
potique fût ferne, pourvu que les foldats & les.
matelots fu fient dévoués à fa perfonne; les defleins
.d’Alcibiade- lui étoient déjà fufpçôs depuis lorte-
ttinps , il veilloit liir lut pour fauver. de. fon ambition
les refies de la liberté ; il part du camp, vient
à Athènes accufer Alcibiade, & parvient à le faire
oépofer. Ce fut un bien pour les moeurs, fans doute
mais en fut-ce. un pour la République en général,''
de la priver de ce héros , qui n’avoir jamais été
vaincu dans tant de combats qu’il avoit livrés &
fur terre & fur mer ? On nomma dix généraux
pour le remplacer , comme à la mort de M. de |
Turenne , On créa huit maréchaux de France * c’étoit
la “ïnonnoie d’Alcibiade.
Trajybuje eut dans la fuite^l’occafion de rendre
à fa patrie , un fervice plus inconteftablement utile
lorfque Lyfandre eut établi ce Confeil de trente tyrans*
qui-réduifit Athènes à la plus-dure fervitude &
qui en chalfa tous les bons citoyens ; ils fe rallièrent
tous autour de Trafybule. Les Lacédémoniens ,
pouffant jufqua la plus horrible barbarie labus de
ia vfeloire & de la puiffance , firent défenfes à toutes
les villes de la Grèce , fous peine d une forte
amende, de donner afyle aux Athéniens fugitifs, Sc
allèrent même jufqu’à enjoindre de les remettre aux
trente tyrans. La terreur qu’infpiroient alors les
Lacédémoniens, fit qu’on n’ola pas défohéir à ce
décret révoltant. Deux vilies feulement s’honorèrent
par leur oppofition ; ce furent Mégare & Thèbss ■
celle-ci fur-tout, par un .édit généreux , prononça’
des peines contre quiconque voyant un Athénien
attaqué par' fes ennemis, ne s’emprefferoit pas à le
iecourir. Lyfias, ce fameux orateur de Syracufe
exilé par les trente, leva cinq cents foldats à fes
dépens , & les envoya au fecours de la patrie commune
de l’éloquence ; Qiiingentss milites ,-fiipendio
fuo infiruiïôs , in duxilium patries communis eloquent'uz
mißt, dit Jufiin. Trafybiîle fentoit depuis long-temps I
«vec une vive douleur, les maux dé fa patrie -dès
«iu’iî eût pu lui procurer des défenfeurs , il marcha
vers le Pirée , les trente tyrans s’avancent avec leurs
troupes, la bataille s’engage , les uns combattent
pour la liberté, les autres pour la tyrannie; la victoire
ne pouvoit être douteufe , Trafybule triomphe
il voyoit fuir devant lui ceux des Athéniens , que
l ’intérêt ou la crainte avoit attachés au parti des
tyrans:« eh ! mes amis , leur crioit-ih, pourquoi
v fuyez-vous un vainqueur , quand vous pouvez
»- iuivfe l^fvengeur de la liberté, vous ne voyez
* ici que des concitoyens & des amis. Eft-ce donc
* Athènes que nous femmes venus combattre , ce
* fent fes oppreffeurs dont nous venons la délivrer;
» fécondez-nous & achevez- notre ouvrage. Ce dif-
cours produifit fon effet, les trente tyrans furent,
chaffés, ils' demandèrent du fecoijrs à Lacédémone,
§ Lyfandre vouloit qu’ijs fuffent rétablis , mais
Paufanias favorifà fecrétement les Athéniens, & leur
procura la paix. Les tyrans ayant fait de nouveaux
efforts pour maintenir leur domination , furent tous
égorgés ; l’ancien gouvernement, les anciennes loix j
reprirent leur vigueur ; tous les exilés revinrent;
us pouvoient vouloir fe venger des maux qu’ils
avouent foufferts ; mais ce fut alors -que Trafybule
vraiment digne de procurer la liberté d fa patrie ,
propofa cette célèbre amniftie, dont Cicéron , au
commencement de' la première philippique , fait
I eloge & recommandé l’imitation. In tedem Telluris
f ocati fumus, in quo templo , quantum in me
fu it , Jecijundamcnta paris , Athenïcnfunique rcnjvavi
vttus exemplum................quod mm in fedamlis difcordus
ufujpavcrat dvitis ilia ; atque omnem me-
c en f’’1 ^ c°r^anm bpfvïone fempiternâ delendam
Au fujet de cette amniftie, le Page Roltin fait,
a après divers hommes d’état ançiéns'& modernes,
des réflexions dignes de fon bon coeur & de fon
bon efprit, & importantes pour les temps de troubles.
