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V a A L I , . f. m. ( Hiß. mod. y ce font des
princes fonts des maifons royales dont les rois de
Perfe ont conquis les états. Ils font demeurés vice-
rois, gouverneurs ..ou rois tributaires des états de
leurs ancêtres.
, VAQUERIE , ( Jean de la )
( iim . de Fr. ) magiflratqui a lailfé une mémoire ref-
peétee. Il etoit ptemier préfident du parlement de
Pans, dans des temps difficiles , fous Louis XI. On a
beaucoup cité ce trait de coulage qui triompha de '
tout le delpotitme d’un tel prince. Louis XI
avoit fekn fufage, envoyé au parlement des édits
oppremfs, & fur quelque réfifiance qu’ils avoient
déjà eprouvee, il s’étoit emporté à des menaces
enrayantes ; une députation du parlement, à la
tete de laquelle étoit J e premier préfident arrive
fans être attendue, le roi s'étonne , demande avec
quelque inquiétude ce qu’on lui veut .- Cire , ré-
pond la jacquerie 3 nous vous apportons la’ dé—
million de nos charges , nos têtes même s’il le
faut , & voilà vos édits que le devoir nous défend
a enregiftrer.
Quand- le maître au fujet preicrit des attentats,
Ou préfente la tête , & l’on n’obéit pas.
Louis X I , fur qui ce qui étoit grand produis
i t quelquefois fon effet , fut frappé de ce trait
de vertu, retira fes édits, remercia les députés
de lut en avoir montré les inconvéniens & parut
leur rendre les bonnes grâces.
An commencement du règne ftivant , les
princes & les grands ayant tenté de cabaler au
parlement relativement à la régence , le înêoee
la Vacquerie qui pouvoit profiter de cette occa-
fion d’augmenter l’importance de fa compagnie
& la nenne , fit voir que la vertu cil une & ne
te dement point. m Le patientent , d it - il, eft
" P0“ f rendre la jtiftice au nom du roi & g a fa décharge, & non pour entrer dans les in-
» tngues de la cour ni dans les vues ambitieufès
» des grands.
La V~aquerle vécut & mourut pauvre ; le chancelier
de l’H ôpital, auquel il apparcenoit d'afli-
gner les rangs parmi les magifitats & les minif-
tres, d t que le premier préfident de la Vac-
quene etoir plus recommandable par fa pauvreté
que Rnlin, chancelier du duc de Bourgogne, par
fes richeflès. La jacquerie mourut en 14517,
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VADE , ( Jean-Jofeph ) (.HIß. litt, moi.') né
en_i7ic à Ham dans la Picardie, mort le lundi 4 juillet 1757 , à trente fept ans. C'étoit le La
Fontaine des guinguettes & des taverne’ . Il avoir
dans les moeurs & dans la conduite cette facilité,
cet abandon, cette incurie d e là Fonraine ; il avoft
aufli quelque talent , mais il l'appliquo’t mal. On
a voulu le regarder comme le créateur d’un genre,
auquel on a donné le nom de genre poifard fparce
qu’il y peignoir des poiffardes, des bateliers, des ra-
colleurs yvres, & c. Il mettoit beaucoup de vérité
dans cette imitation, mais c’étoit du talent perdu ;
qui cette vérité pouvoit-elleintérelfer î Quand Molière
peignoir les ridicules & les travers de fon Cède,
il fe propofott de les corriger ; mais en peignant la
grolfiereté des poilfardes & des bateliers , avoit-
on eu l’efpe’rance ou le defir ou le moyen de le î
corriger d’un ton qui tient à leur défaut d’édu-
cauon ? En avoir-on feulement l ’idée ! On ne
faifoit qu'arrêter les regards- du public fur un
ridicule qui n’efi bon ni- à peindre ni à con-
noitre ; on ne faifoit qu’égarer & avilir fon
goût en lui perfuadant que c’étoit là un plaifir.
VADIARE DUELLUM, (Hiß. mod). efpéce
de cartel ou de défi pour s’engager dans un c'cm-
bar , qui devoir fe donner à jour nommé , c’eft-à-
dire -, lorfqu’une perfonne provoquoit quelqu'un
I pour décider une difpute par un combat ou duel y
Ç 3u il Jettott a bas fon gantelet , ou faifoit
quelque^ figue femblable de défi; fi alors l'autre
ramafloir le gantelet ou acceptoit la provocation,
on appello-t cette aétion vadiare- daellum , donner
& prendre un gage mutuel du combat-
Dans 1 affaire des Templiers , le grand martre
Jacques de Molai ayant comparu devant l'archevêque
de Narbonne & d’autres commifîaires écclé-
fiafiiques , leur dit que s'il avoir affaire à des
juges laies, les chofès ne fe pafferoient pas comme
on les tiaitoic, donnait à entendre qu’il' provo-
queroit au combat & les acçufatèurs & les juges,
pour foiïtenir fon innocence & celle de fes chevaliers.
L’archevêque lui répondit : Nous ne femmes
pas gens uz recevoir un gage de bataille. Et
en effet les eccléfîaftiques écoienc difpênfés dé
cette C rte d’épreuve. ( A . R. )
V A IL L A N T D E G U E L L IS , en latin Germa-
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nus Valens G'ullius , Furnommé Pimpontius, parce
qu’il étoit abbé de Pimpont , ( Hiji. litt. mod. )
fut évêque d’Orléans, & cette ville éto't fa patrie.
Il mourut à Meun-fur-Loire j maifon de campagne
des évêques d’Orléans. Son goût pour les lettres
lui avoit mérité la protedion de François I. On
trouve dans le recueil intitulé : Deliria poétarum
gallorum, un poème où il prédit l’afiaffinat de
Henri I I I , & les troubles & les malheurs qu’enr
traîna ce crime.
