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vinrent à ravager les pays voifins ; il fallut reprendre
les armes 5 un général romain, ( Lupicin )
envoyé contre eux fut battu , V a len s alors mar
cha en perfoone > perdit contre eux une bataille
près d’Andrinople en 578 , fes foldacs le portèrent
dans une maifon où on croyoic qu'il
leroit en sûreté ; les goths vainqueurs furvinrent 3
y mirent le feu & V a len s y fut nv.férablemenr
brûlé tout vivant. S il éprouva un fort cruel, il
avo:t été cruel lui-même & 1 avoit été fur-tout
par fuperftition. Un prétendu magicien lui avoit
prédit que fon fucceffeur ou un de fes fucceffeurs ,
feroit un homme dont le nom commenceroit par
Tkêod, vraisemblablement parce que tout e monde
s*attendoit à voir paffer l'empire entre les mains
du comte Théodofe qui avoit acquis beaucoup
de gloire à la guerre & qui paroiffoit le plus
digne du rang fuprême par fes talents & fes
vertus; en conféqucnce , V a 'e n s fit périr tous
ceux dont le nom commençoic par ces lettres,
& fit trancher la tête nommément au comte Théodofe
à Carthage en 373 , ce qui n’einpêcha pas
Théodofe fon fils de parvenir à F empire.
Un autre V alens , nommé V a l e r iu s , eft au
nombre des tyrans, ceft-àdire qu’il fut proclamé
empereur, & tué par fes fôldats au bout de fix
femaines , l ’an 16 1 .
^ V A L EN T IN , ( Grégoire ) Hiß. l i t t . mod. )
jéfuite effagnol, difputa contre Lemos fur la grâce.
Il eft aujourd'hui oublié de tout le monde, quoique
fes oeuvres en cinq volumes in -fo lio fe trouvent
dans toutes les bibliothèques de théologie.
Aîcrt à Naples en 1603.
V alentin , e’eft le nom :
i ° . D’un pape , mort le z i feptembre 827 5
quarante jours ap ès fon éleâion.
2°. D’un héréfiarque du fécond fiècle, un peu
plus abfurde que les autres & qui en conféquencc
eut un peu plus de difciplcs.
30. D’un chymifte & a'chimifte du feizième
fiècle ; Bafîle V a le n tin efi du moins le nom qu’il
prit. Ses ouvrages écrits en haut-allemand, ont
été traduits en latin & en français : c’eft l ’azo th
des vhilofophes , avec les d o u \e clefs de l a p k i -
lofophie ; c’efi la rév o lu tio n des m yfleres , des teintu
re s effentielles des f e p t m étau x & de leu rs ve rtus
médicinales ; c’eft le teßament de Ba file V a le n tin .
On prétend que ce chymifte, quel qu’il foi-, dut
au bafard la connoiffance des propriétés de l ’an-
timoine. Des cochons ayant mangé un peu d’antimoine
qu’il avoit jette hors de fon laboratoire,
il s appercut qu’il en furent violemment purgés ;
il efiaya ce purg2t f fur le corps humain , & f-$
expériences ayant réuflî , il fit l’ouvrage intitulé:
c u rru s triump h a le s a n tim o n ii. ]
4°. D'un Botanifte , ( Michel-Bernard ) pro-
fefleur en médecine à Gicfïèn, & qui étoit de l’académie
des curieux de la na ure. On a de lui
k ifio ria fm p lic ium refo rm a ta & ampkitheatrum zootom
ie um.
Quant a Jean V t i e n t in G e n tilis , ( Voyeç G en«
TILIS. )
VALENTINE de Milan, ( V o y e [ V isconti. )
V A L EN T IN IE N , ( H i f i . rom. ) 11 y a eu
trois empereurs rorpa'ns de ce nom. V a le n tin ie n 1.
fucceffeur de Jovien , étoit né l’an 321 , à Ciba-
les , bourgade de la Pannonie. Son père fe nom*
moit Giatien , & ce fut aufli le nom du fils 8c
du fucceffeur de V a le n tin ie n . G'ratien furnommé
le Cordicr, père de V a le n tin ie n 8c de Valens ,
( y °y e[ cet article , ) fut diftingué par un courage
intrépide & une force de corps extraordinaire.
