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SO V A ou SO V I , ( îlifi. moi. ) c’eft le. nom
qu on donne en Afrique dans les royaumes de Congo
& d’Angola à des efpèces de gouverneurs ou
de vice-rois, qui font fournis aux rois du pays ou
aux Portugais , & qui tyran eifern les habitans qui
font fous leurs ordres., de la manière la plus cruelle ;
iis jugent des procès & des différends , & ne manquent
pas de vendre à leur profit ceux à qui ils donnent
tort;
SOZIGENE , ( voyc{ Sosigenes. )
SOZOMENE , ( Hermias) ( Hiß. Eccl. ) fur-
nommé le Scholaftiquc , écrivain du quatrième &
du cinquième fiècle , auteur d’une hiftoire eccléfial-
tique connue, qui a été traduite en.François par le
Préfident Coufin.
SPAHI-AG ASI .C m . terme de relation ; aga ou
Commandant des fpahis. Le fpahi-agafi &. les caziaf-
ques vont chez le grand*-feigneur avec beaucoup de
cérémonies , toutes les fois que fe tient le divan.
Duloir. ( D. J. )
SPAHILAR-AGA , f. m. ( Hiß. mod. ) colonel-
général de la cavalerie turque ou des fpahis^ ceft
lin des grands officiers du fultan. l ia la meme autorité
fur les fpahis, que l ’aga des janiflaires fur ce.
corps d’infanterie, el ie étoit même autrefois fi grande,
au’elle étoit redoutable' au -grand-feigneur ; mais le
vifir Cuprogli l’a beaucoup diminuée, .en abaiffant
le corps des fpahis qui avoient détrôné l’empereur
Ofman. Guer , Moeurs des Turcs , tome 11.{A. R.)
SPAHIS , f. m. ( Hiß. mod. ) chez les Turcs, font
les foldats qui compofent la cavalerie de leurs armées;
On les nommoit autrefois feliElarlis , c’eft-à-dire
hommes d’épée, mais ayant plié lâchement dans
une occafion , Mahomet III. les caffa & leur fubftfe
tua un nouveau corps qu’il nomma Jpahis, c’eft à-
dire , fimples cavaliers, & leur donna un étendard
rouge. On les tire ordinairement d’entre les bahagis
& les ichoglans du tréfor & de la fauconnerie ; &
d’eutrgrles Turcs naturels d’Afie.
Les fpahis fe fervent de l’arc & de la lance plus
commodément que dès armes à feu. Quelques-uns
portent à la main un girït efpèce de dard de 2 pieds
de long, qu’ils lancent avec- autant de force que d’a-
dreffe, mais leur arme la plus redoutable eft le cimeterre;
quelques-uns portent aulfi pour armes défenfi-
ves des cottes de mailles , des cuirafles & des calques,
mais le plus grand nombre n’a que l’habillement
ordinaire des Turcs, & le turban.
Autrefois les fpahis d’Afiî ne paroiffoient jamais
à l’armée, que fuivis de trente ou quarante hommes
chacun , fans compter leurs chevaux de main ,
tentes & bagages ; aujourd’hui ils y vont fur le pied
de fimples foldats. Leur corps n’eft pourtant jamais
qu’une ipultitude eonfufe qui n’eft diftribuée ni en
S P. A
régimens, ni en compagnies ; ils .marchent par pelotons
, combattent fans beaucoup d’ordre , s’abfentent
du camp & quittent le fervice fans congé. Us ont
cependant quelques capitaines qu’on nomme agas ,
qui ont cent-cinquante dfpres de paye par jour ; celle
des Jpahis eft depuis 12 afpres jufqu’à 30 ; mais
ceux qui ne fe trouvent pas à la paye du mois de
Novembre , font rayés de defïus les regiftres du
grand-feigneur. Cette cavalerie paffoit anciennement
uour la meilleure de l’Europe ; mais depuis qu’on
a permis aux domeftiques des bachas d’y entrer ,
elle eft devenue molle, vile & libertine : leur général
en c..ef fe nomme fpahilar-aga. Guer, Moeurs
des Turcs, tome 11. ( A . R.)
SP A N HEIM , ( Hiß. litt. mod. ) nom iîluftré en
Allemagne & en Hollande , par trois favans per-
fonnages, père & fils.
i° . Frédéric Spanheim, Profefleur en théologie à
Leyde, mort en 1649. Homme ardent & intolérant,
qui avoit pour maxime qu’il falloit fe battre même
contre fes frères dans les moindres chofes qui in-
téreffoient la religion , principe inférnal dans un
homme d’ailleurs honnête. On a de lui des ouvrages
théologiques : Dubia evangelica , exerc'uationes de
gratid univerfali ; des- ouvrages hiftoriques \ commentaires
hißoriques de la vie & de la mort-de MeJJîre
Chnftophe , vicomte de Dhona ; une vie de VÈlec‘
trice Palatine de fon ternes, & quelques autres ouvrages.
