
& ami de la paix , & l’on a de lui un livre intitulé : ■
tfieologia pacifica, qualité efîcntielle à donner à
la théologie , qui a été jufqu’à préfent plus polémique
que pacifique. Wittickius eft un des théologiens
proteftans les plus modérés que (a fefte ait
produits. Né à Brieg dans la Bafle-Siléfie en 16x5.
Mort à Leyde en 1687.
W O DEN, ( Idolat. faxonne ) l’un des dieux
des anciens Taxons ; il étoit regardé comme le dieu
de la guerre; parce que-fous fa conduite, les premiers
Taxons firent de grandes conquêtes. Le quatrième
jour de la femaine que nous nommons mer- ■
credi, lui étoit conTacré , comme il appert du mot
faxon Tffodenfdeag 3 ou Wodnefdeag3 qui a pafle dans
les langues angioife & flamandefous le mot de
Wcdnefday dans la première , & fous celui de
Wo&nfdag; fans l ’autre. Fi ig a , femme de Woden,
fut auffi -révérée comme une déefîe par les mêmes
Taxons : le fixième jour de la ftmane, le vendredi
, lui étoit déd é , car il portoit le nom de
Frigeaeag, en anglois Fridçiy} & en flamand Vridos.
(H . J. j 5
W O LD IK E , ( Marc ) ( Hiß. litt. mod. ) favant
Danois , profefleur de théologie à Copenhague,
a traduit en latin des traités de Moyfe Maimonide*
fur les viandes défendues, & divers cha
fines du Talmud de Jérufalem, & du Talmud de
Babylone. Il eft auteur aufli de quelques traités de
cqntroverfe. Nét en 1609 à Sommerfted en Da-
Eemarck, mort en; 1750, a Copenhague.
- W O L FF j ( Hiß. litt, mod ) c’d t le nom d’un
favant philofophe & d’un littérateur. L e premier
fur-tout eft célèbre.
i ° . J. Chriftiern- de rrolff y ( Woifius ) né à
Breflau en 1 679 . etqit fils -d’un braflèur, homme
de lettres, qui lui donna &.lui procura une bonne
éducation. Il fe diftmgua dans différentes univer-
fites, dabord par Tes études, enluite parle talent
d enfeigner, il s annonça en 1703 , à Leipfick par
une differtation fur la maniéré d'enfeigner la phi-
lofophie , ouvrage où il modifroit la méthode de
Defcartes par des idées qui lui étoient particulières
& qui étoient d’un penfeur. Il fut fait en
3707 1 profefleur de mathématiques dans l'univerfilé
de Hall. On goûta beaucoup, & fes enfeigne-
mens & fa manière d’enfeigner. Ses fuccès , quelques
grâces qu’il reçut de la cour de Berlin , des dif-
tinéhons glorieufes dont plufieurs. fouverains l’ho-
norerent, avertirent l’envie & lui attirèrent desper-
fecution'. Les théologiens de Hall s’élevèrent contre
lui au fujet d’un difeours fur la morale des Chinois
que W o lf prononça en' 1721., & où iJ difeuta les
dogmes de Confucius. La faculté'de théologie de
H a ll, en prit occafion d’examiner tous les écrits:,
de W o lf dans un efprit critique , &. avec le dcfîein
formé de le «onftftuer hérétique, W o lf ^ s’aban-,
donna pas , mais il fe défendit trop en théologie»
& avec des armes qu’il eût fallu laifler aux in-
trigans ; il porta les plaintes contre fes adver-
faires au eonfeil académique, & fans doute à la
cour. Il en réfulta un ordre de laiffer W o lf en
•paix, & une défenfe a qui que ce fût de tien écrire
contre lui. <2’était aller beaucoup trop.loin , & nuire
à celui qu’on vouloit protéger. Cette défenfè avoit
quoique chofe de tyrannique, & celui qu’on devoit
naturellement foupçonner de l’avoir follicitée avoit
trop l’air de craindre la difeuffion j aufli fes ennemis
écrivirent contre lui, & même à la cour. Les
théologiens redoublèrent leurs écrits & fe firent
entendre , la cour pafla par toutes les tergiverfa-
tions qui lui (ont ordinaires ,; toutes les fois qu’elle
veut fe mêler des querelles des théologiens*.
Et nugis addere pondus.
