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deux généraux, dignes de fe mefurer en Pénible, un
grand combat de Cavalerie , où ils usèrent chacun
de leur côté de divers ffratngêmes qui leur réul-'
firent à l’un & à l’autre. Celui d’Aurélien ne fut
pas le plus ingénieux ni. le plus nouveau, mais il
lui valut la vi&eire ; ce prince redoutant la cavalerie
pefamment armée des orientaux , feignit de
fuir devant elle pour l ’attirer fur fes traces & l’attaquer
enfuite. avec avantage lorlque l ’ardeur dune
longue & inutile pourfuite l’auroit fatiguée jufqu'à
répuifemerit & l’auroit mife en défordre. Tout arriva
comme Aurélien l’ayoit prévu ; lorfque les
romains , fans avoir perdu leurs rangs , le retournèrent
tout-à coup, & déployèrent un front redoutable
, ils eurent bon marché des palmyréniens
furpris , demi -vaincus , accablés de lafïitude, de
chaleur , & pouvant à peine foutenir le poids de
leurs armss ; ils les renversèrent & les foulèrent
aux pieds de leurs chevaux ; il fallut que les pal-
myiéniens fo.ngeafTem à la retraite : c’eff ici que le
ffratagéme de Zabdas le fervit bien ; il éfoxt placé
entre l ’armée romaine .& Antioche, où il devoir
naturellement fe retirer} ii avoir lieu de craindre ,
d’après les difpofirions de cette v ille , qu’elle ne
fermât fes portes au vaincu, mais heuieufement
elle ne pouvoir gu ères apprendre que par lui des
nouvelles de là bataille. Zabdas prend fon parti,
al publie que non feulement il a remporté la victoire
, mais encore qu’il a-, fait l'empereur prison
nier : on voyoit en effet marcher au milieu de fes
troupes un captif revêtu des ornemens impériaux,
& q u i, par Tâge, la taille & -tout l’extérieur ,
paroiffoit reffembler à Aurélien ; Zabdas entre dans
Antioche, où il eft reçu en vainqueur; il y trouve
Zénobie, qu’il défabufe en particulier, & avec
]aq,uelle: il fort, pendant la nuit, d’Antioche, & fe
retire à Emèfe , fuivi des troupes palmyréniennes.
Toute cette marche , ou plutôt cette fuite, fut
habilement dérobée à l’ennemi. Le lendemain Aurélien
, non content de ce fuccps d’un combat de cavalerie
, fort dp fou camp pour engager une affaire
générale; il eff étonné de ne point voir l’armée
ennemie » il fe met à fa pourfuite, il arrive aux
portes d’Antioche, il entre fans obffaçle dans, la
ville , & la trouve déferre ; on avoit feulement
laiffé, fur une hauteur qui çommandoit le faubourg
de Daphné , un corps de troupes chargé d’arrêter
la pourfuite- du vainqueur, 8c de donner le tems
aux palmyréniens de réparer leurs pertes; Cet effet
fut produit en partie. Les romains furent obligés
de livrer un combat difficile & pénible pour déloger'
les ennemis du pofte avantageux qu’ils ôccupoient, &
ïaviétoire fut encore difputée dans cet endroit ; Auré-
Jien avance Ssprcnd fur fa route Apamée & quelques
autres places diluées entre Emèfe & Antioche. Arrivé
près d’Emèfê, il retrouve enfin l’armée palmyrénLnne
qui-iktteiidoit fous les murs de cettç place., & il la.
