
mïtl point ce zèle pour la mémoire d’un homme de
fon nom a pu animer R:chelieu ; on prétend cu’il dit
? occaûon : de Thotf le père a mis- m ■ tt nom dans
f i f 'pftvire, y je mettrai le-fils dans, la mienne. Comme
Cinq-Mars ôt de Thou furent tous deux décapités, on
ét fur eux une épitaphe, qui dit, » que leur mort fut la
** meme, mais que la caufe en fut différente ; que
* ’’un fut coupable pour avoir, parlé,, l’autre pour
» s’être tu : »
Morte und periers duay fsd dijpare cuusdT
Fit. reus ille laqucns t fit reus ille taccns
C ’èfl une petite recherche d’antithèfê affi-z délacée
dans ce trifte fojpt, & d’kil’eurs fruffe. Cinq-Mars
ne s’étoit pas renchr coupable: en pr.rhnt feulements,
mais en confpirant.
. Der a «partavoit les vertus fit les taîèns.dè fon-père ;
wetolt, comme hfi, IVbjët delà tendreffe & de la
ylliéraiion des favans : il’ ctoit aufli grand-maître. de
bibliothèque du. roi,
Lorlqu’ iL ayoit é.é arrêé,. il a voit fait voeu ,. s’il
©btenciî la liberté de fonder une chapelle aux Cordeliers
de Tarafcon. Condamné à mort, & prêt à
marcher au fopplice, il interpréta ce mot dé liberté
en faveur de fon voeu, appliquant, par un {intiment
pieux., a la délivrance'de lame ce.qu’il avoit. entendu
de la délivrance du corps t
JTis çum /bluta vmculib
- Mens evolnrit, 6 deus. k
Videre te , laudare te y
A mare te. non definet..
En conféqnence ,, une héure avant la. mort, il fit.
JSnfcripiion itiiv^pte :
Çhrifio liberatorï
Vatum in carcere pro> libertate «onseptunv
Franc. Augvjîus Thuanus
£ carcere ritoejam jam Rbcrandus-J
Mérité*fcdvït. m- Sep. 1641U.
Il mourut à treme-ïépt ans,.
Pèpt êsreme peut-on pas mettre indiflinéfomenf au
nombre des-victimes innocentes- dè la politique ÔL de
la vengeance. Franco.s-Auguflè de F hou , parce qu’il
paroît trop chargé par les differens- aéles- recueillis
dans les mémoires- de Monrréfor, dans le journal du
cardinal de Richelieu , flir-tout, dans le quatrième
tome dès mémoires cThifioire ,. de critique & de
littérature de.:7VL l’abbé d’Artigny} 6 c , parce qu’âpres
avoir ni&dans tous fës interrogatoires qu’il eut
èis. aucune-connoiffince dü voyage de Fontrailles en
Ffpagne,. & du traité conclu avec lès Efpagnols par
®^Pn^eur y. par Cinq-Mars & le duc dè Bouillon,. il
finit par avouer „ à. fe confrontation avec Cinq-Mars,
qu fi avoit. appris par Fontraillës lui-même l’exiflence
d?- &' que Cinq-Mars, la- lui avoit depuis
confirmée. Cette variation,- les Ifaifdns cfe de Thoü
avec,les conjurés, fe$ démarches auprès d’eux pendant
lé coûts de cette araire- f lés rendez-vous qu’il mena-
gèoit entr’eux avec beaucoup de nayflère-, leurs eorr-
•Ferences.> dont'ir patoît ne s'être éloigné ou abfenté ^
que pour pouvoir dire qu’il n’avoit pas fu- ce qui s’y
tra toit-; Unîtes ces circonfiances le rendent a» moins
■ trëWufpeâ, quoiqu’elles puiffent s’expliquer en partie-
j Par un point qui eft demeuré confiant au procès défi
1 que do Thou n’approuva-jamais-le traité fait avec l’Ef-
pagne, & ne ceffa dKen détourner Cinq-Mars, mais
fans vouloir, dénoncer fon ami.
Au refie r nous eroyons qu’em doit peler avec,
attention-l’apologie que Pierre-Dupuy a faire de cet
infortune magiflrat,, & qui-termine le quinzième vo-
• dè la traduûion- françoife, rVr-40. y de l’hifloire:
du pvcfident de Thou fon père; car, s’il efl.vrai;
qu’on ait faîfifé- les. aéles.- dü procès ; s’il efl.. vrai-.
