
A R T .
T A B L E D E S P R O P O R T I O N S
Entre le diamètre & la hauteur du, moule, & entre la hauteur & la longueur de la broche.
N O M S
d e s F u s é e s .
Diamètre
intérieur
du Moule.
Hauteur
du Moule.
Hauteur
du Cylindre
de
la Broche.
Hauteur
de la
demi Boule.
Longueur .
de la Broche.
Hauteur
du Maflif.
Etat des quatre
précédentes Colonnes
, égal' à la
haut, du Moule.
Petit Partement. 8 lignes.
Diamètre.
7 1
Diamètre.
I.
Diamètre. Diamètre.
3 b
Diamètre.
I | .
Diamètre.
7 -
Partement. 10 Hg. 6 i • I . jg 3 i H -
6 i .
Marquife. IZ lig. 6 I. 3 ? - . 1 a*
6 1 .
Double Marquife M % 6 I. â* • 3 4 8* 1 4 S*
6 .
• de 18 lignes , 18 lig. 6 . I. â» 3 4*
de 2.1 lignes, 21 lig. 5 1 I. â* 3 - . ' i f 1''; 1 8* 5 4*
de a pouces, .24 lig. 5 b I. ■ *• y 3 - 1 f 5 a*
de 2 pou. ôc dem. 30 lig. 5 b - I. I â* .. . 2 4 S* 4 S* 5 4*
5 * j de 3 pouces. | 3â l ig- 5 - I. ■ 9 .■
Ainfi les proportions de la broche doivent tou-
iours être relatives à l’épaiffeur du cartouche oc a
la force de la compofition. Ces trois chofes_dotvent
former entre elles un équilibre ou cotnpenfation de
forces, tels que nous venons de le rapporter ; mais
en fuppofant que cet équilibre vînt à manquer par
la difproportion d’une de ces trois chofes, on peut
le rétablir en ôtant ou en ajoutànt aux deux autres.
Ou’une broche, par exemple, foit trop grolle, Se
que l’on veuille s’en fervir faute d’une plus convenable
, il ne s’agit que d’aflfoiblir la compofition
pour contrebalancer la raréfaflion d une plus grande
quantité d’air & de vapeurs enflammées contenues
dans le vide de la fufée. Si la broche, au contraire ,
eft trop petite, il faut augmenter la force de la compofition
& l’épaiffeur du cartouche ; & amfi du
refte. £ »
On forme le carton fur la baguette qu on nomme
lamteitc à rouler. Elle eft unie 8c fans manche. Elle
doit avoir les deux tiers du diamètre intérieur du
moule. Le tiers quelle a de moins^eft occupe par
le cartouche , dont l’épaiffeur eft dun fixieme du
même diamètre, ou du quart du baguette a rouler.
V o y e zßa. l de la planche I. * _
Les baguettes à charger doivent etre un peu moins
oroffes que celles à rouler, pour qu’elles putffent
Intrer facilement dans le cartouche lorfque l’on charge.
V °LaVgfy"repréfente une baguette à mouler les
pots des fufées volantes. (
Il faut au moins trois de ces baguettes a charger. La.
première doit être percée de la longueur de la broche,
la fécondé jufqu’aux deux tiers, & latroifieme au
tiers. . . . j
11 y a une autre forte de-baguette fort courte , du
même diamètre que celles à charger, que l’on nomme
majfif, parce qu’elle eft pleine & qu elle fert a charger
la compofition qui excède la broche, & que 1 on appelle
aufli le majjif, parce que cette compofition n’eft
point percée.
On fait ufage d’une cinquième baguette pour
rendoubler le carton fur le majjîf, dont le diamètre eft
plus grand que celui des autres , afin qu’elle puiffe
prendre la partie rendoublée du cartouche, qu fait
environ la moitié de fon épaiffeur. On leur donne
ordinairement de diamètre les deux tiers & unfixième
de celui du moule.
