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fon enfance avoit cté environnée. L’hifioire a remarqué
que dans la dcitinée d’Harma e, tout porte
le caraétère de la perfidie. & de l’ingr titude. Il avo<t.
trahi Zén o n id e fa maîtrefic, &: Balïiilque Ion ami;
Ulus l’avoit engagé à trahir Bah ifque, Iilus„donna
le çonfêil de le faire périr, il fut tué par l'ordre
de Zénon, qui lui dévoie fa couronn > & par la
main d’un barbare du pays de Thuringe, nommé
Onulphe, qui lui devoit fa fortune.
Affermi fur le trône , Zénon eut, comme plu-
fieurs-de fes prédéccffeiirs & de fes fucceffeurs, la
.foiblefle de fe mêler des querelles théologiques de
Ion teins, tantôt il preferivit, tantôt il favorifa
l’eutychianilme. Ï1 dtmna, en 4 8 1 , ce fameux hé-
n oticon ou édit d’union, qui ne réunit perfonne,
& qui. (embla même porter quelque atteinte au con cile
de Chalcédoine.
Il rt-üoit encore à Zénon une grande vi&tme à
immoler ; c’étoit Iilus , auquel il devoit fa couronne.
Vérine, qu’Illus vouloit faire chaffer de la
cour comme une intriguante dangereufe , voulut
faire aflaffiner Iilus; l’affaffin manqua Ion coup, &
en remontant à la /ource du complot, on-y trouva
Vérine, Zénon abandonna fa belle-mère, qu’il
n’aimoir pas, au refïèntiment d’Illus. Celui-ci la
fit enfermer dans un château fort. Ariadne alla demander
à Iilus la grâce & la liberté de fa mère ; Iilus
accueillit mal fa demande, & s’emportant jufqu’à
outrager l’impératrice, qu’il n’aimoit pas mieux que
Vérine, il lui dit qu’il y avoic long-tems qu il
favoit qu’elle s'ennuyoit de voir la couronne fur la
tête de fon mari. Ariadne , outrée de colère, alla
dire à.Zénon qu’il falloir qu’il lus fortrt du palais,
ou qu’elle en (ortie. Zénon avoit trop d’obligations
à Iilus pour ne le pas lv'ïr, mais il le craiqno t
& n’ofoit fe déclarer contre lui» Il permit à l’impératrice
de fe venger, pourvu qu'il ne parût avoir aucune
part au complot, le reproche fait à l’impératrice
par Iilus l’avoit d’autant plus choquée, qu’il
Ji’étoic pas. fan' quelque fondement. Ariadne avoit
été foupqônr.ée d’une intrigue pour mettre fur le
trône Anaftafe, qu’apparemment elle auroit époufé;
Iilus avoit averti Zénon dé ce complot, & Zénon
avoit donné l’ordre de tuer Ariadne pendant la
nuit. Le lendemain, ne . doutant pas que l’ordre
ne fut exécuté, il fe tenoit renfermé dans fon palais
comme accablé de douleur de la mort de fa
femme, qu’il fe propofoit d’attribuer à un accident
ou à une maladie , lorfqu’il voit entrer dans
fo;i appartement Acaee , patriarche de Conftanri-
nople, qui lui repréfente l’énormité de fon crime
& l’affure de l'innocence d’Ariadne. Cette princefTè
avoit été avertie à t«ms , & s’étoit réfugiée fecrè-
tement chez, le patriarche. Celui ci ménagea une
réconciliation entre le mari & la femme : Zenon
ayant facrifié à fon tour Iilus à l’impératrice,celle-
ci prit fes mefures pour fe défaire d’Illus, mais le
coup manqua encore; i’afMTm prenant le teins
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qu’Illus montoit l’efcalier du cirque, lui donna un
couj- d’épée, qui , détourné en partie par un des
gardes d’Llus, ne fit qu’abattre l’oreille droite à ce
général ; Zénon fit mourir rafTaffin, & jura de
n'avoir rien fu du complot. Iilus demanda & ob-
tint la permiffion de palfei^ en Orient pour être
déformais à l'abri de pareils attentats ; il rafTembla
les forces de ces contrées , & pouvant fe faire nommer
cmpeuur, il aima mieux donner la couronne
au, fénateur Léonce ; ils allèrent tirer Vérine de la
prifon , l'attirèrent à leur parti, & cette princelfe
mit elle même , en préfence de toute l’armée, la
couronne impériale fur la tête de Léonce. Ce nouvel
empereur & fon proteâeur eurent d’abord d’heureux
fuects j ils remportèrent une grande viétoire
fur _Lougin , frère de Zcncm. Longin fut pris dans
’a fu te & enfermé, dans une forterefle. Mais dans
une autre bataille, livrée près de Seleucie, en 48 ƒ ,
Léonce & ïftus furent entièrement défaits; iis fc
retirèrent dans un château , où ils fe défendirent
pendant trois ans; ils s’apperçurent qu’un faux
ami les trahilïoit, ils lui firent trancher la tête ;
il en vint un plus faux dont ils ne fe défièrent
pas, parce qu’il avoit, comme eux, des outrages à
venger; celui-ci les vendit à leurs ennemis. Iilus
& Léonce furent décapités, leurs tctqs portées 8C
expofées à Confiaminoplév
Zénon ayant ainfi opprimé tous,fes bienfaiteurs,
devenus fes ennemis, fouilla le trône par les cruautés,
verfant fur-tout par préférence le fangvdes gens
de bien. Il mourut enfin le 9 aviil 4PI , d’une
dyffenterie, félon les uns, mais d’une manié, e b en
plus cruelle félon les autres. Il étoit, difent ceux-
ci , fujet à l ’épilepfie, ôc fon intempérance , qui
alloit jufqu’à la plus infâme ivrognerie, rendoic ies
attaques de fon mal plus fréquentes & plus violentes.
