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Il fut le chef des premiers Juifs qui, après la capti-
TÛé de Babylone ^ retournèrent (fans leur pays en
vertu de l’édit dé Cyrus. Ils ’commencèrent à rebâtir
le temple , mais les Samaritains, par leurs
Oppofîtion's,' leurs plaintes & leurs intrigues à la cour
de Perfe, parvinrent à- faire interrompre cet ouvrage.
Il rcfta fufpendu pendant quatorze ans;
Z o ro b a b e l le fij reprendre avec beaucoup d’ardeur,
Sc il fut enfin achevé fan y 15 avant Jéfus-Chrift j
les premiers föiidemens' en avoient été pofés dès-
l ’an 53 y auffi avant J. C. La dédicace s’en fit fo-
leranellement l’année même où il fiit terminé.
ZOSIME. ( H i f t , eccléf. ) C’efi dans l’hiftoire
eccléfîaflique le nom d’un faint pape & celui d’un ;
faint abbé , à peu près contemporains.
Le pape faint Zofimè étoit grec de naiffance 5 il
fut élu pape le .18 Mars 417 , & remplaça Innocent
I. Il fut féduit pendant quelque tems par Cé-
leftius , difciple de Pélage; mais avant été averti
<lè fon erreur par les évêques d’Afrique, il confirma 3e jugement prononcé par fon prédécefleur & contre
Pelage & contre Céleftius; il pouflà même un peu
trop io:n le zélé contre les pélagiens , comme pour
les punir de lui avoir fait d’abord illufion^ il fol limita
& obtint de l’empereur un refcrit pour chaffer
«le Rome les pélagiens qu’il ne falloit chafler ni de
Rome ni d’aucun autre endroit, & dont il falloit tolérer
laperfonne en rejettant leurs erreurs, il prononça
fur la contefiafion qui s’étoit élevée entre les
•églifes d'Arles & de Vienne au fùjet du droit de la
métropole fut les provinces viennoife & narbon-
îioile. Il jugea en faveur d’Arles, On a de faint
Zofimk jfèizê épltres dans le recueil de Dom Conf- ,
tant , epifiole romanorumpontificum.*S011 pontificat J
fut court; il mourut le xS décembre 418.
L’abbé Zoßme étoit iupérieur & abbé d’un mo-
r.afière fîtué dans -la Pâleftine fur les bords du Jour- ;
dain. Ce fut lui qui porta Peucharlftie dans le défère
àfainte Marie égyptienne. Il vivoit vers l’an
4:37*
ZOSIME, ?r?f. W O auteur d’une histoire
des_ empereurs -depuis Au gu fie -jufqu’au c irv*;
qulème fiècle , qui étoit celui oit il vivoit. Cet ou.- I
vrage étoit en fix livres, dont il ne nous reite que
cinq avec le commencement du fixième.- L’hifiorien •
Z c - ßm e eft affez efllmé ; il y en a éu plu fleurs édi- 1
fions dont la plus ‘belle eft celle d’Oxford ; L e u n -1
claviusj’a traduite en latin , le préfident Coufîn enj
françois. Z a fim e étoit un payen .zélé ; il maltraite j
fort les chrétiens 3 & n’eft nullement favorable à !
Confiait tin ; il éroit comté & avocat du fifç fous ■
l’eriiperéiir Thécdofe le ..jeune, au comme-n cerné ni >
slu cinquième fiècle.
ZOTICUS, ( H iß , liiU ) difciple du philofo^he ,
Piadn a étoit critique & poète« Porphyre nous ap- ’
z o u
prend que ce Z o ticu s avoit mis en très-beaux vers
la fable de l’île Atlantide. Il mourut peu de tems
avant Plôtin , dont 1a mort tombe à l’an z 6 ? ou
27Q de J, C.
ZOTIQUE, ( H iß . eccléf. ) C’efi le nom de deux
évêques, l’un' de Comane eii Pamphylie, l’autre
d’Otre en Phrygie. Tous deux combattirent à l’envi
les hérétiques montaniftes. Le premier paffe pour
avoir fouffeit le martyre dans la perfécution de
l’empereur Sévère, & fa fête fe célèbre le 21 juillet*
Tous - deux vivoient dans le fécond fiècle de l’ère
chrétienne, & peut-être au commencement du
troifième.
