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on a un abrégé. Ce nom. de Sylvius eft, comme
on fait, celui de Dubois latinifé.
SYMBACE, ( Hifi. du bas Empire ) gendre de
Bardas, lequel étoit beau-frère de l’empereur Théophile
& oncle de l’empereur Michel par l’ impératrice
Théodora, fa foeur , fut engagé vers l’an 86<5 , par
Bafile le Macédonien favori de l’empereur Michel,
dans une conjuration contre Bardas, fbn beau-père.
Bafile avoit fait entendre à Symbace que l’empereur
Michel l’aimolt lui Symbace, & qu’ayant le deffein
& le defir de le nommer Céfar, il fe repentoit d’avoir
conféré ce titre à Bardas. Dès lors l’ambitieux Symbace
ne voyoit plus dans Bardas fon beau-père, qu’un
rival & qu’un obftacle à- fon élévation , & il en
jtra la perte dans fon coeur, Il demanda une audience
iècrette à l’empereur, & lui- avoua- en grande confidence
que Bardas formoit une confpiration contre
lui : Bafile de fon côté en déclara autant à l’empereur,
qui fâchant d’ailleurs que Bardas étoit capable
de tout, & redoutant depuis long-temps fa puiffance,
ne voulut pas douter d’un crime qui lui avoit été
révélé d’abord par le gendre même du coupable.
Mais comme il y avoit du danger à arrêter Bardas
à Conflantinople , en ufa d’artifice envers lui, 1 empereur
entrepiit une expédition contre les Sarrafins
de Pille de Crète & invita Bardas à l’y foivre. On
commença par le réconcilier avec Bafile y dont la
faveur toujours croiffante lui faifoit ombrage. L’empereur
parut vouloir préfider à la réconciliation ; il
St jurer à Bardas & à Bafile fur le fang de J. C.
de s’aimer & de s’unir pour fon fervice , & for ce
même fang. il. fe rendit lui-même garant envers l’un
& l’autre de la fincèrité de leurs promeffes réciproques.
Sur cette afliirance., Bardas partit & fut affaffiné
par Bafile de concert avec Symbace- , qui s’attendit
alors, à être nommé Géfàr-, lorfqu’il entendit avec,
autant d’étonnement que de dépit, l’empereur déclarer
publiquement que Bardas Céfar avoit confpiré contre
lu i, que cette confpiration qui lui avoit été révélée
par Symbace & par Bafile, avoit été punie par le
dernier , qu’il avouoit lui être redevable de la v ie ,
& qu’il croyoit ne pouvoir rêcompenfer dignement,
un tel fervice , qu’-en affociant- fon libérateur à l’empire
, & il proclama Bafile empereur. Symbace alors
voyant qu’il n’avoit été qu’un des. inftrumcns d’un
crime dont un .autre recueilloit tout le fruit, leva
hautement l’étendard de la rébellion, fit- une ligue
avec George Pégane , maître de la milice, & porta
le ravage dans le voifinage de Conflantinople. Tous
deux tombèrent entre les mains de l’empereur qui
leur fit crever les yeux,. & chargea»leur fopplice de
diverfes circonflances de dérificn & d’ignominie,
puis les renvoya dans leurs maifons ch - il1 les fit
garder à vue.
SYMMAQUE, ( Hifi*, mod.f) Ce nom efî’ celui :
•... i.°. D'un Pape fucCefleur d’Anaftafe II., & qui fut j
élü le 22 novemlre 498. On a de lui ónze épîtres
dans le recueil, de dojn Coûtant , & divers
décrets,, ■ - sii [
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1°. de Qumtus Aurelius. Avianus . Symmacus ^
préfet de Rome & conful en 39T, fort zélé pour
te rétabliffement du paganifme, & qui trouva dans
Saint Ambroife un puifiant adverfaire ; il’ fut banni
de Rome par l’empereur Théodpfe , dit le grand.
Il relie- de lui dix livres d’épîtres.