On fe fert encore, pour charger, d’une cuiller
nommée cornée, qui doit être de grandeur a contenir
autant de compofition qu’il en faut pour remplir la
hauteur d’un demi diamètre extérieur de la fufée
étant refoulée. On fait ordinairement cette cuiller de
cuivre ou de fer-blanc.
La forme ordinaire de cette cuiller , eft telle
quelle eft représentée•ƒ£. ip & 20. Son diamètre eft
celui de l'intérieur du cartouche.
On peut fe fervir pour les petites fufées, d’une
carte à jouer coupée en houlette.
Le maillet«dont on charge les fufées â aufli fes
proportions. Le diamètre de fon cylindre doit être
de deux diamètres trois quarts du trou du moule ; fa
longueur de trois diamètres un tiers , & fon manche
de cinq diamètres & demi, non compris la partie qui
entre dans le cylindre; on le fuppofe de bois ordinaire
, comme frêne,- chêne ou noyer. S’il etoit d un
bois plus lourd, il faudroit proportionner la groffeur
à la pefanteur. f
Les moules & les fufées qui y font chargées,
prennent leurs noms de la grandeur de leur diamètre.
Ainfi, on dit un moule ou une fufée de trois pouces,
parce que c’eft la mefure du diamètre intérieur de
l’un & du diamètre extérieur de l’autre.
11 y a cependant quelques fufées qui ont des noms
particuliers , & qu’il eft bon de connoître. On dit des
fufées de tant de lignes, quand elles n’ont pas plus
de fept lignes.
La fufée qui a huit lignes de diamètre, fe nomme
le petit partement.
Celle de dix lignes, s’appelle le pattemenu
Celle de douze, a le nom la. marquife.
Celle de quatorze à quinze lignes, la double marquife.
. r > r r ,
Les fufées de feize lignes font nommées fufées de
trois douzaines , parce qu’elles peuvent porter pour
garniture trois douzaines de petits lardons , appelés
1vétilles.
Celles de dix-huit lignes, font dites fufées de quatre
douzaines. Celles de vingt-une lignes, font les fufées
de cinq douzaines.
Celles d’après ces grandeurs, font des fufées de
deux, trois, quatre pouces, &c.
Le cartouche eft la boîte de carton dans laquelle
on renferme les matières combuftibles propres à
l’artifice. Cette boîte eft formée fur la baguette à
rouler : on lui donne les deux tiers de l’intérieur du
moule. Il eft effentiel que le moulage foit bien fait.
Il arrive fouvent que l’artifice manque par le défaut
du moulage. Un cartouche n’a de force qu’autant
que les couches de carton fe touchenTlmmédiate-
ment, ce qui dépend de l’exaélitude à le rouler ferme
& droit ; autrement, il y reftera quelque vide par
ou le feu fe fera jour, & la fufée crèvera ou gravera.
Une fufée grave lorfque le cartouche, trop fort pour
crever, a cependant quelque gerçure & vide dans
la première ou la fécondé couche intérieure fur laquelle
le feu agit, & parvient apercer.
La fufée ceffe de monter lorfqu’elle a gravé , &
que le feu eft dans la crevaffe. En effet, fi l’on examine
le cartouche d’une fufée qui a manqué, on le
trouvera percé en un ou plufieurs endroits.
Il faut de l’habitude pour bien mouler , mais elle
peut s’acquérir en peu de temps. Voici la façon
d’opérer la plus générale & la plus convenable. Si
l’on veut, par exemple, faire le cartouche de double
marquife ou d’une fufée de quinze lignes de diamètre
, on prend une feuille de carte en trois , on
là coupe par la moitié dans fa largeur.
Les ƒ/?. 4 & y repréfentent les deux moitiés d’une
feuille de carton, ajoutées l’une au bout de l’autre
pour mouler le cartouche. L’une de ces moitiés fera
défignée par A , l’autre par B ; les extrémités de la
longueur de la première moitié feront appelées C D ,
& les extrémités de la fécondé E F. .
