
r,h.%v. cap. xv 'rij. Haud invitis patribus , P . Li-
cinium Calvum prsrogativa tribunum militum. . . .
créant.... omnes que de incep s ex collegio ejufdem anni
refici apparebat.. .. qui priùfqüam renuntiarentur•
jure voco(is tribu Bus-, permiffu interregis 3 P. Li-
cinius Calvus ita verba fecit.
Enfin, le dernier partage regarde l ’éleâion des
confuls, & nous donnera lieu de faire encore
quelques remarques fur ce Tu jet : Tit. t iv . Lib.
X X V . cap. XXII.Fulvius Romam comitiorum çaujâ
arceffitus 3 cum comitia confilibus rogandis haberet 3
pr&rogativa Veturia juniorum declaravit T. Man-
lium Torauatum & T. O tac ilium 3 Manlius qui
pr&fens èrat, gratulandi caufâ cum turba coiret
nec dubius effet confcnfus populi 3 magna circum-
jjufus turbâ ad tribunal cnnf dis venit 3 petitque ut
pauca fua verba audiret 3centuriamque que tulffet j
fuffragium revocari juberet. . . . . Tum centuria &
autoritate mota viri & admirantium circa frémi tu ,
Spetit a confule ui Veturiam feniorum citaret, velle
Yefe cum majoribus-natu colloqui 3 & ex auéloritate I
eorum confites dicere. Citatis . Veturin fenioribus 3
datum fecreto in ovili cum his colloquendi tem- ;
pus.............ita de tribus confultatione datd, fenioribus
dimiffis , juniores fuffragium ineunt. M. Clau-
dium Mareellum 6* M. Valerium abfentes
coff. dixerunt, auStoritatem pr&rogativét omnes cen-
turioe fecutA funt.
On voit par ce partage , premièrement, que le
fufFrage de là prérogative ne demeuroit point fecret,
& qu’on avoit coutume de le publier avant que de
prendre, celui, des autres tribus. 5 econdemènt ,
que Ton fufFrage étoit d’un fi grand poids , qu’il
ne manquoit pre(que jamais d’être fuivi , & qu’ou
en recèvoit furie champ les complimens ,. comme
fi l ’éleâion eût déjà été faite ; c’eft ce qui a donné
lieu à Gicéron de dire , que le préfàge en étoit
infaillible : Tanta eft illis comitiis religio , utad-
kuc femper omsn valuerit prArogativum ; & que celui
qui i’ avoic eu le premier, n’avoit jamais manqué
d’etre élu: PrArogativa tantum habet auftoritatis3
Ut nemo Unquam prior eam tulerit ,. quin renun-
ùatus fit. Enfin ce partagé nous apprend encore
que celui qui tenpit ces comices, pouvoit reprendre
le fufFrage des tribus 3 & leur permettre même de
eoofulter enfemble pour faire un nouveau choix.
Mais en voilà allez fur les comices des centuries,
partons à la milice.
Quoique les levées fe fuiTent faites d’abord par
les centuries, a*nfi que Servius Tullius lavoit établi,
il eft sur qu’elles fe firent aufli dans la fuite par
lë^ tribus : & la preuve s’en tire du lieu même
où elle? fé faifoient ; car c’étoit ordinairement dans
place: mais le choix des foldats ne s’y
faifoit pas toujours de la même manière ; c’étoit
quelquefois uniquement le fort qui en décidoiT,
& furtout lorfque le peuple refufoit de prendrï les
armes.
Quelquefois au contraire , c’étoit eh partie pat
le for t, & en partie par le choix des tribuns qu’ils
fe le voient ; par le fort pour l ’ordre des tribus \
& par le choix des tribuns pour les foldats qu’ou
en droit. Enfin Tite-Live nous apprend que lorf*
qu on n’avoit pas befoin d'un fi grand nombre de
foldats, ce n’étoit pas de tout le peuple qu'ils
fe le voient, mais feulement d'une partie des tribus
qpe l ’on tiroic au fort.
A l’égard du cens, c’étoit une des occafîons où
les tribus étoient le plus d’ufage, & cependant le
principal fujet pour lequel les clartés & les cen~i
turies avoient été inftituées. Aurti ne çeflbient-elles
pas entièrement d'y. avoir part, & elles y fer-
voient du moins à diftinguer l’âge & la- fortune
des citoyens d’une même tribu jufqu'en l’année
571 que les cenfeurs en changèrent entièrement
l ’ordre , & commencèrent à faire la defeription
des tribus félon l ’état & la condition des parti-,
cüliers.
