
Frédéric, & donna fa parole de revenir fe conftituei;
prifonier à Venife, fi (a négociation reftoit fans
fucces ç on accepta fes offres , il perfuada l’empe-
reur, il le fit çonfentir à une entrevue avec le
pape. Venife même fut choifie pour cette entrevue.
Elle eut le pïaifîr fi flatteur de jouir du fpedacle de
la réconciliation de l'empereur & du pape , & la
gloire plus flatteufe encore de Lavoir procurée.
A l'occafîon de cette entrevue , l’auteur françois
de l’hiftoire de Venife, M. l’abbé Laugier , réfute
Ce qui a été rapporté par plufîeurs écrivains., que
le pape y mit le pied fur le cou de l’empereur , en
récitant ce verfet du pfeaume 9 0 : S upe r afp idem
& bafilifcum ambiilabis & conculcabis leonem 6? d r a -
coaem y que l’empereur humilié' borna tout le témoignage
de fbn indignation à cette réponfe : non
t ib i y f e d P e tro , & que le pape , toujours plus orf
ueilleux, répliqua : & m i k i & P e tro . M. l’abbé
.augier foutient que toute l’entrevue fe pafla en
têmoignagesji’un repentir refpeétueux & fîncèrede la
part de l’empereur, & d'une joie tendre & affeétueufe
de la part du pape.
ZIBELMIUS., ( H iß . anc. ); roi des Canes en
Thiace, fils & fucceffeur de Diégulis , vivoit encore
ün fiècle & demi avant J. C. La Thrace
étoit partagée alors en divei fes fouverainetés , les
Canes formoient celle de Diégulis & de Zibelmius.
Ces detix princes ne font connus que par leurs
cruautés. Prufîas, roi de Bythinie, avoit époufé la
fille de Diégulis ; tous deuxétoient ennemis d’Ate-
tale , roi de Pergame. Diégulis, animé par fa fille,
& voulant aggrandir fes états aux dépens d’Attale,
affiéga Lifîmacnie, la prit & en traita les habitans ,
arec une inhumanité plus que barbare , il-fit couper
la tête , les pieds & les mains des enfans , & voulut
qu*on les attachât au col de leurs pères & de
leurs mères ; Diodore de Sicile donne^ â ce tyran
le prix de la cruàucé fur les Phalaris 8c leurs fem-
blables.
Z ib e lm iu s fut plus cruel encore : Diodore de Sicile
& Valerç Maxime rapportent que ce monflre
faifbjt feier par le milieu du corps ceux des Canes
qui étoient tombés dans fa difgrace, & qu’il forçoit
les pères à fe .nourrir de la chair de leurs enfans.
Quel fruit tira-t il de ces horreurs ? Ses fujets fe
révoltèrent & le firent expirer dansxlcs fupplices
pareils à ceux qu i! avoit ©rdpnnés lui-même»
ZIÉGÉNBALG, (Barthélemy) (H i ß . l i t t , m o d ),
lié à Pulfnitz ou Pilnitz dans la haute Lufàce, le 24
Juin 1683 s’eft -fait un nom par fes millions &
fes travaux apofioliques & littéraires dans l’Inde.
La plupart des miflîons chrétiennes dans les pays
réputés idolâtres font catholiques, celle-ci fut proT
tellante. Z ié g én b a lg , proteflant, après avoir étudié,
puis enfeigné dans plufieurs villes' d’Allemagne U
s’être rendu habile non-feulement dans îa théologie,
mais encore dans la connoifiance des la gués grecque
8c hébraïque, s’engagea dans cet:e m ffion , que
le roi de Dannemarck envoya en 1705 , pour travailler
à la converfion des indiens idolâtres de la
viüe de Tranquebar, fur la côte de Coromande! ,
où le Dannemarck avoit un établÜfement depuis
l’an l62r. Après avoir été prendre fes inflruétions
à Copenhague , M. Ziégénbalg partit le 1 9 novembre
1705 , avec un autre Lavant nommé Hern t
Plutfchau , qui lui fut affocié. I's arrivèrent à
Tranquebar le 9 juillet 1706. Leur premier foin
lut de bien apprendre & la langue portugais 8c
meme la langue malabare j Ziégénbalg fur-tout fe
rendit très-habile dans cetre dernière j ils commene.
