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découverts Celui qui trouve untréfor dans fon propre
fonds, doit lepofleder tout entier , c’eft, dit le léaifla-
teur, un droit d’équité naturelle. Celui qui en trouve
un dur je fonds d’autrui, en aura les trois quarts
le dernier quart réfervé au propriétaire , fans néanmoins
f ajoute le légWlateur , qu’il foit permis de
touiller . dans --la terre v M d’un un auyc autre idiio fans iu fa permillion permifîïon ;
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m a n r p t r o -L * t PS • * . 2
mais cette perm-ffion obtenue, on juge que la dé-
couverte du- ttéfor eft due au bonheur ou à l’induftri-
de 1 exploitation, que le propriétaire du fol eft trop
heureux d’avoir le quart d’un tréfor que fon fol re-
celoit infruclueufement pour lui, & dont il ne foup-
çonnoit pas même l’exiftence. S’il la foapçonnoit&
_qu il fit fouiller d’après fes conjeéhires, comme alors
lUeroit le maître d’accorder ou de rtfufer la per-
miffion de fouiller dans fa terre , il pourrait foire
telles conditions qu’il voudrait pour le partage • c’eft
avec édification que dans tous ces cas on ne voit
nen pour le fifc. Nerva , ce bon empereur, avoit jugé
de meme fur ce fujet. ( Voyep l’article A t t icu s )
Theodofc prononça des peines févères contre les
femmes qui fe remarient pendant l’année du deuil.
JJ défendit aux magiftrats les Ipeélacles , excepté dans
certains cas & à certains jours exprimés dans la
loi.
On a fur-tout juftement exalté cette loi pleine
de jult-ce & d’humanité concernant les difcours peu
melures qui échappent quelquefois à l'impatience, à
1 humeur, au mécontentement contre les princes &
les perfonnes conftttuées en dignité , faute qui ne
peut jamais erre taxee de crime , mais que la tyrannie
des princes & fur-tout des miniftres, n’a que trop
fouvent engee en crimes d’état. Quand un de nos
fujets ^ aura mal parlé de nous, dit Thiodofe , fi c’eft
par légèreté , fon propos ne mérite pas qu’on y
fafie attention ; fi c’eft par folie , il faut le plaindre ■
ii celt meme par méchanceté, il faut pardonner.
TfîÉODOSE I I , ou le jeune, fils d’Arcadius, &
petit-fils de Thiodofe 1 , monta fur le trône impérial
a huit ans , mais fous la conduite d’Anthémius, un
des plus excellens perfonnagesde fon Cède. Son .règne
fart d'époque aux ravages des Alaric, desAtauBe,
des Genferic , a 1 etabliflement des François dans les
Gaules , aux héréfies de Neftorius & d’Eutychès ; il
prit trop de part à ces héréfies , comme tous les
fouverarns de fon temps , il en prit trop peu aux autres
.événemens. Il pafla de la tutelle d’Anthémius fous
celle de Pulcherie , fa foeur, princeffe d’un grand
caraâèrc & d’un e^rit diftingué. Thioiofe l’affocia
en 414 à l’empire," ce qui étoit fans exemple. Elle
fe chargea de ion éducation , quoiqu’elle n’eût que
deux ans plus que" lui ( voyeç l’article Pülchèrie } ,
elle .lui donna les plus habiles maîtres en tout genre,
& fes leçons & fes exemples firent le refte ; elle'
étoit très-inftruite, parlo.t & écrivoit très-bien tant
en grec qu en latin ; elle dreftoit elle-même toutes
les ordonnances & les faifoit figner à fon frère pour
lui lailfer l’honneur du gouvernement. Thiodofe
flgnatt tout en aveugle, mais elle lm donna fur cela
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même une excellente leçon, en lui faifant ligner
parmi les autres expéditions un aéle par lequel il lui
vendoit.ou lui abandonnoit l’impératrice fa femme,
pour etre fon efclave. Cette femme étoit anfti une
prmcefte d'un rare mérite, c’eft la célèbre Athénaïs
ou Eudoxie, fille du philofcphe Athénien Léonce ,
( v ow l’article Eüdoxie ) elle réunifloit comme
Pulcherie les grâces , Pefprit , les connoiflances ;
Pulcherie, ayant eu occafion de la bien connoître,
ht precdement le contraire de ce que le Machiavellifine
eut d abord infpiié dans fa place à beaucoup d’autres
prmceiles , qui fè feraient crues bien habiles ; au lieu
d eloigner de fon frère une femme fi dangereufe pour
e.le, fi propre à féduire le prince & J s’emparer
de toute 1 autorité , elle la lui fit époufer. Athénaïs,
nee payenne, embrafla le chriftiamlme, & changea
jron°mj payen d’A *énaïs ou Minerve , en câui
Euxodie. Vers le temps de fon couronnement, la
P l a .a < P e ’ £ l | e de Thiodofe I, Si. tante de l neodoje U , vint s’établir à Conftantinople, comme
h le fort eût pris plaifir à raflembler à la cour de
ce dernier prince, toutes les femmes les plus illuftres
par lefprit & par la beauté. Thiodofe U mourut
an 450, le 28 juillet. Ce fut lui qui publia le I e
janvier 438, le code Thtodofien.