” Jamais, dit-il, tyrannie n’avoit été plus cruelle ni
» plus fanglante que celle dont Athènes venait de
» fortir. Chaque maifon étoit an deuil, chaque famille '
» pieuroit ia perte de quelque parent ; ç’avoit été
» un brigandage public, où la licence & ' l’impunité
» avoienFfait régner tous les crimes. le s particuliers
» fembloient avoir droit de demander le fang de tous
” ks r^tripiicrs d’une fi criante opprefiion, & ffo-
” térêt même de l’état paroiffoit autorifer leurs defirs,
»-pour arrêter à jamais, par l’exemple d’une févère
» .punition, de pareils attentats. Mais Trafybule, s’éle-
»-vant an-defius de tous ces fentimtns par une fupé-
” riorité d’efprit plus étendu , & par les vues dune •
” politique plus éclairée & plus profonde , comprit
» que de fonger à punir les coupables, ce ferait laiffer
» des femences éternelles de divifton & de haine,
» affoiblir par ces diflènfions domeftiques , les forces
» de la République , quelle avoit intérêt de réunir
” c°ntre l’ennemi commun , & faire perdre à l’état
I n un grand nombre de citoyens qui.' pouvoient lui
» rendre d’imporians fervices, dans la vue même
» de reparer leur première faute.
» Ceite condition , après de grands troubles, a
» toujours çaru aux plus habiles politiques le moyen
” ‘5 P*us sûr & le plus prompt de rétablir la paix
» & la tranquillité;
Ici M. Rqllin cite l’exemple de Cicéron que noue
venons de citer , Sc il ajoute un trait qui fait grand
honneur aux lumières du cardinal Mazarin.
Ce minifire , dit-il , faifoit remarquer à dom
Coms de Haro , premier minifire d’Efpagne, que ,
” o'oroit cette conduite de bonté & de douceur, qui
» faifoit qu’en France, les troubles & les révoltes
” n’uvoient point de fuites funeftes , &■ que jufques-là,
” n avoient pat encore' fait perdre un pouce de
» terre au roi , au lieu que la févérité inflexible des.
» Espagnols, faifoit que les fujets qui avoient une
v fois levé le mafqjic, ne retournaient jamais à l'obéi f
» fance que par la fonce, ainfi qu'il p.tràît âjfc{ ,
” dit-il , par l’exemple des Hollandoïs , qui fontpai-
0 foies ppfojfcurs de plufieurs. provinces, qui étoient
'> le patrimoine du roi d Efpagne, il n y a pas encore
f un fieclç., h
Trafybule continua d’affermir la liberté d’Athènes
au-dedans & fa puiffance en dehors, il battit plu-
fieuts fois les Lacédémoniens dans la Thrace, dans
l’ifle de Lesbos & ailleurs , il périt dans un combat
contre eux, livré dans la Pamphylie , vers l'an 382
avant- Jefus-Chrift.
TRE S AT1US-TESTA , ( Gaïus ) ( Hiß. Rom. )
favant Jurifconfulte, avec lequel Horace efl cenf'é
eonverfer dans la première fatyre du fécond livre.
Trebâti •> '
Quid faciam præfcribe. . . . . •
Ni fi quid tu a doSle Trcbatî
Dïjfentis,
Céfàr 1 avoit exilé pour avoir pris le parti de
Pompee ; Cicéron obtint fon rappel , & Trébatius
devint le confeil de l’ami de Céfar & d’Augnfle. Le
premier ne faifoit rien fans fon avis. Le fécond , par
fon avis auffi , introduifn l’ufage des Codifies. I! elf
cité en divers endroits du Digefte.
TRLl-ELLïEN , ^ Hiß. Rom. ) C ’efl le nom :
l0- P ’“ " Romain, qui étant accufé du crime de
leze-inajdié fous Tibère, fe tua lui-même. Son nom 1
etoit Rufus Trcbeiiianus ; il n’y a de crimes de lèze-
majeite ou autres femblables , que feus des tyrans
ou dans des temps de trouble. Cefe un dés. grands
moyens d’oppreffion que le defpotifme, ou monar-
ci.que , ou ariftcciatiqüe , ou démocratique , ou
' a ai chique , ait jamais inventé.
