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L’EcofTe étoit opprimée par T Angleterre '»■ de
Vienne propofe dé renouvellér les anciennes alliances
avec PScofTe, alliances auxquelleè des intérêts communs
invitoient aller, & i l :propofe de rendre cés '
alliances plus utiles , en pénétrant en Angleterre
par l’Ecole. Auprès-;avôir entraîné le cofilèil p ar1
ion zèle & par fon éloquence*, il pan’pWr Edim-'
bourg ; la' tempêté qui le repoufle déuk^fois vers •
les côtés de' France , le débduragemént de fa flotte,
sien nèTàrrete , il arrivé , il porte dès1, fècoürs !àux
écoffois, & én les défendant, il entamé l’Angleterre.
Chevalier il défie tous les bravés 5 il énVoye des
cartels & dés cartels injurieux qu’on n’o'fe accepter,'
il offre au roi d’Angleterre lé. combat de dix françois,';
contre 'trente Angîpis, oir de tent contre trois’
cénts:^ \général, il fatigué les arfriées ; eTinèmies ,
il dérobe3des marches j il furprehd des places 5 Tes 5
fuités lîmulées amènent des rétouiîs inatteridus1; il
embrafe l’Angleterre quand on crôit lé' poùrluivre
en Ecoffe.
l e Bofphore m’a vu par de nouveaux apprêts, .
Ramener la terreur au fond de lès m a ra is j
En châtiant les romains deTAfie étonnée,
Renverfer en ùn jour l’ouvrage d’une année. .
Les -jaloufîês, les défiances’ font le poifon fecret
de toute-aflbciation ; e les vinrent troubler .l’union
de la France & de l’Ecoffe; l’orgueil farouche &
fauvage des écbffois de ce tems , 11e put fympathifer
avec la liberté franêôife;, ni voir de' près , : fanse
jal ouf e, ce noble éclat, cette générofîcé brillance de
la-chevalerie. Froiffart ^ Jean Ju venâl des Urfins ,
le Laboureur, tous les hifloriens par'enc des.défiences.'
& de l’ingratitude des-écoflois à l ’égard des fran-
çois, dans cette expédition. La galanterie acheva
de defunir. les deux peup es ; Jean de Païenne fut
aimé d’une parente du roi-dEcolfe, "tjn'crut qu’il
Pâ-voït féduite, les efprîts s’âigriFentyfEçofïè répond
aux fervices mêmes par des outr-gès ; ï de Vienne
répond aux outrages par de nouveaux fervices ; il
s’obftine à ne quitter l’Eçpfle qu’âpiès l’avoir mife,
prefque malgré: elle, à l ’abri de toute infuite de la.
part des anglôis.1
L e fuccès de fon expédition fut allez grand pour
îhfpirer le projét d’une -autre defeentë en Angle-;
terre, Charles VI s y dtfpofoit avéc toute l ’ardeur 3’uh jeune roi à ;qui Tes idées-delconquête re
dépîâifoicnt point alors ; Fufàgë bien connu dans
lés coufs1, de faire manquer les entreprîtes dont
on n’efl pas l ’auteur j fit manquer célJe ci comme
tant d’autres; mais on ne put empêcher Jean' de
Vienne de faire , en Afrique , une expédition utile 3c
glorrnsfey de' faire' rëdouter &• refpeéfer lé pâvilfon
François IMt>'coûtes' Ies mers.;,; de ptroteger 1 ecommerce;
des génois ,alors nos allies .de .purger, la
Méditerranée des corlaires africains , de les pour-
lùivre, de les âfliégêr, de lés ^»uiiir ji3f<|ués chez
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eut 5 dé reridre la- France l ’objet du refpeét des
nations, dans le tems même quelle étoit déchirée
& foulée aux pieds par fes propres enfans.
Lorfquè la démence de Charles V I eut plongé
ce heau.r.oyaump dans l’anarchie, de Vienne faifit
l’opcafion de . ..fèrviç fa patrie en .^éloignant du
fpeCfaeJe, de fes mifères, il fuivit • le comte de
Nevers ( J'ean de Bourgogne) én Bulgarie,-contre
l’empereur des turcs, Bajazet. Apres bien des
malheurs1, to’ùs cftûfés ;pàr<dcs fautes , tous prédits
par d e Vienne t 8c fouvent réparés par lu i, quand
on le iàifFoit a g if, on s’attache, pour dernière
imprudence ,-au 'fiége de Nicopolis, & la bataille
S’engage ; de Vienne feul oppofe des mefurés à des
jmefures, & un .général à -un.général ; il tient ;d’une
main le grand etendart autour duquel il rallie les
chevaliers, .chrétiens,. de l ’autre une épée toujours
teinte du fang des turcs, fa valeur tourne contre
lui leurs principaux efforts, il eft tué; il meurt, dit
Froiilart, T etendart entre les poings ( 16 feptem-
bre 1396 ).
