
. tout-a-coup fur la table, en s’écriant avec enthqufiàfriK:
voilà qui eft concluant contre ïhèrèfie de Mariés,,, &
cfue le roi moins choqué de la diftraélion, qu’édifié
du principé qui la voit caufée , fit mettre, par écrit
l'argument péremptoire contre Manès. S. Thomas,
né à Aquin, petite ville de la Campanie dans le
royaume de Napks mourut à Foffeneuve , abbaye
de 1 ordre de Citeaux. dans le diocèife de Xerracine
le 7 mars 1274. Le;papé Jean XXII lé canonila on
11313.
!j 5. • S.- Thomas de Villeneuve, ainfi nommé
'du lieu de fa naiffance , village du diocèfe de Tolède. 11 fut prédicateur ord riaire de Charies-Quint ; on
a fes fermons. II mourut en 1555 , archevêque de
iValence ; il étoit de l’ordre de Salnt-Auguftin.
THOMASSIN. ( Lcuis ) ( Hiß. litt, mod. ) le T.
T/tomaßn, Oratorien, célèbre, homme vertueux,
favant, ftudieux, a beaucoup écrit fur la difcipKne
eccléfiaftique Stjur les études, tant eccîéfiaftiques que
profanes. Le pape Innocent XI voulut l'attirer à
Rome. Le cardinal Cafanata, bibliothécaire de ce
pontife, en fit parler au roi par l’archevêqne de
Paris. La réponfe fut : qu'un tel fujet ne devoit pas
foràr du royaume. En effet, quand les étrangers nous |
envient un fujet, quelle raifon peut-il y avoir de le
leur céder ? Notre facilité, à cet égard, pourroit
leur perfuader qu’ils fe font trompés, & que nous ne
croyons pas leur faire un grand préfent. Le P. Tho-
tnajjîn, né à Aix en Provence en 1629 ; mourut à
Paris, la nuit de Noël, en 1695.
THOMîN, (M a r c ) ( Hiß. lin. mod.) habile
opticien , dont on a un traité d’optique. Mort à Paris
en 1732.
- THOMSON , ( Jacques ),(. Hiß. litt. mod. ) célébré
poëte Anglois, né en Ecoffe; homme d’ailleurs inftruit
dans plus d’un genre, a fait des tragédies & divers poèmes
• mais c’en par le poëme des Saifons qu’il eft le plus
connu. Ce poëme a paru traduit en François en iyyp ,
par madame Bontems. » Thomfon, dit M. de Saint-
Lambert, voit la nature fublime & grande; il
» aime mieux la peindre étonnante qu’aimable..........
•> Thomfon chantoit la nature chez un peuple qui la
m connoît, & qui l’aime ; je l’ai chantée chez une
v narion qui l’ignore, ou 'la regarde avec indiffé-
» rence. Le poëte Anglois parle à des amans, de
» leur maîtreffe; il effsfir de leur plaire. Je veux
» inlpirer de l’amour point une belle femme qu’on
m n’a pas vu e , & je montre fon portrait. Thomfon
» veut qu’on admire la nature, & je- voudrois la
» faire aimer ».
THOR , ( Hiß. dit rîord) nom d’Ùrt roi cîii nord ,
dont l’hiftoire tient beaucoup de la' fable. Il lut jufté ,
tolérant, humain; préférant la'vertu à la gloire , &
fes fujejs à lui-mëaie, Après fa mort fon peuple I pour
fe confoler de fa perte , le plaça dans les deux ; ce qui
fait douter un peu qu’il ait jamais exifté fur la terre.
( M. de Sa c y.)
THORILLI^RE. ( le Noir de Ja) {Hiß, flu.
I tnod. ) Ceft le nom de trois aéleurs de la comédie
Françoifo; père, fils &. petit-fils, qui ont occupé la
fcène pendant un fiècle ôc plus, depuis 1658 qüe la
Thorillière le père y monta, jufqu’en 1759 que le
petit-fils eft mort. Le père, mort en 1679, a voit
donne une tragédie de Marc-Antoine : il avoît été
dans la troupe de Molière. A la mort de Molière il
avoit paffe dans la troupe de l’hôtel de Bourgogne*
Le fils ( Pierre) étoit mort en 1731 , doyen de la
•troupe.des comédiens. Le petit-fils (Anne-Maurice)
etctit aufïi petit-fils, par fa mère , du fameux arlequin
(Dominique.)
THORUS, ( Raphaël ) ( Hiß. litt, mod, ) médecin
efiime, mort de la pefte à Londres en 1629 ,
fous le regne de Jacques l , auteur d’un poëme fur le
tabac , oc d’une lettre de causa morbi & mortis Ifaaci
Cafauboni.