Il pai'a par tous les degrés de la milice , devint
comte d’Afrique, ( car il y avoit alors des comtes
d’Afr.quc & des ducs d’Egypte. ) II commanda
les armées romaines dans l'Angleterre, nommée
alors la Bretagne. 11 tomba dans la difgrace de
l’empereur Confiance , pour avoir reçu dans fon
departement le tyran ou ufurpateur Magnence,
compétiteur de Confiance.
Va le n tin ie n fon fils avoit embraffé de bonne
heure la profeffion des armes & s’y étoit djftingué
comme Gratien Le règne de Confiance étoit celui
des miniftres, des favoris , des foupçons & des délavons.
Sur de faux rapports de cotartifans & d’envieux
, V a len tin ien qui commandoit en qualité de
tribun un corps de cavalerie dans les Gaules,
fut caffé & renvoyé du fervice en 357. II fut
rétabli fous Julien , réparateur de la plupart des
tort*: de Confiance , & qui fit 'Valentinien tribun,
de fes gardes ; mais pour pl.iire à Julien il falloit
être payen j c’étoit là le foible de cet empereur
o’^illcurs fi grand , & V a le n tin ie n chrétien zélé
fe m:t en danger par ce vêle même, pouffé peut,
erre un peu plus loin qu’il n’étoit néceflàire.
Va le n tin ie n obligé par le devoir de fa charge,
de fuivre par-touc l ’unpereur , l’accomyagnoit un
jour malgré lui au temple de la fortune ; un
prêtre qui faifoit une afperfion d’eau luftiale, en
jetta quelques goutc-s fur l ’habit de Va lentinien ;
celui-ci donna un fouflet au prêtre, en lui dirant :
pourquoi ofes tu me fouiller de cette eau impure ?
Sc il déchira l’endroit de fon manteau où l’eau étoit
tombée. Il étoit impoflible que l’empereur laiflât
impunie une telle infulte , faite en fa préfence
dans de telles con onéfcures au miniflre de la religion
qu’il profefloit 8c qu’il rétabliffoir, & l'aélion
de Va le n tin ie n n’a pas eu l’approbation de tous
les chrétiens. L ’empereur pour le punir de la
manière quil jugea devoir lui-être la plus finfible,
lui ordonna de facrifîer à l’inftant aux dieux s’il
ne vouloit perdre fa charge 5 fur Ion refus il
l’exila.
l'ex la. Caffé par Confiance il avoit été rétabli
par Julien ; exilé par l ’idolâtre Julien , il
fut rappcllé par le chrétien Jovien. Luciiien,
beau-père de Jovien , mena Valentinien avec lui
dans les Gaules où il commandoit; il s'éleva une
violente fédifon à Rome , Luciiien y périt, Valentinien
penfa y périr, & s’en étant fauvé avec
jrûie v alla fe ranger en Orient auprès de l ’empereur
, q u i, pour le dédommager & le récom-
penfer, lui donna la fécondé compagnie de fes
gardes. A la mort de Jovien , ( 364 J il fut élu
empereur , mais on voulut le forcer de fe nommer
fur le champ un collègue.
» Romains , dit-il du ton d'un homme vraiment
digne du rang augufte où il venoit d’ètrc élevé,
» eft-ce donc pour me parler en maîtres que
» vous m’avez fait empereur ? Vous pouviez ne
xr me pas choifir, mais votre choix a été libre,
y* je le défendrai ; c’efi-à-vous d’obéir c’eft à
» moi feul à commander : «e me forcez pas de ne
» voir que des féditieux & des rebelles dans les
» braves foldats qui viennent de m’honorer de leurs
» fuffrages. Le choix que vous me propofez de
» faire, demande du tems & de la réflexion ; je
» le ferai , quand je le jugerai à propos , quand les
y» befoins de i’empire me paroîtront l ’exiger j
» attendez-en le temps avec foumiflion & avec
» relpeét, repofez-vous fur moi du foin de l’état,
» & venez recevoir les préfens que je -vous ai
» defiinés, moins pour fatiTaire a l’ufage, que
» pour vous témoigner mon affèéüon ». Ceci fe
pafloit le 24 février ( 364 ). Le 28 mars fuivant
i l fit fon choix & ce choix n’étoit pas difficile.
Audi quand il mit l ’affaire en délibération dans
le confeil , le général Dagalaïfc lui die —.il :
qu’efi-il befbln de délibérer f Si vous aimez votre
famille , vous avez un frère , fi vous aimez l ’état,
nommez le plus digne. Il aima fa famille 8c choi-
fit Valens fon frète ( Voyez fon article, ) Mais ;
loin de favoir mauvais gré à Dagalaïfe de là fran
chife, il l ’éleva peu de cems après au confulat.