; qu!on au* fupprimé uns lettre, par laquelle.Monfieur
. rétraéfoit ce qu'on lui avoit fait dire dans fa déclara-
= tjor.,.fur la connoi flancs qu’avoit eue-de Thou du traité,
fa t avec l’Efpagne, & fur les démarches qu’il- avoit
faites- auprès du duc de Beaufort pour l’engager dans*
. ce complot; s’il efl. vrai que le-chancelier Ségyiier ^
entièrement vendu au. cardinal, ait rédigé la déclaration
foui, avec- Monfieur , hors de. là; préfence des
autres eommifîàires ; s’il efl vrai que le chancelieiL
■ ayant averti- le cardinal qu’il n’ys avoit point de:
- chaires fuffifantes contre de Thou,. le. cardinal ait
: répondu : n importe, il faut qtùil meure J s’il efl vrai*
; (.ue‘le prince de Gondé ayant.voulu, à la.follicitation-:
! du chancelier , difpofer le cardinal à permettre qu’on,
usât de quelque indulgence envers de Thou,, le cardi—
; rïali ait répondu t- monfieur le chancelier a beau.dire , il.
I faut que Mi de Thou meure ; s’il efl vrai qu’ên confé-
? quence le chancelier ait employé-l’intrigue. & l’auto-^
• rité pour porter lé procureur-général &c les- juges à la,
: rigueur ; toutes allégations, avancées & répétées par-
: tout, dans l’ouvrage de Dupuy., ce feroient fans,- doute
de puiffans préjugés de l’innocence de M. de TJiou i
ce foroient au moins, d’énormes irrégularités de-la.parfi.
; do-fea juges..
On ne peut trop peler encore~ce que dit Dupuy
, for l’abus- dè donner force dê preuve à la dépofifion,
. d’un témoin, accufé, coupable, & non confronté
; quelle que pniffe être la qualité du témoin. Il.faut
examiner auffi la difcufîion détaillée que fait le même
Dupuy delà, loi quifquis ad legern juL majefi. de la
loi dè Louis XI-, rapportée par Laubardemont, £4
d#s fèntimens des jurifconfultes- for ces objets».
Il faut avouer cependant que cet ouvrage dè Dû-
puy contient Bien dès déclamations contre le calcinai
de Richelieu, ô f qu’ôn y trouve des imputations bien,
étranges. Comment ajouter foi-,.par exemple, au trait
f o i v a n tn On fait, Sc très - certainement-,' qu’il
» ( Richelieu )'avoit fait inflànce par le cardinal Ba-
n gni d’obtenir, fous lé nom dü roi', un bref da pape
» pour faire mourir , fans charge de confoience’, deat
» perfoimes dans les priions par des voies feaetKç,
# fans forme, ni figure de procès, contre lefqueltes
» il n’y auroit point de preuves fuffifantes pour les
» faire mourir en juftice ; ce qui lui fut dénié , avec
m horreur de fa fainteté, & avec cette confidération ,
»# qu’il plaignoit grandement le roi êc la France d’être
>1 entre des mains fi barbares Si fi cruelles ».
Obfervons au refie que ce fait, fi incroyable , eft-
rapijPfté auffi comme incont-efiable dans les mémoires
de Montchal,an^fovêque deTouloufe, tom. a,
pag.ip.
Quant à la maxime que Dupuy attribue dans le
même endroit à Richelieu; favo«' ^ qu’un favori,
qu’un minijlre ne périt jamais pour faire-trop de mal ;
mais pour n’en faire pas il pa^ok qu’en effet elle a
dirige toute la conduite de ce minift; e ; mais nous
croyons pouvoir afiurer que cette max me trompera
tous ceux qui auront le malheur de i’adopter.
' THOYRAS. fVoyei R apin. )
Pour le-maréchal de ToTras, ( Foye^ T oiras. )
THRASEAS, (Hifl. Rom.)
THRASIBULE. ( Voye^ T rasteule» )
' THUCYDIDE , ( Hifi. me.) célébré hiflorien
Grec, avoit treize ans de moins qa’Hérodoie, ce
père de l’hifloire grecque. On place la na-ifîance de
Thucydide vers l’an 471 avant J. C. li ent pour père
Olore, & pour mère Hégéfipyle , qui defeendoit
des rois de Thracei. Il étudia la rhétorique fous
Antiphon r & la philofophie fous Anaxagore. Il
touchoit encore à l’âge de l’enfance , lorfque , foit à
Athènes, à la fête des Panathénées , foit à l’affemblée
des jeux Olympiques,. il entendit Hérodote faire la
lèéhire de fen hifloire. Elle le fcranfporta d’àdmiration
& de p’aifir ; & fa fenfibilité fe déclara par fes larmes.
Hérodote lès vit couler il en jouit. Il diflingua &
effima ce jpune homme; ille recommanda fortement
à fon père fur là foi de ces mêmes larmes, qui annon-
çoient un goût, avant-coureur & garant du talent,'.
Quoique porté principalement à l’étude par- fon
inclination, il ne négligea point les exercices militaires.
Il entra, au. fervice il fit quelques- campagnes..
