
HT. Op é r a t io n . Amener Vouvrage fous becs.
Cette opération s’exécute par deux allions, dont
l’ime confifte à laiffer remonter les abattans * & l’autre. -
à tirer la barre à poignée en avant.
Il eft évident que pour abaiffer les abattans, &
mettre les platines à plomb de niveau avec les platines
à ondes, il a fallu vaincre l’aclion du grand reffort :
c a r , planche VI, fig. i * le grand reffort 16 ,16 * agif-
fant contre le porte-faix 8 de l’arbre 6 , 7 , tend aie
faire tourner : or* l’arbre ne peut tourner qu’il ne
fouléve les èpaulières 5 , 85 ; 5 5 8'J ? & en meme
temps les abattans 85 * 8 5: 8 5,8 5, qui font fufpendus
aux èpaulières.
. Àinfi, pour laiffer remonter les abattans , il n’eft.
queftion que de lâcher des mains , ne point retenir
la poignée A , A même fig., de laiffer agir le grand
reffort, & de tenir les pouces B , B , planche V i l, fig. t,
fortement appliqués contre les contre - pouces C ,C .
C a r , par ce moyen, les pouces B , B ne ceffant
point d’agir contre les contre-pouces C , C , la partie
antérieure des contre-pouces e e , fera relevée à me-
fure que les abattans remonteront ; leur partie pofté-
rienre dd baifferà d’autant •: la bafcule ƒ ƒ fera auffi
appliquée fur la queue des ondes ; la tête des ondes gg,
fuivra le mouvement de la barre à platines h h qui
remontera avec les abattans, & les platines à ondes
relieront toujours dè niveau avec les platines à plomb.
L ’autre aélionde cette troifième opération, confffte
à tirer la barre à poignée A , A en devant.
Voici les conféquences de cette aélion. Lorfqu’orr
tire en devant la barre àpoignée A , B ,fig. 1,pl. V I ,
la barre à platines 84 , 84 *• eft tirée de même, car
elle eft attachée à la barre à poignée par le moyen
des abattans. Les platines à ondes s’avancent en même
temps en devant, & toujours parallèles aux platines
à plomb, parce que la barre fondue eft contrainte de
s’avancer en vertu des tirans qui tiennent à elle
d’un bout, & de l’autre aux porte-tirans 90 y 90 ,
même planche fig,2 , lefquels font attachés à la barre à
platines.
Par le mouvement compose de ces deux aélrons y
les becs des platines a b , fig. 10, n * 12, pl. VIII f
s’élèvent au deffus des aiguilles , les deffous des becs
font amenés un peu au-delà des têtes des aiguilles
c d , & la foie fe trouve difpofée comme on la voit
dans les fig. 10, n,.i2. Mais alors la branche des
crochets^àe deffous les abattans *.eft appliquée contre
les petits coups x 9 fig. /, planche V il. Fin de la troifième
opération.
IVe. O p é r a t i o n . Former auü'petits-coups.
*Le premier mouvement àe cette opération, eorr-
fifie à laiffer remonter l’extrémité des crochets £ de
deffous des abattans, aux petits-c&ups x , pl. VII *
fig. 1. Ce mouvement fe joint prefque au premier
mouvement de l’opération précédente. La furface
en talus ou le deffous du petit-coup x , fe trouve
alors appliqué à la furface en talus de l’extrémité
du^crochet [. Mais comme le grand reffort 16 , 16,
tehd toujours a relever les abattans, il tend en même
temps à féparer l’extrémité du crochet £, de l’éminence
du petit-coup x.
Le fécond mouvement confifte à retarder cette
féparation par de petites fecouffes, qui font un peu
gliffer le talus de l’extrémité du crochet £, fur le
talus intérieur de l’éminence du petit-coup x. Ces
feccùiffes ont auffi pour but de corrompre & de
corroyer la foie fous les becs des aiguilles, & de la
tenir tendue en devant & prefque de niveau avec les
becs, comme on le voit, fig. 10,11 ^ #2, planche VIII.
Il faut toujours tenir , pendant ces mouvemens ,
les pouces de la main appuyés contre les pouces de la
• machine, afin que les têtes des ondes demeurent toujours
appliquées à la barre à platines , que les platines
à ondes & les platines aplomb foient toujours de niveau:
car cela eft effentiel, pour que toutes ces platines
travaillent en même temps & également fur la foie»
Fin de la quatrième opération.