Après avoir eu le mérite de protéger un phî-
lofbphe perfécuté , la cour eut la foiblefiè de le
perfécuter elle-même ; le 1 j novembre 172.3 , elle
envoya ordre à W o l f de fortir de Hall & des états
du roi de PrUfle dans ; l’efpace de 24 heures,
Tous les pe'-nes les * plus ri go ureu fes. Le . roi qui
régnoit alors en Prufle, étoit le père de ee Charles-
Frédéric fi célèbre par fes ralens pour la guerre
& -pour le gouvernement, par fon goût pour les lettres
& par fes liaifons avec M. de Voltaire. II étoit alors
prince royal de Prufle. Son efprit naiflant & prompt
à fe développer , étoit dès lors très-fufped à fon père.
Il fut indigné de la perfécutiori que des théologiens
Ccholaftiques fufeitoient à un philofophe, parce que'
celui-ci-étoit moins fcolaftique qu’eux. Il s’en plaint'
amèrement à M. de Voltaire dans lès commence-
niens de leur correfpondance, ;& il fémble mettre
la philofophie de W o l f fous la proteélioh du génie
de Voltaire. W o l f d a n s l’oppreflion enfut plus inté-
reflant & en pa^ut plus grand ; ce fut alors fur-tout
que les fouverains qui a:moient ou qui feignoient
d aimer les lettres;, s’émprcfsèrent de lui prodiguer
des marques d’eftimê; le Landgrave de Hefle-Cafleî
Jui donna une forte perfion avec le titre de fo»
confeiller aulique 5 le roi de Suède le, nomma a-uffi
confeiller de régence. En 172.5:,. il fut déclaré profefleur
honoraire de l’académie des feienees de Pé-
tershourg, dont on lui offrit auffi là préfidencç qu’il
refufa pour fe fixer à Marpourg o,ù l’attachoient
les bienfaits du Landgrave de H elfe 5 èn 1733 ,. il
fut aflocié à l’académie 'des fcienpes de Paris ; dans
cette même année, le roi de Prufle, guéri de.fes
pfévenfions contre lui , foit par le prince rqyal fon
fils , Toit par ceux que peprinçe crut plus propres que
lui à perfuader le roi, & qu’il eut l’adreflè de mettre
à fa place dans cette négociation , le roi de Prufle
voulut réparer fes torts, & rendre à fon univerfité
de Hall l’ornement dont il l’avoir privée , W o lf
fut inflexible, il'ne voulut plus commettre fa philofophie
avec la haine théologique & les préventions
royalôs, il dit comme Clitandre dai^s les
femmes fayantes ;
Je me fuis cherché, lafl’é de tant de peines, >
D e s vainqueurs plus humains & des plus douces chaînes,.
Il n’eft plus tems, Seigneur, un autre a pris la place,
Et par un tel retour j’aurois mauvaife grâce
De maltraiter Taille , & blefl’er les bontés,
Où je me fuis fauvé ’de toutes vos'fiertés.
Le même roi de Prufle fit une fécondé tentative
en 1 73 9 * avec aufli peu de fuccès ; mais
lorfque le pnnee royal de PrufTe , bienfaiteur, disciple
& ami d e W o lf j 8c finon philofophe , du
moins ami de la philolophie , fut parvenu au trône,
le 31 mai 1740 , W o lf rappelle par ce prince à
Hall en 1741 , avec les titres de confeiller privé,
de vice-chancelier , de profefleur du droit de la
nature & des gens, & avec 1 affur-mee d’une pro-
teétion qui fe refit îefpeétée djês théologiens, W o lf
f e rendit aux bontés d’un roi que la natuie fem-
bloit avoir formé tout exprès pour lui , & ne lui
oppofa point cette phrafe un peu fière avec laquelle
il repoufla les offres de plus d’un fouverain : je
n ai befoin de rien. Le nouveau roi de Prufle, ajoutant
toujours à fes bienfaits, le fit peu de temps après
Chancelier de l’univerfité.
• L’eledeur de Bavière étant vicaire de l’Empire
après la mort de Charles VI, avant d’être lui-
même élu.empereur, fe fit un plaîfîr de créer W o lf
baron de l’empire, &. de le furprendre par cette
graceabfolument inattendue.Le baron de W o lf jouiC-
foit de fa gloire & du fruit de fes travaux , il étoit
illufîre Sc heureux. De fréquentes attaques de
goutte, grand ob fisc le au bonheur, le conduifirent
par degrés au marafme & à la mort. Il mourut
le 9 avr 1 17^4 , ayant vu fön roi acquérir une
gloire plus éclatante , mais moins pure que la
nenne.