èrent à prêcher & à cathéchifer , ils partagèrent
entr’eux les travaux de l’apoftolat, fuivant les degrés
de connoiffance qu’ils avoient acquis dans l’une
& l’autre langue; tout ce qui pouvoir fe fai e par la
feule langue portugaife fut le par âge de Plutfchau ;
ce qui demandoîf ces communications plus intimés
que donne l’ufagc de la langue du pays fut confié
a Ziégénbalg. Le fouverain du pays trouva très-*
mauvais qu’on eut donné à un étranger la connoiffance
de la langue malabare, & il ma'traita fore
celui qui la lui avoir e fe'gnée II voyait en effet
depuis ce tems les conyerfions devenir plus fré-
quèntes parla facilité de defeendre plus avant dans
l'ame des profflytes. Dès le 5 mai 1707 , i!s b pti-
férent plufieurs cathécumènes; bientôt la million
fît de tels prog ès, qu’ils furent obligés de former
un catéchifle milabare de nation , qu'ils aflocièrcnt
à leurs travaux & qui étoit devenu néceflaire pour
les foulager. Le 14 juin de la même année 1707,
ils jêttèrent les fonlemens d’une nouvelle églife
pour leurs néophytes, & l’appelè re " t la nouvelle
Jérufalem. En 1708, Ziégénbalg fit divers voyages
le long de la côte, cherchant par tout dés âmes
à convertir; au mois de jnillet 1709 , il arriva de
Dannemarck trois nouveaux miflionnaires qui vc-
noient partager les travaux des deux premiers, 8c
qui leur apportoient l'argent néceflaire pour foutenir
leurs écoles alors extrêmement multipliée5. Au
'commencement de la même année 1709, fon zèle
ne pouvant fe borner à la côte de Coromandel ,
il voulût s’engager dans lé continent de la pr^f-
qu'île, & fur les terres du roi de Tanjaor : c’éto’t
ce prince qui avoit témoigne tant de refïentiment
de fa voir un étranger admis aux my Aères de la langue
& des rites malabares. Ziégénbalg ne fit que trois
lieues dans ces terres, & fur les avis qui lui vinrent
de route part du danger où il s’expofoit & où il ex-
pofoit avec lui la religion chrétienne, il regagna la
côte, & fe dédommagea en la parcourant toute entière.
Le 9 juillt: 1711 , il vifîta Madras, & en-*-
fuite tous les établiffemtns des européens fur cette
même côte.; il vit fur-tout Méliapour ou le mont
de Sainf-Themas ou Saint-Thomé , mais il rencontra
là de nouvelles difficultés & de nouveaux ennemis
; les catholiques romains y avoient quelques
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èglifs* ils vif nt de mauvars oeil, & même avec
fciindale , un miffionh.iire qui vt noie chez eux prêcher
le pur luthéranifme , & qui ne fiifoit, félon
eux \ que faire changer d erieur à res p.uples. La
1 •■ cieté de la p ro p a g a n d e , en Àng'eterre, vint à
fon fecours , 8c lui envoya de l’argent 8c des livres
en 1711 î trois imprimeurs d’Allemagne arrivèrent
â Tranquebar au, mois'de décembre 1712, avec des
Çaraâères malabares, dont Ziég én b a lg fut Élire un
très-bon ufage* Voici les principaux Fruits de cette
imprimerie malabare; c’eft une verfion de la bible,
en cette langue, fins les deux titres fuivans:
Hib lia damulica ,f e u b iblia f a c r a , Dam u lic é y feu
'veteris teftàmenti p a r s p r im a , in qua mofis lib r i
q u o iq u e , JofuA liber anus , atque lib e r un u s ju d ic u m ,
J ludio & opéra Ba r th o lom a i Ziegenbalgii, mijfio-
n av ii a d In d o s O r ien ta le s , in lin g u am damulicam
v e Ji j coniinentur* Tranquebarie. , in litto re Coro-
m-andelino. T y p is & fump tib u s mijfionis D a n ïcA ,
«2-4°. 1 7 13.
Novum tejlàmentum , ex originali textu ài linguam
Damulicam verfum , opéra & fiudio Bartho-
lom&i Z i e g - n b a l g i i & Joannis. Ernefli Grundleri
Ed-tio. fçcujida , accejjtone fummariorum cujufvis c a -
pttis auStior$ Tranquebaris. in littore Coromandelinoi
typis & fumptibus miffionis D an icoe ,1 7 2 2 , in
Tels font, dans le catalogue de la bibliothèque
du roi, les tirres dés deux verfion s del’ancien & du
nouveau tefiament en langue malabare par Ziegen-
b a lg . Le nouveau tefiament avoit été imprimé pour
la première fois en 1714, fo'us les yeux de l’auteur
de la verfion ; il avost travaillé auffi à la fécondé.
