
de fil de fer ; on- les enveloppe avec des étoupilles
faites avec de la pâte de la cotnpofition des étoiles,
ou bien d’une diffolutioji de camphre poudre dune
amorce depoulverin ou pouflier, pour communiquer
le feu dans toutes les parties, au moyen de deux ou
trois étoupilles pendantes à la gorge de la fufee, lel-
quelles enflammeront cette couronne a la hauteur
que l'on voudra qu’elle commence à paroitre.en ra-
lentiffant ces étoupilles par un mélangé de foufre
avec le pouflier, dans la proportion convenable
pour en accélérer ou prolonger la duree. On peut
s’affurer, par un effai, de l’effet que bon veut obtenir.
Par exemple , fi l’exaltation d une fufee dure fix fécondés
, il faut que l’étoupille pendante depuis la
gorge à la couronne en dure trois, fi 1 on veut qu elle
paroiffe à la" moitié de fa courfe.
Au lieu de la couronne, on peut y fubmtuer un
contour Sécujon, contenant différentes pièces d armoiries,
formées avec du fil de fer enveloppe d etou-
pilles comme celles ci-deffus.
Mais il eft bon d’obferver que, lorfque ces contours
font ferrés, les flammes des étoupilles s elevent
en fe réunifiant dans tous les angles; ce qui y caule
beaucoup de confafion. Cet artifice, pour avoir un
plein fuccès g demande un fi grand volume, quon
ne peut le faire porter par des fufees volantes, meme
les plus fortes. . .
On garnit une fufée avec de petits ferpentaux,
lefquels, n’étant point étranglés, retombent en leux
ondoyans comme une chevelure._ >
' On peut fe fervir , pour ce petit artifice, de tuyaux
de plumes d’oie ; ou plutôt, pour éviter la mauvaise
odeur de la plume brûlée , on emploie de petits
cartouches, de papier, très-minces, & longs d environ
trois pouces. Une feuille de papier fait trente-
deux cartouches ; on les arrête avec de la colle , Sc
on les fait fécher : on peut encore fe fervir de rofeaux
de marais, dont l’intervalle de deux noeuds eft un
-cartouche tout fait.
On remplit ces cartouches avec un fil de fer qui
il eft bon Je laiffer deux de ces fufeaux a moitié décollés
leur fert de baguette , ou , fi l’on veut abréger-
on fait des paquets femblables à ceux d allumettes
on en égalife bien les. bouts , puis on les lie foible
ment 8c feulement pour les contenir ; on met en-
fuitë fur une table de la poudre écrafée ; on appui
deffus le paquet des petits cartouches, pour faire
entrer la compofition dans leurs orifices ; & afin de
l ’v faire pénétrer plus avant, on renverfe le paquet 6c
on frappe de l’autre côté. Cette double manoeuvre
fe continue jufqu’à ce que les cartouches,fo,eut pleins.
On peut bourrer de temps en temps la compofition
avec un fil de fer ; ce qui fera mieux ondoyer ces ef-
pèces de petits ferpentaux. , v
V Pour imiter la comète, qui eft une etoile a bngu
queue , on fait entrer une fufée volante ordiaa.re
dans un cartouche ' fphérique, compofe de fufeaux
que l’on colle fur le cartouche de la fufée en haut
& en bas, à la gorge & au fommet. Comme 1 intervalle
vide qui refte entre ces deux cartouches
peut être rempli de telle garniture que Ion voudra,
pour introduire dans ce vide ce qu on fe fêta
propofé d’y placer ; après quoi on les joindra aux
autres feifceaux par des bandes de papier collees,
faifant un trou de communication du fommet de a
fufée à cette garniture, pour qu en taillant elle
y porte le feu. Ce globe en cartouche fphérique étant ■
fec, on le couvrira d’une pâte de eompofition d étoiles
un peu lente , fur laquelle on jettera du pouflier
pendant qu’elle fera fraîche, pour 1 amorcer ; on y
ajoutera plufieurs bouts d’étoupilles pendansalagorge
de la fufée , qui, recevant le feu de la gorge , le
porteront à la furface du globe; alors on verra ce
globe s’élever, ayant une queue d étincelles comme
les comètes. H H H H M I a,
Si l’on veut faire monter une fufée fort haut, &
a trois reprifes différentes, il ne s,’agit que dem-
boiter des fufées d’inégalé groffeur les unes dans les
autres, comme des cornets. . . . . c
La première fufée, qui eft la bafe & le porte-feu
des deux autres , doit être greffe au moins de deux
livras de calibre, c’eft-à-dire, avoir deux pouces ou
vingt-quatre lignes un quart de diamètre.
