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• trieme & le fixieme livres. On (ait combien l’épi»
fode de Marcellus arracha de larmes à Augufte
& fur-tout a Odavie, mère du jeune Marcellus.
V irg ile > beaucoup trop lëvère pour fon ouvrage)
ordonna par fon teftament qu’il fur brûlé, n’ayant
pu obtenir pendant (a maladie qu’on lui donnât
fon manuferit pour le brûler lui-même comme il
Je vouîoit. Augufte qui connoilfoit Tes trois livres
dont nous avons çarlé & qui fentoit que ces trois
feuls livres demandoient grâce pour tout le relie
de 1 ouvrage quelque défedueux qu’il pût être ,
ne# voulut pas que le teliament fut exécuté en ce
point. On. a meme de lui fur ce fujet des vers
pleins de fentiment où il accufe l’injuftice de l’auteur
à-peu-près dans les mêmes termes qu’Enéte
dans Virgile combat la propolîtion que lui fait
Anchife de le laifler mourir à Troye' & de partir
îàns lui :
M en e efferrepèdem 3 g e n k o r 3 te pojfe relicto
S p e râfti, tantumque nefas p a tr io excidit\ore?
Augufte dit de même :
E rgone fu p remis p o tu it vox improba v e rb is
T am dirum mandare nefas ? E rg o ib it in ignés
Magnaque doâiiloqui morietur M u fa M a ro n is ?
Il fc fait 1 objedion du refped que les loix mêmes
exigent pour la dernière volonté des morts, Cette
raifon ne l’arrête point.
S ed legum fe rv a n d a {ides : fu p rem a voluntas
Qu o d m an d a t féeriquejubet 3 p a rè re necejfe efi.
F r a n g a tu r p o tiu s legum venerandapotefiàs ,
Quam tô t conjeSos noclefque diefque lab o re ..,.
Ou:
Noftuque die'qüe labores
H a u fe rit u n a dies.
Augufte voulut feulement que Plotius Tucca &
Varius , dans lefquels il fa voit que V irg ile avoit
toujours eu la plus grande confiance & qui en
étoiertt très-dignes , revîflent ce poème, en retranchaient
avec referve ce qu’il leur fembleroit que
Virg ile n’y auroit pas pu l*iflèr ; mais qu’ils
n’ajoutafîènt rien & qu’ils n’achevaflent pas même
l*s vers qui n’étoient que commencés, &t c’eft
dans cet état que nous l’avons.
V irg ile né fans fortune-, mourut affez riche
peur laifler par fon teftament des fournies
ccnfîdérables à Tucca , à Varius , à Mécène , à
1 tîupereur meme , qui aimoit que fes amis lui
V I R
donnaiïènt cette dernière marque d’attachement.
Nous avons obfervé que Virg ile & Horace étoient
amis & que la jaloufîe ne pouvoic troubler leur
amitié , parce qu’ils étoient tous deux poètes,
mais fans être rivaux. Oblèrvons avec plus de
plaifir que Varms & V irg ile couroienc la même
Carrière & ne s’en aimoient pas moins.
VIRGILE (Polydore) , voye£ Polydore.
VIRGINIE , ( h iß . rom. ) voyeç C laudius
A ppius.
