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ne point faire grâce, Charles-Quint la refufa cependant,
non-feulement à Tamayo, qui la demandoit
en vainquvur »mais aux principaux officiels de l’année
Qui la (bllicitoient pour lui mais il arriva ce qui
arrive toujours en pareil cas, on craignit que l'armée
ne voulût pas iouffrir le châtiment de celui qu’elle,
egardoit comme fon vengeur ;
Quoi ! qu’on envoyé un vainqueur au fupplice !
S’écrie le vieil Horace :
Charles-Quint ne voulant ni condamner ni abfoudre
Tirnayo , le remit entre les mains du duc d’Albe,
qui lui fit grâce , quoiqu’i l . n’a’ir.ât point à faire
grâce.
TAMBOS, f. m. ( Hifl. mod. ) c cft le nom que
lçs anciens péruviens , feus le gouvernement des Incas
j c’efi- à-dire , avant la venue des Efpagnols , ■
donnoient à- des efpèces de magafms établis de dif-
tance en diffanc-e , cù l’on çonfervoit des habits, d_s
armes & des grains-, enforte que par-tout- l’empire
une armqe nomb.eufe pouvoit être fournie en che-
ium, de vivres & d’équipages , fans aucun embarras
pour le- peuple. Les Ta rbcs étoient en même-temps
ces hôtelleries où les voyageurs étoient reçus gratis.
{ A . R. ) ' • 5
t TAM BO U LÀ , i m> infiniment des nègres de
l’Amérique, fervant à marquer la cadence lorfqu’ils
s aflemblent en troupe pour danfer le cüïnda ; c’eft
tme efpèce de gros tambour, formé du corps d’un
tonneau de moyenne groffeur , ou d’un tronçon
o arbre creufé, dont l’un des bouts efi couvert d’ime
peau préparée & bien tendue ; cet infiniment s’entend
de fort loin, quoique le fon en foit fourd &
Lugubre : Faélion de frapper le tamboula s’appelle
babouin, & la manière de s’en fervir efi de le coucher
|par terre, en s afleyant defiùs, les jambes écartées
a peu-près. confine on repréfente Bacchus, fur fon
tonneau ; le nègre, dans cette fituation , frappe la
peau du plat de -fes deux mains , dune façon plus
au moins accélérée, & plus ou moins forte , ma s
toujours en mesure,, pour indiquer aux danfeurs les
contorfi ans &'les mouvemens vifs Sc ralentis-qu’ils
coivent exécuter ; ce qu’ils font tous avec une extrême
jufteife &ians confufion ; leur principale datifs,
qu’ils -1 nomment calinda , s’exécute prefque toujours
i erre à-terre, variant les attitudes du corps avec
affez de grâces, & agitant les pieds devant eux &
Tar -e c té , comme s’ils frottoient la terre ce pas
a les diffieukés pour l’exécuter avec précîfion, fur-
tout en-tournant par intervalles réglés, Nos chorégraphes
pourroient en tirer parti dans la compofition
de leurs ballets , & le nommer pas de calinda ou
dé frotteur.
Dans les affemblées nombreufes, le tambflula efi -
toujours accompagné d’une ou deux efpèces de gui-
tarre à quatre cordes , que l’on appelle bandas ; les
nègres entremêlent cette mufique de clianfons à voix
foule , dont, les refrains fe répètent en chorus par I
-IPute Ja troupe , avec beaucoup de jufteffe; ce qui
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de loin , ne produit pas un mauva’s effet. Article
de M . l e R o m a i n .
TAMBURINI, en françois TAMBOUR'N, (Thomas)
Sicilien, jéfuite câlin fie , qui n’a pas été oublié
par P afcal dans les. provinciales, ni parle parlement,
qui afupprimé fes ouvrages par arrêt du 6 mars 1762 ;
mats, qui 1er oit oublié depuis long-temps fans cela, &
qui l’efi aujourd’hui, malgré cela.
T ÀMERLAN, ( ou TIMUR-L A N C , c’eft-à-dire,
TiMUR LE BOITEUX) ( Voye^ l’articleBajazet)
C de i AJîe. ) Tame. lan efi un des grands conqué-
rans, c eft-à- dire, un des fléaux les plusfuneftes dont
la mémoire fe foit eonfervée chez les hommes ; témoin
les huit cens mille hommes qu’on dit avoir péii dars
Bagdad, lorf qu’il prit, pilla détruifit cette Ville. D’ailleurs,
que ne fournir-il pas? Le Chorafan, le Can-
dahar, toute l’ancienne Perfe, Bagdad, les Indes, la
S y r e , laPalefiine, l’Arménie, l’E gypte, lAfie mineure
; & lorfquc la mort l’arrêta, il avoit entrepris la
conquête de la Chine. Ce tyran barbare ne permettoic
pas même la défenfe à ceux quM avoit réfolu d’attaquer
; la ville de Sébafte, qu’il avoit fommée ayant
ofé réfifier, il en fit paffer les habitans au fil de l’épée,
en réfervant les principaux pour un fupplice épou-
ventàble. On les plia en deux, on leur lia la tête aux.
cuiffes, on les jetta dans une folle profonde, que l’on
couvrit de poutres & de planches, fur lefquelles on
jetta de la terre ; ce foi-là le tombeau où on les enfevelit •
tout vivons, fans leur biffer feulement la trifte liberté
de varier leur fupplice , par les mouvemens impuiffans
& inutiles qu’ils le feraient donnés, fi on n’avoit pris la
précaution, de leur rendre ces mouvemens impoflibles.
