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qui nient 1a tranflation, diffinguent deux parties dans 1- récit de Paul Diacre :. la première, félon eux, ne
lait que rendre compte dune tradition populaire,
reçue alors, Ôc que Paul Diacre ne rapporte, difent-
ils , que pour la combattre dans Ta fécondé partie
de fon récit, oii il parle de fon chef ; fed çertum
efi no bis, os- illud 3 &c. remanfiffe.
Ma:s , comme il n’y a aucune différence dans la
forme entre là première' Ôc la féconde partie de ce
récit, comme rien n'annonce que dans la première ,
l’auteuî parle d’après les autres, 6c dans la fécondé feulement
d’après lui-même ; comme dans l’une Ôç dans
l’autre , il a également le ton affirmatif d’un hiflorien
sûr de çe qu’il dit, il faut, difent les François, examiner
de plus près s’il eft vrai qu’il y ait contradiction
entre les deux parties de çe récit, Ôc on trouve
que Paul Diacre dit feulement que les parties molles
& réduites en cendres par laps de temps , in cinerem
defluxa, font reliées au Mont-Çaffin , 6c que les parties
folides , les os ont été tranfportés en France. Il
n*y a là aucune Çontrad-'étipn. Cette interprétation
paroît avoir un grand avantage fur la précédente,
en ce qu’elle ne fait point violence au texte pour trouver
entre les deux parties d’un foui & même récit,
une différence que rien n’annonçe.
Au refis , rien de plus incertain que l’époque de
cette, tranflation. Paronius la rapporte à l’an 664 ; le
père Le Comte, à l’an 673 ; d’autres à différentes
années : enfin , la chronologie fur çet article fe
promène 6c fe joue, pour ainfi dire , dans un efpace
de yingt-fept ans, depuis 653^ jufqu’en 680, ôcplus
grancTmêmeencore, fi cefl au îègne du roi Lombard
Cunibert qu’il faut rapporter cette tranflaiion : le
circa hoec tempera de Paul Diacre a une très-grande
latitude,
S AUTEL, ( Pierre: Jufle ) ( Hifi Litt. mod. ) jéfuite
dauphinois, poë-e latin du dernier fiécle. On a dit de
lui , qu’en lelifant, on çomihençoit par le pjaifir, on
eçntinucàt par la fatiété, on.finiffoit par le dégoût. Né
à Y aie,.ce en Dauphiné en 1613. Mort à Tournon
en 1.6,62,.
SAUVAGE , ( Denys } ( Hift. Litt. mod. ) connu
aufîi fous le nom du fleur Du Parc, hjiloriographe
du roi Henri I I , a traduit en françois, les hifldires de
Paul Jove , 6c donné'des éditions dé Froiflart & de
Mcnflrelet, qui rendent encore néceffaires celles que
prépare un écrivain plus inftruit 6c d’une meilleure
.critique. Il a aufîi donné ur?e édition d’une chronique
de Flandre, qui s'étendait depuis I’ân 792,, jufqu?en
1.383 , ôc qu’il a continuée jufqu’en 1435.
SAUVAGES , ( François Boiffier de) { Hifi
Lin. mod. ) fameux médecin, né /à Alai.s en 1706 ,
dé la Société,- Royale de' Londres , des Académies
d’Upfal, de Berlin , de Suède, de Tofcane, dé celle
des Curieux dp la Nature de Bologne . de celle de
Montpellier.. Comme médecin , il fera jugé par les
médecins : nous rapporterons feulement ici les titres
de fes principaux ouvrages. Ils ont obtenu l’dlime 6c
^ éloges du public, £a Nofologie méthodique tiërtt
s 'A v
le premier rang parmi ces ouvrages ; elle a été plu-
fieursfois traduite en françois; il a traduit lui-même
la Statique'des végétaux de Halles : il a donne des
Elémens dç Phyfiologie, une Pathologie , &c. Mort a
Montpellier en 1767.
Sauvages , f. m. pl. ( Hiß. mod. ) peuples barbares
qui vivent fans lojx, fans police, fans .religion , 6c
qui n’ont point d'habition fixe.
Ce mot vient de l’Italien falvagio , dérivé de falva*
tiens , felvàticus ôc felvàticus , qui flgnifie la meme
chofe que filveftris, agrefle , ou qui concerne les bois
6c les forêts , parce. que les fauvages habitent ordinairement
dans les forêts.
Une grande partie de l’Amérique efl peuplée de
fauvages , la plûpart encore féroces, 6c qui fè nour-
riffent de chair humaine.
Le P. de Çharlevoix, a traité fort au long des
moeurs 6c coutumes des fauvages du Canada, dans fon
journal d’un voyage d’Amérique.