TH O U , ( de ) ( Hiß. de Fr, ) noble & ncienne
famille dillinguée, principalement dans la robe. Elle
poffedoit dès le commencement du quatorzième fiècle ,
& fous le régne de Philippe de Valois', la terre du
Bignon, près d’Orléans.
i°. Le premier de cette famille qui vint s’établir à
Paris, fut Jacques de Thju, troifième du nom,
feigneur du Bignon. Il parut avec éclat au barreau;
fut fait confeiller au parlement, puis préfident en
I J525* J1 eut vingt-un enfans, dgnt quatorze mour,
: rurent jeunes.-
L’aîné de ceux qui refièrent fut le premier
prefident Chriftophe de Thou, lucceffeur de Gilles
le Maître , & prédéceffeur immédiat d’Ach'lle de
Harlay.- Lorfque Henri 111, par fon ordonnance de
1576 j donnée à Blois, eut déclaré tous les princes
du fang pairs nés, & leur eut affuré la préféance qui
leur etoit due ,* félon l’ordre de primogénitute fur
tout ce qui peut naître ou paroître de nouvelles grandeurs
dans fu a t , félon l’expreffion de le Laboureur, le
premier préfident Chriftophe de Thou dit au roi, au
lu jet de cette loi, que depuis l'avènement de Philippe
de' Vdois à la couronne, il ne détoit rien fait de f i
, utile pour ta conferyation de la loi Salique ». Cette
ordonnance étoit fur- tout très-utile dans les conjonc-
tures délicates où l'état ..fe trou voit alors relativement
a la fuçceffion au trône , par l’éloignement, fans
exemple , du degré de parenté dans l’héritier, &
par tous les pbftacles que La Ligue lui oppofoit, fous
prétexte de religion.
Chriftophe de Thou travailla en 1380, avec les
cenféillers Viole, Ànjoraht, .Longueil &. Chartier
à la réformation de la coutume de Paris. Il mourut
en r m ' i? enn P- * $ fi n’avoit pas affez fuivi fes
conleils , Ihonora de fes regrets tardifs, & lui fit
faire des obsèques folemneiles,
y , Nicolas de Thon, un des frères du premier
préfidem , frit évêque; de Chartres. Ce fut lui qui
eut ITionneur de facrer à Chartres .notre roi Henni
IV le dimanche '3.7 Février 1594. Il layra quelques
ouvrages de dévotion. Mort en 1598.
.0'
•4*. Auguftîn de Thou,. fécond du nom, frère des
. '<9eux précédons, fut d’abord avocat du roi au cîiârelet ;
.puis en 1567 avocat général au parlement de Parii.
Il fut reçu en 1583 dans la ‘charge de ,p: éfident à
mortier qu’avoit eue le fameux Pibrac. Il s’en démit
tn 1393.
30. Les enfans de Chriftophe de Thou, prem er
préfident, furent auffî en affez grand nombre; nous
ne parlerons ici que de ceux qui font connus dans
. l’hiftoire.
Chriftophe-Augi'fte de Thou, feigneur de Saint-
Germain , grand-maître des eaux & forêts de Normandie,
fut aflalfiné dans fa maifon avec Chriftophe
de Thou, fon fils unique, pendant les troubles de la
ligue,
6°. Un autre fils du premier préfident, bien plus
connu que le précédent, eft le fameux hiftorien Jacques
Augufte de Thou, tige de la Branche des barons
de Méfiai. Il naquit à Paris le 9 o&obre ■ 5 33 ; fut
dans fes études un des omemens des univerfi.es de
Paris & d’Orléans, & avide d’inftruélioa , il voyagea
enfuite en Italie , en Flaudre , en Allemagne. Comme
le plus jeune des fils du premier préfident, il avoit été
deftiné à l’éta: eccléfiaftiqUe, & i’évêque de Chartres
fon oncle, Nicolas de Thcu, lui avoit réfigné fes
bénéfices. 11 s’en dém*':; fut fait maître des requêtes en
1584, & reçu en 1 $8é dans celle de préfident à
mortier. Après la journée des Barricades, il alla
joindre à Chartres le roi Henri III, qui l’employa en
différentes négociations; d’abord dans plufieurs provinces
de France , quM s’agiffoit de maintenir dans le
devoir > ou d’y ramener ; puis en Allemagne & à
Venifè. 11 reçut dans cette dernière ville la nouvelle
de la mort de Henri III, & fe rendit auffi-tôt auprès
de Henri IV , qui fentit a-fément tout le parti qu’il
pouvoit tirer de fes talens & de fori zè'e. Il'fut employé
on 1393 à la conférence de Surêne. Il traita dans la
fuite, pour lès intérêts du roi, avec les députés du
duc de Mercoeur , le plus ardent & le plus opiniâtre
des ligueurs. Il fut auffi un des commiffaires catholiques
