
Jérome, L&tçonïre .lequel Saint-Jerome écrivit avec'
beaucoup de feu, quand il eut découvert fes erreurs.
VIGILE, (Hiß. Eccléf.) pspequ’on accuse d’avoir
Varie dans 1 affaire des trois chapitres. Il avoit remplace
le pape Saint-Siivëre , du vivant même de ce
pape alors exilé ( en ƒ57.). II fut exile lui-même;
car Juftinicn & Theodora qui règnoient dms ce
temps,‘ s'occupaient fans celfe des'querelles théo-
logiques & y donnnoient de l'importance , en exilant
tous ceux qui ne penfoient pas comme eux pour le
moment. Le pape Vigile mourut l’an j j j ,
VIGILE ; ( hifi. tcclpf, ) évêque de Tapfe en
Afrique, vivoit vers la fin.du cinquième fièçle. Il a
écrit c.o.n'reles Ariens; mais il mettoit fes ouvrages,
p,our les mieux accréditer, fous le nom des pères les
plus célèbres, tels que Saint-Auguftin, Saint-Atha-
na(è, &ç. & il a fallu de la critique dans Ja fuite pour
diftinguer fes ouvrages d'avec ceux qui étoient
véritablement de ces pères.
. VIG INT1 V IR A T , ( le ) ( H i ß . rom.) on com-
prenoit fous -ce nom les emplois de vingt officiers
chargés refpeâivement de la monnoie , du foin
des prifons , de l'exécution des criminels , de la
police des rues, & du jugement de quelques affaires
civiles.. Perfonne ne pouvoit être exempt de ces
emplois , fans une difpenfc du fénat. Quand Au-
gufle monta fur Je trône , il voulut aufti qu’avant
que d obtenir la quefture qui étoit le premier pas
dans* la carrière des honneurs , on eût rempli les
fonctions du vigintivirat j mais on fut bien plus
purieux de fe trouver dans.l’antichambre de l'empereur,
que d’exercer la quefture ; & le viginti-
yirat devint P office de gens de la lie du peuple,
t u J . )
VlGINTIVIRS, (college des) (Hiß, rom.J ce
college étoic compofé des magifirats inférieurs
ordinaires ,• nommés les triumvirs monétaires , les
triumvirs capitaux 3 les quatuorvirs nocturnes &
les décemvirs. Tous ces officiers a voient chacun
leurs fonctions particulières. ( D . J..)
'VIGNE (André de la ) (Hifi. ■ litt, mod. ) , fecré-
taire d’Anne de Bretagne , composa eh fbciéte avec
Jaligni 3 une hiftofre de Charles V I I I , -qui à été imprimée
au Louvre , in-folio, par les fofns & avec
les remarques de Denis Godefroi. La Vigne eft aulTi
auteur du Vergier d*honneur ; ç’eft une hiftoiie de
l'expédition de Naples de Charles VIIL II vivoit
.à la fin du quinzième fîècle^
Anne de la Vigne 3 femme.beî-elgri^ du règne de
Louis'XIV , morte a Paris en 1684, étoit fille d’ un
médecin de Veinôn-fûr.-Seine. Elle eft connue par
des odes & par d’autres poéfîes, Parmi fes odes, il
■ y en a une intitulée : Monfeigheur le dauphin au
roi. Quand cette ode eut paru, un inconnu lui
envoya une boîte de coco où étoit une lyre d’or
émallée., avec des vers à la louange de l’auteut
de l’ode. Il ne paroit.pas que l’auteur ait jamais fu de
qui lui venoft cette galanterie. Mademoiselle de la
•Vigne étoit de l ’académie des Ricovrati de Pa-
doue. Elle avoit un frère de peu d’efprit, & le
pere difoit d’eux : . Quand j'ai fa it ma fille 3 je ,
penfois faire mon. •fils > 6’ quand j ‘ai fa it mon fils ,
f a i penfé faire ma fille ; mot qui rappelle ce dif*
tique fur la reine Eüfabeth & le roi Jacques fon
fucceffeur :
Rexfuit Elifabetk 3 fed nujic regina Jacob us 3
Error nature, fie in utroquefuit.
Quant à la fauffe mademoifcllê de Malcrais de la
Vigne (Mériadec de Quèrfic ) , voye[ l'article D e s f
o r g e s M a i l l a r d .