La fécondé fera du calibre de onze onces, dont le
diamètre eft de dix-fept lignes ou un pouce cinq lign.
La troifième, du calibre de trois onces , dont le
diamètre eft de onze lignes. „
Le cartouche de la première ne fera chargé qu a
la hauteur de trois diamètres de fon eabbre intérieur,
& percée d’un trou Same, proportionne a la groiieur,
& n’aura que la longueur de deux diamètres un tiers;
on laiffera au deffus la. hauteur de deux tiers du diamètre
dumaffif, fur lequel on pofera une rouelle
de bois ou de carton , percée au milieu ; on 1 y arrêtera
, foit avec des pointes de clou, foit avec de la
colle, afin que le feu de la fufée ne la pouffe pas
hors de fa plate, fur laquelle on mettra une petite
charge de poudre grainée. ,N . .,
Le cartouche, n’étant ainfi charge qu a moitié,
laiffera un vide de la hauteur de d<?ux diamètres,
dans lequel on introduira une fécondé fufee, chargée
de. même que la première. Sa groffeur doit etre
telle qu’elle joigne 8c s’-ajufte exaétement dans la
fécondé. Il faut que fa gorge pofe immédiatement
fur la chaffe de la première, afin que le feu de cette
première fufée faffe partir la fécondé aufli, en la
dégageant du lieu où elle eft emboîtee ; on attachera
à cette fécondé fufée une baguette, par deux ligatures
au deffus du premier cartouche
Sur cette fécondé fufée , on laiffera un vide au
deffus de fa charge, comme à la première , afin dy
emboîter une troilième fufée, chargée a 1 ordinaire
avec les mêmes proportions de longueur de trou
d'âme. On peut la terminer par un pétard enter me
dans fon cartouche étranglé , ou par unfauciffon qu
eft facile d’y introduire ; on doit frotter de lavon ie
parties extérieures .des cartouches qui s emboîtent
dans les inférieures. I WÊ Ê Ê
Pour ne point appefantir la première fuiee au-oei
! de ce quelle peut enlever ,onluimettra une bagu^ ^
àînfi quà la fécondé, mais non à la troifième, dont
on dirigera la courfe par des aileronsqui feront échan-
crésà la hauteur du 'cartouche de la fufée inferieure,
afin qu’ils puiffent s’en dégager : il fuffit que ces aile- •
rons foient attachés à leur cartouche , depuis la tête
jufqu’à cette entaille, dans la longueur de deux diamètres
de fon épaiffeur. Ces ailerons fuffiront popr
diriger la courfe des fufées , fi à l’inftant qu’elles
prennent feu , tout l’artifice eft encore à-plomb ou
a peu près : ce qui arrivera fi le maftif qui refte au
deffus des âmes des deux premières fufées, n’eft pas
plus épais que la longueur des deux tiers ou de la
moitié du diamètre intérieur du cartouche. On fent
que la beauté, de l’artifice confifte dans ce point de
départ & de changement de fufée.
S i, à là moitié de la longueur de la groffe fufée,
on fait un trou de communication aux tuyaux par où
paffent les baguettes des petites fufées, 8c qu’on y
introduife une étoupille pour porter le feu à ces fufées
, elles repréfenteront les branches d’un arbre de
feu , dont la groffe fufée femblera être le tronc.
On peut adapter à une groffe fufée plufieurs petits
cartouches ou étuis , dans lefquels on introduit
de petites fufées volantes. ( La j£g. 46 eft une' fufée
deftinée à en contenir d’autres qui fe multiplient en
l'air. )
Ces étuis feront arrangés au dehors du gros
cartouche, fur des cercles de différente hauteur, fi
l’on veut qu’il parte plufieurs fufées à-la-fois , à di-
verfes reprifes ; ou fur une ligne tournant en vis depuis
la gorge jufqu’à la tête , fi l’on a deffein que ces
fufées prennent feu fiicceflivement l’une après l’autre,
à mefure que la fufée principale s’élève.
