
cinq jets ou rayons excentriques, quï jettent une
grande quantité de feu. Voyez fig. 7p.
La différence entre les foleils tournant & les girandoles
de telle efpèce que ce foit, confifte feulement
dans la pofition qu’on leur donne pour les tirer :
étant placés verticalement, on les nomme foleils ;
&. étant pofés horizontalement, on les appelle girandoles.
Il eft facile de fe procurer un foleil tournant fimple.
Chargez un jet en brillant fur un culot fans broche
de fix diamètres extérieurs de long ; bouchez 1 ouverture
de la gorge par un tampon ; refervez ^un
diamètre extérieur pour le coller fur le tenon d un
tourniquet ; percez un trou de lumière a cote, un
peu au deffous du. tampon ; collez-y une étoupille
avec de l’amorce; placez-le enfuite fur un petit eflieu
de bois, de la groffeur du diamètre intérieur de la
fufée , dans lequel foit percé un trou pour retenir
le tourniquet avec une cheville ; donnez-y le feu :
il tournera avec beaucoup de vite (Te, & formera un
foleil. Voyez fig. 77 & PP*
Voulez-vous avoir un foleil tournant à deux jets C
attachez deux jets fur un tourniquet a deux tenons;
rue ces jets foient chargés & perces comme on vient
le le dire ci-deffus , en obfervant que des deux
trous de lumière , l’un foit a droite , & 1 autre a
gauche. Donnez feu aux deux jets par une étoupille
de communication ; ils formeront un- foleil qui ne
différera du précédent que parce qu il fera plus garni j
de feu.
Voici la manière de préparer un foleil à deuxjets,
dont le centre foit garni de feu. Ayez un tourniquet a :
deux jets comme le précédent ; percez fur la meme
ligne & à égale diftance, trois trous à droite & trois
à gauche. Collez ou attachez une étoupille de communication
fur les fix trous, pour qu’ils prennent
feu à-la-fois. Leur effet eft dégarnir de feu le centre
du foleil, qui en eft plus brillant, mais de moindre
durée. Ayez attention de diftribuer les trous de
manière que ceux d’un jet ne fe trouvent pasvis-à-vis
ceux d’un autre jet, afin qu’il? garniffent mieux. _
On peut varier la forme, le nombre & la pofition
des jets, qui, par un mouvement de rotation , feront
toujours des foleils *. tels font les modèles fi
{impies, des foleils dits Saxons, repréfentés j%.p£,
1 0 0 , /02« _ ,
Tel eft le procédé pour faire un foleil tournant a
'Jeux reprifes. On forme un foleil tournant à deux
jets, comme nous l’avons dit plus haut. Enfuite on
perce le jet qui doit prendre feu le premier un peju
au deffous du tenon; on y colle une étoupille qui
vienne rendre au trou de lumière de 1 autre je t ,
pour y communiquer le feu ; on la couvre d un
papier collé; on la renferme dans un porte-feu brifé,
oui prenne la forme ronde du tourniquet. |
Un porte-feu brife eft un cartouche dé lance coupe
en plufieurs morceaux, danslefquels on pafTe 1 etou-
pille & qui-prennentiaforme qu’on defire. Oncouyrç
cçs morceaux avec du papier collé.
Qp peut charger ces jets de deux feux différens,
La première , moitié en compofition de fufées volantes
, l’autre en brillant. Ce changement de feu eft
d’un effet très-agréable. t
On varie encore les formes de cette pièce d artifice
, en la faifant paroître d’abord en foleil tournant,
& la changeant enfuite en foleil fixe pofé
horizontalement, voyez fig. 92.
On peut aufli fe procurer le jeu de trois foleils
tournant l’un après l’autre , en plaçant un foleil fur
chacune des trois branches attachées a 1 arbre d un
pivot commun, fig. iiç . # v
La fig. 124 repréfente une autre pièce d’artifice <1
trois changemens.
La fig. i2j repréfente la forme de la cheville da
fe r , qui enfile le cylindre de la fig. 124.