En général on appelle fauvages tous les peuples
indiens qui ne font point fournis au joug du pays ,
ôc qui vivent à part,
II y a cette différence entre les peuples fauvages
& les peuples barbares , que les premiers font de
petites nations difperfées qui ne veulent point fè
réunir, au lieu que les barbares s’uniffent fouyent, ÔC'
cela fè fait lorfqu’un chef en a fournis d’autres.
La liberté naturelle èfl le feul objet de la police
des fauvages ; avec cette liberté, la nature ÔC le climat
dominent prefque feuls chez eux. Occupés de la chaffe
- ou de la vie paflorale, ils nefè chargent point de pratiques
religieufes, 6c n’adoptent point de religion qui
les ordonne.
Il fe trouve plufieurs nations fauvages en Amérique
, à caufe des mauvais traitemeps qu’elles ont
éprouvés , ôc qifelles craignent encore des Efpa-.
g«ols. Retirés dans les forêts 6c dans les montagnes ,
elles maintiennent leur liberté , ÔC y trouvent dçs
fruits en abondance. Sj elles cultivent autour de leurs,
cabanes un morceau de terre , le maÿs vient d’abord ^
enfin, la chaffe 6c la pêche achèvent de les mettre
en état de fubfifler.
Comme les peuples fauvages ne donnent point de
cours aux eaux dans les lieux qu’ils habitent , ces.
lieux font remplis de marécages où chaque troupe
fauvage fe cantonne , v it , multiplié Ôc forme une
petite qatipn. ( D. J ,)
SAUVA L , ( Henri ) ( Hifi. Litt. mod. ) avocat au
parlement de Paris','auteur de l'Hiftoire des Antiquités
de ja ville de Paris, continuée 6i .corrigée par un
auditeur des Comptes, nommé Rouffeau. Sauvai moût
ryten 1670. .
SAUVEUR, ( Jofeph ) (Hifi» Litt, mod.) de l’Académie
des Sciences, né à la Flèche en Anjou, le'24
mars 1653 , fut muet jufqu’à l’âge de fept ans, 6c
n’eut jamais les organes de la parole bien libres ; & la
même chofe arriva aufii à un de ffs fils» Au lieu de
S A U
parler , Sauveur penfoit ÔC agiffoit. Il étoit déjà
chinifle, 6c fut, dit M. de Fomenelle, l’mgenieur
des autres enfants , comme Cyrus devint le roi de ceux
avec qui il vivoit. _
Il n avoit point de mémoire , 6c ne fàifmoit rien
qu’avec le fecours du jugement ; Cicéron ÔC Virgile
le touchèrent peu, l'arithmétique de Pelletier du Mans
■’ le- charma. ' ~
Il vint à Paris en 1670. Il connut M. de Cordemoy,
qui le fit, connoîtrè à M. Boffuet, par le confeil ^ duquel
il abandonna la médecine, à laquelle il s’etoit
defliné , par raifon plus que par goût, pour fe livrer
aux mathématiques, vers ïefquellesfon goût le portoit ;
il fè mit à les enfeigner en meme temps^ qui! les
étudioit ; il les enfeigna au prince Eugène, a tous les
jeunes princes, aux enfans de France. Le marquis de
Dangeau lui demanda en 1678 , le calcul des avantages
du Banquier contre les Pontes, ce qui le fit encore
plus connoîtrè à la cour , ou il expliqua fon calcul au
roi 6c à la reine.^ On lui demanda enfùite le calcul, des
-autres jeux de hazard. ,
En 1680, il fut nommé maître de mathématiques
des*pages de Mm; la Dauphine. Pendant un voyage
de Fontainebleau, le maréchal de Bellefonds lui pro-
pofa de faire un petit cours d’anatomie pour les cour-
iifans. u Ou dit que toute la cour alloit l’entendre ;
» mais je crains , dit M. de Fontenelle, quon ne faffe
» trop d’honneur à toute la cour ».
En 1681 , il -alla faire des expériences fur les eaitx
à Chantilly, avec M. Mariotte. Le grand Conde, qui
âimôit tous 'ceux qui pouvoient l’inliruire, le goûta,
le diffinguà , l’àppelloit fouvent à Chantilly, étoit
avec lui en commerce de lettres. Sauveur éntretenoit
un jour ce prince fur quelque objet de fcience ; deux
demi-favans, beaux parleurs, trouvant qu’il ne par-
joit pas allez -bien pour entretenir un prince , foi
coupèrent 1a parole ; ce qui, dit M. de Fontenelle,
n’étoit jamais difficile , & fè mirent à expliquer çe
que Sauveur , félon, eux , avoit mal dit. Quand ils
eurent fini, le prince, leur dit : Vous ave^ cru que
Sauveur ne / ehtendôït pas bien, parce qu il parle avec
peine ; mais je U fuivois & je ùentmdois parfaitement:
Vous rriavciparlibeaucoup plus éloquemment que
lui , mais je ne vous ai pas compris- , 6* peut-etre ne
vous comprencç-vouspas vous-memes. ^
En 1686 , il fut fait profeffeur de mathématiques
au Collège Royal» . ' . . .