V e. O p e r a t i o n . Donner le coup de prejfe & faire
paffer Vouvrage de deffous la gorge des platines par
deffus les becs des aiguilles.
Le premier mouvement de cette operation, confifte
à abandonner les abattans à- eux-mêmes , en
tenant toujours les pouces des mains fortement
contre les pouces B * B de la machine, planche V U ,
fig. 1* & les platines à ondes bien parallèles en tous
fens aux platines à plomb. L’aclion du grand reffort
16 , .16 , fera remonter les abattans jufqu’à ce que
les èpaulières oy 0, foient appliquées aux arrêtans de
I - l'extrémité des jumelles p p.
.Mais lôrfque les abattans font remontés à cette
hauteur , alors le ventre n des platines fe trouvera à
la hauteur des aiguilles T comme on le voit même
fig. y ôifig. /, a b , de lapl. IX.
Le fécond mouvement, confifte à appuyer fortement
le pied fur la marche du milieu ; & voici le
réfultat de ce mouvement. La marche baiffe, tire à
elle le crochet de la petite anfe *• la petite anfe tire la
grande anfe : celle-ci fait defcendre les bras de preffe ,
& la preffe fe trouve appliquée fur les becs des aiguilles
, dont elle force les pointes à fe cacher dans
les chdffes , comme on voit fig. t , pl. IX.
Le troifième mouvement, confifte (.tandis que la
preffe eft fur les becs des aiguilles) à,taire paffer
l’ouvrage qui eft contre les ventres des platines ,
comme on voit fig. t , même planche, au-delà des
châffes des aiguilles , comme on voit fig. 4 ; ce qui
s’exécute en tirant la barre à poignée en- avant affez
brufquement & horizontalement.
Le quatrième mouvement, confifte à ôter le pied
de ceffus la marche du milieu , d’où il s’enfuit que
rien-n’empêchera plus 1 a grande anfe de remonter, Sc
dé faire relever les bras de preffe ; ce qui réparera la
. preffe dès becs des aiguilles, & permettra à la pointe
des becs de fortir de leurs châffes. Fin de la cinquième
opération.
V T . O p é r a t i o n . Abattre T ouvrage.
Il n’y a qu’un mouvement affez léger à cette opération
; il confifte à tirer la barre à poignée, & à faire
avancer les ventres des platines jufqu’entre les têtes
des aiguilles. Il eft évident que ces ventres , placés
comme dans la fig. 3 , planche IX , feront paffer
l’ouvrage de l’état où on le *oit* fur les becs des
aiguilles * fig. 4. 1 * 2 * dans l’état où on le'voit fig. j.
2 , 4 , ou fig. 6. •) ,6 .
C’eft à cette opération que la maillqfe trouve
formée : car la feptième opération n’y ajoute rien ;
elle reftitue feulement & l’ouvragé & le métier dans
une pofition à pouvoir ajouter ae .nouvelles mailles
aux anciennes mailles déjà faites , en les rétabliffant
dans l’état où il étoit quand on a commencé à travailler.
VIT. O p É r a t i o N . Crocher.
Cette opération n’a qu’un mouvement ; mais c’eft
le plus cqnfidérable & le plus grand de tous.
Quand on eft fur le point de crocher , le métier
eft dans l’état fuivant ; les ventres des platines font
au niveau des têtes des aiguilles * & par conféquent
le deffous des becs fort au deffus des aiguilles. Les
crochets de deffous des abattans* font au deffus des
petits-coups, comme on les voit fig 1, planche VII,
6c les èpaulières fous les arrêtans des jumelles , comme
on le voit en 0, p , même figure.
Pour crocher * on applique la branche du crochet
ç de deffous des abattans , contre les arrêtans y : on
tire perpendiculairement eu bas les abattans par la
barre à poignée A , A * tenant toujours les branches J
des crochets appliquées à l’éminence t des arrêtans ,
qui dirigent ce mouvement. On fait defcendre de
cette' manière les platines à ondes & les platines à
plomb jufqu’à ce que le haut de leurs gorges M foit
à la hauteur de n , ou des têtes des aiguilles ; puis
du même mouvement* continué horizontalement,
on repouffe les abattans auffi loin que l’on peut, &
l’on laiffe remonter le métier * qui va de lui-même
s’arrêter au deffous de la barre à aiguilles , où il rencontre
un crochet prêta recevoir celui qui eft placé
au derrière des abattans, & qu’on appelle crochet de
deffus des abattans.
