
lieurs, diftingués par différens noms. Le premier dë®ré
par lequel ces lettrés font obligés de paffer, eft. celui
à£s jin-de\ il faut, pour y parvenir, avoir étudié la
rhétorique, afin de pouvoir exercer les fondions d’avocat,
de procureur & de notaire. Le candidataprès
avoi^ acquis la capacité requ.fo,fubit un examen, à
la fuite duquel on écrit fon nom fur un régifixe j & on
le prefente au roi, qui lui permet de prendre le titre
de fin-de. Le fécond degré s’appela dow-kum ; pour y
parvenir , il faut avoir étudié pendant cinq ans les mathématiques
, la poëfie & la mufique, l’aftrologie & 1 autonomie. Au bout de ce temps on fubit un nouvel
examen , à la fuite duquel on prend le titre de dow-kum.
Enfin, le troifième degré, qui eft celui des tan-fi,
s acquiert par quatre années d:’étude des loix, de la politique
& des coutumes. Au bout de ce temps, le candidat
fubit un nouvel examen ea préfence du roi, des
grands du royaume, & des lettrés du même ordre.
Cet examen fe fait a la rigueur ; & fi le candidat s’en
tire bien, il eft conduit à un échafaud dreffé pour
cet effet; la il eft revêtu d’un habit de fatin que le roi,
lui donne, &. fon nom eft écrit fur les tablettes fulbën-
dues a 1 entree du palais royal. On lui a {ligne une pen-
fion, 3c il fait partie d’un corps parmi lequel on choifit
les mandarins ou. gouverneurs , les miniftres & les
principaux magiftrats du pays.
TANS1L L O . (Louis) { Bifl. lut. mod. ) poëte
italien, au on a comparé avec Pétrarque , mais qui a
beaucoup moins de réputation.. Né à Noie vers l’an *
15 10 , il étoit juge de Gaëte en 1569. Ses poëfies
turent miles a Y index, comme trop libres.. Pour expier
cette faute, il préfenta au pape Paul IV un poëme
mtitulé le la grime de fan Pïetro , les larmes de faint
î f iL 6 l emkJême c,e fon repentir. C tû ce poëme que
Malherbe a. mis en vers François,, où on tfouve des
hyperboles ridicules, & d’autres traces du mauvais
gcut de rpriginal. C’eft de-là qu’eft tiiée cette ftrophe
indigné de Malherbe * & qu’on a tant citée comme
modèle d un ftyle faux & exagéré..
C eft alors que fts cris en tonnerres éclatent,
Ses foupirs fe font vents, qui les chênes combattent;
est les pleurs , qui tantôt defeendoienr mollement
ReiTcmfclèftt un tort ent eut, des hautes montagnes *
Ravageant & noyant les voifines campagnes ’
• v eut que tout l’univers ne loit qu’un élément.
<> poëme des larmes de faint Pierre àe TanfiÜo fut
aufîi traduit en Elpagnol..
Tanjillo eût le crédit de faire retirer fes poëfies de
I mdex ■ mais fon poëme , intitulé ; il Vendemiatore, '
k T'cndanpur, y «fia : autant valoit y refter pour le
tout: On jugea que dans ce poëme il avoit peint avec
trop de vérité les pl'aifirs & la licence qu’il avoit vu
Nofeef pendam lesyacances dan" 1« campagnes de
TAPACAOU , C m. ( Hift. mit., terme de relation }
valet au fervice des talapoins.de Siam. Chaque tala-
fo:n a pour le fervir un ou deux tagacaous. Ces domeiftiques
fon: féculiers, quoiqu’ils foient habillés comme
‘ lei,rs ™M’ res 1 excepté t,ue leur habit eft blanc, &
que celui des talapokis eft jaune, dis reçoivent l’argent
que 1 on donne pour les talapoins. Ils ont foin des jardins
,6c des terres- du couvent, & font tout ce que les
talapcms ne peuvent faire félon la loi. (D . J .)
TAPISSERIE DES Gobelins ; l'on nomme ainfi
une manufaéture royale établie à Paris au bout du
tauxbourg faint Marceau, pour la fabrique des upif-
Jeries & meubles de la couronne. 1 '
La maifon où eft préfentement cette manufaflure _
avoit été bâtie par les frères Gobelins, cé'èbres teinturiers
, quf avoient les premiers apporté à Paris le
lecret de cette belle teinture d’écarlate, qui a con-
terve leur nom, auffi-bien que la petite rivière de
bievre fur le bord de laquelle ils s’établirent, &*que
depuis l’on ne connoît guère à Paris que fous le nom,
de nviere des. Gobelins.
Ce fut en l’année 1667 que celle-ci changea font
nom de Tobie Gobelin, quelle avoit porté jufques-là,,
en celui d hôtel royal des Gobelins, en conféqùence de 1 édit du roi Louis XIV.
