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le neveu , lui déd'a Tes élégances tofcanes ; le père
Lequien , dominicain , parlant de lui dans fon édition
des oeuvres defaint Jean Danfbfcène, le qualifie
v i r utriufque Ungut, latins, & G r t c a callentijfimus 3
c’eft ce qu’il faut pour un traducteur; M. le marquis
Scipion Maffei, dans fa Ve fan a illu f tra ta , fait de
Z in i une mention honorable; l’évêque de Vérone,
Jean-Mathieu Gibert, dont Z i n î a iaCemblé les
conÆtutions dans le livre intitulé : Conßitutiones
é d ita à J o a n n e , M a th s o G ib e r to , Epifcopo Vero-
n e n f i , ex fan f to rum p a trum d if tis & c'anonicis in f -
t i tu t i s co lie U a & in unum re da S is cu ra P e t r i F r a n c
i f ci Z in i . L’évêque de Vérone parle de fon éditeur
.comme d’un homme plein de vertus , & qui faifbit
un faint ufage des biens qu’il tenoit de l’églife. On
a encore de Z in i l’ouvrage fuivant : T a b u la g ra c a -
rum in fiitutionum a d ufum f em in a r ii Veronenfis.
Pierre François Z in i vivoit dans le feizième liècle ;
il avoit été profeffeur de morale à Padoue, & il
étoit digne d’enleigner la morale. M. Maffei dit que
l’on conferve encore manuferire la harangue que
Z in i avoit prononcée en prenant pofieffion de cette
chaire en IJ47 .
i°. Vincent Zi n f poëte latin , vivoit aufli dans
le feizième fîècle ; il étoit de Brefle en Italie, on
l’apprend de lui-même :
S i pa triam queeris , Brixia m ip a tr ia .
Hercule d’Eft, duc de Ferrare, gendre de notre
roi Louis XII, & beau frère de François I , étoit le
proteéteur de Z in i ; c’eft , dit celui ci, l’Hercule
fous le bras puiffsnt duquel je n’ai rien à craindr.
de l’envie-; il célèbre dans fes vers les favans qui
fréquentoient & illuftroient alors la cour du duc de
Ferrare oc de la princefie Renée de France, la
femme , & on compte p^rmi eux de grands noms
en littérature . tels qu’Aiiofte & Guarini. Le recueii
de fes poéfies eft déd é à Philippe Contarini, jeune
alors, & dans l'épitre dédicatoire, il lui parle avec
intérêt & avec éloge de Pierre-François Z in i , fon
parent, dont Contarini avoit été le difcipi^c’eft
celui dont nous venons de parler lous le n°. 1.
ZION , ( Tesfa ) ( H iß . l i t t , m o d ,') favant éthiopien
, dont le nom fîgnifiel'e fpè rance de S io n , fuir
vaut l’ufage aflez "généralement établi en Ethiopie,
air.fi que dans quelques autres pays, que les noms
foient fîgnifiçaêifs. Z i p n vint à Rome avec deux autres
favans éthiopiens, fes alfociés : ils y étoient
vers l’an 1348, & ifs y donnèrent la première
édition du nouveau teflament en langue éthiopique :
elle étoit fautive, mais ce nouveau teflament éthiopien
a reparu avec les corrections nécelïàires dans la
polyglotte d’Anglererre.
ZIRIC-ZÉE,.( Amand de ) ( H iß . l i t t , mod. ) favant
zélandols, ainfi nommé du lieu defanaiflance,
ville farte de la Zélande , bâtie en 834, par fernz
1 s
percur Lethaire , à l’embouchure de l’Efcaut, dan*
i’île de Schowen, dont elle efl la capitale. Amand
de Z ir ic - \é e fe fit cordelier , & flic profedeur en
théologie à Louvain , où il mourut le 8 juin 1534«
Il pafloit pour lavoir bien le grec, l’hébreu , le chal-
déen. Il efl auteur d une chronique , depuis le commencement
du monde jufqu’en 7534, tous ce titre,
d’un goût digne d’un fiècle encore plus reculé ,
quoiqu’il ait le mérite d’annoncer les recherches
qu’exige la vérité: S c r.a tin ium i f e u v e n a tio .v e r ita tis
hiflo ric a . Il a d’ailleurs commenté plufîeurs livres
de l’écriture fainte; on a encore de lui les ouvrages
fuivans : S p i r i tu a l is m ilitia 11 h o r s : de 40 manfio-
nibus : de S . A n n a c&njugio : de S o p k i , rege P e r -
f a r u m , ho fie Turcarurn , & c .