V a i i l a n T j ,( Jean Foy & Jean - François
F o y , père & fils ) tous deux de l ’académie des
inferiptions & belles lettres , favans & iliuftres
antiquaires , fe font diftingués par leurs grandes
connoiffances des médailles.
i Q. Le père naquît à Beauvais le 14 mai l 6$z ;
deftiné d’abord à la ju'Jfprudence, il la quitta
pour la médecine ; mais c’étoient les antiquités &
les médailles qui dévoient l’occuper entièrement.
Un fermier des environs de Beauvais ayant trouvé
en labourant la terre une grande quantité de
médailles antiques, il les poite d’abord à M. Vaillant
comme à l’homme le plus inftruit du pays,
& M. Vaillant qui jufques-là ne s’étoit point occupé
de Médailles, devint tout-à coup antiquaire
comme le premier Sforce ( Attendulo ) devint fol-
dat en voyant pour la première fois des foldats
palier pas Ton village. De ce moment la vie entière
de M. Vaillant fut confacrée aux médailles & à
des voyages favans , qui tous avoient pour objer
l ’ étude & la découverte des antiquités & l’enri-
chiffement du cabinet du roi dans ce geme. Il
fit dans cette vue douze voyages à Rome & dans
diveifes parties de l’Italie, deux dans le Levant,
autant en Angleterre & en Hollande , & revint
toujours chargé de tréfors littéraires.
Ces voyages ne fe firent pas fans périls & fans
infortunes. Ecant parti de Paris au mois d’octobre
1 16 74 , pour fe trouver à'Rome à l’ouverture
du grand jubilé de l’année fainte , une
barque de Livourne fur laquel'e il s’étoit embarqué
à MarfeiUe , fut prife par un cotfaire
d’Alger ; quoique les françois ne fuffent point
en guerre avec les Algériens , on ne laiffa
pas que de les dépouiller comme les autres, en
leur difant : bonapacefrancefi , & arrivés à Alger,
on les traita tous en efclaves y le conful de la
nation les réclama inutilement , le dey d’Alger
les retint en repréfaiiles de huit Algériens qui
étoient, difoit-il, aux galères en France, & dont
Il n’avoit pu obten r la liberté. Enfin après quatre
mois & demi de captivité , il fut permis à M.
Vaillant de revenir en France. On lui rendit
»me vingtaine de médailles d’or qu’on lui avoit
prifes. Dans ce paflage un bâtiment de Salé qui
avançoit à pleines voiles fur la barque, fit craindre
de nouveau les avantures du vçyage précédenr.
Dans cette crainte M% Vaillant prit le parti d’a-
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Valer les médailles. Au moment même un coup
de vent fépare la barque, du corfaire ; elle eft
prête à échouer fur les cotes de Catalogne , puis
dans les bancs de fable des embouchures du Rhône;
enfin M. Vaillant s’étant jette dans un efquif,
aborde lui cinquième au rivage le plus prochain.
3» Cependant les médailles qu’il avoit avalées
» & qui pouvoient peler cinq à fix onces, l ’in-
» commodoientextrêmement. Il confultadeux mé-
». decins fur ce qu’iE avo t à fa ire .. . . . ils. ne
» demeurèrent pas d’accord du r.inède, & dans
»» l’incertitude M, Vaillant ne fit rien. La na-
» ture le foulagea d’elle - même de tems à autre,
m & il avoit recouvré plus de la moitié de fon
» tréfor lorfqu’il anriva à Lyon. Il y alla voir un
» curieux de fes amis à qui il conta fes aven-
» tures & n’oublia pas l’article des médailles.
» Il lui monfa celles qui lui étoient déjà re-
» venues , & lui fit la'defcription de celles>qu’il at-
>ï tendo’t encore. Parmi ces de; nières étoit un O thon
» qui fit tant d’envie à fon ami , qu’il lui pro-
» pofa de l’en accommoder pour un ceitain prix.
» M. Vaillant y confentit pour la rareté du fait ,
» & heureufement il fe trouva Je jour même en
» état de ten r fou marché
D’excellens ouvrages furent les fruits de tant de
recherches & de travaux. Ii publia pour l’ufage & à la
follicitarion des favans , un catologue des médailles
tares ep deux volumes in-40. fous,ce titre : Numife
mata imperatorum romanorum pr&flantiora , a Julio
C&fare ad Pofiumum & Tyrannos.
On en fit deux éditions à Paris & une troi-
fième en Hollande.
En 1681 , il publia l’hifîoire des rois de S y r ie ,
par leurs médailles , Seleuc’darum imperium } Jive
kifloria. regum Syri& ad fidem numifmatum accommodât
a.
En 16p23 il donna fon recueil desmédailfes grecques
fiappéesen l ’honneur des empereurs romains :
Numifmata imperatorum Augufiorum & C&farum a
populis romans, ditionis gr&ce loquentibus , ex omnt
modulo percujja. Il en fit en 1700 une nouvelle
édition à Amflerdam.
Il publia en 170.1 , I’hiftoire des rois d’Egypte
par médailles ; qu’il avoit comme promife en
donnant celle des rois de Syrie.
En 1703. , il donna une explication de toutes les
médailles des familles romaines. Nummi antiquî
familiarum romanarum perpetuis interpretationibus
illufirati.
Tels font fes principaux , mais non pas tous fes
ouvrages.
Il entra dans l ’académie des inferiptions &
belles-lettres en "170.1 , fut penfionnaire en 1701 ^
mourut le 13 odobre ij.oéL II avoit époufé Tue