Pour le tems où l’on commença de faire le cens
par tribus , comme les anciens ne nous en ont
rien appris , c’eft ce qu’on ne fauroit déteiminer
au juffe ? il ÿ a bien de l’apparence cependant ,
que ce ne fut que depuis Té:ablirtement des een-
feurs ; c’eft-à-dire , depuis l ’an 310, car il n’eri
eft fait aucune mention auparavant , & l’on eu
trouve depuis une infinité d’èxéniplés.
Quand les nouveaux citoyens étoient reçus dans
les fribus, les cenfeurs ne les diftribuoient pas
indifféremment dans toutes, mais feulement dans
ce'les de la ville , & dans quelques-unes des ruftiques.
Ge fut fans-doute ce qui rendit les autres
tribus plus honorables j & ce qui fit même qu’entre
celles où ils étoient reçus, il y en avoit de plus
ou moins méprifées Téton les citoyens, dont elles
étoient remplies ; cJr il faut remarquer qu’il y
avoit de trois fortes d e . nouveaux citoyens, les
étrangers qui venoient s’établir à Rome, ou qu’on
y transferoit des pays conquis, les différens peuples
d’Italie auxquels on accordoic le droit de fufFrage ,
& les affranchis qui avoient le bien néceflaire pour
être compris dans le cens.
A l’égard dés peuples que l’on transféroit des
pays conquis 5 comme les romains ne manquoient
pas d’y envoyer aufti-tôt des colonies, ils àvoient
coutume de diftribuer ces nouveaux citoyens dans
les tribus les plus proches de la v i l le , tant pour
tenir la place des anciens citoyens qu’ils en avoient
tirés, qu’afin de les avoir fous leurs yeux , 6c
d’êcre par-là plus sûrs de leur fidélité. .
.C’étoit aufli dans ces premières tribus établies
par Servius Tullius qu’étoient reçus les différens
peuples d’Italie , auxquels^on accordoit le droit
de fufFrage; car l ’ufage n’etoit pas de les diftribuer
dans les tribus qui étoient fur leurs terres, comme
on pourroit fe /imaginer , mais dans celles du
camg
camp romain qui portoient de« noms de famille.,
comme on le peut voir par une infinité d’exemples
, & entr’autres par celui des fabins , des
maries , des pellyniens, & par celui des peuples
de Fondi , de Formxes & d'Arpinum , defquels
Cicéron & Tite-Live font mention.
Pour les affranchis , ce fut prefque toujours dans
les tribus de la ville qu’ils furent dirtribués 5 mais
ils ne laiflerent pas d’être quelquefois reçus dans j
les ruftiques , & l’ufàge changea même plufieurs
fois fur ce fujet. Il eft bon d’en connoître les variations
fuivant l’ordre des tems.
Pour cela il faut premièrement remarquer qu’ils
demeurèrent dans les tribus de la ville jufqu’en
l ’année 441 , qu’Appius Claudius les reçut dans
les ruftiques. Tite Live nous apprend même que
cette adion fut agréable à tous les citoyens, &
que Fabius en reçut le furnom de Maximus 3 que
toutes fes vidoires n’avoient encore pu lui acquérir.
On ne voit point à quelle occafîon , ni par
c|ùel moyen ils en étoient fortis peu de tems après,;
mais il Falloit bien qu’ils s’en ruflent tires du con-
fentement ou par la négligence des cenfeurs. Ils
en fortirent plufieurs fois en divers tems , & furent
obliges d’y rentrer; mais cela n’empêche pas que
ce ne fût ordinairement dans les tribus de la ville
qu’ils étoient dirtribués, & ces tribus leur étoient
tellement affedées , que ç’étoit une efpèce d’affront
que d’y être transféré. -
C ’étoit même la différence qu’il y avoit non-
feulement entre les tribus de la ville & celles de
la campagne, mais encore entre les premières ruftiques
établies par Servius Tullius , & celles que
les confuls avoient établies depuis , qui donna lieu
à l’ufage de mettre entre les différens noms qu’on
portoit celui de fa tribu,
La raifon, au refte , pour laquelle les romains
mettoient le nom de leurs tribus immédiatement
après leurs noms de famille & avant leurs furnoms,
c’eft que ces fories de noms fe rapportoient à leurs
familles , 8t non pas à leur perfonne ; & cela
eft fi vrai , que lorfqu’ils paffoienc d’une famille
dans une autre qui n’étoit pas de la même tr-ibuy
ils avoient coutume d’ajpater au nom de •le.ur première
tribu le nom de celles où ils entroient par
adoption, comme on le peut voir par une infinité
d’exemples.