VIGNES| (Pierre des) ( Hifi. de l'Emp.) homme
dont la deftinée fut brillante & mallieureii'e. On
ignore qui fut fon père ; fa mère mendioit & pour
elle & pour lui. Le ha fard l ’ayant fait connoîtrë
à l ’empereur Frédéric I I , il lui plut par fon efprit,
il lui fut utile par fes fervices 3 & s'éleva auprès’
de lui de degré en dégré jufqu’à la dign té de chancelier.
Il alla en 12,45, au concile de Lyon pour
y défendre ce princequ;on-y dépofa. Il Ta voit l'ervi’
I avec zèle dans fes longs démêlés contre I s papes
Grégoire IX & Innocent IV. On n’eft pis bien
inftruit des eau fes qui préparèrent fon éclatante
disgrâce ; fut-il feulement la vidime d’une inuigue
de cour? fut-il juftement puni de quelque complot
criminel ? On a dit qu’il avoit you u faire em-
poifonmr l’empereur par fon médecin ; ce qui n’eft
guèi es vraifemblablede lapai t du chancelier de l’empereur,
& ce qu’il ne fi: guères naturel de pîopofer
aü médecin de Tempceur qui ne peut guères efpércr
de meilleure fortune. Quoi qu il en fo t , Frédéric II
fit crever les yeux à Pierre des Vignes, & le tint
enfermé dans une dure prifon avec fi peu d’efpéranc©
d’en fortir, que le maiheuriux fe tua en 1145?,
en fe brifant la tête contre une colonne à laquelle
il étoit attaché. On a de Un un recueil, de lettres ,
un traité de Poteftate impériali, un autre de con-
folatione dont il auroit du profiter mieux. On a
attribué à Frédéric II & à fon chancelier Pierre
des V.ignés, le livre imagnaire de tribus impofio-
ribus. On a prétendu qu'il y en avoit eu une
ancienne édition fans date , mais perfonne ne l’a
vue, & Straubius a fait, imprimer ce livre pou*
la première fois à Vienne en Autriche en 1753.
VIGNEUL DE MARVILLE.( Voye^Â rgonne J
VTGNIER ( Nicolas, Nicolas fon fils & Jérôme
fon petit-fils ) (Hifi, litt. mod'« ), Le père néj
en 1530, à Troyes en Champagne, étoit médecin ,
mais il eft plus connu comme hiltor’en ; il étoit hifto-
riographe de France. On 11e le lit pas, mais on
le confulte encore quelquefois. On a de lui les
ouvrages fuivans : traité de l ’origine demeure
des anciens françois., rerum Burgupdionum chro-
nicon ; préféance entre la France & l’Efpagne ; faftes
des anciens hébreux , grecs & romains ; bibliothèque
hiiloriale ; recueil de l’hiftoire de l’églife.
Ori a du fils, miniftre protefiant à Blois, & qui
depuis fe fit catholique, ainfï que fon père, quelques
ouvrages de controverle.
>• Le petit-fils abjura auffi , fe fit oratorien, fut
fupérieur deplufîeursmaifons de l’oratoire,& mourut
en 1 66-1 à la maifon de Saint-Ma gloire à - Paris.
On a de lui les ouvrages fuivans : la véritable
origine de la maifon d’Alface, de Lorraine , d’Autriche
, &c. fiemma Auftriacum j l’origine des rois
de Bourgogne ; la généalogie des comrps de Champagne
; deux .volumes de Thiftoirë eecléfiaftique
gallicane, & quelques autres ouvrages moins çon-
Jïdérables , (acres ou piofanes, en profe ou en vers.
Il trouva dans les manuferits de Clairvaux, de quoi
fournir un fupplément aux oeuvres de S. Auguftin.
VIGNOLE (Jacques Barozzio) (Hifi litt., mod. ) ,
fa va et ai chireôte furnommé Vignôle , parce qu’il
étoit né à VignoLe y dans le duché de Modène. Il
vint en France fous le règoe de François I. On
.croit que le château de Chambord fut conflruic
fur fes deffeins ; il aida Primatice à jetter en bronze
Jcs antiques qui font à- Fontainebleau. C ’eft aux
artiftes à juger les ouvrages de fon art qui nous
relient de lu i, tant en Italie qu’en France. Nous ne
parlons de lui que pour obferver qu'il a laifle un
traité des cinq ordres d’architedure, qui a été
traduic & commenté par D a v i ile r -& un autre
traité de la perfpedive pratique qui a été commenté
par le Danti. Vignole mourut à Rome en 15,73 , il
était né en 1507.