Z O T M O N D E , ( H iß . de H o n g r . ) hongrois ,
fe diftingua par un exploit hardi & heureux. Pierre,
dit l'Allemand, roi de Hongrie , avoit été détrôné
eh 1046, par André I , Ton concurrent ,
qui lui avoit fait crever les yeux. L’empereur
Henri III , pour venger Pierre, ou fous prétexte
1 de le venger, vint mettre le fiège devant Pref-
bourg ; fes batteaux fur le Danube portoient toutes
les munitions de guerre & de bouche dont fon
armée avait befoin pour ce liège. Z o t monde entreprit
de lui enlever cette refiburce; il parvient ,
pendant la nuit, à la nage y jufqu’aux batteaux,
les perce en-deffous avec un villcbrequin , & rentre
dans la place làns avoir été apperçu. Le lendemain
au matin on vit les batteaux qui commençoient
-de' couler à fond ; il n’étoit déjà plus temps de
remédier au mal, il fallut lever le fiège,
ZOUCH , (Richard) ( Hißt, l i t t . m o d .) favant
anglois ; né dans le Wiltshire , doéteur & Profef-
feur en droit , auteur de divers ouvrages plus
doéres que connus. Mort en 1 6 6 0 .
Z U C C H A R O , ( H iß t. mod. ) Taddée & Frédéric
,' deux peintres, deux frères, dont le fécond
fut élève du premier. Taddée Z u c c k a ro l’aîné , naquit
dans le-duché d’Urbin, en i y i 9 t & mourut
à trentre-fept ans en' 1 y 6 6 , confirmé par les travaux
&' fur-tout par les débauches. Concitoyen de
Raphaël * il I'avoi-t pris pour modèle ,. il l’a voit
étudié à fond, & s’en étoit très-bien'trouvé. Le cardinal
Farnèfe l’employa beaucoup & le récompenfa
magnifiquement 5 il lui avoir procuré plus que de
i’aifance, & ce’t-'e trop grande aifance fut peut-être
ce qui perdit Zucckaro. ; cet artifte continua de travailler
parce qu’il alirioit la gloire , & de s’excéder
parce qu’il aimoit le plaifir.
Frédéric Zuc cka ro fon frère & fon élève , né
comme lui dans le duché d’Ürbin, en 1^43 > mourut
à Ancône en 1605». Son frère , non-feulement
avoir formé fes talcns, mais encore lui avo.it fourni
les occa'ions de les exercer &. de fe faire connoître.
Frédéric répondit aux foins de Taddée ; il eut bien-
I tôt une grande réputation. Le pape Grégoire XIII
mm
Z U E
fixa Frédéric à Rome par Tes bienfaits^ Il paraît que
cet artifte ne polfédoit pas les qualités foetales dans
le même degré que les tnlehs; il eut des querelles .
aveeplufieurs officiers du pape fon bienfaiteur; &
tirant de fon art des -moyens particuliers de vengeance,
*1 fit un tableau de la calomnie dont tous
les perfonnages étoiènt fes ennemis repréfentés au
naturel & très-refTemblans, avec des oreilles d’ane ; !
il alla expofer comme un tableau innocent cette
peinture fur le portail de l’églife de faint Luc, le
jour de la fêre de ce patron des peintres, de forte
que tout le monde reconnoifibit & nommoit les perfonnages
du tableau. Le pape fentit tout ce que cette
plaifanteric avoit d’infultant, & cette vengeance
de coupable, il chaffa Frédéric de Rome. Cet artifte
voyagea enEfpagne , en France, en Hollande,
en Angleterre ; il revint èn Italie & fit dans la falle
du grand confeil à Venife des ouvrages confidérables
pour lefquels il fut créé chevalier par le fénat. Il
revint même à Rome où il entreprit d'établir une
académie de peinture dont il fut élu chef feus le
titre de prince. Frédéric a compofé des livres fur
la peinture , & quant à fes tableaux , on juge qu’il
y montrait beaucoup d’invemiôn j il paffoit auflî
pour excellent colörifte. On fait quelque reproche
à fes deffeins.
ZUENTIBOLD , ( H i ß . de Fr, & de German. )
c’eft le nom :
i Q. D’un intriguant-, fujét aflez faftieux de
Louis le Germanique, fécond fils de Louis le D é bo
n n a ire . Ce Z u e n tib o ld é to it neveu de Raftix, duc
des margiens, dans l’Efclâvonie j province du
partage de Louis le Germanique. Raftix fe révolta
contre Louis le Germanique, & Z u e n tib o ld trahit
Raftix j il livra fon oncle à Carloman , fils de
Louis le Germanique, qui ne lui rendit la liberté
qu’après lui avoir crevé les yeux. Il fut foupçonrlé
dans la fuite de trahir aufli Louis le Germanique
& Carloman y mais plus heureux que Raftix fen
oncle , il fut relâché fans qu’il lui en coûtât la
vue : il excita de nouveaux troubles , prit ou reprit
les1 armes , fe fournit & demanda la paix en
8 6p , & mourut vers le même tems.
