
cenaire , qui vendolt fa plume au plus offrant , qui
flatoit fur-tout Gafton d’Orléans , parce qu’il en
étoit penfionnaire. Nous voyons au contraire que
dans fes mémorie reconduite, ( fes mémoires fecrefs , )
dans fon Mercure qui en eft comme la fuite , il
parle prefque toujours d’après les pièces les plus
originales & les plus authentiques , d’après les dépêches
des minières & des ambafladeurs , dont il a
eu communication. C’étoit M. de Lionne , minière
des affaires étrangères, qui lui fournifîoit tous ces
litres, & il faut louer ici dans un miniftre de Louis XIV,
la bonne foi, l’amour des lettres & de la vérité ,qüi
l ’engageoient à fournir de tels matériaux à l’hiftoire.
miniftre tyran fe fût bien gardé’ d’ouvrir ainfi
aux hiftoriens , les fources les plus, fecrettes de la
vérité , & nous n’avons que trop vu de miniftres
fous lefquéls les dépôts publics , & les plus faits
pour l’être , étoient rigoureufement & fadiftinéte-
ment fermés. Ces hommes qui ne faifbient & ne
vouloient faire que du mal , voy oient toujours la
cenfure indireâe de leur conduite & de leur
gouvernement dans les tableaux ou reffemblans ,. ou
contraftants , que préfentoit l’hiftoire : tout leur étoit
fufpeél , ils faifoient cartonner Platon. Le cardinal
Mazarin n’aimoit pas Vittorio Si ri , mais il le crai-
gnoit , & lui faifoit du bien par foibkffe , ce n’étoit
pas un mauvais moyen de. réaffir auprès de ce
miniftre , que de s’en faire craindre : plufieurs. écri- '
vains lui ont arraché des faveurs , en fe_ rendant
redoutables par leurs fatires , &. il .a. quelquefois paru
généreux , lorfqu’il n’etort que ttnide.
V ittorio Siri mourut à -Paris , en 1685., à
fbixante & dix-fept ans.
■ S1RÎCE ( Saint. ) Hiß. ecclêf. ) pape en décembre
384, mort en novembre 398. C t ft le premier qui
ait fait aux eccléfiaftiques , une loi. du célibat , on
a de lui plufieurs épitres dans le recueil de D.
Confiant.
SIRMOND ( Jacques ) Hiß. litt. moi. ) fameux
jéfuite, confeffeur de Louis XIII ; il étoit né à Riom
en auvergne, en 15.59.,& il employa fon crédit
auprès du roi fon pénitent , pour fixer à Riom le
Bureau des finances , que la ville de Clermont
vouloit lui enlever : il voulut remployer suffi pour
faire aflocier Monsieur à la. régence, mais il trouva
trop d’oppofrions dans i’efprit du roi ; & cette tentative
même le fit . renvoyer à Rome , 011 il fut feize ans
fecretaire. d’Aqua -Viva, général de fon ordre ; il fut.
employé' utilement pour les intérêts, de la france , il
s’employa plus utilement encore pour les intérêts
des lettres il eft principalement célèbre par fon édition
des conciles. On a de lui auffi des éditions de Marcellin,,
de Thèodoret j.d’Hincmar de Reims dèfc notes fur les
capitulaires de Charles le chauve &. fur le code
Théodofien ; cinq volumes in-foU d’opufculës fur
différentes matières. Il ne fut pas inutile au cardinal
Baronius pour la corapofition de fes annales. : il eut
*de» d’fputes affiz vives avec l’abbé de Saint Cyran.
J1 mourut.en 165,1-, à 92. ans. Colomiez a écrit fa
vie» Le P» Sinaond. avoit. deux neveux de fon nom;,
Jean Sirmond de l’Académie Françoifè, hiftoriographe
de France, auteur d’une vie du cardinal d'Amboife
imprimée fous le nom du fieur des Montagnes , qui
n’eft qu’un panégyrique du cardinal de Richelieu ;
auteur auffi de quelques poëfies latines , mon eu 1649;
& Antoine Sirmond , jéfuite, mort en 1643 , auteur
d’un ouvrage intitulé défenfe de la vertu , dans lequel
i] dit qu’il n’eft pas tant commandé d’aimer Dieu
que défendu de le haïr : Nicole l’a réfuté dans fes
lettres fur les provinciales.