S auveur s’occupa des fortifications ÔC, pour joindre
la pratique à. la fpécuhtion , il alla au fiége de Mons
en 1691. Il y montoit tous les jours a la tranchée 6c
l’amour de la fcience étoit devenu en lui un courage
“ "lUntra dans l’Académie des Sciences en 1699.
En 1703 M. de Vauban", chargé jufqu’a’ors d’examiner
les ingénieurs fur un art craîon n’avoit appris
que de lu i, ayant été fait maréchal de France, pro-
pofa M. S.mveur pour cet examen , qui ne conve-
noit plus à fa dignité. . .
M. Sauveur ne faifoit cas que des mathématiques
utiles : il attachent peu de prix aux fimples lpeçula;
S A X 7
tions l même les plus favantes, qu'il favoit cependant
pouffer très-loin , quand il daignoit le vouloir ; il
refpeéloit affez peu ceux qu’il appelloit les infimtaires.
Ses travaux ordinaires étoient des méthodes abrégées
pour les grands calculs ; des tables pour la dépenfo
des jets d’eau ; les carte* des côtes de France, réduites
à la même-échelle 6c orientées de-,1a même façon;
l’indication du rapport des poids Ôc des mefures de
différens pays ; une manière de • jauger avec beaucoup
de facilité 6c de précifion, toutes fortes de tonneaux -;
un calendrier univerfêl 6c perpétuel, qui découvrit Isa
fauflèté d’un titre quon donnoit pour ancien, Ôt qui
fit condamner les fauffaircs , 6ic.
L’Académie l’avoir vu très - occupé d’un grand
ouvrage, que la mort ne lui a pas permis d’achever ;
c’étoiî fon Acouflique. « Il n’avoit, dit M. de Foi>-
tenelle , ni voix ni oreille , ÔC ne fongeoit plus qu’i
» la mufique. Il étoit réduit à emprunter la voix oà
» l’oreille d’autrui, 6c il en rendoit en échange, des
n démonflrations inconnues aux muficiens.........Une
» nouvelle langue de mufique , plus commode ôc plus
n étendue , un fyflême des: fons , un monocorde fin-
v gulier , un échomètre , le fon fixe , les noeuds des
» ondulations ont été les fruits des recherches de M»
» Sauveur. Il les avoit pouffées jufqu’à la mufique des
» anciens Grecs ôc Romains, des Arabes, des Turcs
» 6c des Perfâns ; tant il étoit jaloux que rien ne lui
» échappât de cette fcience des fons, dont, il s’étoit
>» fait un empire particulier ! »
M. Sauveur, dit M. de Fontenelle , n’avoit point
de préfomption ; il difoit que ce qu’un homme peut en
mathématiques, un autre le pouvoir auffi. Il mourut
lê 6 juillet 1716.
SAXE ( Saxons. ) ( Hifi» Mod.» ) Dans les premiers
temps de notre Hifloire moderne, à la tête des
Nations germaniques étoient les Saxons, grande, puis-
fance qui s’éteudoit. vers le nord , du Rhin julqu a
| l’E’b e 6 c même au-delà vers l’O ie r , en s’ayançant
toujours plus ou moins vers le midi de la Germanie ,
I où ils rencôntroient les pofTeffions que les Francs
avoient çonfervées ou plutôt qu’lis avoient conquises ;
telles que la Franconie, la T ’iuringe , le Pa'atinat
du Rhin, la Sùève ou pays de ces Allemands battus
autrefois par Clovis à Tolbiac , puis - par Charles
• Martel, Carloman ôc Pépin, ÔC fournis aux François,
fous Charlemagne.
Les Saxons, tributaires des François fous Thierry
6c fes enfans, avoient toujours profité des diviüons
des Princes Mérovingiens pour attaquer la France. Soulevés
en fecret par Chikkberr, contre Clotaire J.
fon frère, lorfque celui-ci fot devenu Roi d’Auflra-
fie par la mort de Théodebalde, petit fils de Thierry 7
ils s’étoient révol’és, tandis que Clotaire étoit occupé
loin d’eux. Clotaire les furprend 6c les taille en pièces,
ils - fe foumettent ; Clotaire s’éloigne, ils fe foulèvene
une féconde fois ; Clotaire revient écumant de colère ,
6c jurant qu’il va exterminer cette nation turbulente ;
les Saxons intimidés font des foumiffions fi -fosgls 6c
des offres û ayantageufes, que Clotaire con®