2°. D’un bâtard de bâtard dé la race de Charlemagne
, qui, dans la décadence de cette race,
& parmi toutes les irrégularités, fuite de cette
décadence ,• hérita , malgré fa double illégitimité ,
d’une pottion, à la vérité bien foible , de Tem-
pire de ce grand prince. L’empereur Arnoulfen
père , étoit' fils naturel de Carloinan le Germanique,
fils de Louis le Germanique , & petit-fils
de Louis le Débonnaire, Le vice de la naiffance
d’Arrioiïl ne l'avoit pas' 'empêché de recueillir ,
avec l’empiré Une-gtahdë partie de la fuccelfton
de Chârlemagne, quoique chacun voulût entrer
en partage avec lui. Dans'une affemblée ou. par-
leménc tenu à Worms en 8 9 5 , Arnouffit rece-
Z U I
voir roi de Lorraine fon fils naturel Z u e n tib o ld ;
le père 8c le fils s’üriirent avec Charles ie Simple
contre le roi Eudes,, Z u en tib o ld fit le fiège de Laon,
qu’il leva promptement à la première nouvelle«,
: qu’Eudes revenoit d’Aquita'ne à la tête d’une armée.
En 898, les intérêts, ou peut-être Amplement
la manière de les voir, ayant changé, Charles
;le S itn p le tenta d’envahir la Lorraine, de conctrt
' avec un duc Reynier, qui ayant été favori de Z u e n tib
o ld , étoît depuis tombé dans fa difgrace & avoit
été chaffc de la Lorraine. Zu en tib o ld , fùrpris par
T’irruption fubite de Charles , eut d’abord recours
■ à la ftiite ; mais ayant enfuite raffemblé fes forces,
il pourfuîvit Charles à fon tour , & allait peut-
être le combattre avec avantage, lorfque lès fei-
gneurs des d ux partis ménagèrent un accommodement
entré ces deux pr’nces. Arnoul mourut en
. 899. Z u e n tib o ld gouverna mal fon petit état, fuivit
de mauvais confcils , fe livra aux vcluptés ; les principaux
feigneurs de Lorraine , juftement mécontens ,
l’abandonnèrent, & appelèrent en fa ’place le jeune
Louis , -fils légitime d’Atnoul, mais encore en
bas âge : ils le coutonnèrent à Thionvilie. Z u en -
; tib à ld arma pour Toutenir fes d oits ; il y-eut, le
t 3 août 9 0 0 , entre les deüx partis, une ■ bataille
dans laquelle Zuentibold. fut tué.
ZUINGLE, ( Ulric ) ( H ' f i . ‘de l a ‘.réformé. ) Paf-
tëur de Zurich & réformateur de la Suiffe. Jaloux
de Luther, il lui difputoit la gloire d’avoir été le
premier réformateur il piétendoit l’avoir précédé
d’un an, & s’être élevé dès 1 y 16 contre les indulgences
; maià la priorité de Luther eft gé» ér leinent
reconnue. Zuingle n’avoit ceffé de dogmatifer à-
pcu-près fur lès mêmes objets’que Luther, moitié
comme, fon di ciplê, moitié comme chef d’une
feideà part II étoit devenu l’apôtre d’une partie de
L a Suiffe, ce fut la fon empire où il fe rendit indépendant
de Luther. Acre & dur comme ce réformateur,
mais .plus, modéré en apparence ,- il
avoit la .paix dans la Bouche , la’ haine & la révolte
dans le coeur. Son aftivité. lourde , fon opiniâtreté
froide, fatiguo;ent, déconcertoient prefque la turbulente
audace de Luther ; Luther ne vouloit point
d’égal, Zuingle au moins ne vouloit pas de fupé-
rieur.
Pour ne céder en rien à Luther, il prit comme
lui une femme; il avoit comme lui des vifions; un
efprit venoit pendant la nuit lui fournir les paflages
■ dont il avoit befoin pourToutenir fon opinion.
On avoit grande foi alors aux conférences, malgré
le mauvais fuccès de toutes celles qu’on ne. cefloit
, de tenir. Le Landgrave de HefTe crut bien faire d’af*
i fémbler à Marbourg, dans fes états, les doeteurs
, :es plus renommés des deux fèâes luthérienne 8£
. pcTamentaire. Cettq dernière étoit celle de
lZ u in g le ,
« Luther & Z u in g le - étant en préfence , leurs lie jfjj
A a a a a 2