T héodose IH dit l’ADRAMITAIN , nefut que
montre a l’empire. En 7I4 , fur la fin du règne
d Anaitafe, des trouves révoltées paflantpar Adramite,
ville -de Phrygie , élurent empereur malgré lui, un
receveur des impôts publics, homme fimple & droit,
mais fans mérite , c’étoit Thiodofe. Cet homme épouvante
de fa grandeur, s’échappa des mains des foldats
« le iauva dans les montagnes où on eut beaucoup
de peine à le retrouver : mais cette fuite même &
ce reins de l’empire paroiflant parler en fa faveur,
.es. foldats s’obftinèrens à défendre leur choix , ils
jurèrent à Thiodofe de mourir pour lu i, 6c le for-
cerem de marcher à leur tête , tout lui réuflit en
, er* Anaftale, abandonné de tout le monde, courut
s enfermer dans un cloître à Theffalonique. Non-
leulement Thiodofe combattit, mais même il régna
& ne régna point mal ; il montra des intentions -
droites, il réforma quelques abus, cependant l’empire
n eut jamais de charmes pour lui ; ce qui prouve qu’au
moins cet homme avoit du fens. Léon l’Ifaurien
plus ambitieux , fe déclara contre lui fous prétexte
de venger Anaftale, fon maître & fon bienfaiteur ;
Theodofc lailit l’occafion, il céda l’empire à celui qui
en. faifoit l’objet de fon ambition , 8c ne demanda
point d autre grâce finon qu’on le laiffât en paix fuivre
l’exemple d’Anaftafe ; il prit les ordres facrés ainfi
que fon fils, fe retira dans Ephèlê , où on ne parla
que de les vertus pendant fa vie & de fes miracles
apres la mort. Il n’avoit pofledé l’empire que qua-,
torze mois. Ce ^ Theodofi , allez dédaigné par les
hiftoriens, ne méritoit pas tant de Têtre.
TH EOD O TE , ( Hifl. Ecclêfiaflique ) c’eft le
nom de divers Heréfiarques :
Thêodote le Valentinien % ainfi nommé, parç$
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qu’il prétetidoit fonder fur l’autorité de récriture lainte
la doétrine Platonique & fur-tout *très-obfcure de
Valentius, autre Héréfiarque, qui dogmatifoit au
fécond fiècle.- Le P. Combefis a publié &. commenté
l’ouvrage de Thêodote , il porte le titre d'Eglogues.
20. Thêodote de Byzance , dit le Corroyeur, d’abord
chrétien, renia J. C. fous la perfécution de Marc-
A u r è l e & attaqua fa Divinité, il fut excommunié
parle pape Viélor, vers la fin du fécond fiècle.
30. Thêodote , dit le Banquier, découvrit que
Melchifédec étoit fupérieur à J. C* Mais parmi fes
difciples, un plus habile hcrome , Hierax , fur. la fin
du troifième fiècle , s’apperçut que Melchifédec étoit
le Saint-Efprit.
THEODULPHE ou THEODULFE, ( H)fl. litt.
mod.) étoit, à ce qu’on croit, Lombard de naiffance , il
plut par fon érudition & fes lum ères à Charlemagne ,
qui lui donna ou lui procura l’évêché d’Orléans,
l’abbaye de Fleury ou de Saint-Benoît fur Loire,
& d’autres bénéfices. Il fut avec Alcuin un des principaux
coopérateurs de Charlemagne dans la reftaura-
tion des lettres. Les ouvrages de Thèodulfe fe rapportent
à la religion, comme ceux d’Alcuin & comme
prefque tous ceux de ce temps. Un des plus con-
ïidérables de ces ouvrages, eft une inftruélon pour
fon clergé. On voit cju’il fe plaint comme d’un abus
déjà ancien , de l’ufage d’enteirer les morts dans les
églifes , & de faire , dit-il, des temples des cimetières.
Il proferit cet ufage, & n’admet d'exception
que pour les prêtres ; à la bonne-heure , cette exception
eft fans équivoque ; mais il ajoute : & les perfonnes
dijiîngué. s par leurs vertus , & dès-lors chacun
peut y prétendre pour les perfonnes auxquelles
il s’intérefL. Tant il importe de bien fpéc fier les
exceptions, ou plutôt tant il importe d’en admettre
peu !