W o lf étoit pas un Ample profefleur de philo-
fophie , cYtoit* un phi'ofophe ou plutôt un Tage.
La paifible douceur de f-n ame ne fut jamais altércex
ni par lYdverfité ni même par la pi ofpérité ; il vit
d’un oeil prefque égal les honneurs, les difgiaces, .
la fan té, la maladie. Sa conduite à l’égard de fes '
ennemis & de fes perDcuteurs fut prefque toujours
modérée, quelquefois même gc'néreufe. St‘s moeurs
étôient fitn: les & modeftes ; il étoit content de
'tout ^ vivo't fobremert, margeoit peu , ne bu voit
jamais de vin, & fembloit n’avoir guères mérité :
la goutte qui le tua.
On ne peut pas dire qu'il ait fait de grandes
révolutions dans la philbfophie ni dans la manière
de philofopher, mais il a tiré un.grand parti de celle
qu'il a trouvée établie , & fi fon nom eft rude
flous de celui de Leibnitz , il eft prefque à côté.
11 a étendu à la pratique de la philofophie la :
méthode que Defcaj tes avoit bornée aux fpéeula- 1
rions, il a en quelque forte continué Defcartes en^
partant du point où ce philofophe s’éroit arrêté;
il a fyftématifé-les connoiflances philofophîqges ;
il en a formé un tout, un enfemble où l’on procède
de principes en conféquences, & où toutes les pro-
pofitions s*fenchaîne: t & fe déduifent les unes des
autres comme dans la géométrie. Le grand défait
de W o lf eft la prolixité ; il a fallu & il faudroic
encore abréger les ouvrages pour les ren Ire uti es,
car les la va ns devroîcnt bien fe perfuader que ce
qui n’eft point lu ne fert à rien.
On a fait de fa logique in-4 ° , un abrégé in-8°,
traduit par M. Defehamps & pluficms fois imprimé
fous le t tre de penfées fur les 'forces de l'entendement
humain* Il a lui-même abrégé fon jus nature.
& fon jus gentium j il a fait de ces deux ouvrages
fes in fiitu t io n .e s juris nature, gentium ; & M. F orme y ,
auteur encore tiop prolixe en a donné en 1758 ,
un autreabrégé', en françois, fous ce titré : principes
du droit de La nature & des gens , ' en 3 volumes
in-12. Son cours de matftémariques, ouvrage le plus
complet qu’on ait en ce genre , a aufli été abrégé
par un bénédictin de la coagrégation de Sa:nt-Maur.
Cette énorme prolixité , n’efi pas le Teul dérauc
des ouvrages de W o lf ; il ccri voit très-mai e n
latin , on prétend qu il écrivoit mieux en allemand.
i° . Jérôme W o lf , né d’une bonne famille du
pays des grifons , contrarié par fon père fur l ’inclination
naturelle qu’il avoit pour l’étude , quitta
la maifon paternelle & s’enfuit à Tubinge où , pour
pouvoir étudier, il fe mit au fervice des écoliers de
Tuniverfité, comme faifoit vers le même temps
parmi nous le célèbre Amyot. Il devint favant dans
les langues grecque & latine, il fut bibliothécaire
& principal du collège d’Ausbourg, il y mourut
en 1 ƒ 8 1 après avoir donné des traductions L. tin es
de Démoflhènes , d Ifocrate , & c. , un traité de
expeditâ utriufque lingue, difeende patione, un autre
.de vero & licito afirologie u fu , & deux volumes
in-folio , d’un ouvrage où efpè.e de recueil intitulé :
lechones-memorabiles.
WO LKELIUS, ( Jean ) ( Hifl. litt. mod. ) ami
& difciple de Socin , auteur d’un traité de vera)
religione ; çar tout fi ôta ire appelle fa religion la
f&ule- véritable. Celle qu’enfiignè WolkeLius dans
ce livre qui fut brûlé à.Amfterdam, eft le pur foci-
niairifme. On a encore de lui quelqu'- s ouvrages
de controverfe. Il étoit né à Giimma dans la Mifnie;
il mourut vers l’àn' 1630.
W O LLASTON, ( Guillaume) (Hijl. litt. mod. )
prêtre anglican, connu par un traité de la religion
naturelle , qui a été traduit en françoisfft imprimé
en 1726. 11 avoit compofé d autres ouvrages, mais
la levé ri té- de Ton gcût lui en fit faire le facrifice,
il ' les jet ta tous au feu peu de temps avant fa mort.
Sa fortune eut des viciflUudes. ïiftt d’une ancienne