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Oeft en èffet par le traité de Êt/fagc des PaJJîons que
le P. Senàù/c 'éû le.plus' connu.' Il a donné 'd’ailleurs
ijüelqûes lives de piété, de morale & de politique. 11 fut
un des premiers que'îé cardinal de''Bertille-attira dans fà
fodeté nàiffante, il fut au.ffi un des réformateurs'de
la Chaire , -un des Préçurfeurs de Bourdalouë : né à
Anvers en 159p , il mourut à Paris -en 1672.
L’abbé promentière, depuis évêque d’Aire, prononça
fon oraifon funèbre.
SENEÇAI ou SENEGE » '( Antoine Baudéron )
( Hiß. Lin. mod.) premier, valet - de - chambre de
fe reine' Marie - Thcrèlè . femme de Louis X IV ,
'eft connu par fes poêles. Il naquit en 1643 à Mâcon,
Ion père yétoiHieutenanigénérâl, fon bifayeui, Brice
Raucleron, étoit un favant médecin, dont on a unev
Pharmaçopce. Séhéçai s’étbit battu en duel dans fon
pays, & a voit été obligé de chercher un afyle à la
«pur du duc de Savoye. Une autre affaire f y at-
•tendoit contre les frères d’une femme qui, devenue
.amoureufe de lul"y ydüloit • Pépoufer malgré eux.
Auprès, la mort de Marie - Thérèfe , arrivée en 1683 ,
la ducheffe' d’Ângbul’ême Françoife de Nargonne,
ie reçut chez elle y .& il y reffa jufqu’à la mort
de çëtté dame, arrivée en 1713 cent irêiite- neuf
.ans après celle de Charles IX , fon beaur père.
Sènecai fe rëtijra pour lors dans fon pays , ou il mourut
en 1737 , ayant joui jufqu’a quatre-vingt quatorze
ans de çet enjouement, de cette gaité douce,
de dette joie innocente qu’ilr appelloitlui-même lé
paume de là vif', féç poëfieà font négligées j& ce tte -
^»égHgçnce n’efl pas fans grâces. Rouffeau falfoit cas.
de quelques ouvrages de Sénécai.
Sénéchal d’A ngleterre ,(H iß . d’Angleterre )
le grand-fénéchal (f Angleterre étoit autrefois le pre-
jmitr officier de la couronne ; mais cette charge fut •
Supprimée par Henri IV , .parce qu’il en trouva lyau-
toriié trop dangereufe. Aujourd’hui l’on en créé ’un
nouveau , ou quand il faut, couronner le roi-, ’ ou
quand il s’agit de juger un pair du royaume accule '
de crime capital. (/>•/.).-
Sénéchal au duc y ( Hiß. mod. ) Eétoit un
-grand officier ciié par les ducs de Normandie » qui
rugeoit les affaires pendant la déflation de l’échiquier.
« revqyoit les jugemens rendus par les baillis, &
pouvoit les. réformer. Il avoit foin de maintenir l’exercice
de la juftice & des loix par toute .la province de
Normandie. Par les lettres qui rendirent l’échiquier fixe
& perpétuel fous Louis- XII en 1499 , il efl porté
qu’arrivant le décès du grand fénéchal de Brezé,
.cette charge demeurerait. éteinte, & que fa jurif-
,ds£lion ferait abolie.- Supp. de Moreri, tome IL ( A . R.)
SÉNÉCHAL , (le ) de Kercadode Mollaj) (Hift.
de Fr, ) ; le,nom de le Sénéchal efl refié comme héréditaire
dans la maifon de Kercado, parce que les ÎÇer.-
cado dontTorigipc fe perd dans les ténèbres du dixième
(Igele, étpient de toute antiquité grands-fénéch aux en
Bretagne, Les-fbnélions du grand-feuéehal, telles qu’on |
lç«-voit énoncées da us nu aâè de 1258, étoient de
commander, la. nobleffe & .Us armées , de veiller fur,
la juftiö & «tes
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chalat héréd'taire de Bretagne fut porté fucceffivemei»
par des femmes, de d’ancienne maifon le Sériéchal dan#
es maifons de Riêux , dè la Chapelle y de Rohan ,de
Rofmadec. Mais cette ancienne-maifon le Sénéchal
fubfifta 'toujours dans-différentes branches.
Nous drflinguerons ici :
' i°. Dans la branche de Kercado ou Carcado, Pierre
le Sénéchal, qui étant à la tête de tro:s -cens chevalier«
Bretons ,.füt tué à la défenfe du polie de Montmartre,
en 141 i.
v 2®. Yves le Sénéchal, fon neveu, abbé de Rhedon,
fage confeiller, excellent miniflre du duc de Bretagne
François premier. Le pape Nicolas V érigea pour lui
l’abbaye de Rhedon en évêché, par une bulle du mois
dï Juin 1.449,, tta' é“ deSpolète, qui porte que R'hedou
fora le dixième évêché de Bretagne. L’oppofition de-«
évêques de Bretagne, la- mort du duc François as-
rivée -l’année fuivante, & la diminution'- de la faveur
; d’Yves le Sénéchal, empêchèrent cette érecflion d’àr
voir fon effet.