VIROTTE, (la ) (Louis A nne ) ( h iß . l i t t ,
m o d . ) jeune homme d’aflez grande efpérance,
mais qui a trop peu vécu pour remplir les efpé-
rances qu’il avoit fait naître. On ne peut pas dire
que ce fut un homme de génie, mais il avoit pour
fon âge des, connoiflances très-étendues & très-
variées ; il avoit l’efprit facile -& prompt à concevoir
, & une prodigieufê â&ivité qui lui donnoit du
tems pour tout ; il s’attachoit toujours à la fuite des
' hommes les plus célèbres en tout genre, & devenoin
d’abord leur ami. Sa profeffion principale étoit
dêtre médecin , & il le fut des armées dans 1a
guerre de 17$6 ; mais il donnoit à cette profeflîon
toute l’étendue qu’elle avoir eue autrefois, c’eft-
à-dire, qu’il étoit phyficien & obfervateur habile ;
il étoit aufli homme de lettres 3 il étoit entré
prefque 'dès l’enfance dans; la fociété du journal
des lavans où il s’étoit rendu très-utile. En médecine
il avoit peu de ce qu’on appelle pratique ,
& M. d’Alembert l’appelloit, par plaifanterie, le
médecin A p r a x in , du nom d’un général rufte, qui
commandoit alors les armées ; mais il avoit une
grande théor'e, & le tems & fon adivité auroient
amené la pratique. Il a traduit de l’anglois plufieurs
ouvrages utiles, des obfervatiohs f u r les c ri fes p a r
le p o u l s , de Nihell ; des diflertationsYur la tranf
piration & fur la chaleur ; les decouvertes p h ilo fo -
phiques de N ew to n , par Maclaurin ; une méthode
p o u r pomper le m a u v a is a i r des v a ijfeau x . Les
o b f rv a t io n s microfcopiques , de Needham. Il a
donné de lui-même des obfervations f u r une hydrophobie
fp o n ta n é e f u iv ie de la rage 5 & c’eft par lui
qu’on fait qu’un excès de fatigue , de chaleur &
l’épuifement peut, à un certain dégré , caufer cette
horrible maladie fans la moifure d’aucun animal ;
enragé. La V iro tte étoit né à Nolay , dans le dïc-
cèfe d’Autun 5 il mourut à trente trois ans le z mars
1 7 5 9 - L’abbé de la Palme, fon confrère au journal
des favans, fon ami & fon panégyrifle , & qui
ie.fuivie de près , étant mort le 11 novembre de
la même année loue avec raifon en lui «un efprit
naturel , net & facile , une pénétration vive &
exercée, une mémoire heureufe , un goût (impie ,
& plus frappé des ornemens qu’avide de les cher-
: cher pour lui-même 5 un caractère vrai, égal-, fans
appareil, officieux pour tout le monde, prévenant
pour fes amis. »
V I s
VISÇLEDE, (AntoineLouisChalamont delà)
[ hiß. litt, mod. ) né à Tarafcon en Provence en
16 91 > mort à Marfeille en 1760 > fecretaire perpétuel
de l’académie de Marfeille , à la fondation de
laquelle il n’avoit pas peu contribué. Il avoit remporté
tant à l’académie françoife, que dans plufieurs
autres académies , une. multitude de prix , & 011 di-
foit qu’il auroit pu en former un medailler. Ses
oeuvres diverfes , profe & vers, ont été publiées en
172,7 en deux volumes in - l i .
VISCONTI, ( h iß . d ’I ta l ie ) Les Vifconti ,
famille puiflante de Milan, avoient fû profiter des
troubles que les fa étions des Quelphes & des Gibelins
exciroient au quatorzième fiècle dans toute
l’Italie. Chefs du parti Gibelin -, ils avoient châtie
les Guelphes de Milan , & s’etoieiit infenfîblement
élevés à Ta fouveraineté -fous les titres de vicaires
de l’empire, de fils de l’empire &c.
Le roi de France Jean , pour payer aux anglois
fa rançon , fut forcé de vendre Ifabelle fa fille à
Jean ôaleas V i f c o n t i , qui, dans la fuite , maria
Valentine (a fille à Louis y duc d’Orléans , frere
unique de Charles VI.
L’éclat & le crédit que ces deux alliances, avec
la maifon de France , donnèrent aux V i f c o n t i ,
leur firent obtenir de l’empereur Venceslas les titres
de ducs de Milan & de ducs^ de Lombardie ; car
tous ces petits fouverains , qui s’élevoienf alors en
Italie, lorfqu’ils vouloient joindre les titres à l’autorité,
s’adreffoient toujours ou au pape, ou à.l’empereur
, fuivant qu’ils étoient ou Guelphes ou
Gibelins.
On avoit ftîpulé dans le contrat de mariage de
Valentine de Milan, qu'au défaut d’enfans mâles,
ifius de Jean Galéas, père de Valentine, le duché
de Milan appartiendroit à Valentine & à fa pof-
térité.
Jean Gale as eut deux fils qui fe fuccédèrent l’un J
à l’autre , & moururent fans ehfans.
