever Vancre 3 ou défancrer; c’eft détacher l’ancre
du fond, pour l’amener dans le vaiffeau.
Ancre à demeure , ou ancre d'amarrage ; eft celle
qui eft fixée en un même lieu, fouvent au bord du
nvage pour y amarrer ou touer les vaiffeaux.
Il y a dans un vaiffeau différentes ancres, fa voir :
L’ancre de mifèricorde , qù’on nomme aufli Xancre
de la cale ; c’eft une groffe ancre qu’on tient dans la
cale pour y avoir recours dans le befoin. Plufieurs
capitaines ne veulent point s’en charger, parce qu’on
s en ferf rarement.
^Les deux ancres des bords ou des boffoirs font'
l0*la groffe ancre, qu’on nomme aufli la maître,(fe
ancre. .
2°. Vancre de veille, qu’on tient prête à mouiller fi
1 autre chaffoit.
Les ancres d'affourché font aufli aux boffoirs. Ce
ont les ancres de moindre groffeqr, qu’on mouille
pour empêcher les vaiffeaux d’obéir aux coürans &
a la mer.
L’ancre que l’on oppofe à la marée montante ,
appelle 1 ancre de flot ; & celle qui eft oppofée à la
aree defcendante , s’appelle Y ancre de jufant.
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Fig..u coupe longitudinale de la machine par le
milieu de fa largeur.
Fig. 12, cheville poftérieure du cric j & clavette
qui retient la douille du T.
Fig. 13, élévation géométrale du tambour de la
lanterne & du cric : c’eft fur les extrémités de l’arbre
de ce tambour qui font carrées , que l’on monte les
balanciers ou volans.
. Fig. 14, vue perfpeétive du reffort, & de la platine
fur laquelle il eft monté.
Fig /ƒ, vue perfpeâive de toute la machine. * , cheville
fervant de manivelle, & fur laquelle la corde
que les forgerons i , 2 , 3 de la vignette tirent, eft
accrochée.
ufitès dans la Fabrique des Ancres.
Vancre du large, eft celle du côté de la pleine mer;
JJ ancre de terre, celle du côté de la terre.
JJ ancre de toue ou boueufe ; c’eft la plus petite ancre
que l’on jette à quelque diftance du vaiffeau pour
l’amener v^rs la maîtreffe ancre.
On dit que les ancres font empenneléès quand on en
mouille deux à la fuite l’une de l’autre.
Brider l'ancre; c’eft envelopper les pattes de l’ancre
avec deux planches, lorfqu’étant obligé de mouiller
dans un mauvais fond , on veut empêcher que le
fer de la patte ne creufe trop & n elargiffe le fable.
Gouverner fur fon ancre ; c’eft gouverner le vaiffeau
perpendiculairement fur l’ancre.
Balèvre ; excédent du fer qu’on rogne avec une
tranche, ou qu’on applanit avec le marteau.
Bec , ou improprement Xabéque ; c’eft l’extrémité
la plus menue des bras de l’ancre.
Boudinure , ou emboudinure , petite corde
aont,on entortille quelquefois l’organneau pour fervir
a y attacher le cable.
Bouée ; c’eft ce qu’on emploie pour faire flotter
le cordage de fancre; ainfi, foit un baril, foit des
morceaux de liège attachés enfemble qui fervent à
foutenir le cable , s’appellent bouée.
Bras j les bras de l’ancre font les pièces courbes
foudees au bout de la verge, qui doivent mordre
dans le terrain pour affujettir le vaiffeau.
N Cable ; gros cordage qui répond d’un bout à
a 1 ancre, & de l’autre au vaiffeau.
Carre de la verge ; c’eft la partie de l’ancre
que l’on fait carrée du côté de l’organneau.
Le carré des bras eft la partie la plus menue fur
laquelle on foude les pattes.
Chasse ; outil de fer emmanché , dont la tête a
un côté acéré pour chaffer, & l’autre applati pour
recevoir les coups de marteau.
Chasser sur son ancre ; un vaiffeau chaffe fur
fon ancre , quand elle obéit à fes efforts*
Chaude ; donner une chaude, c’eft tenir le fer
au feu jufqu’à ce qu’il foit en état d’être forgé oiï
foudé.