Le carton eft gris d’un côté & blanc de l’autre--;
ainfiil eft inutile d’y donner d’autres noms.
Pofez fur une table le carton A , fig. 4 , bien droit
devant vous , ayant l’extrémité C de votre côté, le
gris deffus & le blanc deffous, qui doit fe trouver. !
en dehors du cartouche pour la propreté ; placez
la baguette à rouler, environ au quart du carton ;
renvx-rfez & pliez le bout C par deffus la baguette,
ayant foin que cette partie foit bien droite fur l’autre :
faites joindre le carton fur la baguette pour qu’elle
ne fe dérange-point en collant ; enfuite collez le
carton, tant la partie repliée qui eft blanche qui en
fait environ le quart, que les deux quarts de gris.
Ramenez enluite la baguette à l'extrémité C ,fig .f9
qui fe trouve collée par deffous & point en deffus,
ce qui fe fait afin que tout le carton foit collé fans
que la baguette foit mouillée de colle ; faites rouler
un tour ou deux de carton, & qu’il joigne exactement
par-tout, comme on voit fig. 6.
Collez la partie qui étoit cachée par le carton
replié ; continuez de rouler jufqu’à un pouce ou
deux de l’extrémité D {fig. 4 & y ) , fur laquelle il
faut pofer la partie E de la fécondé feuille B , que
vous y ajouterez après avoir trempé dans l’eau le
bord F d’environ trois doigts, qui termine le cartouche.
Ce mouillage fert pour ôter le reffort du
carton, afin qu’il joigne plus facilement, & pour empêcher
qu’il ne fe décollé en féchant. Lorfque cette
fécondé feuille eft roulée , le cartouche eft formé;
mais comme il eft alors fort humide & fort mou ,
il faut le prendre avec un linge pour le retirer de
deffus là baguette, autrement il s’attacheroit aux
mains & fe gâteroit. Vous rognerez avec des cifeanx
à cet ufage, ce qu’il y a d’excédent aux extrémités
du carton tandis qu’il eft humide, parce qu’il eft
alors plus aifé à couper que lorfqu’il eft fec. Si la
baguette eft mouillée de colle, il eft à propos de la
bien effuyer & de la frotter de favon, pour pouvoir
la retirer aifément du cartouche.
On aura grande attention que le carton fe roule
droit ; & aulfitôt que l’on s’apperçoit qu’il s’efl: dérangé
, il faut le dérouler, y mettre unpeu de colle &
redreffer la baguette. On doit le rouler le plus ferme
qu’il eft poflible, en forte que les couches de carton
fe touchent : les deux mains doivent agir 8c appuyer
également, (voyezfig.fi) c’eft: le moyen d’aller droit.
Le carton ne fe roule pas bien d’un leuLtemps, mais
par reprifes ; & il convient de retirer à foi le carton
à chaque fois, pour être mieux dans fa force. Un
bon ouvrier peut mouler aifément quinze douzaines
de doubles-marquifes dans un jour.
La carte en trois fert pour les petites fufées,
jufques 8c compris la double-marquife.
La carte en cinq convient aux fufées au deffus de
la double-marquife, jufques & compris les fufées de
trois pouces.
La carte en huit eft pour les fufées d’un plus grand
calibre , & pour les pots à aigrettes.
•N ous venons de donner la méthode de faire le
moulage de carton. Le moulage en carte pour les
lardons, & celui en papier pour les lances, doit être
traité différemment.
Les lardons & ferpentaux qui fervent à garnir les
fufées & pots à feu, fe font d’une, de deux ou de
trois cartes à jouer, fuivant la groffeur qu’on doit
leur donner. Ces cartes ne fe collent point, mais il
faut les mouiller & les employer à moitié sèches,
pour qu’elles foient flexibles 8c faciles à rouler. On
commence à enrouler une, puis une fécondé, puis
une troifième ; on les recouvre par un morceau de
papier gris, qui eft la trente-deuxième partie de la