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Le* yemans d’Angleterre peuvent pofleder des
'terres 'en propre jufqu’à une certaine valeur, & peu-
vent remplir certaines fondions , comme de com-
miflaires , de marguilüers, de jurés j iis ont voix
dans les èled ons du parlement, & peuvent être
employés dans les troupes.
Les yemans étoient autrefois fameux par leur valeur
à là gueire , ils étoient fur-tour diftincrués par
leur adcefie à:manier la r e , & l ’infanreric étoicerv
grande partie, tirée du corps des yemans. ■
Dans plufteürs oecafions, les lois font plus favorables
aux yemans qu’aux gens de métier.
Par le reglement d'Henri IV , il eft porté qu’aucun
y cw ^ ne portera la livrée,, fous peine de pri-
fon & d amende, à la volonté du ipi.
Yeman eft auffi le titre d’une petite charge chez
; le roi , moyenne.entre rusher &.le groom. Tels.font
les yemans ou valets de garde-robe <SV.
Les yemans de la .gaçd e , appelés proprement
yemans de la garde du corps, étoient anciennement
deux ceot cinquante hommes choihs parmi tout ce
qu’il y âvpit «de .mieux agrès- les' gentilshommes^
C]iaque yeman. de la gar^ie:fdevoit .-avoir dix pies.
J ^à -pçéfent que cent yemans de feryiee,
environ foixanie & dix furnlimeraires. Si un des
cent vient -à »mourir, la place eft remplie par
quelqu’un des foixante dixi i l s doivent être habillés
£ui.vant qu’on l’étoit du tems d’Henri -VII [.,
Ils àvoient la nourriture outre leurs ghges1, ihrfqu.’iisr
étoient de fervicè, avant le règne de la reine Anne.
Leurs fondions dont .de garder la perforine du roi
tant au-dedans du palais qu’au-de b ors; ils ont une
chambre particulière, qu’on appelle en anglois
guard çhambe 't, ;
Les officiers des yemans font à la difpolmcn du
capitaine , & le capitaine eft a la nomination du roi
( A - R -> . '
Y O K O L A , ( Hiß. mod. économie. ) nourriture
ordinaire des habitans du Kamtfcfaatka >& des'peuples
fauvages qui demeurent à l’orient de la Sibérie,
vers les bords de l’Océan oriental.
L e y&kola fe prépare avec toutes fortes de poif-’
loirs-, & l’on s’en fert comme nous faifons du pain.
Tout le poiffen que ces habitans prennent ., fedivife:
en fix p«fôts. -Ils font fécher les côtés & T a queue;
en les fulpendant en l ’air * iis préparent fiéparément’
le dos & la,partie la plus mince du ventre, qu’ils
fument & font lécher fur it feu ; ils amaffent les tttej
dans des-troncs* ou elles fermentent, ils les mangent
malgré leur* odeur infefte ; les côtés & la clair
y o N
qui y relie attachée.fe sèchent & fe pulvt rifene pour
i’ufage; on sèche .de même les os les plus gros, iis
fervent à nourrir les chiens. ( A . R . )
YONG-CHÏNG'FU ; ( Hiß. mod. j c’efî ainfi
qu on nomme a la Chine un tribunal fuprême ,
dont la juri'.dido.n s’étend fur tout le militaire qui
eft a la cour de l’empeieur. Le préfîdciït de ce tribunal
eft un des feigneurs les plus- dift;ngués de
1 état, il a (bus lui un mandarin & deux iiffi> deurs,
qui lonc cha gés de v'-illcr lur fa conduite, & de
borner fon pouvoir, en cas qu’i l fut tenté d'en
abufér.
YOUNG} ( Edouard ) ( Hiß. litt. mod. y poète
anglois; c’ëft le célèbre auteur des Nuits , ouvrage
plus afforti au génie anglois qu’au caractère françofs
& qu’on aime plus ou moins- félon qu'on eft plus ou
moins porte a la mélancolie. Cet ouvrage-a cependant
beaucoup rétiffi en France dans la tradudion de
M. le Toûrneur. M. Colardeau en a imité en vers
françdis quelques morceaux. Ce furent fes malheurs
domeftiques qui lui infpirerent cette fombre mélancolie
j cette douleur, énergique & profonde qui pou-
voit feule produire le poème desNuits. Il a voit
époufé en I7.31 la fiPe du comte de Lichtfîeld, veuve
du colonel Lee; elle mouriit vers Tan 1741, aîniî
que deux enfans "qu’il atvoif eus d’elle. On à
encore à1 Young d’autres produirions, trois drames
B u ß n s , la Vengeance & les f reres ( Démetrjus &
Perfée ) , des fa tires , des poéfies morales que M,
le Tourneur a encore traduites fous le titre à'oeuvres
diverfes du docteur Young. Ce poète éroit curé ou
miniftre de Wettv/in dans le Hérfordfhire. Il étoit
né .en 1684 a Up-harp dans le comté de Harnpt ou
fen pere étoit recteur. Il mourut en 1765 dans Ta
I mailon prêsbytérale de Wetv/in. Il étoit d’une dévo-
J rron que fa mélancolie fortifioit & qui la fortifioit à
fon tour.