8°. Dans la branche des feigneurs de Clervaut ;
Claudé Antoine de Vienne , -baron de Copét,
colonel dé Rutres,fuc un des chefs des proteflans
en France, dans le cours de nos guerres civiles &
de religion.
9 Gédéon , Baron de Clervaut, fon fils, fut
tué à l’attaque des ïauxbourgs de Paris, en 158p,
étant dans le même parti que fon père, & au fervicé
de Henri' IV.
io°. Alexandre, frère de Gédéon, fut aufli
tué. t :
I I 0.. Dans la branche des feigneurs de Vauvil-
liers , comtes de Chateau - Vieux ,■ Nicolas de
Vienne, capitaine de cent lances :au fetvice du
duc de Savoye , mourut de 23; mai '1^69.^ à Çhâ-
telleraut , pendant le fïége de Poitiers que le
duc de Guife, Hcnr, fit leyer à l ’amiral de Qoligny,
VIERG f. m. {Hiß. d’Au tun} nom dont 011
qualifie le premier magiftrat de la ville d’Autun ;
j cette magiftrature répond à celle de maire, qu’on
I appelle vïgiiïer n Languedoc ; Céfar parle liono-
j rablemènt de cette, dignité au premier & au feptième
lî-vre de l'a guerre des Gaulés , & il donne au
| magiftra't nommé' vier g le ,nopi de vergobretus ,
j d’oureft venu celui de’vierge & peut-être celui de
vfjpiieï. Paradin tire Pétymologie de vergobretus ,
dés deux mots celtiques, vergüt bret, qui déflgnent
le-haut exécuteur. D’autres la tirent d’un ancien
mot gaulois , qui fgnifie1 la pourpre / parce due le
premier magiftrat d’Autun en étoit revêtu.,, comme
le fönt encore aujourd’hui Jes fix confiils,r du Puy-r
en-=Vél'ay: Quoi qu’il en ' foie, il èft xotiftant q"e
du' rems de Céfar, 1 e ' vier g , ou fouvérâih magif-
-trat ■ d’Autun , aypit une puiflâiicè abfblüe de’ vie
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St de mort fur tous les citoyens ; ce magiftfat étoit
annuel. A préfent 011 > l’élit pour deux ans, &-il
a encore de grands privilèges; il eft toujours le
premier des maires aux états de Bourgogne fi
celui de Dijon le préfide , ce n’eft que par la prééminence
de la ville & du'lieu. ( D. / .)
VIETE ( François ) .( mod0', mathématicien
célèbre, le premier qui ait erftployé dans 1 algèbre
lés lettres de l’alphabet. Il eft connu par
beaucoup d’autres découvertes en mathématiques. Il
poufla aufli fort loin l’art de déchiffrer, & il déconcerta
, pendant la ligue, les projets des Efpagnols,
en découvrant leur grand chiffre ,çompofede plus de
cinq-centscaractères différens. Il étoit dune application
fi confiante au travail, & tellement abforbé dans
fes méditations, qu’il lui eft arrive plufieurs fois de
refte'r trois jours entiers dans fon cabinet fans manger
ni dormir, & qu’il falloit enfin qu’on le contraignit
à prendre de la nourriture;- il ne quittoit pour cela , c
ni fon bureau, ni fon fauteuil. Pr.endre un repas,
n’étoit pour lui ni un plaifir, ni un délaffement ;
c’étoit une corvée dont il ne cherchoit qu a fe debar-
raffer. l i a donné le traité de géométrie d’Apollonius
de Perge, & fes commentaires fur cet ouvrage font
fous le nom d’Apollonius-Gallus. François Schooten
a raftemblé toutes les oeuvres de Viete en un volume
io-folio, Viete étoit né à Fontenai en Poitou, lan
i«j4q. Il fut maître des requêtes de la reine Marguerite
de Valois, première femme de Henri IV. Il
mourut en 1603.
