
VIDUS-VIDIUS.,. {kifii iitt. m o i.) efhle feul
profeffeur en. médecine ' &i en chirurgie, que le
collège royal ait eu , Tous le régne de François I.
C etoit un florentin à qui Texerciee dé ces'deux
arts avoit acqus, dans la patrie, une haute réputation.
François I le fit fan médecin il remplaça,
auprès de ce grand roi, le fameux Guillaume
Cop. ( V oy^ l'articLe G©p); Cet honneur', & la
chaire qu on .ci^éapour lui, vers -i .. ne furent
pas les Teuls 'bienfaits qu il ..obtint de la magnificence
de (on maure ; il ne s'attacha qu’a, lui, en
France. Après la mort de François I , le grand
duc de Tofcane, Corné I , rappdla Vidius y dans
fa patrie & le chargea de fai e des leçons publiques
de médecine, à Pife; ma.s la faculté de Paris n’a
point oublié l'ardeur avec laquelle il ranima, dans
cette v lie, toutes les études qui ont la fanté pour
objet; f n nom y eft refté célèbre. Il avoit, dit-on,
de grandes cornoiflances dans l'anatomie , dans la
botanique , dan- toi tes les parties de la médecin" ;
il en le gnoit , il exerçoit également bien ; il avoit
la main auffi adro:te que 1 efprit éclairé; en un
mot, il guéri/Toit, fi Ton en croit.le pruffien Kno-
beTdorf qui, dans là defeription de Paris, 1 appelle
un Podalire & un Apollon, & dit qu’il foi ce les parques
à filer , & l’avare Achéron a relâcher fa proie.
Vidius Aufoniis afeitus Vidas ab oris ,
Lanïficâs cogit ncëlere fila Deas,
llleparcft Phoebo y Podalirius atter.kabetur ;
Quos cupit e Stygio retrahit ille laça.
I l favoit d’adlears trèsAbien le grec & le latin,
& i l avoit bien étudié les anciens; il mourut âgé ,
en 1567. L’évêque d’A ft , François Panigarole ,
lui fit deux épitaphes qui roulent â peu près Fur
la même idée, & donc (e fens général eft qüen
enlevant les autres à la mort, il s’y eft dérobé Jiii-
même ; que vivant il triomphoit du trépas , que
mort il en triomphe encore.
I .
Qu i prime, eripuit multos, hâc artey féconde
Se rapuit morti Yidius hîcque jacet.-1
I I .
Non tibi fat fuerat vivendi vincere mortem ,
Hanc nifi defunêlum vincere pojfe probes.
| ehtendotis par té mot la vie commune que les
j particuliers au-deflus du peuple menoi nt . Rome
J pendant le cours de la journée. La v e privée de
Lee peuple a été un point un peu négligé par les
compilateurs des antiquités romaines, tan iis qu’ils
ôlic beaucoup écrit fur tous les autres fujets.
Les moeurs des romains ont cbingé a'Tec leur
; fortune. Ils vivoient au commencém nt dans une
; grande {implicite. . L'envie de d miner dans les
patriciens , l’amour de 1’ «dépendance dans les
| pléb iens occupa les romains d- grands objets
j fous la épub ique ; mas dans les intervalles de
| tranquillité, ils fe donnoent tout entiers à 1’ gri-
! culture. Les illuftres familles on' tiré leurs (ur-
noms de la partie de la vie ruftique qu’ils ont
I cultivée avec le plus de luccès, & la coutume de
j faire fon principal (éjour â la campagne prît fi
. fort le deffus , qu’on irrfUtua des officiers f’ubal-
j ternes nommés viateurs ,#dont l’unique emploi
j étoit d aller annoncer aux fénateurs les jours
d’aflemblée ext aordinane. La plupart des citoyens
tie venoient à Ja ville que pçur leurs bulbins & les
affaires du gouvernement. .