Mais il reftoit d’autres Vifco n tis , qui n’étoient
point de la branche Ducale, & qui n’avoient ni
droits ni prétentions au duché. On voit plufieurs
de leurs defeendans figurer en fubalternes & en
fujets dans les troubles du Milanès fous François I,
lequel exerçoit fur le duché de Milan les droits de
la maifon d’Orléans, tant de fon chef comme iffu
de la branche d’Angoulême, cadette de celle d’Orléans
, que du chef de la reine Claude fa femme,
fille de Louis XII, petit-fils du duc d’Orléans &
de Valentine. On voit en iîzi des Vifco n tis
bannis de Milan par les français & parmi ces
V ifco n tis un évêque d’Alexandrie , former fur Milan
une entreprit qui ne réuffit pas. Monfignorino
V i f c o n t i , frère de l’évêque d’Alexandrie, fut afTafi-
finé en 1513 à Milan par ordre du duc François
V I s -573
Sforce S de Jerême Moron , chancelier du Mila-
nés (voyez les articles Moron & Sforce ). Quelques
mois après , Boniface Vifco n ti , parent de
Monfignorino , affaffina le duc Sforce , le manqua,
& fe fauva. Dans le même tems un Galeâs & un
Barnabé V ifco n ti fervoient dans l’armee francoile
qui travailloit à reconquérir le Milan es fur François
Sforce , à qui Charles-Quint l’avoit donne
l'année . précédente , après l’avoir conquis lur la
Fiance ; ainfi on voyoit des Vifco n tis dans les
deux partis oppofés, celui de la France & celui de
Charles-Quint & des Sforces. Barnabé Vifconti t u t
fait prifonnier avec François I à la bataille de
Pavie.
Dans la guerre de la fucceffion dEfpagne en
1701 & 1703 , nous voyons un général V ifco n tt
commander les. troupes de l’empereur 3 il ru£ battu
par M. de Vendôme à Santa Victoria le 26 juillet
17OZ , & encore par le même général le z6 odobre
1703.
VISDELOU , ( Claude de ) ( hifl. l u t . m o d . )
iéfuite Breton , mifiionnaire à la Chine , ou il le
rendit promptement très-habile dans la langue
chinoife , il paroît qu’il fe fépara de fes confrères
fur la queflion dfs Rites Chinois , & qu’il s’attacha
au cardinal de Tourno.n leur adverfairer, qui le
nomma en 1708 vicaire apoftolique, puis évêque
de Cl audio polis. Les jéfuites obtinrent une. lettre
de cachet pour le tirer de Pondicheri, où le cardinal
deToumon l’avoirplacé ; il crut qu’il étoit de
fon devoir de ne pas obéir a cet aâe d autorité,
furpris par la vengeance 3 apres la mort de Louis
XIV il fe juftina de cette défobéïffance auprès
du régent, auquel il fit approuver fes raifon s. Il
mourut à Pondichéri en 1737 , laiiîant des manu P
crits curieux fur la Chine & fur le Japon.
VISÉ, (Jean Donneau , fieur de) ( h i j l . l i t t .
mod. ) auteur de l’ouvrage périodique intitulé : le.
mercure g a l a n t , qu’il fit depuis 1672 jufqu’au mois
de mai 1710 ; auteur auffi de plufieurs comédies ;
on conte qu’à la première répréfentation d’une de
ces comédies ’ intitulée : le gentilhomme Guefpin
ou U c ampagna rd , le théâtre , alors chargé de
fpedateurs, & le parterre furent entièrement divi-
fés , le théâtre , plein d’amis de l’auteur, rioic &
applaudiiToit, le parterre fifflolt, un des fpeéfateurs
du théâtre s’avança fur le devant de la fcène &
dit au parterre : MeJJteurs 3 f i vous h êtes p a s con-
tens , on vo u s ren d ra v o tre arg en t a la p o rte ; m ais
ne nous empêcheç p o in t cCentendre des' ckofes q u i
nous f o n t p la if ir . Quoique ce harangueur , ami ou
non de l’auteur , eût complettemeut railon , car
de quel droit trouble- t-on le plaifir d’autrui, parce
qu’on n’en a pas ou qu’on croit n’en pas avoir,
le parteire ne goûta point fes repréfeniations, &
comme il étoit en gaîté & qu’on jeuoit alors avec
fuccès YAndronic de Campiftron , deux plaifâns