retïpuveforte defoixante & dix mille hommes. C ’étoit
toujours Zabdas au; la çommandoit ; il fe furpaffà
Z A B
par les efforts qu’il fit dans cette journ -'e, d’oiî
devoit dépendre le fort de Zénobie & de fon ein-
' pue. La cavalerie palmyrénierine eut un avantage
décidé fur celle des romains; ceüe-ci, moins nombreuse
, voulut préfenter un front aulfi étendu &
rendit fes rangs trop foibîes ; ils furent aifément
rompus, la cavalerie romaine s’enfuit, & ce ne fut
pas une feinte, mais la cavalerie palmyrénienne
fit encore la faute de pourfuivre les roma:ns trop
loin & trop long-tcms, & de laifler fon infanterie
dégarnie & fans appui ; ce fut alors que l'in fa literie
romaine , prefque toujours invincible & bien
fupérîçure à l ’infanterie orientale, fondit fur celle-
c i, & eut fur elle tout l’avantage que la cavalerie
palmyréniemie avoit eu fur la romaine ; celle-ci
voyant le combat rétabli, fe rallie & revient à la
charge; alors la viétoire fe déclara entièrement
pour Aurélien, les débris de l’armée palmyrénienne
fe retirèrent dans Emèfe, où ils furent recueillis
par Zénobie ; ma:s cet-e pri.ncefle , comptant peu
fur l ’affèélion des habitans de cetre place, toute
rom a me d’inclination , ne crut pas d voir y foü-
tenir un fiège, & ce fut fa forte & fidèle ville de
Palmyre qu’eiie choifït pour dernier afyle. On ignore
ce que devint Zabdas ; de ce moment l’hiffoire
iis p rie plus de lui; on ne fait s’il fut du nombre
des miniftres, des confeillers , des généraux pal-
myréniens mis à mort par lord’ed’Aurélien après
la prifie de Palmyre & de Zénobie, & fur lefquels
cette princeffe , pour s’exeufer, eut, d:t-on , là
foib effe de rejetter tout le blâme de l'a guerre
qu’elle avoit entreprife avec tant d’audace, & fou-
tenue d'abord avec tant de courage. La bataillé
d’Immcc & celle d’Emèfe font de l’an 27a 4c
J. G.
ZABDIEL , ( Hiß, de Syrie & hiß, fainte. ) c’elî
le nom du prince ou roi des arabes, chez lequel
Alexandre Velez , ou Balés , ou Balas, ou Bala,
roi de Syrie, fils réel ou fiippofé d’Antiochus Epi-
phanès ( récriture fàm'e dit qu’il étoit fon fils, Ale- -
xander Antiochi filins ) al'a chercher un afyle dans
fa difgrace, lorf|u’ile u t été défait par Ptoléméé
ou Ptolomée ; le barbare Zabdiel, violant indignement
tous les droits de l ’hofpitalité, fit trancher
la tête an malheureux Alexandre, & lenvoyà
lâchement à Prolémée,
1 Hoye^Varticle Alexandre Baies, de M. Tuf pin*
Hoyeç aufli le premier livre des Maohabées,
chapitre XI , verfets 16 8c 1 7 , dont voici les
ternies :
Et fugit Alexander in arabiam , ut ibi protégé-
retur : Tex autem Piolemceus exaltatus efi.
Et (ibfiulit Zabdiel a ra b s cap ut Alexandri, &
mißt Ptôlémoe'o.
39 Alexandre s’enfuit en A/aJrie pour y trouver
quelque protection , & le roi Ptoléméé fut élçvç
en grande gloire »5*
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»9 Mais Zabdiel, prince des arabes, fit couper
la tête à Alexandre, & l’envoya à Ptoléméé ».
ZABULON , ( Hiß, facr. ) un des fils de Jacob
& de Lia. Sa part dans la bénedidion de Jacob eff
énoncée dans la génèfie , chap. 45?, verf. 13. Il eff
encore parlé de lui au commencement de l’exode,
dans'les deux premiers chapitres du livre des nombres,
& au premier livre des paralipomènes, chap. 2 ,6 .
Le partage de la Tribu de Zabulon s’étendoit de=-
puis la mer de Galilée à l’orient jufqu’à la mer mé-
diterranée à l’occident, félon la bénéd dion de Jarob
mourant, qui porte que Zabulon habitera fur le bord
de la mer & dans le port des yailfeaux , & qu’il s’étendra
jufqu’à Sidon.
Z A C A G N 1 ( Laurent-,Alexandre) Hiß. litt, mod.) .
critique & littérateur italien, garde dp la bibliothèque
vaticané, a publié à Rome en 1698, un recueil
de monumens eccléfiaffiques fous ce titre : col-
lecianea monumentorum veterum ecclefia grues, & Latin*.
Mort à Rome vers .1720.
^ .Z AC AT. ( Hiß. mod.) L ’ai coran de Mahomet
Impofe à fes fedateuis deux efpèces d’aumônes ;
J une eff legale , & l ’autre eff volontai re. La première
s’appelle çaeàt, & la Ceconde fadak'at. Rien
n eff puis éxprëuémenc enjoii t aux mahométans
que la; neceffite de faire l’aumône. Le calfe Omar
Ëbn Abdilazis difuit que la prière fa it faire la
moitié du chemin vers Dieu , que Le jeune conduit
a la porte du p a l a i s& que c eß Vaumône qui en
procure Ventrée. Suivant l ’alcoran , l ’aumône doic
être faite.fur les troupeaux, fur l'argent, fur le blé,
fur les fruits & fur ies marchandiles. A la fin du
ramadan, c’eft à-dire, du mois de jeiine, chaque
mufu'man eff obligé de faire l ’aumône po’ir lui-
même & pour chaque perfonne de fa famille; en
un mot, le précepte de l ’aumône eff un des plus
indifpenfàbles de la religion mahométane. ( A . R, )
ZACCHÏAS, ( Paul) (Hiß. lit t ,mod.) médecin J
du pape Innocent X, cultiva toutes les belles connoif-
fances, mais il donna la préférence à fon art ; on a de
lui: qusßiones medico-legales , ouvrage où la méde-
cine& le droit canonique s’é .Jairent l’un par l’autre,
& qui palrp pour être également utile aux médecins
& aux cafuiftes ; un autre ouvrage du même auteur qui
; a pour titre : la vie quadragéfimale , a aufii le même
objet a-peu-près ; il roule fur les difpenfès des abf-
tinences du carême, & en difeute la iég timicé.