30. Jean le Sénéchal ; voici ce qu’on lit à fon
fujet, au bas d’une' eflampe‘ moderne :
» Le 24 février 1.52,5 , à la bataille de Pavië,
» Je.an le Sénéchal, feigneur de Molac ék dè Carcado,
i) capitaine de cent hommes d’armes , gentilhomme
n de la chambre de François l 'r , voyant qu’un ar»
» quebufier étoit prêt de tirer fur le roi, fe précipita
n au-devant du coiip , & lui fauva la vie par*le
» lacrifice de la flennè. »
Ce fait est confacré par une très-belle Eflampe
de MM. Moreau le 'jeune & de Longueil, dédiée à
M. le marquis de Molac, chef de la ruaifon, lieutenant-
général des armées du Roi.
4°. Robert le Sénéchal , quoique catholique & allié
des Guifes, eut la fermeté de leur réfiülër’&' de former
un. partt eontr’eux en Bretagne.
3°. François le Sénéchal fon fils, non moins attaché
à la caufe de Henri IV , opprimé & ruiné pour cette
caûfè 'par lé duc dé Mercoeur, parvint à détacher du
parti de celui-ci un grand nombre de Bretons’; &
contribua beaucoup à réduire cet opiniâtre & dernier
ennemi de Henri IV. Henri, fit François le SénéçhaL
chevalier de fon ordre & gentilhomme de fa chambre,
érigea en baronnie fà feigneurie.de Kercado , & y établit
un marché pour dédommager ce lieu des ravages
qu’y avoit faits le duc de Mercoeur.
6°. Jean-Baptifle le Sénéchal, marquis de Kercado
petit-fils de François, avoit reçu deux grandes bief*
furë’s dans' tes- guerres de 165 2 , comme lé porté fon
brevet de colonel d’un régiment dé'fon nom, b revêt
en dale du 30 avril 165 5. Ih fut tué à 29 ans au fiège
de Stenayen 1654,
7°. Claude-rHyacin he le Sér.échal, marquis de Kera
çado, brigadier des armées du roi ■; & colonel chi
régiment Dauphin-Etranger * cavalerie, tué à 27 ans
au fiége de Turin.en 1706: petit-fils de Jean-Bapiiflê.
* 8 '. Dans la branche de Molac, René le Sénéchal,
comté de Ker'câdo , frère de Jean - Baptifle', grande
Qaudf^açiûiljLÇ, & iig a -de cette brancHd
da
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de Molac , brigadier des armées du roi, tué à la ba
taille de Senef le i l août 1674.
9°. Sébaflien-Hyacinthe , chevalier de Kercado, fon
fils, pour lequel fut créé le régiment de Dauphiné ,
infanterie, tué au fiége de Turin , ainfi que Claude-
Hyacinthe.
io \ Réné-Alexis, frère aîné de Sébaflien-Hyacinthe;
Ce fut pour lui que fut créé le régiment de Breffe.
il fut nommé lieutenant-général en 1708 , & commanda
en chef dans la vallée d’Aofle. Il acquit de la
gloire dans les armées de Flandre, d’Italie ÔL d’Ef-
pagne, fous Louis XIV ; mort en 1744.
i i °. Réné-Alexis, fon fils, colonel du régiment de
Berrir tué en 1741 au fiége de Prague, à la tête
des grenadiers de l’armée.
SÉNÉCHAUX, ( Hijt. mod. ) en France; officiers
qui a voient autrefois une très-grande autof ité, puif-
qü’ellê s’étendoit fur les loix, les armes & les finances.
Les .Ducs s’étant emparés du pouvoir d’admi-
niftrer la juftice , & ne voulant pas exercer en per-
fohne, établirent dés officiers pour la rendre en
leur nom & fous leur autorité : ils les appelloient
baillifs, en certains lieux, & en d’autres fénéchaux.
Mais lorfque les rois de la troifième race commencèrent
à réunir à la couronne les villês qui en avoient
été démembrées, particulièrement du temps de Hugues
Capet, ils. attribuèrent aux jugés ordinaires ,
c’éfl-à-dire, aux baillifs & aux fénéchaux la con-
nôiflance dès càs royaux & des caufes d’appel du
teriitoiré dés comtes. Sous la fécondé race , c’étoient
des. commiffaires. ou mi{[i dominici , que les vieux
hifloriens appellent mejfagers, qui jugeoient ces caù-
fes d’appel dévolues au roi. Ainfi ces baillifs &
fénéchaux, fous là troifième race , furent revêtus
non-feulement du pouvoir des commiffaires royaux
ou mijfi dominici, mais ils fuccédèrent en quelque
forte à toute l’autorité des ducs & des comtes, en-
forte qu’ils avoient l’adminiflration de la juflicc , des
armes & des finances. Ils jugedient en dernier ref-
fo'rt, ce qui a duré jufqu’au temps où le parlement
fui rendu fédentaire fous Philippe le Bel. Avant cela,
on ne remarque aucun arrêt rendu fur des appellations
des jugemens prononces par les baillifs ou
fénéchaux ', mais toutes les charges étant devenues
perpétuelles par l’ordonnance ae Louis XI , les
-baillifs & fénéchaux non-contens de n’être plus révocables
, tâchèrent encore de devenir héréditaires.