Divers articles de cette inftruélion font foi de certains
ufages du temps. Nous ÿ voyons, par exemple,
qu’on ne faifoit alors, même dans les grandes-^ lie s ,
comme Orléans, qu’un feul office folemnel le D imanche
, & que tous les curés & les fidèles de la
vife & des fauxbourgs fe réuniffoient dans la cathédrale
, pour affifter à cet office. Nous y voyons
l’hofpitalité recommandée de manière à faire croire
qu’il n’y avoit point encore alors d’hôtelleries publiques.
Il y eft dit auffi que le Jeudi, le V-ndredi , 1e
Samedi faints & le jour de Pâques font des jours
de Communion générale. Cette loi mérite d’être
remarquée au moins par rapport au Vendredi Saint,.
qui n’eft plus à préfent un jour de Communion ,
même particulière. Enfin il eft. défendu aux femmes
d’approcher de l’autel , même pour aller à l’ offrande j
elles relieront à leurs places, & le prêtre ira recevoir
leurs offrandes.
Les poëfies de Thêodutphe paffent pour les meilleures .
du temps & ne font pas bonnes 11 eft l’auteur d’une !
hymne dont on chante encore le commencement à
la proceffion du Dimanche des Rameaux.
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Gl j.i laus & honor tlbï f i t , Rex Chrlfle redemptor9
Cul puerile decus prompfit hofanna pium.
Thèodulfe entra, dit-on, dans la conjuration de
Bernard , roi d’Italie, contre Lou’s le Débonnaire ,
& fut mis en prifon. Un jour que l’empereur paffoit
devant le lieu où il étoit renfermé , Thèodulfe fe
mit à chanter fon hymne , & Louis, qui apparemment
aimoit beaucoup les vers &. s’y conmiffoit fort peu ,
la trouva, fi belle , qu’il mit fur le champ Thèodulfe
en liberté. Ce préîat mourut vers l’an 821. Le P.
Sirmond a donné en rÓ4<5 , une bonne édîtion de
fos oeuvres.'
THÉOGNIS , ( Hifl. litt. arc.) Poëte Grec*
natif de Mégare , vivoit environ cinq fiècles & demi
avant J. C. On a de lui des fragmens.
THEON , ( Hlfl. ancienne. ) eft dans l’antiquité
le nom :
i°. D ’un foph’.ûe Grec , connu par un traité de
rhétorique.
20. De deux mathématiciens, l’un d’Alexandrie^
qui vivoit du temps de Théodofe Je grand , & qui
fut père de la favante Hypa.ie ; on a de lui des
ouvrages de mathématiques.
L’autre de Srnyrne ; on a de lui un traité de
l'arithmétique, dans lequel il parle de l’algèbre fous
le nom d’analyfe.
THÉOPHANE, ( George ) ( Hifl. lut. mod. >
écrivain dont la chronique fait partie de la Byzantine
; elle commence où finit celle du Syncelle, &
va jufqu’au règne de Michel Curopalate ; elle a été
imprimée au Louvre en grec & en latin, en 1655^
J hlophane mourut en 818 , dans l’ Ifle de St mothracfc
où l’empereur Léon l'Arménien l’avoit exilé.
On a des Homélies d’un autre fhèophane , for-
nommé Cerameus, c*eft-à-dire , le Potier , évêque
de Tauromine en Sicile, au onzième fiècle-
THEOPHANIE, ( Hifl. du. bas Empire ) fille-
d’un cabaretier , Impératrice d’O iient, femme allés-
fomblable à l’Impératrice Irène ,. par la réunon des
taiens & des crimes.. Ce font ces fortes de perfbn-
rages qui ébloui fient, les perits efprits machiavelliftes *
& qui leur perfùadent qu’il y a de l'efprit & de ta
grandeur à commettre le crime-, parce que quelquefois
ces deux avantages ont procuré au crime des
fuccës paflagers. Cette malheureufe erreur effi encore-
beaucoup plus commune qu’on-ne le croiroit.; il n’eft
pas rate de voir des gens très-ineapables de crime*
admirer ceux qui ont commis de grands crimes, les
envier en quelque forte d’en avoir é;é‘ capables,
joindre à une conduite irréprochable , une théorie*
criminelle. S’ils exami noient de plus-, près Thiftoke „.
s’ils la raifonooient, s’ils oBférvcient le réfohat général
que donne ta foule des événemens, ils verreient
que le - crime eft rarement refté fans châtiment, parce*
que fans remonter ici à la juftice divine,, dont les*
décrets, font fouvent voilés à. nos foibies yeux* $
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