Il refte à parler de l’ufage des tribus par rapport
à la religion > car quoiqu’elles n’eurtènt aucune
part aux aufpices , c’étoit d’elles cependant
que dépendoit le choix des pontifes & des augures
, & il y avoit même des cérémonies; où leur
préfence étoit abfolûment néceflaire. Immédiatement
après la dédicace du temple de Junon Monéta,
c ’eft-à-dire Tan 411 , fous le troifième confulat
de C. Martius Rutilus, un efprit de trouble & de
Hiftoire 3 J orne V.
terreur s*étant répandu dans toute la-Mille fur le
rapport de quelques prodiges, & la fupe:ftitiqtf
n’ayant point trouvé d’autre rertourre que de créer
un diélateur pour établir des fêtes & des prières
publiques, il fe fit à Rome pendant plufieurs jours,
des procédions fblemnelles,\non-feulement de toutes
\ les tribus , .mais encore de tous les i peuples cir- a
1 convoifins.
A l’égard de Téledîon des pontifes , il faut remarquer
premièrement que jufqu’en Tannée 850
il n’y avoit que le grand pontife qui fût élu par
les tribus , & que tous les autres prêtres étoient
cooptés par les collèges : fecondement que ce fut
Cn. Domitius, le trifayeul de Néron, qui leut
ôta ce droit, & l ’attribua au peuple pour fe venger
de ce qu’ils n’avoient pas voulu le recevoir à la
place de fon père : & troifièmement , que TaT-
femblée où fe faifoit l ’éleâion des pontifes & des
augures n’étoit compofée que de dix-fept tribus ,
c’eft-s-dire de la moindre partie du peuple, parce
qu’il ne lui étoit pas permis en général de dif-
pofer du lacerdoce , comme on le peut voir par le
partage de Cicéron contre Rullus.
Encore faut - il obferver premièrement que le
peuple ne les pouvoit choifir qu’entre ceux qui
lui étoient préfêntés par les colleges,* fecondement,
que chaque prétendant ne pouvoit avoir plus de
deux nominateurs , afin que les colleges fuflènt
obligés de préfenter plufieurs fujets entre lefquels
le peuple pût choifir ; trqifièmement, que les no-
minateùrs dévoient répondre' par ferment de la
dignité du fujet qu’ils préfentoient ; & quatrièmement
enfin , que tous les èompétiteurs dévoient
être approuvés par les augures avant la préfenta-
tion , afin que le choix du peuple ne" pût être
éludé.
Mais quoique Fartemblée où fe faifoient ces élections
ne fût compofée que de dix-fept tribus , &
portât même en particulier le nom de comitia.
calata ; comme ces.. dix-fept tribus néanmoins fe
tiroient au fort , & qu’il falloit pour cela que
toutes les autres fe furtent auparavant artemblées ,
il eft certain que c’étoit une dépendance de leurs-
comices , & même une des quatre principales
iraifons pour lefquelles ils s'afîembloieni: , car ces
çomices fe terioient encore pour trois autres fujets.
Préiîrièrernent , poür FéleéFiori des magiftrats du
fécond bidré f rnino'res magifiratus ; les comices
des tribus fe tenoîent en fécond lieu pour Téta-
bliflement dés loîx tribunitienneS, c’eft-à-dire des
plébifcites, qui n’obligèrent d’abord que les plébéiens
, & auxquels les patriciens ne commencèrent'
d’être tenus que- l ’an 461 par la loi Hortenfia ,
quoiqu'on éût ! entrepris de les y foumettre dès l’an
304 par la loi Horatia , & que cette loi eût été
renouvellée Tan 417 par le diâateur Publilius. Enfin
les tribus"s’affembloient encore pour les jugemens
qui avoient donné lieu à Téwbliflemenc dé leurs