
• XI i l X
de planches ou de carton pour contenir Ton feu. Il
prendrâ la forme d’une étoile, comme de toute autre
figure dans laquelle le feu feroit renfermé.
On accompagne ordinairement l’étoile de fix
girandoles, formées par autant de tourniquets à deux
jets placés fur chaque angle , qui, partant enfemble,
forment une figure exagone qui borde & renferme
l’étoile. Si fou feu eft chinois ÔL la bordure de feu
commun , ce contrafte ajoutera encore à fa beauté.
4°. Les tourbillons. Pour former les tourbillons, ayez
une table de bois bien unie, parfaitement ronde , de
quatre pieds de diamètre , pofée horizontalement
comme un guéridon , & affermie fur un pieu à la
hauteur de huit pieds ; placez au centre de cette table
un pivot fur lequel vous poferez un tourniquet de
bois à trois branches, pour être garnies chacune à
leurs extrémités d’un foleil tournant qui déborde la
circonférence de la table ; chaque branche du tourniquet
également diffante l’une de l’autre , doit avoir
de longueur un pied oijze pouces ; cette longueur eft
prolongée par un effieu de cinq pouces. On enfile
dans cet effieu un moyeu bien mobile de bois, &
on l’y arrête. La partie de ce moyeu qui porte fur
le bord de la table, doit avoir la forme d’une rotule
de bois de quatre pouces de diamètre; le refte du
même moyeu qui déborde' entièrement la table ,
fert à porter les rais d’une roue' de quinze pouces
de diamètre, pour y attacher quatre jets & former
un foleil à quatre reprifes.
La machine étant ainfi conftruite, & les trois
fbîeiîs étant préparés pour tourner dans le mëme_
fens & prendre feu tous à-la fois au moyen des communications
, on conçoit que leur mouvement de rotation
étant inféparable de celui des rotules qui portent
fur la table & qui font partie du même moyeu , Tes
rotules auront néceffairement un mouvement de pro-
greffion ; les trois foleils, outre le mouvement de
rotation verticale fur eux-mêmes qui leur 'eft particulier
, feront emportés horizontalement & circu-
lairement autour de la table, & le fpe&ateur les
verra fe fuccéder aflez rapidement, & courir l’un
après l’autre comme trois tourbillons enflammés.
Les jets dont on garnit les foleils tournans ,
doivent être chargés en maffif fur une pointe de culot
& engorgés.
' Un foleil à cinq reprifes eft ordinairement garni
de jets chargés, pour la première reprife-, en feu
chinois blanc; pour la fécondé, enfeu commun;
pour la troifième, en feu blanc ; pouf la quatrième ,
en feu nouveau ; & pour la cinquième, en feu chinois
rouge. On peut encore , pour faire plus dë
variété, charger chaque jet moitié d’un feu & moitié
d’un autre.
La force de,la compofition doit être toujours proportionnée
à lagroffeur des jets, comme leur grof-
feur doit l’être à la grandeur de la roue qu’il s’agit de
faire tourner; ainfi, il faut augmenter ou diminuer la
dofe des compofitions ci- après, félon que les jets
font plus ou moins gros.
Comportions dont on peut charger les jets de 10 lignes
de.diamètre intérieur pour les foleils tournans.
M a tiè re s .
F e u I
Chinois'
b la n c . ;
F e u
commu n .
F e u
b la n c .
F e u
n o u v e au .
F e u
Chin o is
ro u g e .
liv.on.gr. liv.on.gr. liv.on.gr. liv.on.gr. liv.on.gr.
S a lp ê tr e . . 1 1 1 i
P o u (lier. . 1 X 1 1
S o u f r e . . . 8 8 4
C h a rb o n . . 4 4 4 4
S ab le d e s 1
& 3 o rd re s . H 14
U art de faire communiquer le feu d un artifice mobile à
un artifice qui efifixé, nous a été énfeigné par M. Pérïnet
d’Orval, dans fon traité des feux d’artifice que nous
allons fuivre. Cet art confifte dans une chofe fort
fimple ; c’eft d’approcher deux.étoupilles aflez près,
fans cependant qu’elles fe touchent, pour que l’une
ne puiffe brûler fans donner feu à l’autre. Mais comme
ces étoupilles font, la première pour l’artifice qui eft
fixe, & la fécondé pour l’artifice mobile, il faut
préparer une machine dont on voit quelques pièces
détachées, fig. 86, 8y, 88.