Leur commerce avec les afiatiques corrompit
dans la fuite leurs moeurs, introduire le luxe dans
Rome, & les aflujettic aux vices fun peuple qu’ils
venoient d’affujettir a leur empire. Quand la digue
fut une fois rompu», on romba dans des excès qui
ne firent qu'augmenter avec le tems ; les efelaves
furent chargés de tout ce qu’il y avo;t de pénible
au-dedans 8c au-dehors. On dift/ngua les efelaves
de v ille ; des efelaves de la campagne : : cenx-ci
éioiçnt pour la néceflitc , ceux-là pour le luxé;
& on eut recours à des concuffions pour fournir àr
des profulîons immenfes.
Les romains ont été 4*0 ans fans connoître dans
la journée d’autre diftindion que le matin, le midi
& le fbir. Ils, fe conformèrent dans la fuite aux
cadrans introduits par Papirius Curfor & par Mar-
tius Philippus, pour la diftin&ion des heures, que
Scipion Nafîca marqua le premier par l’écoulement
de l ’eau. Ils avoient communément des efelaves,
dont l ’unique emploi étoit d’obferver les heures.
II y en avpit douze au jour, tantôt plus longues^
tantôt plus courtes, félon la diverfîcé des Taifons,
Les fix premières étoient depuis le lever du foleil
jufqu’à midi: les fix dernières depuis midi jufqu’à
la nuit.
Les ouvrages de Vidius furent recueillis long-
tems après la mort;, en trois volumes in-folio,
par fon neveu, nommé comme. Jui Vidus■■ Vidius,
qui les dédia au grand duc Corne II; ils embraffent
les objets les plu;» iroportans de la médecine & de.:
la chirurgie.
V IE p r iv é e d e s r om a in s , ( h i f i , r om a in e ) nous
La première heure étoît confâcréc aux devoirs
de la religion.
Les temples étoient ouverts à tout le monde, &
fouvent même avant le jour pour les^ plus matineux,
qui y trouvoient des flambeaux allumés» Ceux qui
ne pouvoient pas aller au temple , fuppléoient à ce
devoir dans leur oratoire domeftique, où les riches
fàifoient des offrandes , pendant que les pauvres I
t'aequittoient par de fîraples falutations.
Au furplus, on ne doit point s’étonner de ce
que leurs prières étant fi courtes , il leur falloit
cependant pour cela une heure, & quelquefois!
plus. Le grand nombre de befoins réels ou imaginaires
, la multiplicité des /lieux auxquels il fai-,
loit s’adrefler feparément pour chaque bqfoin,
les bbligeoit à bien des pèlerinages , dont <ceux
qui favoient adorer en efprit & en vérité, étoient
affranchis;
Mais cette première heure n’étoît pas toujours
pour les dieux feuls. Souvent la cupidité 80 l’ambi-j
tion y avoient meilleure parc que la piété* ■ Elle:
.étoit employée , ainfi que la fécondé heure, à faire;
des vifîtes aux gens de qui on cf^eroic des grâces ouj
des bienfaits.
ceil qu*un fils de famille regarde les terres de
fon père ; 8c d’ailleurs elles étoient la demeure fixe
d’une infinité de chevaliers romains qui y fàifoient
.,un commerce aufli avantageux au publie , que
lucratif pour eux particuliers.
Quoique tous les citoyens , généralement parlant
, donnaflént ces trois heures à la place & à
ce qui fe paffoit, il y-en avoit cependant de bien
plus afïidus que les autres. Horace les appelle
forenfes , Plaute & Prifcien fiubbafilicani, & M-
Coelius récrivant à Cicéron , fubroflrdni ou fabrof-
trarii. Les autres moins oififs s’oceupoient fuivant
leur condition ; leur dignité & leurs deffeins. Les
■ chevaliers fàifoient. la banque , tenoient regiftre^
des traités & des contrats. Les prétendans aux
charges & aux honneurs mendioient les fuffrages.
i Ceux qiii avoient avec eux quelque liaifon de fan g ,
d’amitié , de patrie ou de tribu , les fénateurs
nqêmes de la plus haute confidération, par affc&ion
ou par complaifance pour ces candidats, les accom-
pagnoiem dans les rues , dans les places , dans les
temples, & les recommandolent à toiis-ceux qù’ils
rencontroient comme c’étoît une politeffe chex
les romains d’appeller les gens par leur nom &
par leur furnom , & qu’iL étoît'impoffible qu’un
candidat fe fût mis tant de difFérens noms dans la
. tête, ils avoient à Jeur gauche des. nomenclateurs;
qui leur függéroient tous les. noms des- paffans.