A vingt-fopt ans il fut chargé de conduire &
d’établir à Thurium dans la grande Grèce ,. une
colonie d’Athériens. Il epoufa une fille de Thraee
fort riche , & fit toujours un emploi fort noble de fon
bien.
Il forvit dans la guerre dü Péloponnefe ,. qu’il a dë-
crite : il y eut même du commandement, il fut témoin
oculaire de. ce qui fe paffa pendant les huit premières-
années de cette guerre. If tomba enfuice dans la dif-
grace des Athéniens ,.fes concitoyens ,. à l’occafioa du
liège d’Amphipolis,. d'ans la Thrase, à. l’embouchure,
du Strymon ,. place d’une grande importance pour lès
«deux .partis. Les- Lacédémoniens l’iiffiégeoient ; Thu-
fydide. fut. commandé pour y porter dû fêcours. Il,
arriva trop tard ; Braficlàs, général “des - Lacédémoniens
,.étroit déjà dans- la place. Tout ce que. put faire-
Thucydide.ce fut de prendre fa-revancheea s’entparant
d’Èione, place fituée auffi fur le Strymon
mais on ne jugea pas que ce fût une jufle compeniaüort
On continua d’impütér à fa lenteur 6c à fa négligence
la p'rtfe d’A-mphipo-lis ; on lui en fit un crime , &. l’odieux
C ’.éoiï, fon accufateur, le fit condamner à
Tex|||
Thucydide fit ce que font les figes ; rî mk fa difgracè
à profit. 11 employa, fon loifir à- écrire fon,-immortelle
hifloire. On lui rend le témoignage que jama;s hifto-
rien ri’à montré plus de refpeél pour la vérité, n’a
fait plus, d’efforts, de recherches de dépenfes même
pour fo procurer des mémoires sûrs•& fidèles. Il voulut
toujours avoir les obforvations ,, fouvent oppofées ,
des officiers des deux partis r pour tirer plus 5-u.emenç.
la vérité de cette oppofition même. Auffi Cicéron-
l’appelle-t-ilpar excellence, rerum gefiarum promin-
ciator fncenis..
Lorfque Tiafybulè eut ehafie drAthèn8S lès trente-
t y r a n s il fut. permis à tous les exilés de revenir..
Thucydide, profita- de ce décret, & revit Athènes *
après un-exil de vingt ans.. Dô3wel dit que ce ne for
qu’alors que Thucydide travailla réellement à la com-
pofition dî fon- hifloire., dont il n’ayok fait jufques la.
que raffemblèr- les matériaux. .Elle «e va que juiqu’à la-
vingt-ünième année de la guère-: du Péioponnefé- qotf
dura, vingt-fopt ans. -Les fix- dernières années ont ét&
fupplééos par Théopompe & par Xénophon ;• d’A-
blancourt a traduit Thucydide. '
On croît que Thucydide -vécut encore- treize ans-
depuis fon retour de l’exil, & .quU" mourut âgé d^
plus de quatre-vingt ans , vers l’àn 391' avant J: C. ,,
à Athènes, felon quelques-uns Y & .félon- d’autres est
Thraee x. d’où- fes os furent rapportés à Athènes^
Plutarque dit, » que de fbif temps on y montroif:
» encore le tombeau de Thucydide ni. - ■
2°. T hucydide,, beau-frère- de- Cîmon,, homme.1
d’une fagefTe éprouvée,. fut le rival que jes -ennemis de
Péri clés lui opposèrent. (jVoye^ l’article. PÉRiCLÈs. ^
Il n’avoit pasà,-la*vérité ,. fes grands taîens pour- lat
guerre ,.ni,cette magnificence corruptrice qui embellit/
&. perdit Athènes ;• mais il avoit, comme PeridèS
le talent dangereux de manier- à, fon gré lès-efpfits du--
peuple, & de difpofer des affom b lé e s& s’at‘achant'.
conflamment,. par fyflêmé & par inclination,. à- combattre
à contredire Périclès V-il parvint à rétablir
l’équilibre,, que le crédit prédominant de Périelèsi
avoit entièrement- rompu. Mais Périciès redoublante
d’effbits & d’adrefre.'pour- renverfer ce rival ,.&> for
brouillant ouvertement avec: lui amena les chofos^
au point qu’il-falloit abfolument. que l’un ou l’autre
fobît le ban -de l’ofiracifme.. Ge-fin Péri dès, qui l’em--
porta-1 ih vint- à- bout dé faire c i aller Thucydide ; &;
ce fut alors feulement qu’il devint .le maître abfblu de:
la ville & des affaires*
THUILERIPS ou TUILLERIES', ( Oâtidè- dà:
Moulinet',- abb'érdês f^.Hifirlitt'. mod. )fiàvanj-èc«lé*-
fiaflique,. de la ville de , s-’efl occupé prinoipafe—
ment de. notre hifloire.. II. a. éû mfur ee:: qui-concerna
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