
becs pendant qu’ils font comprimés , mais non de
frapper la prefle : car il rencontre allez tôt les bras
de preffe pour prévenir cet inconvénient, en les relevant
un petit inftant avant qu’ils puiflent atteindre
les platines.
D e s c r i p t i ON des dfférens outils qui fervent à la
coTifiruSlion ou à ïentretien du métier à bas.
Nous avons déjà fait voir qu’il falloit une extrême
précifion dans la configuration des parties du
métier à bas , & fur - tout dans celle des parties
femblables deftinées au même travail : nous avons
vu que la régularité des mailles dépendoit du jeu
exaéf de toutes les platines , tant aplomb qu’à ondes,
& que ce jeu exa& fuppofoit une égalité parfaite 6c
une uniformité d’arrangement dans toutes ces pièces.
Or , il eft vifible qu’on ne peut leur donner cette
grande précilion , qu’autant qu’elles feront, ou coupées
fur un même modèle, ou fondues dans un même
moule , 6c ébauchées d’après un même calibre ; aufli
c’eft cefyftême qu’a fuivi l’inventeur du métier à bas.
Nous ferons donc connoitre ici non-feulement les ■
principaux outils qui fervent dans ces vues aux ouvriers
forgeurs qui conftruifent le métier à bas, mais
encore ceux qui font communs 6c à ces derniers j
ôc aux ouvriers bonnetiers pour l’entretien du métier.
Nous donnerons d’abord la defcription des moules
ou patrons : ce font des lames d’acier trempé , qui
ont une forme déterminée, d’après laquelle on taille
les cuivres & leurs intervalles, les platines & les
ondes ; enfuite on les ragrée fur les côtés à la lime,
par le moyen de ces mêmes moules.
Le moule des cuivres eft, comme tous Içs autres,
compofé de deux lames qui font réunies dans la f i g . i ,
planche X . L’une de ces lames porte deux tenons
a 6c b , qui fervent à fixer la lame fupérieure"de la
fig. 2, en introduifant les tenons dans les trous c ,d.
La fig' 2 peut donner une idée de la forme des carrés
de cuivres qu’on taille & qu’on lime entre les deux
lames du moule. On fe rappellera l’ufage des deux ouvertures
c- & d , dont l’une reçoit la verge'de la
barre fondue, p l.V , fig. y , & l’autre reçoit l’étain
qu’on coulé entre les queues des carrés de cuivres.
Les moules à platinés , figure y & 4, planche X ,
font compofés de deux lames d’acier trempé, qui
s’ajuftent enfemble par le moyen de deux ouvertures
qui reçoivent les tenons a , b , fig, y. Les deux
lames font réunies daiïs cët-tè fig. y . On voit, fig. 4 ,
la lame fupérieure qui a'deux ouvertures : ces deux
lames réunies fervent: également pour les platines
à ondes , comme pour '\esplatines aplomb-, quoique
la forme des unes & des autres ne foit pas parfaitement
égale : feulement dans les platines à ondes ,
on retranche la partie fupërieUre c qui eft ponéfuée ;
& , dans les platines à plomb ,- la partie latérale d9
égalëmentponâuée : on placé les platinés à'ondes dans
le tenon b , & lès platines à plomb dans le tenon a-.,
fig. y , 6c puis on les recouvrât avec da* rame de * là
fig. 4. On voit que l’emplacement des tenons & des
ouvertures des deux lanjésdu jnoufe à p la tin e s , eft
déterminé par celui des ouvertures qui font nécef-
faires à chacune de ces platines ; ce qui rend ces parties
uniformes , 6c donne la plus grande régularité à leur
jeu 6c à leur travail.
Le moule à ondes eft conftruit fur les mêmes principes
: on en voit les deux lames réunies dans la fig. y ;
elles font afliijëtties aufli par deux ouvertures & deux
tenons a, b , placés comme doivent être les ouvertures
des ondes, dont l’une c fert à les fixer entre les
cuivres !a barre-fondue , 6c l’autre à?, à y fufpendre
les platines, fig. y , planche IV.
Comme les ondes ont une longueur inégale , une
des deux lames du moule la plus courte , fert à déterminer
la forme delà queue des ondes les plus courtes :
telle eft celle qu’on voit en e ,fig. y ,* & laplus longue ƒ
fixe la forme de l’onde la plus longue.