' Sidatis ce' rems-la quel»]ue ma gi fi rat de diflincî-
tioh E'evenoit de la province , en fortôit en foule
de la ville pour aller au-dcVant de lui , 8c o'n
l ’accompagnoit jufques dans fa m a ifo n d on t on
avoit pris foin d’orner les avenues, dé verdure
& de feflons. De même, fi un ami- partoit pour
tin pays'étranger , on Tefcortoit le plus loin qu’on,
pouvoit,. on le mettoit dans- fon chemin , & l’ont
faifoit en fa préfence des 'prières & des voeux pour
le fucçès de Ton . voyage, & pour fon. heureux
retour.. "
Pour la troifième heure, qui répondoit à nos
neuf heures du. matin., elle étoit toujours employée'
aux affaires du barreau, excepté dans les jours que
'la religion avoit confàcrés, ou qui étoient defli-
nés à des chofes plus importantes que les juge- 1
mens , telles, que les comices. Cette occupation
rempliffbit lés heures' fuivanres' jufqu’à midi ou
la fixième, heure, fuivant leur manière de compter.
Ceux qui ne fe trouvoient point aux plaidoye-
ries comme juges, comme parties , eommè avocats ,
ou comme folliciteurs , affiftoient comme fp.e&a- i
teurs & auditeurs, & pendant la république, comme
jugesi des juges mêmes. En effet, dans les procès
particuliers, comme ils fe plaidoient dans les tem-
ples j.il n’y avoit guère-que les amis- de ces paitl-
.culiers qui s’y trouvafTent j mais quand c’etoit une
affaire ou le public étoit intérellé, par exemple,
quand un homme au fortir de fa magiftrature-,
étoit accùfé d’avoir mal gouverné fa province., ou
mal adminiftré les deniers publics , d’avoir pillé ;
les alliés, ou donné quelque atteinte à la liberté de
fes concitoyens, alors la grande place, où les caufes
fe plaidoient » étoit trop petite pour contenir tous
ceux que la. curiofité ou l’efprit de patriotifine y
attiroit,.
Sr ces grandes caufés manquoient ( ee- qui arri-
voit rarement depuis que les romains furent en
potfeffion de la Sicile , de là Sardaigne , de lad
Grecè, de la^lVlàcé'doIne , de l’Afrique , de l’Afie ,
de TEfpagne & de la Gaule-) , 01V 11’en paflbTt
pas moins la troifième , ‘ la quatrième & la cinquième
heure dli jour dans l'ës placés, & malheur
alors aux magiftrats dont la conduite n’étoit pas
irréprochable ; la recherche les épargnait d’autant
moins, q.u’il n’y avoit aucune: loi qui les en mit (
à couvert..
Quand les nouvelles- de la? ville étoient épui-
fées r on, paffoit à celles des provinces, autre genre
de Guriofité qui »’étoit pas indifFérente , puifque
les romains regardoient les provinces du raime.
Tout > ce qu’on-vient de dire , s’obfervoît auffi:
bien pendant la* république que fous les Céfars.
Mais- dans ces derniers: tems il s’introduifît chez
les grands feigneurs y une efpèce de manie dont
on n’avoit point encore vu d’exemple;. On ne fe*
croyoît point alTez magnifique,.fi- Ton r.e fe don-
noit s en fpedlacle dans tous les quai tiers de la:
ville avec un nombreux cortège de litières , précédées
& fumes d’cfclaves lefienient vêtus. Cette
vanité coûtolc cher ; & Juveiial' qui a en fait une-
fi belle defeription, .aflure qu’il y-avoit des gens-
dé qualité & des magiftràt-s que i’avarice enga-
geoit à groffir là: troupe de ces indignes, cour—
tifâns,.
Enfin venait'la fixième heure du-four, c’eft-à”
dire midi; à cette heure . chacun- fbngeoit à fe
retirer chez fo i, dînoit légèrement r &. faifoit la
méridienne,.