ZlSKA , ( Jean ) ( H iß . de Bohême. ) gentilhomme
bohémien , élevé à la cour de Wenceflas,
roi de Bohême & empereur, ( Voye£ fqn article )
fut le plus redoutable ennemi de l’empereur Sigil-
mond , frère & fuccefleur de Wenceflas. L’hifto ire
n’efl pas toujours dans fes réfultats auili morale qu’on
pourroit le defirer, c’eft-à-dire , qu’elle ne nous
montre pas toujours le crime puni, du moins fen-
fiblcment : mais f impunité des crimes n’eft pas
non plus aufli commune ni auîfl entière que les ma-
chiavclliftes aiment à fc le figurer. Il efl même
dans la nature des chofes, que le crime & la mau-
vaife foi, révoltant les efprits, les d fpofent à la
llaîne & à la vengeance : Sigifmond réprouva, lorf-
que , malgré la foi donn.'e, il eût fait brûler Jean-
Hus & Jérôme de Prague au concile de Confiance,
d’après cet axiome impie & injurieux à la religion ,•
que la f o i rieft p a s due a u x hérétiques ; les huflîtes
coururent à la vengeance, & jean Z i s k a , qui avoit
de la vertu fans doute , puifqu’ii s’indignoit de l’in-
juflice &xie l’atrocité, fe mit â leur Tête; on re-
jetta du trône de Bohême un incendiaire & un violateur
de fa parole. Z isk a avoit déjà perdu un oeil
dans un combat, ce qui lui avoit fait donner ce
nom de Z isk a , qui lignifie borgne ; il eut l’autre
oeil percé d’un coup de flèche en afliégeant la ville
de Rabi. Il n’en continua pas moins la guerre. C’eft
ainfi qu’on avoit vu le roi de Bohême, Jean , aïeul
de Wenceflas & de Sigifmond , combattre , quoi-
qu’nveugle, pour la France, & périr à la bataille
de Crécy : mais il ne combattoit qu’en foldac &
en chevalier, en faifant attacher fon cheval aux
chevaux de quatre de fes plus intrépides chevaliers,
qui l’entraînoient au milieu de la mêlée & des
périls. Z isk a étoit un gênerai ; il éto t même créateur
dans ce genre, il avoit levé une armée de
payfâns , & les avoit fi bien exercés . qu’en peu
de temps il en avoit fait des troupes aufli difeiplinées
que çourageufçs , avec lesquelles il exécuta las plus
grandes chofes. Devenu aveugle , il ne ceiïa pas
de commander ; il vpyoi.t par le rapport des autres
, il ordonnait par lui-même, & fes foldats s’em-
preflôient d’exécuter fes ordres. La fureur dont ils
étoient animés contre les catholiques les réunifloit
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dans un même efprit & mettoit du concert dans
leurs démarches. IL remporta une vi&oire décifive
dans un grand combat devant Aufïig fur l’Elbe ;
neuf mille catholiques y relièrent für la place, 8c
le général aveugle demeura maître de la Bohême;
il, prit & réduifit en cendres toutes les fortereffes
qui voulurent encore réfifler, & la cruau é de Si-
gifmond l’ayant rendu cruel , il chafla tous les ca-
tho iques, ruina tous les monaflères, brûla plu-
fieurs prêtres, abufa enfin de la vi&oire eu toutes
manières.
Eh ! qui peut arrêter l’abus de la viâoire !
Sigifmond, allarmé , envoya des ambafTadeurs à
Z isk a , ,& lui promit la première place fous lui
dans le royaume , s’il vouloit le ramener fous fon
obéifTajice. A peine ces négociations étoii-nt-elles
entamées , que Z isk a fut attaqué de la pelle : il
en mourut en 14x4. On a dit qu'il avoit ordonné
en mourant qu’on fît de fa peau un tambour pour
animer les huflites à la guerre contre les catholiques.
Un écrivain très-poftérieur parle de l’épitaphe
qu’on lifoit, dit-il, de fon temps fur le tombeau
de Jean - Z i s k a . Ce brave aventurier y parloir lui-
même ; il fe compafoit, pour le confeil, au célèbre
Appius Claudius l’aveugle, & pour la valeur,
à Marcus Furius Camillus. « Tout aveugle que
S9\j’étoi« , dit-il , j’ai toujours bien vu les occa-
» fions d’agir ; je n’ai jamais manqué à la fortune,
>5 & elle ne m’a jamais manqué. » Il s'attribue juf*
qu’à onze vidoircs en bataille rangée ; il fe félicite
d’avoir été l’appui & le vengeur des foibles & des
opprimés pöntre de* prêtres fanguinaires & des tyrans
infidèles ; « & malgré le pape enfin dit-il,
*> mes os repofent ici dans un afyle facré. »
ZITTARD , ( Matthias ) ( H iß . l i t t , mod, ) lavant
dominicain , natif d’Aix-la-Chapelle , tiroit
fon nom de Zi t t a r d y dans le duché de Juliers, dont
il étoit originaire. Il fe fit un nom par la prédication,
& fut eftiméà la cour de Charles Quint; mais
il efl: plus connu des favans pour être entré en lice
contre Luther, dans fon livre intitulé : AJfertio c a th o -
Uca re lig io n is . Il y a de lui d’ailleurs des homélies
en allemand & des prières catholiques , accommodées
aux évangiles de toute l’année, aufli en allemand.