. Si peu qu’on ait fuivi la defcription qu’on a donnée
du métier à bas, & l’ufage de fes parties, on doit
i fentir de quelle importance il étoit que toutes les
pièces femblables fuffent parfaitement égales; 6c l’on
voit que les patrons ou moules, tels que nous les avons
décrits , leur procurent cet avantage Les outils que
nous allons décrire par la fuite, font faits fur ce même
plan.
La fig. y repréfente un chevalet ou morceau de
bois avec lequel on lime les ondes fur leurs faces :
elles y font aflujetties par deux tenons a , b , 6c par
une vis c , d , portée dans une boîte mobile : l’on a
la plus grande attention que la partie d , fig. 6 , qui
fe trouve placée entre les cuivres de la barre fondue,
foit d’une épaiffeur égale aux intervalles des cuivres,
6c aux cuivres eux-mêmes ; 6c pour s’en affurer,
on préfente ees ondes à certaines entailles du calibre
delà fig. 8.
On trouve fur ce calibre toutes- les entailles qui
peuvent fervir à régler les èpaiffeurs des cuivres, de
leurs intervalles, & des ondes qui entrent dans la
conftruélion des métiers à bas de toutes les jauges
poftibles.
On fe fert aufli de chevalet pour limer & nettoyer
les platines à plomb & les platines à ondes fur leurs
faces ; mais comme ce chevalet n’a rien de particulier
, & fe réduit à un étau mobile de bois , nous
n’avons pas cru devoir en donner la figure.
Un des outils les plus utiles , eft celui avec lequel
on donne aux petits refforts de grille ,■ planche III,
fig. 6 , les différentes courbures qui font néceffaires
à leur jeu & à celui des ondes : c’eft une efpèce d’étau,
fig. p , planche X , dont les mâchoires jouent dans
une charnière c qui en réunit les deux extrémités:
elles s’ouvrent plus ou moins par les deux autres
bouts : l’intérieur des mâchoires eft évidé de manière
à donner à la lame droite qu’on y introduit, & qui
eft déftitiéte à former un petit rëflort, les inclinai-
fons & les cavités convenables : il fuffit pour cela
de ferref la vis d qui comprime les fiiâchoirès dtt
m o i t i é 6c la lame droite prend les inflexions qu’on
voit au petit reffort a , b , fig* 10. Comme il importe;
pour Jâ’régularité du jeu des platines à ondes, que
tous-; lés fêfl’orts de la grille aient les mêmes plans
inclinés^
inclinés , & les mêmes cavités à la même hauteur ,
afin de recevoir 6c de foutenir toutes les queues des
ondes au même niveau^ Il eft vifible qu’on obtient
par le moule dont il eft queftion tous ces avantages,
fans parler de futilité dont il peut être d’ailleurs,
pour abréger le travail de la main-d’oeuvre.
lues moules aplombs font aufli propres à leur donner
une forme précife. C ’eft une boîte formée de deux parties,^.
/ / 6c 12, entre lefquellesfe trouvent ménagés
les vides où fe coulent les plombs, 8c où ils prennent
leurs formes : ces deux parties font réunies par le
moyen d’un boulon a,fig. //, taraudé à l’extrémité, 8c
qui entre dans l’ouverture b .fig. 12 ; elles jouent dans
ce boulon : lorfqu’on veut les rapprocher 8c fermer
le moule, on le fait par le moyen des-deux manches
c s d,&C d’une vis f ; puis on coule les plombs par
l’ouverture e , e , fig. 11 8c 12.
Ces moules fervent également à fondre les plombs
des platines à plomb 8c les plombs~ des aiguilles, au
moyen de trois pièces de rechange pour ces derniers
plombs.
Le moule eft armé'ici de toutes les pièces néceffaires
pour fondre les plombs des platines : outre leur
forme extérieure que nous avons donnée planche V I ,
fig. 8, on y ménage aufli, par le moyen de la pièce
g j fig. il , les fentes ou entailles dans lefquelles
1e placent les têtes des deux platines que porte
chaque plomb : on voit en h le trou propre à recevoir
le petit boulon qui traverfe- les entailles : on l’y place
avant dè couler les plombs ; 8c par ce moyen, le
plomb fe trouve percé, comme il convient, pour y
attacher les platines.
Les plombs à aiguilles exigent le rechange de
trois pièces qu’on voit fig. /y , 14 Si jy : on place
en i , fig. 12 , la pièce de la fig. 13 ; 6c en g 6c h ,
fig. 11, les deux pièces des fig. 14 6c /y. On a re-
préfenté ces deux dernières pièces fous deux faces: fur
une de ces faces font trois rainures, dans lefquelles
on arrange les trois aiguilles que porte chacun des
plombs, afin que ces aiguilles ibient également dif-
taptes les unes des autres 8c bien parallèles, Lorfque
les aiguilles font arrangées , on coule les plombs qui
enveloppent leur extrémité , 8c qui les fixent invariablement
dans la difpofition qu’on leur a donnée fur
le moule•
Entretien du métier.