à la conférence de Fontainebleau en 1600 , entre
l’évêque d’ fivreux du Perron, depuis cardinal, &
du Pie (fis Mo'rnay A la mort du fameux Amyot, le
roi le nomma grand-maître de fa bibliothèque. Pendant
la minorité de Louis XIII, il fut un des trois direéleurs
généraux des finances, nommés pour remplacer le
duc de Sully en f l r i. Les deux autres étoient M. de
■ Châteauneuf & le préfident Jeannin. C’eft au milieu
de tant d’etpplois importans, d’occupations & d’agitations
, qu’il parvint à élever le plus beau & le plus
grand monument de notre hiftoire. Le premier préfident
fon père avoit auffi formé une etureprife à-peu-
près pareille. Il avoit même commencé à l’exécuter ;
mais c’étoit au fils qu’étoit réfervé l’honneur d’être
notre Tite-Live. Il a embraflé tin plan moins vafte
que Tite *Li ve , puifqu’il fe borne à-peu-près à l’hiftoire
de fon temps ; mais il le remplit d’une manière plus
vafte. On a encore de lui des poëfies latines eftimées;
cnir’autres un poëme de la fauconnerie , de re accipi-
Hiftoire Tome P1,
;| tranâ. La meltloiire édition de fon hiftoire.?. été long-
f temps celle de Genève, : 620, en cinq volumes in-fol,
Ceft aujourd’hui celle que Thomas Carte a donnée
à Londres 1733 , enfept volumes auffi in fol.
Jacques-Auguffe de Thou mourut à Paris le 7 Mai
ï6 iÿ . On conncît lés quatre vers que Roi a faits
pour e.îe mis au bas de fon portrait »
Tel fut ce grave hiftorien,
Intègre magiftrat & zélé citoyen,
, Dont la plume, fans fiel comme fans flaterïe J
Défendit les autels , le trône &c la patrie.
Duryer avoit-mal traduit > félon fa coutume , une
partie feulement de Phife rire de M. de Thou. 11 e-â
a paru en 1734 une traduâion complette, en‘ feize
s volumes in-40. dont M. Remcnd de Saint- Albine a
donné, en i 7 59 , un abrégé en dix vcljmes.m-12.
Lei fuff ages d-s favans ont confacré depuis longtemps
la réputation de M. de Thd:t , ccnfidere comme
hiftorien. Cet amour de l’ordre, cette haine cou: a-
geufe du vice , cette horreur de la tyrannie & de la
rébellion , cét attachement aux droits de la couronne
& aux maximes du royaume, cette énergie dans les
peintures, cette fidélité dans les'portraitscette foli-
dité dans les maximes , cette exaéiitude avec laquelle
l’auteur tient la parole qu’il donne de tout dire & de
tout juger , procul ab odio & gratin ,* enfin , tous ces
' çaraélères de vérité , de courage & d’impartialité qui
éclatent de toutes parts dans fon ouvrage, l’ont fait
mettre au rang des fo-urces les plus pures de• i’h ftoire
d 1 feizième fiècle ; quoique tant d’avantages diftmguent
affez noblement fa manière d’écrire l’hiftoire,, quant
au fonds des chofes, on pourrnit défirer qu’elle eût
é:é diftinguée encore , quanta la forme , par un plan
généra! qui eut été plus propre à l’auteur : ceci demande
quelque explication.
La forme des annales, ou la forme chronologique',
eft vraifemblablement la première qui fe feu préferirée
aux auteurs qui ont entrepris d’écrire l’hiftoire. Oe'ft
en effet la plus fi m pie , la plus naturelle. Les efpr;ts
ordinaires la faififfent d’abord ; elle difpenfe de toute
invention, de toute combiüaifon ; on peut même dire
qu’elle a fur toutes les autres méthodes un avan âge
certain , celui de préfenter les évé .emens dans l'ordre
où i's fe fontpaflés , &. d’être par conféquent un tableau
plus fidèle de la réalité‘ dans toutes fes circonftances.
A l’égard d’un, autre avantage qu’on voudrait lui
a tribuer, de mettre plus ue variété dans le récit, par
le paffage fréquent & toujours rapide d’un événement
à un autre, d’une nature toute d.fférenre , i! nous
femble qu’on aurait tort-de lui faire un:mé.ire. de ce
qui fait fon principal défauts Rien , en .effet, n’e î
plus fatiguant dans une hiftoire , que cet aiTrrviife:.-
• ment fcrupuleux de fa marche à l’ordre chrOnolGgi^
que., Ge plan ne vous préfente jamv.is u n f a f , un
tableau entier; toujours des portions de fai s d é ^
• morceaux de tableaux , qui, faute de fuite & de Contexture,
ne peuvent fe graver dans la têie.^CVfi ï$
m