Zacchias a encore écrit fur les maladies hypocondriaques.
Moit à Rome la patrie en 165:9.
ZA CHARIE , ( Hiß. facr. ) L ’écriture fainte nous
offre quatre perfonnages célèbres de ce nom.
l0? hJn roi d’Ifrael, fils de Jéroboam I I , & dont
, reEne à Saiiiarie 11e fut que de fix mois ; il fut tué I
Z A C
par Sellum , fils de Jabès, & celui-ci régna en fa
place. L'hiffoire de ce Zacharie fe trouve au 4e. livre
des Rois,, ehap. iy.
28. Le fils de Joad & de Jofabetb, le grand prêtre
Zacharie ; c’eff de lui que Joad dit dans fon en-
thoufiafme prophétique:
Quel eff, dans le lieu faint, ce pontife égorgé?
Pleure Jcrufalem , pleure cité perfide,
Des prophètes divins malheureule homicide.
Ce fut ce Joas, fauve des fureurs d’Athalie pat
Joad & par Jofâbeth, qui fit lapider Zacharie.
( Hoyéç le fécond livre des paralipomènes', char,
24, verf. 20 i zi ,2 2 .)
5 °. Le onzième des douze petits prophètes. Sa
prophétie a quatorze chapitres. On y remarque fur-
tourna prophétie contenue dans le chap. 5» , verD g j
« Filles de Sion , voici votre roi qui vient à vous ,
» ce. roi juffe qui eft le Sauveur ; il eff plein de dou-
» ceus &ilcft monté lur une âneffe & fur le poulain
;de l’an elle. « Certe prophétie 'eff rîappellée dans
l ’évangile de S.- Jean , chap. 12 , verf. 1 • •
4°. Z acharie , mari de fainte Elisabeth, coufine de
la fainte Vierge & père de faint Jean-Baptifte.,:Son
hiffoïre, ainfique .cantique.&ened*filus dominus
de us. Jfracl , quia vifitavit & fecit redèmv lions ni
iplein,s f i s . , fetrouve dàns. l’évaivgüe de faint Luc,
chapitre premier. Il compofa & prononça ce can-
tLjue, lorlqu apres avoir été muet en punition de
l ’iwcréJulicé qu’il avoit montrée fur la prophétie qui
lui avoit été faite qu’il auroit- un fils , fa langue fe
délia tout-à-coup à la naiffànce de ce fils. I l y fend
temo’gnageà la million des prophètes & à.- l’açcom-
piilf ment des prophéties :■ ficut lôcutus est per os
fin it orum. qui. a fsculb f u i t pfophctnrum ëjus , & il
ptoplîeriic lu -même que l ’enfant qui vient de naître
fera le prophète du très-haut & le précurfeur du
Meffie : Et tu puer y pr pketa aldjfimi vocàberis,
prsibis enim antefaciem domirii p avare vias ejusm
f Q. Te pape Zacharie que quelques - uns ap-
pellent/alrtr Zacharie , grec de nailfance, fticcefleur
de Grégoire III, élu en 741 , mort le 4 ’Mars 752.
Il fut aumônier & charitable ; il établit des diffri-
burions régulières d’aumônes en faveur des pauvres
8c des malades ; il racheta beaucoup d’efclaves que
des marchands vénitiens alloient vendre en Afrique ,
ou ces malheureux auraient eu tout à craindre pour
leur religion, & pour leurs meeurs. Il s’occupa du
foin de rétablir & de maintenir la discipline ecclé-
fiafftque ; auffi courageux que pieux & bienfaifant,
il expora plufieurs, fois fa vie pour la défenfe^du
c erge & du peuple de Rome dans les troubles qui
agitoiem alors Thalie, ravagée à la fois par les em-
pct?eursgrcesou par leurs exarques, Sc par les Lombards.
C e fut le pape Zacharie qui jetta les premiers