Les ouvriers qui travaillent fur le métier, ont les
moules à ondes 8c les moules à platines, qu’ils fourniflent
aux ouvriers forgeurs lorfqu’il faut réparer les métiers.
Outre cela , ils font un ufage continuel des moules
a plomb. Lorfque quelque aiguille fe rompt, ils font
obligés d’en fubftituer d’autres ; ce qu’ils ne peuvent
faire qu’en ajuftant trois nouvelles aiguilles avec un
nouveau plomb : il en eft de même des plombs à pla* !
tiries^, qu’ils réparent aufli fans avoir recours aux
ouvriers forgeurs.
On leur donne aufli avec le métier une griffe , fig.
^3 une jauge , figf iy ; un tire-verge, fig. 18 ; 6c une
&nçe , fig. ,,9.
Arts & Métiers. Tom,e I. Punie I,
La grffé eft une efpèce d’étau avec lequel on peut
monter ou démonter le grand reffort du métier : on
place en a 6c en b , fig. 16 , les deux branches du
grand reffort; 6c en faifant defeendre la pièce a mo-,
bile par le moyen de la vis c ",on les refferre de manière
qu’elles fortent des gîtes des deux porte faix ,
dans lefquelles ces deux extrémités fe trouvent engagées
6c s’appuient., C e ft la même manoeuvre
iorfqu’on veut remonter le grand reffort , 6c faire
rentrer ces extrémités dans leurs gîtes. Voyez pl
La jauge, fig. iy , pl. X , eft une lame de fer qu1
porte fur une de fes faces une entaille de trois pouces
d’ouverture. On préfente cette entaillé devant les
aiguilles ou devant les platines ; &. fuivànt le nombre
des aiguilles ou des platines, ou des cuivres,
ou des plombs à platines , contenus dans [’ouverture
de la ja u g e , on détermine la finefle du métier
ou fa jauge : on dit que le métier eft un dix - huit,
un vingt, un vingt-quatre s 6cc. Cette jauge fert
d’abord à l’ouvrier forgeur avant que d’être livrée à
l'ouvrier bonnetier.
Le tire-verge, fig. 18 , eft une poignée de bois creu-
fée à une de fes extrémités, avec une virole , dans
laquelle fe trouve l’écrou d’une vis : on fait entrer
cette poignée dans l’extrémité de la verge de labawe
fondue ; & en ferrant la tête de la vis contre la verge,,
on peut la tirer facilement. Nous avons vu que la
verge traverfe les contre-pouces,les tirans, les ondes-
6c les cuivres qui leur fervent de charnières : or , il
faut un certain effort pour retirer la verge engagea
dans toutes .ççsDjpfc.es , 6c fur laquelle une grande
partie font moçilés;par le jeu continuel de toutes
ces pièces fur la verge , l’huile s’épaiflit 6c fe mêle
aux parties qui fe détachent des ouvertures par le
frottement ; il eft done très-important de nettoyer la
verge 6c l’intérieur des ouvertures, & d’y renouveler
l’huile ; car l’épaiffiflement de l’huile s’oppoferoit à la
-chûte des ondes qui doit être prompte & fucceflive,
à mefure que le chevalet parcourt fa barre 6c en
foulèye les queues, fig. 6 , pl. y ; 6c cette réparation
fe fait tous les huit jours.
Les ouvriers doivent aufli avoir foin de démonter
les roulettes qui foutiennent la baçre fondue , & d’y
mettre de l’huile ainfi que dans celles qui foutiennent
le corps de grille , 6ç qui jouent dans les gueules
de loup.
La pince ,fig. ip , dont les ouvriers qui travaillent,
fur le métier font ufage, eft plate, parce qu’elle fert
à redreffer les aiguilles ou même les platines qui fe
dérangent ; car une aiguille courbée ou déplacée nuit
à Funiformité du grain des mailles : il en eft de même
des platines qui ont reçu quelque courbure irrégulière
; le jeu 6c l’a&ion de toutes les platines
devant être égale fur toute la rangée des mailles
1 le moindre dérangement devient fenfible dans le tricot, 6c l’ouvrier intelligent ne laifle pas fubfifteç
de pareils défauts.
Au moyen du métier à bas dont nous venons, de
Ce.