Les deux empereurs travaillèrent d’abord en
commun avec beaucoup de zèle & d’intelligence ;
ils firent plufieurs loix utiles à l’empire & fur-tout
favorables au chriftianifme ; mais bientôt ils fui-
vîrent l’exemple qui leur avoit 'té donné pat-
Dioclétien & Maximien , & leurs Céfa s , &
depuis encore par Conftantin dans les arrange -
mens qu’il avoit faits emre fes trois fils > ils
partagèrent l’empire pour être plus en état de le
défendre , car il étoit depuis longtems attaqué
de tous côtés par lesbarbare« ; Valens eut IOrient,
Valentinien l ’Occident ; celui-ci fe rélcr va fur fon
frère une forte de fupéiiorîté que fon âge & fes
bienfaits fcmbloient lui aflurer d’ailleurs.
Valentinien eut principalement à combattre dans
les provinces de ion partage les Allemands , les j
Saxons , les Quades ; mais en général il fit
Hifioire Jome V 1
plus la guerre par les lîeutenans que par lui-
même j cependant il marcha quelquefois en per-~
fbnnc contre eux , & vers rân 371 , peur erre
plus à portée de veiller fur tous leurs mouve-
mens , il vint établir fa cour à Trêves, qui par-
là devint comme la capitale de l’empire d’Oc-
cidenr. Le tyran Maximien s’ y étoit déjà établi en
384. La guerre de Valentinien contre les Quaâes
fut injufte & foutenue par des moyens coupables.
Valentinien, avoit montré fans doute de la fageffe
8c de la prudence en garniffant de forts toute la
barrière du Rhin pour contenir les peuplades barbares
de la Germanie, & mettre l’empire romain
à l’abri de leurs incurfions j il devint injufte 8c
ufurpateur lorfqu’il voulut étendre cette précaution
jutqu’au Danube , & faire conffruire des forts
& mettre des garnifons dans le pays des Quades
qui depuis le règne de Marc-Auiefe^ viyoient
paifibles, fans jamais fortir de leurs limites, ni attaquer
ni infulter leurs voifins ; ils firent de juftes
répréfentations fur cette infradion du droit des
gens ; Maximien , préfet des . Gaules , homm«
cruel & entreprenait 8c qui avoit brigué la com-
million de faire exécuter les ordres de l’empereur,
emra en conférence avec Gabinius, roi des Quades.
» Nous ne vous demandons point grâce, Jui difott
» Gabinius, nous demandons juftice ; laiffez vivre
*» en paix ceux qui ne troublent point la paix
» d’autrui, nous avons renoncé aux conquêtes fie
» aux courfes , mais non pas à la libre pof*
» fefiion de notre pays ». Max’mien prolongea
les conférences , parut accueillir Gabinius & fentir
les raifons , & quand il crut avoir infpirc affe£
de confiance aux Quades, il invita les principaux
d’entre eux avec leur roi à un fouper où ils furent
tous affalfinés ; on dit que Gabinius périt de
la propre main de Maximien.
Les Quades indignés pafsèrent Je Danube & f»
jettèrent fur les terres de l’empire où ils firent beaucoup
de ravage. Peu de téms après on apprit que
l’empereur venoit en perlonne dans le pays. Qn
efpéra d’abord qu’il venoit faire juftice du crime
de Maximicn & des vexations que Tes gouverneurs
exerçoicnc depuis long tems dans ces contrées. O a
s’en flattoit en va:n , i l venoit (e venger des
Quades & ne fe propofoit pas moins que de les
exterminer. Effrayés à la vue des aigles romaines
& d’nn empereur delcendatit en perfonne dans leur
pays le fer & la flamme à la main , iis fe lau-
vèrent dans leurs montagnes, d’où ils regardoient
en pleurant leurs maifons réduites en cendres 8C
l’ horrible dévaftation de leurs villes ; ils cherchèrent
tous les moyens d’appaifer la colère de
l ’empereur, & ils obtintent avec peine la faveur
d’une audience ; leurs ambaffadeurs fuppliaris &
tremblans fe Fproftemèrent aux pieds de Valentinien;
ils refferabloient en tout à ce payfan du
Danube , que notre la Fontaine rend fi intéref-
lant dans fa difformité fauvage & dans là mâle