3°. Du beau-père dè Boèce, que Théodoric , :'roi
" des Oftrogothsfit périr avec fon gendre ; ( voir
l’article Boece. ) G’étoient deux hommes d’une rare
vertu & digues d’un autre fort. Il paroît que Theodoric
eut de violens remords de fon injuftice à leur égaich,
que ces remords troublèrent fà rai fon. Procope
raconte qu’un jour qu’on avoit fervi a ce prince la.
tête d’un gros, poiffon il crut.reeonnoit r e la tête dè
Symmaque qui le menaçpit, & fe leva faifi d’effroi
comme pour fuir le phantôme qui le pourfuivoit .*
la fièvre le prit, il fe mît au lit & n’en releva point;,
il. mourut le 30 août 526..
SYNCELLE,.( George ) ( Hifi..litt. mod. ) ou
le Syncelle , ainfi nommé parce qu’il étoit Syncelle,
c’efl-àrdire, l’officier, ou. le clerc ,.compagnon affidu
par état de Taraife, Patriarche de Conflantinople ÿ
vivoit vers l’àn 792. On a de lui une Chronographie
» que le P. Goar (Dominicain ) a publiée en
grec & en latin en 1652 , & dont on attend encore-
une meilleure édition. Cet ouvrage eft principalement
important pour ce. qui concerne les dynafties de
l’Egypte.
SYNESIUS , c*èft Iè nom :
i° . D’un philofophe platonicien, dont il reftè
quelques traités. On ne fait dans quel temps il vivoit..
2°. D ’un autre philofophe qui vivoit au commencement
du cinquième , fiècle, & qui étoit difciplé
de la fameufè Hypacie d’Alexandrie. Ilfe. fit chrétien
& fut évêque de Ptolémaïde. Le lavant Père Pétàa
nous a donné Une bonne édition de fes oeuvres en grec
& en latin. Ce font des épitres, des homélies, &c.
SYNODE des Calvinifies en France ( Hifi, du-
Calvinif. ) nom des affemblées eccléfiaftiques formées
des miniftres & dés anciens des églifes çal-
viniftes en France. Ces églifes ont tenu dans ce royaume
vingt-neuf fynodes nationaux, depuis l’an 1539,.
-jufçju’à l’année 1659. Le premier fynode national
des églifes réformées , fë tint à Paris le 25 mai 1559 ’ au fauxbourg. Saint Germain. L’on y dreffa
la confeffion de foi en quarante articles ,. &.un pro*
jet de difeipline qui fut fbuvent retouché par les
fynodes fuivansi Dans le dernier fynode qui: fe tint
à Loudun en '1659», le cofnrniflaire du roi déclara
que ces nombreufes affemblées coûtant beaucoup
de frais & d’embarras , & les affaires pouvant être
réglées par des ^y/zôdfcf-provineiaux , fæmajeftç avoit
réfoki qu’on ne- convoqueroit plus de fynode national
y. que lorfqu’elle le jugeroit expédient. On peut
confulter- fur ce fujet , YHifiôire de l’édit de Nantes L
Sc celle des fynodes■ nationaux des Calvinifies, par
Aymon. ( D. J. )
SYPHAX, [HifiAe Numidie') roi de* MaffyheK?
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peuples Numides , fut tour-à-tour l’ennemi & l’allié
des Romains. Ces conquérans politiques l’armèrent
contre Maffiniffa qui,'uni aux Carthaginois , fem-
bloit alors tenir dans fes mains le deftin de l’A frique.
Syphax qui avoit tout à redouter de fa puifi
fabee, s’engagea dans une guerre malheureufe: deux
fânglantes batailles qu’il perdit le dégoûtèrent de
l’alliance des Romains qui ne cherchoient qu’à l’éblouir
par le fafle de leurs promefles : leur intérêt
étoit de femer la divifion parmi les princes Africains
qui auroient pu fe rendre redoutables- s’ils
euffent pu refler unis-, Les Carthaginois profitèrent
de fon. mécontentement pour l’attirer dans leur parti.