Lesjîg. m , iiz , 113,1143 n y , 116, iry, représentent
différentes parties de cette machine difpofées
pour tirer féparément. La fig. 14f réunit plufieurs de
ces parties, & donne le deffin d’une'grande pièce
à communication & à plufieurs changemens. V oici
l’e-xpofition & l’explication de ces pièces & des procédés
de cet art;
i°. Ayez un axe ou ejfieu de fer_ de trois pieds &
demi-de long; donnez-lui un pouce d’épaiffeur en
carré par l’un des bouts dans la longueur d’un pied,
& que le furplus foit arrondi &. réduit à fix lignes de
diamètre. #
Placez & rivez le bout, carré dans une croix de
fer. Les deux parties qui la forment doivent avoir
huit pouces de longueur, quatre à cinq lignes d’épaiffeur,
& un pouce & demi de largeur; qu’elle foit
percée d’un trou à chacun des bouts pour l’attacher
avec des vis en bois contre quelque chofe de folide,
& dans une fituatidn horizontale.
2°. Faites tourner un cylindre de bois de fix pouces
de long fur fix pouces de diamètre ; percez-le d’un
bout à l’aiitre d'un trou de fix lignes de diamètre ;
puis à l’utf des bouts, donnez à ce trou une forme
carrée de trois pouces de profondeur & d’un pouce
de largeur , afin de donner entrée à la partie carrée
de l’axe qui fert à tenir la roue ftable & à l’empêcher
de tourner. Le cylindre.îdoit être réduit à quatre
pouces de diamètre, par le bout qui eft percé en
rond , feulement de la longueur d’un pouce, les cinq
autres pouces étant çonfervés dans leur groffeur.
Tracez au milieu dë la furface de ce bout, un rond
de quatorze lignes de diamètre & un autre de trente
lignes : creufez l’entre-deux de ces ronds de la pro*
fondeur de dix-huit lignes ; puis, formez une rainure
au fond de la cavité, contre la partie extérieure , de
i deux lignes & demie en carré;, rognez le bord de
. A R T
cette partie extérieure de trois lignes, afin que le
cylindre qui fe trouve formé au milieu, l’excède
d’autant. L’effet de ce cylindre eft d’empêcher le
frottement du foleil tournant que l’on y joint contre
le moyeu, en laiffant entre deux l’intervalle des trois
lignes qui ont été retranchées. Il ne doit frotter que
fur le cylindre qui doit être terminé en demi-rond,
pour que le frottement foit plus doux.
On forme enfuite douze mortoifes fur la circonférence
du moyeu , environ aux deux tiers du côté
de la partie qui n’eft pas creufée ; ces mortoifes
fervent à placer les douze barres que nous allons décrire
ci-après. Percez, fur fa circonférence à dix-huit
lignes de la furface creufée -, deux trous oppofés de
trois lignes de diamètre -, qui joignent & communiquent
à la rainure qui eft au fond de la partie creufée :
formez dans l’endroit où les barres joignent le moyeu,
une rainure circulaire de deux lignes & demie en
carré ; faites deux rainures droites qui communiquent
des deux trous à la rainure circulaire ; faites
encore une autre rainure circulaire pareille à la première
, derrière & joignant les barres.
3°. On donne aux barres ou rayons quatre pieds
Sl demi de longueur, & un pouce & demi de largeur
fur un pouce d’épaiffeur. L’un des bouts doit
le terminer par un tenon ,pour entrer dans les
mortoifes du moyeu, & l’autre bout doit être réduit
fur le tour à un pouce de diamètre, dans la longueur
de trois pouces & demi ; cette groffeur lui
fera confervée dans la longueur de dix-huit lignes ,
& le furplus fera réduit à huit lignes & demie de
diamètre. Percez un trou de deux lignes de diamètre
dans cette dernière partie , à huit lignes au deffus de
celle de huit lignes &. demie qui doit porter un tourniquet
, laquelle vous arrondirez^un peu pour en rendre
le frottement plus doux. Le trou eft deftiné à retenir
lé tourniquet fur fon axe , avec une petite cheville
de bois qui le traverfe.