2°. Dun de ces empereurs d’un jour oui s’élevèrent
sous le règne du foiblë Gallien , qui sont
connus dans lmftoire Romaine tous la domination
des trente tyrans ; non pas qu’ils ayent régné en-
semb.e d un commun accord, en formant un confeil
ariftocràtique fouverain , comme les trente tyrans •
d Athènes, mais parce qu’ils fe font élevés tous à la
rois au nombre de 'trente ou environ , des différentes
provinces de l’empiré. Caïus Annius Trebeilianus
dont il s’agst ici, fameux Pirate de l’Ifaurie dans l’Afie
Mineure, prit ou reçut la pourpre impériale vers
lan 264 de Jcfus-Chriff Ces prétendus tyrans n’étoient
souvent que de ma!heureufes viélimes du caorice des
foldats mutinés, & ces proclamations téditieufes n’étpient
fouvent pour eux qu’un arrêt de mort, fou qu’ils's’y
prêtaffett. Toit qtf.ls s’y refofaffent. Il fallut combattre
Trebellien; Gallien envoya contre lui un général
Fgypt.cn , nommé Caufiloée. Trcbcllicn lut livra
bataille , la perdit & y périt. Son parti lui furvécut
es Ilauriens qm 1 avoient nommé , fe retirèrent dans
leurs montagnes inacceflibles, où ils ne, purent être
TRESELLiUS-POIXIO (%;)?. litÇ i II efi du
nombre de ceux qu’on appelle Hiftotia Augußaf
fenp tore s . Il avoit compofé la vie des Empereurs ƒ le
commencement de fon ouvrage efi perdu; il ne refie
que la fin du règne de Valérien , la vie des deux
Galhens & des trente tyrans , c’eft-a-dire, des ufur- S
pateurs de l’empire, depuis Philippe jufqua Oainrilie
fiere Sc faccefleur de Claude lï; 1 V
TRÉ BUCHET, f m. ( Hiß, mod. ) cage ou fülle
dans laquelle on baignoit autrefois les femmes méchantes
& querelleules, par un ordre de la police
d Angleterre. ( A.R~) ' 1
• > û m. ( Hiß. moi. Commerce )
c elt amu que I on nomme en Hollande Sc dans 1 -s
autres provinces des Pays-Bas, des barques couvertes
tirees par des chevaux,, qui fervent à conduite
les voyageurs furies canaux d’une ville à l’autre. Ces
barques partent toujours à Ües heures marquées
1 c[larSe“s °n non ; elles font compofées d’une grande
chambre deftmée à recevoir indiftiuâement tous les
pafiagers, & d’nn cabinet appelle roef qui fe loue
aux perlonnss qui veulent voyager à part ; ces fortes
de barques font dune grande propreté. Le mot hol-
landois trsck-fchuyt fignifië barque à tirer. ( A- R. j
TREMBLAY, ( voye^ Joseph ) (le P. ) capucin.
TREMOILLE ou TRIMOUILLE, f ia ) HM.
\ * ) maifon ancienne Si illuftre , tire fon origi-ê
d’un feigueur de la Trc.noille qui vivoit fous notre
roi Henri 1, vers Tan 1040.
On diffngué dans cette maifon :
i° Gui: V I , fornommé le vaillant3 garde de rori-
flamme, il étoit à la prife d’Ardres fur- lcs An.?!oLs en 3477 J à_ la défenfe de Troye en 1380.
Lahanes VL dans fon voyage contré les Flamands...
oc entra le premier dans les fbffés de la ville de
Beurbourg II porta l’oriflamme au voyage-de Charles
VI , contre les Anglois , en t3Sj. Il accom-
pagita Louis II , duc de Bourbon , au voyage
d Afrique contre les infidèles en 1390 , & au
voyage de Gênes. Il fe fignala dans plufieurs tour- *
nois & combats à la barrière ; il fuivic Jean de Bour-
gogne a l’expédition de Hongrie contre les Turcs
;I foUki: prifonnier à la bataille de Nicopolis. Il mourut
a Rhodes en 1398.
’sruiilaume de la f remaille fon frère fut tné à cette
meme batai'le dé Nicopolis.
"r . 3° ^ eoÏS5s de la Trcmoillc, fils de Gur V I fut
. Pfifonmer a la bataille d’Azincourt. C’eft lui qu’on
C h t f an-;?rfT ,OUS[.“n ? Charles VU fey.-ç 1 article êrAanrdt urès kd eà Bhr ceotuarw d e
comte de Rictemont, connétable de France, puiSdue
1646 S“e ’ & Urtide G lAGl1 Je’« mai
,,, f . .,Lou!Js, } , acquit, par fort mariage avec
Ihcntiere dArn^de, la vicomté de Thouafs & !a .
Principauté de Talmond.
Nous avons dit à ftrticle deBretagfte ; que Georges:
Ch r i î v n ■ ’ d5ns Ie. temps de fà faveur auprès de
Charles VII avait voulu marier Louis, fon fils, avec
Françoife , fille aînée de Louis d’Amboife , vicomte
dd’ AAmmbbooifieiT , ’i-l î IT a voit fait avrernêSteerr ,d «co rn«d(uasm dnee rL ofouuiss f
prétexte dune conjuratton chimérique , & foi avoit à