Afdrubal, dont l’efprit inquiet & turbulent fouffloit
par-tout la guerre & la difeorde , fut chargé- de
fe rendre à fa cour :. ce négociateur artificieux luire-
préfenta que l’amitié des Carthaginois lui fournifloit
lès moyens de tenir dans l’abaiffement Maffiniffa ,
prince- inquiet ,- dent l’ambition dévoroit l’héritage
de fès voifins rfa négociation fut encore fa-vorifee
par les charmes de fa fille Sophonisbe que le fénat
promit de donner en mariage à Syphax chargé'd années
: le père conlentit avec répugnance à cette union
que. l’âge rendoit fi- difproportionnée : cette princefle
nièce du célébré Annibal, ne porta pour dot à fon
époux débile & caduc, que fa beauté & fa haine
héréditaire contre les Romains. Syphax , poffeffeur
dfon tréfbr dont fa vieilleffe l’envr échoit de- jouir,
devint l’implacable ennemi de Maffiniffa qui étoit
egalement indigné du mariage de Sophonisbe dont
il étoit éperdument amoureux. Les préludes de cette
guerre furent favorables à Syphax. Maffiniffa toujours
vaincu & toujours fécond en moyens- de réparer
fès pertes, fut réduit à fe réfugier avec fbixante
& dix. cavaliers dans les> dçferts- qui féparoient les
Garamantes des poffeffions des Carthaginois. Les
Romains dont il étoit devenu l’ami , .lui envoyèrent
une flotte qui le mit en état dè recommencer les
fioftilités. La fortune , qui jufqü’alors lui avoit éié
contraire , , fe rangea fous fes enfeignes : fes combats
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furent autant de viéloires : fes pertes étoient réparées.
, par les fecours qu’il recevoir des Romains;
Syphax vaincu par Scipion qui avoit mis le feu'à
fon camp, laiffa Carthage fansdéfenfe, & cetté ville
eût tombé fous la pu ffance des vainqueurs, fi Scipion--
n’eût fait la même faute qv.’Annibal après la journée
de Canne. Syphax relevé de fa chûte eut le commandement
d’une aile de l’armée carthaginoife à-
la bataille de Zama : il y fut fait prifennier, & Scipion
le deflinoit à fervir d’ornement à fbn triomphé:'
mais la' mort dont il fut frappé en allant à Rome ,
prévint fon humiliation.. Ses états furent donnés ‘à*
Maffiniffa dont il avoit toujours été l’ennemi : il
mourut 1 an de Rome 5 5 1 , & deux cens trois ans'
avant Jéfus-Chriff. ( T— N )
SYRIEN , ( Syrfanus ) ( Hifi: lit!. ) Sbphifle d’A lexandrie,
qui vivoit vers l’an 470, & qui avoit'
écrit fur Homère, fur Platon & fur la République
d’Athènes. Ses ouvrageS' ne font point parvenus jufqu’à-
nous.
SYRUS , ( vôyei Publiüs, ) '
SYSIGAMBIS , ( veye^ les articles A lexandre :
& Darius. ) On a remarqué à la-glôire'd’Alexandre,,
que cette femme ayant fup;porté avec affez de courage
la perte‘ de Darius fon fils, n’en trouva' pas pour’
fbutenir celle de fon vainqueur ,- & en mourut» de-
doulèur , tant elle avoit été touchée des' procédés
refpeclueux & généreux de ce grand prince, qui ne
l’appelloit- jamais que fâ mère.
SZOPA ,- ( Hifi. mod. ) c’efl ainfi que l’ on nom-
moit en Pologne un vâfte batiment de Bois^ foutenu»
par des piliers. Autrefois il étoit ' ouvert- de tous cô--
tés ; mais actuellement il efi fermé pour éviter lès';
violences. Ce bâtiment fé conflruit' au milieu du
champ où s’affemblé la diète de Pologne pour l’é--
leétion d*uft roi ; il - eft'déftiné aüx fénateurs; ôc lésî
nonces ou députés de la nobleffe affilient à- îèûrsi
délibérations , dont ils rendent compte à leurs-
conftituans. (A.