On aime à voir dans les artifices des girandoles à
deux reprifes qui jettent fuccejjivement du feu en dejfus 6*
en deffous. Pour les compofer, on garnit un tourniquet
de deux jets , comme on l’a déjà dit, avec cette
différence , que les trous de lumière doivent etre
percés au demi-quart de leur circonférence, au lieu
que les précédens le font au quart ; & meme, pour
faire un changement agréable,aprèsavoir perce un trou
dans le demi-quart fupérieur, on perce 1 autre par deffous
à l’oppofite dans le demi-quart inferieur. On rend
cette opération plus certaine en prenant un^morceau
de bois cannelé de la longueur de la fulee, dans
lequel elle entre jufte à moitié de fa circonférence;
& l’ayant placé dedans, on trace une ligne de chaque
côté de la fufée fuivant cette cannelure; on divife
cette ligne en quatre parties égales, & puis en huit ;
on eft alors certain de la jufte pofition de ces trous.
Il faut percer un des jets un peu en deffus du
tampon, & y placer une étoupille couverte, pour
porter le feu au trou de lumière de 1 autre jet.
Ayant donné feu à la girandole, le premier formera
une efpèce de jatte qui changera & paroîtra renverfee
dès que l’autre jet aura pris feu.
La girandole à deux jets s’exécute de la façon fui-
vante* Les jets étant préparés comme ci-deffus, on
en perce un dans fa partie fupérieure au premier degre,
l’autre au quart de fa circonférence. Le feu étant
donné à tous deux en même temps, 1 un formera
une roue horizontale , & l’autre un cylindre de feu.
Si le trou fupérieur penche un peu du côté de la x e ,
il formera un cône ; fi fa pente eft du côté oppofé,
il repréfentera un vafe. ' 1
Les effets de ces girandoles peuvent fe varier par
les différentes pofitions des trous , & ces pofitions
peuvent être placées fur toutes les parties de la circonférence
des jets.
Pour avoir une girandole à trois jets, on forme
un tourniquet à trois tenons ; les jets y étant places,
on en perce un au premier degré, le fécond au quart,
& le troifièmé au quart & demi ; on place une
étoupille qui donne feu à tous les trous ; & 1 on voit
à-la-fois trois différens jeux de feu. ^
On emploie dans un grand artifice , des foleils
tournans avec des girandoles en forme de roue à plufieurs
reprifes| & pour les compofer, on prépare une roue,
OU bien une fimple planche coupée à pans, dont
chacun ait au moins la longueur des jets ; on perce
un trou dans le milieu, pour donner entrée à un
effieu de bois fur lequel il doit tourner librement*
La roue a d’autant plus de facilité à tourner, que
l’effieu eft petit, & que le frottement eft par confé-
quent moins grand.
On charge les jets fur un culot qui porte une pointe ;
on les remplit de compofition jufqu’au bout, à l’exception
d’un éjui doit prendre feu le dernier, & que
l’on ferme avec un tampon de papier mâché ,-pour
Je garantir du fêu lorfque le premier fait fon effet.
On perce deux trous fur chaque pan de la roue, à
trois ou quatre lignes du bord, pour paffer la ficelle
qui attache les jets deffus. On peut faire une cannelure
fur l’épaiffeur de chaque«pan, pour loger les
fufées. Les fufées y étant bien liées avec deux tours
de bonne ficelle, on fait joindre & l’on colle avec
de l’amorce rétoupille de chaque jet à l’extrémité de
celui qui le précède ; puis on les couvre tous proprement
avec une bande de papier collé, de manière
.que le feu ne puiffe s’infinuer par aucun endroit.
La gorge du premier jet eft marquée par un petit
intervalle qu’on laiffe entre elle & l’extrémité du
dernier où il y a un tampon. On fait en ce genre
des girandoles ou foleils à autant de reprifes que l’on
veut, en obfervant la proportion qui doit être entre
la force de chaque jet, & la pefanteur de la roue
qu’il doit faire tourner ; elle eft retenue fur fqn axe
par une petite cheville de bois.
Un grand défaut des foleils eft d’être pareffeux ,
c’eft-à-dire d’avoir un mouvement lent ; ce que l’on
doit éviter avec foin. Il ne faut pas auffi qu’ils
foient trop vifs , & qu’ils ne biffent voir qu’une
roue de feu;*ce qui arrive lorfque les roues font
garnies de fufées volantes. Mais les jets dont on fe
fert pour les foleils n’étant point percés , laiffent
alors écarter les étincelles qui forment un foleil
brillant.