C ’efl pourquoi les rois appréhendant qu’ils n’ufur-
paffent l’autorité fouveraine , comme avoient fait les
dues & les comtes, leur oterent d’abord le maniement
des finances, & enfuite le commandement des
armées en établiffant des gouverneurs. On leur laiffa
feulement la conduite* de l’arrière-ban , pour marque
de leur ancien pouvoir. Il ne leur refre que la
fimple féance à l’audience, §t l’honneur que les fen-
tehees & contrats font intitulés en leur nom. Lorl*
que le fénéchal efl préfent, fon lieutenant prononce ,
monjîeur dit, & lorfqu’il efl abfent, nous difotis. La
plûpart des fénéchauffées ont été réunies fucceflive;
Htfoire. Tome V,
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ment à la couronne. Les premiers rois dé la troifième
race n’avoient même cpnfervé, fous ce titre;
que Paris, la Beaqce, la Sologne, la Picardie , 8c
une partie de la Bourgogne. Le féncchal de B o r deaux
efl grand-fénéchal de Guyenne. La Provence
efl divifée en neuf fénéchauffées fous un grand • féiïé-
chab II y a un fénéchal particulier dans chaque féné-
chauflée. François de Roye, in traél. de mifjis dominicU,
Piganiol de la Force, nouv. Defcrip. de la France,
fupplém. de Moréri, tome IL (A . R ,}
SÉNEQUE, ( Hiß. Rom.') Lucius Annæus Seneca
étoit le nom & de Sénèque le père, dit TOrateur, &
du fameux Sénèque le fils, dit le philofophe ; celui-ci
efl lé précepteur de Néron; mais loin qu’il faille
juger de lui par un tel élève, c*efl au contraire à
l'es leçons & aux exemples de Burrhus fon ami qu’il
faut attribuer le peu de bien que fit Néron dans le$
premières années de fon règne. '
Sénèque étoit né à Cordoue en Efpagne , fous l’erhî
pire d’Augufle; il étoit oncle dé Lucain & frère de
Gallion. ( Foye£ les articles G allion & L u c A in ).
Il embraffa .la philofophie floïque au moins dans fei
écrits, fe piqua d’une grande févérité de moeurs
ce qui ne l’empêcha pas d’être exilé pour adultère dans 111e rie Corfa, fous l’empire de Claude. ( Voye[ Parti
de Julie , fille de Germanicus & d’Agrippine, & lifea
ainfi : Agrippine, au lieu d’Agrippa qu’a mis l'imprimeur
) . Exilé par Meffaline, qui n’avoit droit d’exiler
perfonne pour adultère, il fut tiré d’exil par Agrippine
, qui lui confia l’éducation de fon fils. Et comme
écrivain, & comme philofophe, on lui fait beaucoup
de reproches ; comme écrivain, en reconnoiffant qu’il
efl plein d’efprit, St fécond en idées, finon principales,
du moins acceffoires, on l’accufe de dépravation de
goût, on le met au rang des corrupteurs de Félc-
quence. Si les tragédies que nous avons fous fon nom ,
ce dans la plupart defquelles il y a de grandes beautés
tragiques, font véritablement de lui, le reproche augmente;
elles pèchent fur-tout par le mauvais goût,
l’enflure & la déclamation. Comme philofophe , on lui
reproche une lettre affez baffe, écrite du lieu de fon
exil à Polybe , affranchi de Claude, dans laquelle il
follicite fon rappel, & dis qu’il adore avecrefpeél la
foudre qui l’a juftement frappé. On lui reproche d’avoir .
fait pour Néron l’élcge funebre de l’empereur Claude ,
& d’en avoir fait la fatyre pour fon propre compte.
On lui reproche, ainfi qu’à Burrhus, de ne s’être pas
oppofé à la paflion naiffante de Néron pour une affranchie
, nommée Adlé ; leur prétexte étoit la crain:e;
de l’irriter par leur réfiflance , au point qu’il ne con-
noîtroit plus de frein, & que l*honnêur ries,premières-
dames de Rome ne ferait plus à l’abri de fes attentats*
On reproche à Sénèque , ainfi qu’à Burrhus, d’avoiß
reçu de Néron une partie de la dépouille de Bruant
nicus. On lui reproche, ainfi qu’à Burrhus , non pas
d’avpir été complices du parricide de Néron à l’égard
d’Agrippine , mais d’avoir cherché à diminuer Thor-“
reur de ce crime, & dans l’efprit de Néron, & dan?
celui des Romains, ( Voye{ l’article Burrhus). Qa
reproche encore à Seuèque ie* immenies richeffes » &