S1V ARD 1, ( Hifi. de Danemarck ) roi de Danemark
monta fur le trône vers l’an 341. Un.
ambafladeur Suédois qui venoit , au nom de fon
maître , demander en mariage h foeur de Sivard ,
fut attaqué par des affaffins. G othar roi de Suede ,
crut ou feignit de croire que cet attentat s’étoit commis
par l’ ordre de Sivard & faifit ce prétexte
pour lui déclarer la guerre ; il battit fa flottte, prit
plufieurs de fes vaiffeaux , lui enleva la Hallandie ,
conquit la Scania , & époufa la foeur d’un prince
qu’il avoit dépouillé d’une partie de fes états , Ô£
qu’il foupconnoit être i*àuteur d’un affaffinat. Les
Vandales, s’unirent aux Suédois pour porter à Sivard
les derniers- coups ; ils furent vaincus d’abord
mais ils revinrent avec de nouvelles forces , s’emparèrent
de la Cimbrie ; Jarmeric , fils de Sivard'^.
& fes deux feeurs tombèrent entre les mains dé
mces barbares , qui les vendirent à‘ l’encan. Sivard.
rentra dans la Scanie à main armée , réfolu de
périr ou de vaincre , & fut tué dans, un combat
vers l'an 345.
Sivard- Il partagea le royaume de Danemarck,-
avec Ringon vers l ’an 812 ; ce partage fut la fburce
des plus grands maux ; les deux princes fe firent une
guerre cruelle ; Sivard fufpendit les hoftilités pour
marcher contre les Slaves qu’il fournit ; Ringon avoir
profité de fon abfènce pour s’emparer de tout lè
Danemarck. Sivard revint fur une flotte nom--
breufe , & lui préfènta la bataille : Ringon fut tué;
dans le combat, Sivard fut bleffé & mourut peu de
jours après.. {M. d e Sa c y. )
SIUTO , f. m. ( Hijl. mod. rdig. b philof. \ c’eft.
le nom fous lequel on défigne au Japon une feae de
philofophes qui font profeffion de ne jfuivre aucune
des religions -admifes dans cet empire. Ces philofophes^
font confifter la perfeôlion & le fouverain bien«
dans une vie fàge & vertueufe. 'ils ne rëconnoiffent
point un état futur , & prétendent que les bonnes
allions & les crimes n’ont point hors de ce monde
de récompenfes ou de punitions à attendre. L'homrne r
félon eux , étant-doué’ de la raifon -, doit vivre conformément
aux lumières qu’ila reçues, & par eonféc,lient
il eft obligé de vivre figement. Les Jîutoifies rejettent
. les chimères de- la métempfycofe , & toutes les
divinités ridicules . des religions du fintos &
de fuka. Ils.- croyant que nos âmes , iffiies d’un
esprit univerfel . qui anime toute la nature ,
après avoir été fe parées du corps retournent dans
le fe:n de; ce meme efprit, dë même que les fleuves,,
après, avoir terminé leur cours, rentrent clans, la.
mer cfoîi ils tiroient leur origine* Tien , c eft-a-dire
le ciel, eft le nom qu’il*« donnent a cet efprit , qui
eft la feule divinisé qu’ ils admettent ; ( d’où l’ on voit
que les fiutoïfiis ont les mêmes idées fur la divinité
que les'lettrés chinois , c’eft-a-d.re , ce font
de vrais théïftes ; car, quoique le mot tien fignifie
le - ciel , il ne faut point croire que ce fo.t au ciel
matériel & vifible , que ces philofophes adreffent
leurs voeux , mais à l’Etre fuprême , créateur du
ciel & de la terre. Cependant on affure ^ que
quelques - uns d’entr’eux admettent un être intel-
leéluel & incorporel qui gouverne la nature -, mais
qu'ils diftinguent de fon auteur , & qu’ils regardent
comme étant lui même une produébon de la nature.
Selon eux , cet être a été engend-é par In & Jo ;
deux puiffances différentes , dont l’une eft active ,
& l’autre paffive ; l’une eft'le principe de la génération
, & l’autre de la corruption» Les fiutolßes
croient le monde éternel , mais que les hommes ,
les animaux , le ciel & tous les élèmens ont ete
produits par In &. h , Ces philofophes n’ont aucun
temple , ni aucune, forme de culte ; ainfi que les
lettrés chinois, ils font des cérémonies en mémoi.e
de leurs ancêtrës , fur les tombeaux ' defquels ils
offrent du riz & des viandes ; ils allument des
cierges devant leurs images , & donnent des repas
fomptueux en leur honneur. Ils regardent le fuicide
non feulement comme permis , mais même comme
honorable.