Il faut avoir attention que la groffe fufée ne foit
chargée que du poids qu’elle peut enlever ; ainfi il
eft à propos de ' pefer à part les petites fufées 8c
leurs étuis , 8c de régler la quantité qu’il en faut
pour égaler les deux tiers du poids de la groffe fufée.
On fait, fur chaque étui, un trou affez grand pour
introduire un tuyau de plume de poule, plein de relien,
autrement de poudre à moitié pilée.
Ce tuyau de pl»me doit être de longueur fuffi-
fante pour pénétrer, i°. l’épaiffeur du gros cartouche
jufqu’à la matière de la groffe fufée \ z°.
l’épaiffeur de l’étui qui contiendra une fufée. Les
tuyaux de plume étant donc plantés dans le gros cartouche
8c faillans en dehors, feront aufli introduits
au fond des étuis, 8c ces derniers feront étranglés
par le bas pour qu’on y mette une amorce de poudre
qui doit communiquer au tuyau de plume. Tous ces
etuis feront arrêtés avec de la colle forte 8c de la
ficelle. Lorfqu’ils feront fecs, on y fera entrer les
petites fufées volantes , la gorge en bas, pofée fur
le fond du cartouchç de l’etui. Ces petites fufées,
que l’on aura la précaution de frotter de fa von, doivent
entrer affez jufte pour faire quelque effort à
leur fortie , 8c pour qu’au défaut de baguette, leur
courfe foit dirigée par une vive impulfion de la
chaffe de poudre qui les jette un peu loin en ligne
droite.
Arts & Métiers. Tome I. Partie I.
On ne peut fe difpenfer de donner une baguette
à la groffe fufée, afin de la maintenir dans une ligne
droite , en s’élevant 8c jetant fucceffivement à les
côtés les petites fufées qu’elle porte en l’air à différentes
hauteurs.
Les tampons font de petites-boules de pâte de
papier, que l’on forme en les roulant dans les doigts.
On met pour cela tremper dans de l’eau des rognures
de carton ou de papier ; 8c lorfque la pâté elt bien
maniable , on en fait des tampons qu’il ne faut employer
que très-fecs.
Nous avons déjà dit, en parlant des cartouches ,
que les lardons font faits d’une, de deux ou de trois
cartes. Voyez fig. 15, un lardon. On nomme vétilles,
les lardons d’une carte ; ils ont trois lignes de dia-
mètré intérieur ; à deux cartes, ils ont trois lignes
8c demie, 8c quatre lignes à trois cartes. Ceux d’un
plus grand diamètre 'doivent être faits en carton.
On leur donne d’épaiffeur le quart du diamètre
de la baguette fur laquelle on les roule lorfqu’on les
charge avec la compofition ci-après.
liv r e s , onces. g ra in s .
Pouflier............................2 ............................
Salpêtre............................ 1 ............................
Aigremore. . . . . . . 8 . . .
Soufre.........................................4 . 4 .
On ne doit donner aux lardons que le cinquième
d’épaiffeur du diamètre de la baguette qui fert à
les rouler lorfqu’ils font chargés de la compofition
fuivante , moins vive que la première , mais plus
convenable dans certains cas.
liv r e s , o n ce s.
Salpêtre. . .............................2 . 12. .
Aigremore. . . . . , . 1 . .
Soufre..................................................... 4 .
La hauteur de ces lardons eft de fix à fept diamètres
extérieurs.
Le lardon d’un carton appelé vétille , -doit être
chargé de la fimple compofition en poudre. Celle
en falpêtre brûleroit trop lentement, 8c fans l’agiter.
Telle eft la manière dont on charge la vétille,
dans une efpèce de boiffeau un peu moins haut de
bord que les cartouches.
Quand les cartouches des lardons ont été étranglés
8c liés , on les arrange tout droits dans le
boiffeau autant qu’il y en peut tenir, étant bien ferrés
les 11ns contre les autres. On met un tampon
fur chacun , que l’on enfonce 8c frappe avec
la baguette. On y verfe de la poudre avec une
plume qui en doit contenir autant qu’il eft nécef-
faire pour les remplir jufqu’à la moitié de leur hauteur.
On répand enfuite de la compofition deffus ,
que l’on épanche avec la main ’ ou une carte fur
tous les cartouches , en frappant un peu contre
pour la faire entrer.
Tous ces cartouches étant ainfi remplis , on
prend la baguette à charger 8c un petit maillet, 8c
on les frappe de huit à dix- coups chacune ; on répand