édition , mais il ne l’a voit pas vu finir j ce
Jean Ernefi Grandfer, qui acheva l’édition, eft un
des trois nouveaux miflionnaires danois arrivés en
Ï709» Ziégénbalg eft.de plus auteur d'un djdionnajre
& -dune grammaire malabares, fans dompter une
multitude de petits ouvragés tous en langue malabare,
eompofes pour 1 infirudion de les néophytes,
dont les principaux fort une lettre au x m a la b a re s ,
un tiaite in irü.e : Le chemin du J a lu t j 8c un autre,
le p a g a n ifn e condamnable.
En 1714 , fl fit un voyagé en Europe, toujours
four les intérêts de fa million chérie ; il ne perdit
pas fon temps dans le vaiffeau , il y continua fà ver-
fiop de l’ancien tefiament, 8c y compofa fa grammaire
malabar«?; il arriva le premier juin 1715 à
BcVghen, en N o w è g e , d’où il fe rendit toujours
par mer a Hambourg. Le roi de Daneiffarck, quil
vouloit joindre, étant occupé aio»s au fiêge de Stial-
fund, il y alla, fut très-bien r-eu du roi, & je fit
haranguer par un néophyte in *ien , fon difcipîc ,
auquel il avoit appris l’allemand , & qui le parloit
tres-bi n. Il féjourna enfuite quelque rems à Hall
où il fit imprimer en 1716 fa grammaire allemande *
& où il époufa Maiie-Dorothée Saltzman , dont on
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vante le mérite. Il pafla enfuite en Angleterre,
d’où il partit avec fa femme le 4-mars 171.4'' p-ur
retourner à Tranquebar, où il mourut confumé de*
travaux, des peines, des fatigues de i’apofio’ac, le
févr’er 1719. Diverfes/relations lui attribuent
une tradudion entière de la bible , en Jangfce malabare,
caron a vu, dans le premier des titres latins,
que la tradudion de l’ancien tefiament ctoit bien éloignée
d’être complexe ; on Ici attribue encore des
entretiens avec les principaux favans malabares, 8c
deux livres de lettres qu’on annonce comme fort
curieufes & fort infirudives.
ZIEGLER. ( Hiß. litt. mod. ) Nom de trois fa-
vans allemands des feîzième 8c dix-feptième fiècles,
parehs ou non parens.
1 .Q Bernard , théologien luthérien , ami de Luther
& deMélanchton , auteur de divers ouvrages de
controverfe oubliés. Né en Mifnie en 149 6 ' , mort
enijyô.
2e. Jacques , auteur d’une deferiptiorf de la terre
fainte, d’un traité de cönßrucHohe folida fphera,
d'un eornnrentaire fur le fécond livre de Pline,;
qui ont joui de quelque eflime.,Mort en 1 5 4 9 .
3 e. Gafpard, auteur de traités favans de Milite
epifeopo y de' Diaconis & de Diaconijfis p de Clero-
renitente y de Epiƒcopi s y auteur àuffi dé notes critiques
fur le traité de Grotius , du droit de la
guerre & de la paix.' Né‘à Leipfîck en i6zi , mort-
à Wittemberg en 1690. -
ZIÉROLD , (Jean-Guillaume) (Hiß.litt, mod. )
théologien luthérien, né le 14 mai 16^9, à NeuA
tadt, mort le 15 août 173 r , efl auteur de Beaucoup
d’écrits polémiques & théologiques, dont un des
plus cohfîdérables a pour titre: Tlieologi4 veré evan-
gelicA libri très yde naturâ integra , dénatura lapfd
de naturâ reparatâ. Outre divers écrits latins, il en
a auffi plufîeurs d’allemands.
ZIL, ( Hiß. turq. ) infiniment de mufique militai!
e , dont on fe fert dans les armées des turcs; ce
font deux baffins de cuivre que l’on frappe l’un contre
i’autre. ( A . R . )
ZIMBI, ( Hiß. mod. commerce) efpèce de petites
coquilles qui fervent de mon noie courante au royaume
de Congo, & dans un grand nombrejfautres pays de
l'Afrique, fur les côtes de laquelle ce coquillage fe
trouve. On en rencontre fur-tout une gr-mde quantité
près d’une île qui efl- vis-à-vis de la ville de
Loanda S. Paoio; ce font les plus eftimées. Ces
coquilles font une mine d’or pour les portugais ,
qui ont feuls le droit de les pêcher, & qui s’en
fervent pour acheter des africains leurs tnarchan-
difes lés plus prccieufes. ( A . iy )