On donne ordinairement aux jets dont on les
garnit, la longueur de cinq à hyît diamètres extérieurs.
Il y a deux façons, de pofer les jets fur la roue
pour la faire tourner ; l’une, d’attacher un ou plufieurs
jets fur fa circonférence. Dans cette pofition, ils doivent
jeter leur feu par la gorge.
L’autre façon eft d’attacher les jets fur les rais
ou rayons de la roue, ou fur les branches d’un
tourniquet fuivant leur longueur. Dans cette fécondé
pofition, les jets doivent jeter leur feu non par la
gorge, mais par un trou que l’on perce avec une
vrille fur la ligne latérale, un peu au deffous du tampon
qui bouche intérieurement le trou de la gorge. Ce
trou latéral doit être d’un quart du diamètre inté- ‘
?rieur du jet.
Une troifièmé manière de faire les girandoles, eft
celle que l’on nomme d pivot. Elle eft commode en
ce que les plus petits jets peuvent • faire tourner la
Arts & Métiers, Tome I, Partie /.
girandole , & qu’au moyen de cette facilité d’être
mife en mouvement, on peut la garnir de plus d’artifices
que les roues ordinaires. Le corps de la machine
éft un tuyau de bois d’une longueur proportionnée
à l’artifice que l’on veut y placer, & communément
de neuf pouces. Ce tuyau eft fermé par
en haut d’une plaque de fe r , au milieu de laquelle
il y a .un petit enfoncement pour recevoir la pointe
du pivot fur lequel il doit tourner. On perce au
milieu du tuyau fur fa circonférence, trois trous à
écrou à égale diftance, dans chacun defquels on viffe
un porte-jet en forme de T , garni d’un jet couché
& lié fur la longueur des bras au T. Ces jets prennent
feu par la gorge, & l’on attache un porte-
feu de l’un à l’autre, pour que le premier en finiffarit
donne feu au fécond, & celui-ci au troifièmé.
La pièce étant garnie, on la place fur une verge
de fer pointue, qui lui fert de pivot, fur laquelle elle
tourne avec rapidité.
Le tuyau peut être garni de deux ou trois rangs
de jets-, & chaque rang de trois, quatre & cinq jets.
Lorfque les rangs font de plus de trois jets, comme
la circonférence du tuyau ne fe refit pas affez grande
pour y percer plus de trois trous, on les perce alternativement
l’un un peu au deffus, & l’autre un
peu au deffous de la ligne circulaire fur laquelle on
les auroit percés, s’il n’y en avoit eu que trois. On
difpofe les jets de façon qu’en tournant la gorge de
ceux du fécond rang dans un fens contraire à celle
du premier, la machiné, après avoir tourné adroite,
retourne à gauche.
On peut encore ajouter à la garniture de cette
pièce, des jets placés droit pour jeter du feu perpendiculairement,
ou fuivant telle ouverture d’angle
que l’on voudra, pendant que les jets couchés en
jetteront horizontalement.
Les foleils tournans & les girandoles que nous
avons décrits , fervent à plufieurs machines d’artifice,
dont les principales font les fuivantes.
1 °. Le feu guillochè. Il eft formé par deux roues
garnies chacune de douze jets & à trois reprifes,
qui tournent en fens contraire fur un même axe. Le
moyeu de chaque roué eft armé d’une roue de fer
dentelée, qui engrène dans une lanterne ou pignon
commun aux deux roues. Cet engrenage fert à régler
le mouvement des deux roues, pour que l’une ne
tourne pas plus vite que l’autre ; quatre jets de
chaque roue partent à-la-fois, & leurs feux qui fe
croifent fe nomment le guillochè.
20. Les découpures. On forme des deflins en feu ,
en plaçant derrière des découpures de carton , des
foleils tournans renfermés entre des planches pour
contenir leurs feux, & pour qu’ils ne foient vus
qu’à travers ces découpures. Cet artifice eft employé
en décoration, & produit un grand effet.
3°. L'étoile. On place un foleil tournant au milieu
d’un panneau de menuiferie figuré en étoile, &. bordé