M. Colbert ayant r établi et embelli les maifons
royales, fur-tout le château du Louvre & le palais des.
tuileries, fongea a faire"travailler à des meubles qui-
repondiflent a. la magnificence de ces maifons. Dans ce
deffein, il raffembla une partie de ce qu’il y avoit de-
plus habiles ouvriers dans le royaume en toutes fortes-
darts & de manufaélures, particu'ièrement de peintres,,
de tap.ftjers , de fculpteurs, d’orfévres & d’ébêniftes,
& en attira d’antres de différentes nations par des pro-
mefles magnifiques, des peufions , & des privilèges,
confidérables.
Pour rendre plus ftable l’établiffement qu’il pro-
’ jeîto!t *.■ ï Porta. Ie 10i à foire l’acquifition du fameux,
notel des Gobelins, pour les y loger , & à leur donner
des réglemens qui affuraffent leur état & qui
fixaffent leur police.. n
Le roi ordonne & ftatue què lëfdites manufactures,
feront régies & a Jminiffrées par le fur-intendant des.
: bâtimens, arts & manufaéîures de France ; que les.
maîtres ordinaires de fon hôtel prendront connoiffaneé
de toutes les aélions ou procès’ qu’èyx, leur famille &.
domeftiques pourraient avoir ; qu’on ne pourra faire.-
venir des pays étrangers destapijferies&c;.
La manufaéfore des Gobelins eft jufqua préfent la
première de cette efpèce qu’il y ait au monde ; la
quantité d’ouvrages qui en font fortis, & le grand
nombre d’èxcellens ouvriers qui. s’y font formés font
incroyables.
En effet, c’eft à .cet établiffement que là France eft
redevable du. progrès que les arts & les manufaéîures
y ont fait.
Rien n’égale fur-tout la beauté' dé ces tapijjerîes. Sous
la fur-intendance de M Colbert & de M. de Louvois.
fon fuccèffeur , les tapifferies de haute &. de baffe-lifTe
y ont acquis un degré de perfeéîion. fort fupérieur à
tout ce que les Anglois & les Flamands ont jamais
fait.
Les batailles d’Alexandre, les quatre faifons , les
quatre élémens, les maifons royales, & une fuite des
principales allions du roi Louis XIV depuis fon mariage
jufqi’à la prem ere conquête de la. Franche-
Çomté, exécutés aux Gobelins fur les deflins du célébré
M. le Brun, direâeur de cette manufaâure,
font des chefs-d’oeuvre en ce genre, (A . R.)
TARAB1TES , f. f ( Hiß. rnod. ) ce font des machines',
aufîi funples que ftngulières, dont les habitans
du Pérou fe fervent pour paffer des rivières, & pour
fe faire tranfporter d’un côté à 1 autre, air.fi que les
chevaux & les beftîaux. La tarabite eft une fimple
corde faite de fiane, ou de courroies tres-fortes de
cuir, qui eft tendue d’un des bords dune rivière a
l’autre. Cette corde e/l attachée au cylindre d un tourniquet,
au moyen duquel on lui donne l’e degré de
tenfion que l’on veut. A cette corde ou tarabite, font
attachés deux crocs mobiles , qui peuvent parcourir
toute fa longueur,. & qui foutiennent un panier affez
grand pour’ qu’un homma puiffe s’y coucher,, enjeas
qu’il craigne les étourdiffemens auxquels on peut etre
fil jet en paffant des rivières, qui font quelquefois'entre
des rochers coupés à pic , d’une hauteur prodigieufe.