YRIARTE, ( Don Jean d’ ) Hiß. litt. mod. ) né
en 1702 à Lifte Ténérifte. Il étudia en France à Paris
& à Rouen , s’établit enftiite à Madrid où il fut bibliothécaire
du roi d’Efpagnc & membre de l’Academie
royale de là langue espagnole. On a de lui le I
catalogue des manuferits grecs de la bibliothèque j
royal: d’Efpagn.e > le catalogue des manuferits arabes,
1 d’e.l £icurial ; une paléographie grecque , des oeuvres
diverfes en efpagnöl, parmi lefquelles fe trouventf
quelques poéfies latines. Moi t en 177 t .
Y SE , ( Alexandre de ) hiß. litt. mod. ) profeflWr
proteftant de théologie à Die en Dauphiné , pcrclit
fa chaire pour avoir parti pencher vers la religion romaine
dans un difeours donffobjet étoit la ré,Union,
desproteftans &des catholiques ; il fe retira dans le
| Piémont où.il mourut. Il étoit de Grenoble. Son zèle
j tres-eftimabie pour la réunion lui'a fait attribuer un
j Ouvrage intitulé: Prppofition pour la réunion, des
deux r e li0 ions en France 3 qui a paru en 1677,
Y V E
Y VAN BERUDA , (Don Martin ) hiß.d'Efp.)
grand maître d’Alcan tara , fur la fin du 14e. fiecle,
sélaifla perfuader vers l'an 1394 ,par les~ vifions d’un
hermice , nommé Jean Sago , que Dieu l ’avoit def-
tiné de toute éternité à faire la conquête du royaume
de Grenade fur les Maures. U perfuada la même
chofe à une foule de gentils-hommes Efp!gnols &
Portugais qui le fuivirent dans cette expédition où
Î1 périt avec eux. Les Maures permirent que Ion corps
fût porté à Alcantara, ou, conformément à ßcs dernières
volontés, on grava fur fon tombeau cette
épitaphe qu’il s’étoit faite lui-même : Ci gît Yvan
dont le coeur ne connut jamais la crainte au milieu
des plus grands dangers. C est à ce fujet que Char'es-
Quint , à qui on racontoit fon. hiftoire, & à qui on
récitoit cette épitaphe , où il ne vit qu’une fanfa-
ronade ridicule, dit ce mot quia été tant cité & tant
attribué à tous les princes aflez braves pour avoir
le droit de faire les honneurs de la bravoure : Cet
homme n a donc jamais éteint une chandelle avec fes
doigts t iiauroit craint de fe brûler.
YVES, ( faint ) hiß. eecléf.) official de Rennes,
puis de Tréguier, fut chargé de diverfes cures. Il
étoit né en 1253 à Kermanin près Tréguier, d’une
famille noble. Il mourut en 1303 , & lut canonifé
parle pape Clément VI en 1347.,On doute qu’il
ait exercé la profeffion d’avocat, malgré le didon
latin':
Sanâus Yvo erat britto
Advocatus & non latro.
" YVES de Chartres, voye% IVES.
YVES de Paris', ( hiß. mod. ) capucin prophète,
dont on a plüfteurs écrits extravagans qui firent du
bruit dans le temps, grâce à la manie qu’on a tou-
Y V O C S s
lo urs eue de faire.remarquer & de recommander au
p, uhlic par l’éclat d’une condamnation, lès livrés
0 u qu’on croyoit dangereux-, ou qu’on auroit voulu
pouvoir anéantir, ou qui (broient tombés d’eux-
mêmes dans l ’oubli par leur infipidité & parle défaut
de 1 deurs. Du nombre de ces derniers étoit
l’ouvrage du P. Yves de Paris, intitulé : Heureux fa ce es de la piété , G* triomphe de la vie religieufe. Le
P. Yves qui n’eftimoit que les moines, & parmi les
moines que les capucins, avoit exalté ceux-ci aux
dépens des eccléfiaftîques féculiers qui n’étoient à fes
yeux que des mondains , & ceux-ci qui aurôient pu!
ne pas daigner s’en appercevoir, firent l’honneur à
cet ouvrage de le faire cenfurer.
Il fit auffi un livre d’aftrologie où il prédiffiit à
l ’Angleterre une grande défolation pour l’année
1756. Cette prédidion fe trouve dans la première
édition, & ne fe trouve point dans les fui van tes ,
parce qu’on y fit des corred-ions & des retranchera
en s fur les plaintes des puiftar.ces maltraitées dans-
cet ouvrage. Il faut avouer que la poli'ique de ces
grands Princes étoit ou bien défoeuvrée alors, ou
bien fufceptîble , pour s’abaifler' jufqu’à fe plaindre
des prédidions d’un cav ucin aftrolbgue & fanatique,
Yves de Paris mourut en 1678.
Y V E T É A U X , (des.) voye% V auquelindeî
YVETEAUX.
YVON , ( Pierre ) (Hiß. mod.) de Monfauban en
Languedoc, s’attacha au vifionnaire Labadie ( voye^
l’article L abadie) qui. av.oit été miniftre de IVgiife
réformée à Montauban,; il le fui vit en Hollande ■,
& après la mort de Labadie , il, fut chef des Laba-
diftes. I l a laifïe des ouvrages fanatiques,, alors à
l ’ufage de fon parti.. On ignore l ’année de fa mort.
R r r r ’tg