Quel monftre qu’un conquérant ! Quelles moeurs que
les moeurs barbares! On cite cependant de ce Tamerlan
des traits qui fembléroient prouver que c’étoit un
homme. ( Voye^ un de ces traits dans l’article Baj azet. )
S’il efi vrai qu’il ait écrit au fils de Bajaçet : reçois L’héri-
I tage de ton père; une ame royale fait conquérir les royau--
mes & les rendre, il avoit de la magnamité. 11 y en a ,
fans doute, à rendre des royaumes après les avoir
.conquis ; mais comme la conque e efi déjà un grand
mal, il feroit plus jufte & plus humain de ne rien
prendre, & de n’avoir rien à rendre. Quoique tous les
conquérans foient funeftes, il y a cependant du choix
entr eux, & Tamerlan, qui , comme Gengiskan ,dé-
trmfit oeaucoup de villes, fans en bâtir aucune, efi,
fons doute, inférieur à Alexandre, qui bâtit Alexandrie
& d’autres villes. On dit que Tamerlan permettoit
a fes fujets de fe familiarifer avec lui, même de s’égayer
à fes dépens. Un poète Perfan, Homedy, étant au
bain avec lui, & d’autres courtifans, on jouoit à un
jeu qui confiftoi- à eftimer en argent ce que valoit char
cun d’eux, & à motiver fon évaluation : je vous eflime
' trenteafp res, dit le poète au gvand-kan— La fervlcve
dont je m'ejfuie les vaut, répondit Tanin lan ; aujjî ejl-ce
en comptant la ferviette, répliqua Homedy. Le conquérant
ne fit que rire : il étoit de bonne humeur ce
jour-là.
Tamerlan, de race royale félon les uns, fis d’un
berger félon les autres, naquit en 1335 à Kçfch-, ville
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de l’ancienne Sogdiane. Dans le temps de fa gloire &
de fa puiffance, Samarkande étoit comme la capitale
de fes vaftes états. La vie de Tamerlan a été compoféê
en Perfan par nn auteur contemporain , & traduite en
François par Petis de la Croix. Tamerlan mourut en
1405, à Otrar', da'ns le Turquefian.
TAM O LE , fi m. ( Hifl mod. ) Les tamoles font les
chris du gouvernement des Indiens des îles Carolines;
ils laiffent croître leur barbé fort longue, commandent
avec empire, parlent peu , & aftèélent un air fort
réfervé., Lorfqu’un tamole donne audience, il paroît
affis fur une table élevée , les peuples s'inclinent devant
lui, reçoivent fes ordres avep une obéïffance
aveugle, & lui baifent les mains & les pieds quand ils
lui demandent quelque grâce :. il y a plufieurs tamoles
dans chaque bourgade. (D . J .)
TANAQU 1L ou TANAQUILLE , ( Hifl. Rom. )
femme de Tarquin l’ancien ( Roye{ T arquin ) Après
la mort de fon mari, elle fit couronner Servïus Tullius
fon gendre, affinant que Tarquin, dont elle avoit
çaché la mort pendant plufieurs jours, pour la'fler à
Servius Tullius le temps de s’aflùrer du peuple, l’avoit
ainfi ordonné. Si Tanaquil n’avoit eu à écarter que les
fils d’Ancus Martius , au préjudice defquels elle avoit
déjà régné avec Tarquin fon mari, on concevroit l’intérêt
qu elle avoit de placer fon gendre fur le trône, à
Pexclufion de ces étrangers ; mais c’ctoit à fes propres
enfans qu’elle préféroit Servius Tullius; c’éioient fes
propres enfans qu’elk cxcluoit, par des intérêts que
l’hiftoire ne nous a pas allez fait connoître. Cependant
quand on voit avec quelle facilité Tarquin l’ancien
s’étoit fait élire à la mort ci’Ancus Martiüs, fans qu’on
eût eu le moindre égard aux droits des enfans que
laiffoit Ancus ; quand on voit avec quelle facilité Servius
Tullius parvint à exclure les fils de Tarquin l’ancien
, avec le fecours même de leur mère, on conçoit
que la couronne étant éle&rve à Rome, les Roma ns,
ïiation dès-lors toute guerrière, excepté fous Nu.na,
avant befoin de chefs qui les menaffent aux combats,
ne faifoienî jamais tomber leur choix fur d s enfans :
ceux-ci étoient exclus par leur feule foiblelTe, On conçoit
alors que Tanaquil n’ayant rien à prétendre pour
Tes enfans, devoit former des voeux, & peut-être des
brigues pour fon gendre. Le refpeéi même que les Romains
ont toujours confervé peur la mémoire de Tanaquil,
annonce afiqz qu’ils ne voyoient point en elle
line marâtre capable de facrifier fes fils, s’ils avoienteu
des droits. On gardoît avtfc foin & avec refpeéi des
ouvrages qu’elle avoit filés de fa main , fa ceinture, &L
une robe royale qu’elle avoit faite pour Servius Tullius.,
On adopta, on conferva long-temps, avec une efpèce
de vénération retigieufe, certains uCages qu’elle avoir
introduits dans la maiière de fe vêtir. C ’écoit une
femme efiimable & habile, & qui n’avoit pas moins
contribué à l’élévat'un de Lucumon ou Tarqu'n l’ancien
fon mari, qu’à celle de Servius Tullius fon gendre.