11 eft évident que. dans ce mouvement * le haut
de la gorge M des platines, a emporté avec lui l’ouvrage
qui étoit fous les becs, en le faifant gliffer le
long des aiguilles ; que les becs des aiguilles font
vides; que le deffous des becs des platines à ondes
& des platines à plomb fè trouve entre les "aiguilles ;
que l’ouvrage.fait*- eft caché pour celui qui voit le
métier en face, & qui le voit comme il eft repréfenté
planche IX , fig. .£*•. c’eft-à-dire * prêt à travailler de
nouveau * ou à faire.de gauche à droite ce qu’il a
exécuté de droite à gauche.
O b s e r v a t i o n s g é n é r a l e s 'furies différentes parties
du métier à bas', fût1'leurs configurations , leurs
liaïfons & leurs cffeis.,. •.
Maintenant que l’on a conçu comment fè fait la
maille &. comment elle le continue , je crois qu'il
eft à propos de revenir-fur les différentes parties du
métier , & de faire envifager leurs configurations *
leurs liaïfons, leurs correfpondances relativement à
leurs effets ; ce que nous n’étions pas en état de
bien faire entendre auparavant qu’on en eût vu
lufage.
Nous commencerons par les marches ; elles font
au nombre de trois, planche I I y fig. /*• c’eft la même
cojrde qui va de la première , 1 , 5 , au tambour de
la roue 1%,, & de ce tambour à la troifième ; d’où
il s’enfuit que fi l’on preffe du pied celle qui eft à
gauche, on fera tourner la roue de droite à gauche
& qu’en preffant du pied .celle qui eft à droite , la
roue tournera de gauefie à droite.
C ’eft la même corde qui paffe fous la roue du fût
où elle eft clouée , &. qui va fe rendre d’un bout
fur une des roulettes de la barre, à chevalet, & de
l’autre', fur l’autre roulette de. l’extrémité oppofée ;
elle s’attache aux S .du corps du chevalet, comme on
voit planche IV * fig. 6-, n°. 49-, 49.
Qn conçoit actuellement ce que nous avons dit de
l’arrêtant ou de cette partie y t qu’on voit pli VII,
fig. /. 11 a fallu fe ménager la facilité de l’avancer ou
de le reculer , en pratiquant à la partie qui excède
une ouverture Longitudinale r. Si. cette partie étoit
trop avancée en devant ou trop peu, le fond des
gorges des platines ne pourroit plus venir chercher
l'ouvrage abattu, en vider les aiguilles , l’entraîner
derrière , & donner lieu à la continuation du travail.
Au deflbus.de l’arrêtant, on voit la pièce appelée
le petit-coup x , même planche , même fig. Sans cette
pièce* qui règle les mouvemens de l’ouvrier quand
il forme l’ouvrage & corrompt la foie amenée fous
les becs des aiguilles, il feroit expofé à avancer le
deffous des platines trop avant & à caffer la foie.
Voilà, ce qu’il y a. de plus remarquable fur les
parties du fût. Paffons au métier, & parcourons fes
affemblages.
On s’eft ménagé , aux gueules de loup 13, la même
commodité qu’aux arrêtans * celle de les haufier &
de les baiffer à diferétion;, afin d’ajufter convenablement
la barre fondue & Tes roulettes. Pl. ƒ/, fig 3.
On fent de quelle importance eft le grand reffort
16 , 16 ; c’eft par fon moyen que les abattans font
relevés fans que l’ouvrier faffe aucun effort pour
cela* planche I I , fig. 3. La vis 17 qui fertàle bander
ou à le relâcher *.eft très-bien imaginée.
Le balancier met le pied.à portée d aider la main
à vaincre la réfiftance du grartd reffort toutes les fois
qu’il faut faire defcendre les abattans ; & comme ce
mouvement fe fait fouvent * on n’a pu apporter trop
d’attention à foulager l’ouvrier
La patte du bras de preffe 17 * 18 , 19 , figure / *
planche I I I , eft garnie d’une visu 0*2.0, dont il eft
aiiér de fentir lfes avantages. Sans cette vis * l’ouvrier
, en donnant le coup de preffe, feroit expofé
ou a rompre'toutes les aiguilles , fi la preffe s’ap-
; pliquoit trop fortement fur elles* ou à ne pas cacher
leurs becs dans leurs châffes* fi elle ne s’appliquoit