VIGNOLES (Etienne de) (Hi f i . de France) 3
plus connu fous le nom de la Hire. II. étoit de
l'ancienne maifon des barons de Vignoles-. C ’eft
un de. ceux qui ont le plus juftifié le furnom donné
a. .Charles VII de roi bien fervi. Il eft- un des principaux
auteurs des merveilles de ce règne dont on
a dit que Charles VII lui-même n’avoic été que fpec-
tateur : il contribua beaucoup à reporter Charles-Vil
fur le trône; ce fut lui qui, avec le comte de Dunois,
arrêta enfin le duc de Bedford devant Montargis,
& le força d’en lever le fiége, premier échec qui
commença, la décadence des anglais en France. La
Hiie faifoit plus peut-être que de fervir fon maître,
fl lui difoit la vérité. C e fut lui qui , voyant
Charles VII donner, des fêtes pendant que les
conquêtes des anglais le réduifoieut à 11’être p’us
qjue roi. de Bourges,. lui. dit ; Qn ne peux perdre.
plus galment fon royaume* Voilà les gens vraiment
néçeftàires aux rois, & voilà ceux qu’ils aiment le
moins, La Hire mourut à Montauban en IÎ447» [
Un autre Vignoles (Alphonfe de) r d’une famille
ancienne, fils d’un maréchal-de-câmpnaquit en
1649 au château d’Aubais en Languedoc.. 11 porta
quelque.-temps les armes , & fut enluite miniftre
proteftant en Fiance, jufqu'à la révocation ce l ’édit
de Nantes ; depuis cette révocation , il fe retira
dans le Brandebourgs où il fut d abord de l ’académie
de Berlin,, & en devint même, en 1777 |
direéleur perpétuel. Il étoit fort ami de Leibnitz.
Sa. chronologie de ihifioire Sainte &..des -hifioirès
étrangères qui la concernent, depuis la fortie d’E*
gypte jufquà la captivité de Babylorie 3 eft connue
des fa vans : il a réfuté les rêveries du P. Hatdouin ,
dans fon epifiola. Chronologica adverfus Harduinûm ;
il a rempli d’ailleurs les mémoires de l’académie
de Berlin & les journaux germaniques, de mor-
ceaux d’érudition. Mort en 174,4,. à quatre vingt»
quinze ans.
VIGO R , (Simon) (Hifi. du Calvin.) archevêque
de Narbonne , fameux au feizième fiecle par la pré»
dication ,. & dont oh à les ‘ fermons' ihiprimës eu
ij 84. C ’eft lui qui, avec Claude de Saintes, eut
en 1566 avec les .miniftres- de l'Efpine & Sureau,
cette: conférence dont les afles parurent en 1568^
& où, comme dans toute conférence, on s’attribua
de part & d’autre la v ’étoire. C’eft: lui:, dit-^on >
qui convertit le'favam Pierre Pithou. Il mourut à
Càrcafionne en 1575^
Il eut un neveu,conseiller au grand conféil, nomme-
■ comme lui Simon .Vigor, grand zélateur de nos
libertés,, grand défenfeur du iyndiç Richer (voye^
cet article), & auquel on attribue l’ouvrage intitulé
: Hifioria eorum qu& acla funt inter Philippum
Pulchrum,regem ckrifiianijfimum & Bonifacium V III-
Mort en 1.624,..
V I L L A G E , . (. hifi. mod. ) affemblage-
de maifons fituées à la campagne , qui pour
1 afp lu part font occupées par. des fermiers & gayfans,
& où fe. trouve ordinairement une p a r o i f fe& point
de marché0. ,
Le mot eft françois, & dérivé de vil, vilis bas>
; chétif, méprifable;.ou plutôt du latin villa^ ferme
' ou métairie..
La.privatïon d’un marché diftingue un village d’ud
• bourg comme la privation d’une églife garôiffiaîé-
| diftingue. un hameau, d’un village.
. Fï/Arpc,chez,les-Anglo-Saxons-fignifioit la mêmir
j chofe que villa cirez les Romains ,, c’eft-à-dire une-
1 frm e au. métairie- avec les bâtimens qulçn dépeuf