Quelques auteurs lui donnent les titres de
prédicateur & de confeiller des empereurs Ferdinand
I & Maximilien II. On croit qu’il mourut
vers l’année 1570.
ZIZIM. ( H if i. o ttom ane. ) Le prince Z i f im efl
célèbre dans l’hiftoire ottomane par fes- démêlés
avec Bajazet II, fon frère , relativement à l’empire.
Cette conteftarion étoit la ruême qui s’ëcoit élevée
autrefois chez les perfes, à la mort de Darius ,
fils d Hyftape, entre Artabazane, né lorfque Darius
fon père n’étoit encore qu’homme pri^é , &
Xcrxès, né depuis que Darius étoit roi, La même
z I Z 7?*
Conteftatîon s'étoit élevée encore à la mort de Darius
Ochus , entre Artaxerxès Mnémon & le jeune
Cyrus fon fière , & dans ces deux cas elle avoir étç
jugée diverfement. Bajazet & Z n f im étoient fils
du conquérant Mahomet II. Ce prince eut, à l’égard
de fes enfans, routes les inquiétudes que la politique
donne à ceux qui s’écartent de la nature ; il craignit
également , & leur réunion con.re lui, & leux
divifion entre eux. Il crut remédier à tout en les tenant
toujours tellement éloignés l un de l’autre,
qu’à fa mort, ils ne s’étoiei.t vus qu’une feule
fois ; il les avoit envoyés gouverner , l’un la
Lycaonie , l’autre la Paphlagonie. U arrivoit de
là , que s’ils ne fe haïiïoient pas , i s ne s’aimoienc
pas. Z'vfim difputa 1 empire à Bajazet pa* les raî-
fons ou fous les prétextes qu’on vient d’alléguer ;
il fut battu êc fe retira fucceffiveinent en Egypte,
en Cilicie, en Lycie, enfin à Rhodes , où il fut
reçu en 1484. Mahomet étoit mort en 148C Les
chevaliers de Rhodes regardèrent comme un grand
avantage d’avoir ce moyen d’inquiéter l'empereur *
des turcs, leur éternel ennemi, & d’allumer une
guerre civile dans l'empire Ottoman; mais jls craignirent
aufli d’attirer dans leur île toutes les forces
de- cet empire; ils, prirent donc le parti d’envoyer
Z i [ im en France , où ils le firent garder avec foin
dans une commanderie de leur ordre. En 1485» 9
les chevaliers de Rhodes, de concert avec la France,
le remirent aux députés du pape Innocent VIII, qui
defîroit ardemment de l’avoir à Rome & de l’attirer
à la religion chrétien e. Alexandre VI, qui lui fuc-
céda en 1491, avoit ce prince entre fes mains.
Charles VIII, lorfqu’il commença de régner plus
par;Lulièrement par lui-même, & de fe livrer aux
va fies idées de conquête que lui donnoient Les
droits fur Naples, fe repentit d’avoir laiffé remertre
en d’autres mains ce prince Z/ç/wz, dont il pré-
tendoit fe fervir utilement contre les turcs ; il envoya
en 14p 3 une ambaflade au pape pour lui recommander
de bien garder Z i ç im , & de ne le remettre
qu’à lui-même loTqu’il iroit le chercher
à Rome. Pendant ce temps, Bajazet avoit mis à
prix la tête de Zi\imj ce prix , qui étoit de trois
cents miile ducats , tenta, dit-on , Alexandre VI ,
qui, obligé de remettre Zi^im au roi en 14p?, prie
la précaution de ne le lui remettre qu’empoifonné*
conformément à un tra té fteret fait avec Bajazet.,
En effet, il ne fit que languir depuis ce moment,
& mourut peu de temps aptes.
Il laifla un fils, nommé Amurat , qui avoit lui-
même deux fils & deux filles. Rhodes lervit encore
d’alyle à ces infortunés ; mais lorfque Soliman II,
petit-fils de Bajazet I I , eut pris cette île eu If2x,
Amurat'& fes enfans tombèrent entre les mains de
ce vainqueur impitoyable, qui fit étrangler le père
& les deux fils en préfence de toute Ion armée, 8c
enferma les deux filles dans le ferrail de Conftan-
cinople.
Zizime ( Hiß, eccléf ) efl le nom d'un antipape,
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