Dans un de ,ces accès, dont il fit faifi pendant la
nuit, la lyncope fut fi longue & fi forte , que fes
chambellans le crurent mort , le dépouillèrent & le
laiflerçnt étendu fur une planche. Ariadne le fit
porter promptement & fans pompe au tombeau des
empereurs , qui fut fermé d’une groffe pierre. Elle
y mit des gardes, avec défenfe , fur peine de la
vie , de lailïer approcher perfonne , & d’ouvrir eux-
mêmes le tombeau , quelque ehofe qui pût arriver
& quelque bruit qu’ils puflent entendre. Mais comment
ole-t-on donner un pareil ordre, qui, au
premier cri que pouvoit jetter Zénon, s’il n’étoit
pas mort, devenoit un arrêt de mort infaillible
pouT la femme meurtrière qui l avoir donné ? On
entendit en effet au bouc de quelques heures les
cris lamentables que pouflbit Zénon, mais l’ordre?
avoit été trop exprès, on n’ofa ouvrir. Tout cela
eft inconcevable. Le tombeau ayant été ouvert plu-
fieurs jours après, lorfqu’enfin la défenfe fut levée,
on trouva que ce malheureux prince étoit mort dans
des convulfîons de rage. en fe déchirant les bras
avec les dents. Quelle deftinée ! Mais on obfervc
que ce técit ne fe trouve que daas des auteurs
grec*
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grecs très-poflérieurs au te ms dont il s'agit, & que
les ami ns n’ont rien dît de ce terrible-événemerit.
S’il étoit vrai, ce feroic une juflé punition de la
cruauté dont il avoit ufé envers Bafiiif.jue ck Z én o n
id e , & fur-tout envers leurs enfâns innocèns, qu’il.
,avo t tous enfermés ainfi viyaos dans leur tombeau.
ZENOTHEMJS,(A//?. l i t t . a n c .) auteur grec ,
efi cité parles anciens, îur tout par les natu: ai.fies,
tels 'qu’Elien & Pline , conrme ayant écrit fur les
mon fl res & J es mouflruofités.
ZENTGRAVE,.( Tan - Joaçlûra) (H i ß . l i t t ,
mo d . ) théologien de la conffîion d’Ausbourg,
profcllçur en théologie à Strasbourg fa patrie, efi
auteur des ouvrages luivans : D e republicâ hebr&o-
rum y ju s n a tu ra le & gen tium , Jum m a j u r i s d iv in i •
p om m en tan u s in .epiflolas a d P h ilip p e n fe s & a d
T itum j de lap fu T e r tu llia n i, a d M o n ta n i f i a s ; de
f le ä io n e , defc&ione & confutaiione fy n c re tifm i; &c.
né en 1643. Mort en 1707..
. ZÉPHIRIN , ( Saint) (H i f i . e c cÙ fy pape, fuc-
iCeffeur de Viêlor I, fut é‘u le 8 août z02, & mourut
le zo décembre ziS. Son pontificat f-rt d’époque au
icommencement de la cinquième peifécution, c'eft-
à-dire de la.perfécution de i’empereur Macriu. Il y
a fo u s le nom du pape Z é p h ir in , dtux épitrts qui
ont été fabriquées long-tems après lui.
ZEPPER, (H i ß . litt* m o d .} deux fa va iis allemands
de ce .nom, contemporains , ( Guillaume &
Piiilippe) ont”travaillé, dans le dix-feptième fiècle,
fur les loix de Moyf. On a du premier: Legum mo-
fa ic a rum forenfium ex p lic a tio : le fécond a comp ré
les loix civiles dé M.oj fè avec les loix romaines.
ZERBUS, (Gabrief) ( hifi. l i t t . mod. ) médecin
de Vcrone, a écrit fur la métapbyfique d’Arifiote,
fur l’anatomie , a fait un traité du foin qu’exigent
.les vieillards. & un autre, des précautions que
doivent prendre 1rs médecins dans l’exercice de
leur art. On ignore en quel tems vivoit ce Z e rb u s.