VIEUSSENS (Raymond de) {Hiß. litt, mod.) ,
médecin du ro i, reçu à la fociété royale de Londres
en 168? , & à l’académie des fciences en 1688. On
a de lui beaucoup d’ouvrages, un traité du coeur, un
traité de l’oreille, un traité des liqueurs, ut) traite
des maladies internes, des expériences fur les vif-
cères, une difiertation fur l’extraâion du fel acide
du fang. Neurographia univerfalis. Novum y a forum
corporis humant jyflema. De mixti principiis & de
naturâ fennentationis. Mort en 1715 > a Montpellier ,
où il s’étoit retiré.
VIEUVILLE (la'} {Hiß. de France) , maifon de
Bretagne connue, fon nom eft Coska'er ou Koskaer.
10. Le premier Koskaer, gentilhomme breton, qui
prit le nom de la Vieuville, vivoit en 1470.
2.0. Sébaftien de la Vieuville, fon fils , vint
s’établir à la cour de France, à la fuite de fa fou-
ver â-i ne , la reine Aime de Bretagne, lorfque cette
princefle époufa Charles VIII.
30. Pierre He la Vieuville, fils de Sébaftien , fut
chevalier de l ’ordre du roi*
4°. .Ce fut pour Robert, fils de Pierre, que la
terre de Sy fut érigée en roarquifat, fous le nom de
la Vieuville : Robert fut d’ailleurs grand fauconnier
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de France, ambaffadeur en Allemagne, chevalier
des ordres du roi.
5 °. Charles, fils de Robert, frit le premiej duc de
la Vieuville. Il fuccéda, foüsle règne de Louis X I I I ,,
au maréchal de Schömberg dans la fur-intendance
des finances. Il'fut remplacé par Marillaç , depuis
garde-des-fceaux ; & fa difgrace, dont on 11e£ fait,
pas bien la caufe, ne fe borna pas à un (impie renvoi..
Il fut mis en prifon au château d’Amboifé.^d’où il
parvint à fe fauver, & fous la minorité de Louis X IV
il fut fait une fécondé fois fur-intendant des financés.
Il mourut le a janvier 1653*
6°. Charles I I , duc de la Vieuville , fils de
Charles I , fut gouverneur du duc d'Orléans, Philippe
, depuis régent de France. Il fut aulîi chevalier
-d’honneur de la reine. I l fervit avec diftinftiori aux
fiéges de Bourbourg & de Béthune en \6\ y , de Dunkerque
en 1646. Il fut bleffe a la bataille de Sens
j en 1^48. Il mourut le a février 1689.
7°. Vincent, marquis de la Vieuville, frère aîné de
Charles I I , mourut en 1646, en défendant CharlesI,
roi d’Angleterre , contre fes fujets rebellés.’
8°. André, chevalier de la Vieuville, frère puîné
de Vincent & de Charles I I , mourut en 165 2 , d’une
bleflure qu’il avoir reçue au fiége d’Etampes.
VIGENERE (Blaife de) ( Hiß. litt, möd.) , fecré-
taire du due de Nevers ,: puis du roi Henri III ^tra-
dufteur autrefois’ célèbre. Il a traduit Céfar, T u e .
L iv e , &c. mais fes traduisions les plus .connues,
font celles deChalcondyle & de la vie d’Apollonius
deThyane, de Philoftrate. Il a fait aufli un traité
des chiffres ou manière fecrette d’écrire, un autre des
comètes, un autre du feu St du fel, &c. Né en 1 *22,
à Saint-Pourçain , fur les confins du Bourbonnois &
de l ’Auvergne , mort à Paris en iy ç 6.
VIGIER ( Hiß. litt. mod. ) , eft le nom dé
quelques gens de lettres.
i°. De François Vigier, jéfuite de Rouen, mort
en 1^47, dont on a une traduction latine eftimée,
de la préparation & de la démoriftrâtxoa évangélique
d’Eufèbe, & un traité de idiotifmis prscipuis
linguA groecA.
2°. De Jean Vigier , mo.rt vers l ’an 1648 , auteur
d’un commentaire fur les coutumes d’Angoumois,
du pays; d’Aunis & du gouvernement de la Rochelle,
augmenté par Jacques & François Vigier fes fils &
petit-fils.
VIGIL ANCÈ , {VigilantîUs ) ( Hiß. Ecdeßaß.)
Gaulois , né près de Çommingés , hérétique du quatrième
& du cinquième fiècles, que Saint-Paulin*
féduit par fon efprit, avoit recommandé à Saint