Les Indiens donnent d’abord une fecouffe violente au
panier, qui-., par ce moyen, coule le long de la tarabite
, & les Indiens de l’autre bord., par le moyen de
deux cordés, continuent d’attirer le panier de leur
côté. Quand il s’agît de faire paffer un cheval ou: une
mule, on tend deux cordes ou tarabites l’une près de
l’autre; on fufpend l’animal par des fangles, qui'paffem
fous fon ventre, & qui le tiennent en refpea, fans
qu’il puiffe faire aucun mouvement. Dans cet état on
le fufpendà un gros croc de bois , qui coule entre, les
deux tabarites , par Je moyen d’une corde qui l’y attache
: la première fecoufle fuffit pour faire arriver
l’animal à l’autre rive.. Il y a des tarabites qui ont 30a
4P toifes de longueur, & qui font placées à 2.5 ou
3o,jtoifes au-deffus de. la rivière, (A* R.y
TARAISE, ( Hiß. eccëf ) patriarche de Conftan-
tinople , que l’impératrice Irène fit élire en 784 , aida
cette princeffe à rétablir dans l’églife d’orient le culte
des images. Ils voulurent confacrer ce dogme par la
folemnité d’un concile oecuménique, ténu dans le
même lieu que le premier des conciles oecuméniques,
c’eft-à-dire, à Nicée en Bithynie. Irène, à la fol-licitation
de Taraife, écrivit, en fon nom. & au nqm.de
^empereur Conftantin Porphyrogénète fon fils, au pape
Adrien, pour le- prier. d’.affiftèr au Concile en per-
fonne ou par fes légats ::le concile fe tint en 787. On
établit le culte des. im a ge sS i on en fixa les principes»
Or apporta une image de là vierge au milieu de
l'affembiée ;. elle y fut fàluée par tous les évêques,. &
©n brûla devant elle les écrits des iconoclaftes. Charlemagne
&l fes évêques , trompés par une mauvaife
traduction des aéîes du concile , firent écrire contre
fes décidons ; & au concile de Francfort fur le Mein
qui. fe tint en 7 5 4 . le fécond, concile de Nicée fut rejet
té. Cette oppofition de deux conciles ^ tous deux
très-nombreux & ,très-folemnels, fit redouter dès-lors
au pape Adrien la -féparation des deux églifes, qui ne
devoit avoir lieu que dans le fiècle fuivant. Il craignoit
de voir naître ce fchifme d’un mal-entendu, dans le
moment où l’églife Grecque , abjurant l’erreur dont
on avoit voulu l’infeéter, fe réuniffoit à l’églife Romaine
fous une impéfatrice orthodoxe , & prenoit
avec le faint fiége de nouveaux engagemens. II fe
donna tant de mou.vemens auprès de Charlemagne,,
que le mal-entendu, ceffa enfin, & que la paix fe maintint
entre les deux églifes &L entre les deux empires. Le:
patriarche Taraife mourut en 806.
TARD-VENUS , f. m. pi» ( Hijl. de France. ) ou
Malandrins ; c-étoient de grandes compagnies, com-
pofées de gens de guerres, qui s’affembloient fans être
autorifees par le prince,, & fe nommoient un chef..
Elles commencèrent à paroîtrè en France , fuivant
le continuateur de Nangis , en 1360- , & furent nom»
rués tard-venus. Jacques de Bourbon , comte de la
Marche, fut tué à Ja bataille de Brignais , en voulant
d fîiper ce« grandes compagnies, qui avoient défolé la>
France, 3c qui payèrent enfuite en Italie. Hènaulu.
T A R P A , ( Spurïus Metius on Mcecius ) fHiJH.
Rom. ) fameux critiqué du: temps dlAugufte , qui te*
noit dans -lé temple d’Apollon un tr ibunal", • où ori ex a*
minoit les pièces de théâtre avant qu’elles fuffent r.e*-
préfentées:f
Quce nec ïh izde fonent certantià judice Tarpdr •
dit Horace.
TÀRPEIA. f .HiJld. Momi ). Dans la guerre que l’err^
lévement des. Sabine«- -fit naître-entre les Sabins & lès>
Romains,. la fixième année de la fondation de Rome,.
Tarpeïa , fille dé Spurius Tarpe'ius, lequel, comman--
doit dans unppfte fitué fur ;Une des fept collines, depuis
fi fameufes-tjrahit fon pèÿe ,•& fa. patrie, & livra ce
pofte, aux Sabins;- elle-étoit convenue ave g eii£ qu’ils
lui donneroient pour prix de ,fa trahifon une ,efpèce; de.-
bracelets qu’elle, lçur- avoir vu e , & qui, layçit cpntée,.
Sur une fâuffé équivoque-qu’ils voulurent trouver dan«,
la défignâtion dés bracelets , les-, Sabiiïs .feignirent de;
croire que e’étoient. leurs boucliers, qu’elle leur avoit:
demandés,: & fous prétexte dedçs-|lui donner ,. ils ; l’eiii
frappèrent 3g l'en accabièréut•.,,ƒ£• chargeant- ainfi. de
punir eux-mêities „par une, perfidie crueile , . 1 a perfidie •
intéreflèe dopt ils prQbtoient. La, colline; en prit le noms
de Tarpehnnequi fût changé.depuis.en,celui; de car-
pitole, ou mont capitolin. Il fût ainfi flammé , parce-
que les ouvriers employés par TarquinJ1 zncxm, à lai
conftruéfion d’un temple en l’honneur de Jupiter , trou--
vèrent dans la terre, la tête d’un certain Tolus capiit
Toll f encore teinte , dit-on ,k d’un fâng v-ermeil ; mais;
la pointe dü rocher eonferya lé nom de roc. Tarpéfena
ou roche Tarpêienne ,■ & ceftdë-lâi qu’on précipitoiç:
les criminels drétat..Avant Einfidélitê-de Tarp-üac&tse
colline, fe nommoit le mont de Saturne..