ZERMEGH", ( Jean ) ( kift. l i t t ... m o d .') lavant
du fei/.ième hèclv, né en Efclavonie, efi auteur
;d’un livre intitulé : Rerum gefiarum in te r F e rd i-
n andum /, £>’ Jo an n cm , I lu n g a r ia , r é g i s . commenta- ;
r iu s . G ell l’h:ftoire des démêlés eiure l’empereur !
Ferdinand I, frère & fuccefTeur de Charles Quint,
à l’empire , & Jean Zapol, vaivode de Tranfyiva-
nie, relativement à la Hongrie, Ce Zermegh avoit
à la cour de. l’empereur Maximilien I I, ou dans
un des tribunaux impériaux, une place qu’il perdit
par des difeours fk des vers latyriq tics contre ce prince
.& contre quel que i.-uns de les principaux "officiers.
I ZERTUSCHI-BEYRÀM, ( h i ß . l i t t , perfanne )
fàva.nt & prêtre perfan x auvent d’un ouviage qui
ÿ i f io ir e Terne V%
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a pour titre Z e r tu fc h i-N a rn e , c’efi l’h.;floue de
Z e r tu fc h i ou Z e r d u f i , c’elt-à-dire du Limcux Zo-
roallre , çompofée en vers perfans. On en trouve
le précis dans l’ouvrage de ,M. Hyde, intitulé :
R e ligio p e rfa rum .
ZETHUS f: (h i f i . a n c . ) philpfophe, difciple &
ami de Piotin., qui fe retira ciaez lui à la campagne
dans lés environs de Minturnes ; il efi .beaucoup
parlé de Z e th u s dans la vie de Plotin, écrite parle
philofopbe Porphyre qui avoir aufli été difciple
de Plotin. Plotin & fes difciples vi-voient dans le
troifïème fiècle de l’Ere chrétienne.
ZEVECOTIUS , (Jacques ) (h i f i . l i t t . m o d :)
poete latin moderne affez eftimé , & qui prend le
titre de P o s te couronné 3 parent des favans He rifius
& de quelques autres per fon nages diftingués , naquit
à Gand , voyagea tn Italie & en France, &c
né catholique, il finit par fe faire protefianc &
par s’établir en Hollande à Harderwick. Ses poéfies
font foi de fes opinions & fourniflent à-quelques
égards des mémoires pour fon hiftoire. On y voit,
par 'exemple, qu’il s’étoit marié en Mol lande-,
i t dans l’élégie vingt-deuxième du troifïème livre
il pleure la mort d’une de fes filles née à Harder*
vrick , au mois d’oâobre 1 é 3 0 , morte dans la même
ville au mois d’août 163 J. Il y mourut auflï le 17
Mars 164a, à 46 ans On a de lui des cLégies, des
fylves , des épig ammês , des tragédies même ,
telles que le Siège, de Leyde , tragédie en vers flamands
; M a r ia gr&ca & Rcfiniunda , tragédies latines
; E fih c r y tragi-comédie ; des emblèmes en langue
flamande; o b je rv a ta p o litic a a d C. S u e to n ii Ju~
lium-Csfarem. Cet ouvrage paflê pour être rempli
de tra'ts fatvriques contre le roi d’Efpagne & la
maifon d’Autriche. G’eft les tirer d un peu loin ;
■ o b jerva tione s maxime publics, in L . F lo r u m . On dit
la même, chofe de celui ci.
ZFUXIDAME , ( hifi,. a n c .) lacédémônien &
roi de Lacédémone, fils de Léotychildè , & père
d'Archidame, régnoit avec gloire vers l’an 400
avant Jéfus-Chrift. Plutarque en parle au commencement
de la vie d’Agéfilas.
ZFUXIS , ( H i f i. a n c . ) peintre illufirè de l’antiquité
| rival de Parrhafius<& de Timanthe 3 ( Voye
leurs articles ) avoit été difciple d’Apollodore. PLnc
dt qu e Z e u x is trouva la porte de la peinture cuvette
par les foins & par l’induftrie de cet.Apoljo-
doré, & qu’y .étant entré fans peine fur fes traces,
il y faifit d une main plus hardie le pinceau quècom-
mençoït dès-jlors à s’enhardir, & le fit parvenir à une
grande gloire. Ab hoc (Apolto.doro ) f o re s aperçus
Zeuxis hcracleptes i n t t a v i t . . . . . . -Audentemquejim
a li qui d penic illum a d m agnam g lo riam p e rd u x i t .
Apollodore s’etoit flir tout difiingué par l’entente
des couleurs & par l’intelligence du clair-obfcur,
parties négligées ou plutôt ignorées jufqu a lui.'Il