Les fiutoiß'es ont, ainfi que les lettrés de la Chine ,
une profonde vénération pour la mémoire & les
écrits de Confucius , & part’cuÜeremcnt pour un
de çes livres intitulé, fiudo, c’eft-à-dire , voie philo-
fophique , d’oû l’on voit que leur feéle a tiré ion
nom ; elle étoit autrefois très - nombreüfe au Japon ,
& avoit beaucoup de partions parmi les perfonnes
favantes & éclairées , qui s’étoient détrompées des
fupëifti ions & des religions abfurdes du pays. Mais
ces" phÜôfophes eurent à efluyer de la part des
bonzes ou des moines , des calomnies & des perfections
qui les obligèrent de fe conformer , du
moins extérieurement , à l’idolâtrie du Japon. Le
plus graJncl crime qu’on leur imputa , étoit de
favorifer le Chrift.aniime , accufetion la plus terrible
dont on pu ffe charger quelqu’un dans l’empire
japonois. ( A. R. )
SIX CENTIEMES, ( Hiß. mod. ) terme qui chez
les anciens Saxons, qui évaluoient les hommes , fi-
gnifioit une perfopne de la valeur de fix cent che-
liiiS ; dans le temps que les Saxons dominoient en
Angleterre , tous les homme y étoient diftribués en
^ trois çlaffes ; favoir la plus haute , la plus baffe, &
la moyenne ; deforte qu’une perfonne ayant reçu
quelque injure, on proportionnoit la réparation à la
valeur de i’offenfé, & à fa claffe. -
Ceux de la plus baffe elaffe s’appelloient deux centièmes
, c’eft-à-dire., des hommes évalués, à deux cent
chelins ; ceux de la moyenne s’appellent fix centièmes
ou gens évalués à fix cent chelins ; ceux de la
plus haute s’appelloient doutée centièmes , comme étant
évalués à douze cent chelins.
SIXTE, ( Hifi. eccl. ) Il y a eu cinq Papes de
de ce nom.
Le fécond fouffrit le martyre le 6 août 258, pendant
la perfécution de Valérieo , & quatre jours
avant fon difciple Saint Laurent.
Le quatrième avoit été Cordelier comme le fut
le cinquième, il avoit même é:é général de fon ordre
, êc il prit parti pour les Cordeliers /dans la
queftion de l’immaculée conception de la Vierge ; il
accorda pour cette fête les mêmes indulgences que
pour la fête du Saint Sacrement. Il prit parti encore
pour les Cordeliers, dans une queftion cü il s’agiffoit
de favoir fi Sainte Catherine de Sienne avoit eu
les . Stigmates auffi bien que Saint François ; les Cordeliers
affuroient que ce privilège n’avoit été accordé
qu’à leur Patriarche; Sixte Quint défendit de re-
préfenter Sainte Catherine dans fes images, avec les
ftigmates^ Il s’occupa un peu férieufemeht de beaucoup
d’affaires semblables, mais il s’occupa auffi d’affaires
plus importantes, & trop importantes peut-être
pour un Pape; il fit la guerre aux Turcs , ou $iu
moins il envoya, en 1472 le cardinal Caraffe la
leur faire à la tête de vingt-neuf galèrés, en qualiré
de légat du faint Siège & de général des troupes de
l’Eglife. Ce cardinal, joint aux Napolitains 6L aux
Véiiitiens_5 prit Attalie en Pam'phylie ; . joint aux
feuls. Vénitiens, il prit Smyme, & remporta des efpèces
de dépouilles opirnes.
Ififignts fpoliis Marcellus opïmis•
Mais Sixte IV ruina l’état de l’Eglife , & in-
troduifit la vénalité -des charges pour fuffire aux de-
penfes de ces guerres & des bâtimens ..qu’il éleva dans
Rome, & de la réparation du pont du Tibre, qui
porte fon nom après avoir poité celui d’Antoine. On
impute, à ce Pape les régula. Cancellaria Roman a ,
traduites en François par Dupinei, & réimprimées
fous le titre de la. banque romaine, livre qui a tant fait
triompher les proteftans , & qui a fourni à Rouffea»
Iepigramme :
Hélas, dit-il, le pauvre Catholique l
Que n’eft-il né Romain ou Ferrarois l
Pour un écu la taxe Apoftolique
L’auroit ablbus du moins quatre ou cinq fois.
Sixte I V , mourut en 1484.
Sixte’ V , fi connu fous le nom de Sixte quint,
a plus fait en cinq ans de pontificat, que la plupart
des autres fouverains pendant le plus long règne. On
fait qu’il avoit été pâtre dans le lieu de fanaiffance ,
puis cordelier , qu’il s'étoit brouillé avec fon ordre,
& , ce qui étoit un peu plus férieux, avec le Sénat
deVenii’e , étant à Venife;il fut obligé de s’enfuir
fecrétement & précipitamment de cette ville , parce
qu ayant fait voeu , difoit-U , d être Pape à Rome ? il