Formez deux cannelures oppofées dans la partie
d’un pouce de diamètre, qui aient quatre lignes d’ouverture
& une ligne & demie de profondeur; faites-
en autant à chacune. Les cannelures fervent à recevoir
les porte-feux chargés de pouffier, qui doivent
.porter le feu dans la'boîte du tourniquet, pour le
communiquer aux fufées qu’il porte. Vous ferez cfes
rainures dans les barres, de la profondeur d’une ligne
& demie en carré.
Pour avoir plus de facilité à garnir ces barres &
à tranfpofer la machine , on peut les faire de deux
pièces jointes à languettes, & ' retenues par deux
chevilles.
4°. Ayant pofé les barres fur le moyeu, on lie
les unes aux autres avec des traverfes de, bois d’un
pouce en carré, terminées par un tenon à chaque
bout, lefquelles entrent dans des mortoifes creufées
dans les barres. Il y a une de çes barres qu’on
nomme la clef, qui entr-e à couliffe & fait ferrer les
autres barres. Il faut la placer la dernière, & l’àTr^er
^ chaque bout avec une cheville. Ces traverfeS''
doivent être pofées à deux pi,eds deux pouces du
moyeu.
5°. On peut appeler boîte à recouvrements, la machine
dont voici la defcription.
Tournez un rond de bois de fix lignes d’épaiffeur,
&. dë deux pouces & demi de diamètre ; percez au
milieu un trou d’un pouce de largeur ; faites à l’un
des bords extérieurs une. entaille circulaire d’une
ligne & demie de profondeur fur autant en. largeur ;
& au bord intérièur dp même côté, une autre entaille
de deux lignes en largeur fur une ligne &
-demie en profondeur. Moulez un rond de carton auquel
vous donnerez deux pouces trois lignes de diamètre
intérieur, une ligne & demie d’épaiffeur & ut?
pouce & demi de hauteur ; collez-le fur l’entaille
extérieure qui eft faite pour le placer ; puis faites
entrer le bout de la barre qui eft tournée dans la
boîte , & collez-la fur la partie qui joint la barre. '
6°. Pour les tourniquets, réfervez deux tenons de
fix lignes de diamètre & de neuf lignes de longueur,
à un rond de bois de fix lignés d’épaiffeur & de deux
pouces deux lignes de diamètre : percez au milieu un
trou de fix lignes pour donner entrée à l’effieu (figl
44, & 44 n°. 2 ). Formez dans ce rond, au-delà de
neuf lignes & demie du centre, une rainure de trois
lignes &. demie de largeur, & d’une ligne & demie
de profondeur ; divifez cette rainure en deux parties ,
l’une de deux.lignes & l’autre d’une ligne &. demie
du bord extérieur : creufez celle d’une ligne & demie,
& donnez-lui en tout trois lignes de profondeur.
Collez dans cette rainurë un rond de carton d’urie
ligne & demie d’épaiffeur, de feize lignes de hauteur
, & de vingt-trois lignes de diamètre intérieur ;
puis percez un trou de deux lignes dans le rebord
extérieur, à quatre lignes du tenon , qui traverfe le
I carton & qui communique à la rainure* • /
7°. Les porte-jets pour former une grande étoile ,
doivent être attachés fur les fix barres , deux à chacune
, dont les gorges qui fe croifent font un angle ;
& le feu qui en fort , en. fe rencontrant à un certain
point avec le fçu des autres jets qui y allignent ,
forme un autre angle, & ainfi des autres. Voyez
fig-94- - ■ ; 1 .
.Pour attacher ces jets dans la fituation la plus
convenable, on prépare fix morèeaux de bois de .
quatorze lignes d’épaiffeur, dans chacun desquels il
y a deux cannelures qui font un angle, dont on
règle l’ouverture furla longueur des barres , au bout
desquelles le feu des jets doit fe^ rencontrer pour
y former un autre angle. L’une de ces cannelures
qui eft par deffus, a dix lignes de profondeur, pour
y loger en entier un jet de fix lignes de diamètre
intérieur ; celle de deffus n’a que trois lignes , afin
que le jet que l’on y place foit au deffus de l’autre
le croife à Féndroit de la gorge., pour que leurs
feux ne fe recontrent point en fortant ; comme cela
arriveroit s’ils étoient placés au même niveau.
Chaque porte-jet doit être percé de fix trous,
deux au long de chaque cannelure pour attacher
les jets, 8c deux pour les cheviller fur la barre dans
V ij