TAN.CHELIN ou T AN QUEL! N , (Hifl, mod.)
fou fanatique cju douzième flècle, & cependant affez
.«droit, 11 époufoi: publique mont la vierge ; mais il pia-
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çoît deux trônes à côté de fon image, & annonçoî?
qu’il jugeroit par le produit des aumônes lequel des
deux fexes avoit le plus de zèle pour lui ôc pour fa-
femme. Il époufoit aulîi quelquefois les filles en préfencê
de leurs mères, les femmes en préfencê de leurs marie,
& tout le monde étoit enchanté de cette faveur dû -
prophète. Un archevêque de Cologne le fit mettré en
prifon , & un prêtre crut faire un oeuvre méritoire en
le tuant eii 1125;
TANCREDE DE HAUTEVILLE, ( Hifl. de Fr.
& dlItalie ) feigneur Normand , fe voyant chargé
d’une nomb. eufe famille , à laquelle il avoit peu de
biens à laiifor, envoya plufieurs de fes fils, entr’autres
Gu feard ÔL Roger, tenter fortune en Italie. Ils prirent
Palerme en 1070., & fe rendirent maîtres de la Sicile,
où.leurs d.fcendans régnèrent long-temps avec gloire.
» Tanc ède-, dit M. Te préfident Kénault, avoir été
» marié deuxfo=s; il eut douze enfans, qui devinrent
» autant de paladins, dont le nom remplit l’univers, &
w qui ont donné l’air de la fable à ce moment de
jï Thiftoire. Guillaume , furnommé bras de fer, Dro-
» gon <5_ Onfroy, furent les trois premiers comtes de
» la Pouille. Robert Guifcard fut duc de la Poaille &
» de la Calabre^ il eut pour fils Bohémond, père de
» Tanc: ède ; & Roger , le plus jeune de tous les
n frères, s’empara de la Sicile, & en établit la ma»
» narchie vers l’an 1129 : les deux Si-ci les furent réu-
n nies dans la perfonne de Roger 11 fon fi's. Ses flic—
» cefieurs furent Guillaume I , Guillaume I f , Tan-
» crède, bâtard de Roger I I , & enfin Guillaume fon
» fils, à qui l’empereur Henri VI (de la maifon cle
» Saabe, fils de l’empereur Frédéric Barberouffe ) fit
» crever las yeüx pour s’emparer de ces deux royau*
« mes, aux droits de fa femme Confiance, fille d«
» Roger II. >»
Environ un fiècle avant la fondation déjà monar*
chie de Sicile parles.enfans de Tancrède de Hautèvllle ,
quarante autres gentilshommes Normands revenant de.
la Ter*e-Sàinte, abordèrent en Italie au moment où
les Sarrafi îs affiégeoient la ville de Salerne; ils s’enfermèrent
dans cette place , la délivrèrent, & taillèrent
en pièces les Sarrafins; exploit réel, qui préfente encore
l’apparence & les caraélères de la fable.
T ancrede de Rohan. ( Voy.^ Rohan. )
TAN E VO T , ( Alexandre ) ( Hifl. Tut. mod.,) premier
commis des finances, né à Vernit!es en 1691 ,
mort à Paris en 1773 , auteur de deux tragédies j
Setkos & Adam & Eve, & de quelques poëfies fugitives.
Honnête homme, médiocre poète ; mais-fa tragédie
d’Affam & Eve a des beautés.
TANJA o.v TÀNJOU , Cm. ( H f l . mod.) c\ft le
nom que les anciens Turcs ou Ta-..ta'es cleiUToient à
leurs fouvera'ns, avant que de forrir de la Tartarie
pour faire des conquêrës en Aüe, {A* R.)
TANNEGUÎ DU CHATEL. ( Ç hatel. )
T A N-SI ; f m. ( Hifl. mod. ) c’eft a'vnfi que dais le
loyaume deTonquia l’on nomme les lettrés ou favans
du premier ordre , qui ont paffé par des degrés inte