2°. Ezechiel Spanheim , fils aîné du precedent,
ami de deux favans ennemis, Heinfius & Saumaife ,
fut appellé à la cour de l’éleétenr Palatin Charles
Louis, pour être gouverneur du prince éleéloral
Gha'rles, fon fils unique. L’éleâeur palatin lui trouvant
de grands talens pour la négociation , l’employa
dans prefque toutes les cours de l’Italie & de l’Allemagne.
L’éleâeur de Brandebourg, qui fut dans la
fuite roi de Prüfte, le lui demanda & il voulut bien
le lui céder. Son nouveau maître l’envoya deux fois
en France, il l’envoya enfuite en Hollande, puis en
Angleterre auprès, de la reine Anne , en qualité
d’Ambafladeur. L’hiftoire lui rend le témoignage qu’il
cultiva les fciences comme s’il n’eût été que lavant,
& la politique, comme s’il n’eût été qu’homnje d’erat.
Il poflédoit les langues anciennes, & parloit avec facilité
les langues modernes. C’eft à lui qu’on doit
l’édition des oeuvres de l’empereur Julien, & la traduction
de fa fatire des Cefars. On a de lui encore
un traité fort connu de pmftantid & ufu numifmatum
- antiquorum , & des lettres & diflertations fur diverfes
médailles. Né à Genève en 1629, mort à Londres
en 1710.
3°. Frédéric , fécond fils du premier Frédéric,
fût, comme fon père, Profefleur de théologie a
Leyde. On a de lui en latin une hifloïre EccUfiaftàque
très^connue, mort en 1701. -
SPANNOCHJ, ( Hiß. mod, ) gentilhomme de
Sienne j
S P E
Sienne ; au c8x-feptième fiècle. On rapporte de lui V
une preuve remarquable ci un bien petit talent qu,
n’eûPabfolument que de curibfite. 11 avoit écrit fans
aucune abréviation l’évangile de Saint-Jean, quon
dit à la fin de la Meffe depuis ces mots : infrm-
cwio 'rat v'rbum, jufques & compris les mofs;^ -
num gratta & vmtatis, fur du velm, dans un efpace
de la grandeur de l'ongle du petit doigt , e tou
d’un' caraâèrê très-bien formé 8c tres-lilible.
SPARRE, ( Bifi. de Suède) baron & fénateur de
Suède au feizième fiècle , homme d’état, eft auteur
du livre de Legc, Rege O Grege , qui eft au nombre
des écrits les plus févèrement défendus en Suède. |
SPARTACUS, ( H//1. rom.) l ’homme a un droit
fi naturel à la liberté en général, & undioit fnm-
prefcriptible à la portion de cette liberté, qu il s elt
réfervée , c’eft-à-dire , qu’il n’a( pas volontairement
facrifiée aux avantages de la fociéie ; 1 efclavagë , en
lui donnant même pour origine la guerre , la victoire
& la confervation ou généreufe ou } intéreflee de
Fennemi vaincu , eft toujours fi effentiellement illégitime
, que quiconque a combattu pour la liberté,
foit qu’il ait réuffi, foit qu’il ait fuccombc, a toujours
un nom intéreffant dans l’hiftoire. Le nom d^ p a r tants,
vil gladiateur tant qu’on voudra, eft celui
d’un héros ; s’il fut efçîave, il eut une ame libre ;
s’il fut vaincu, ce me fut pas fans avoir eu la gloire
de vaincre fes tyrans. Ce ne fut pas fans qu il en eut
coûté beaucoup de fang à l’Italie pendant trois années,
depuis 680 jufqu’en 683. Soixante & dix el-
claves , foixante & dix gladiateurs ayant a leur tete
Spartacus, s’échappent d’une école - d’efcrime ou on
les exerçoît à Capoue, pour les rendre dignes d etre
produits fur l’arène aux regards cruels des Romains,
& de mourir avec grâce pour le plaifir de leurs
maîtres ; bientôt ce même Spartacus fe vit a la tete
de foixante & dix mille hommes, dont la devùe
étoit Liberté 3 mot intéreftant & refpeclable, quand
ce ne font pas des rebelles & des brigands op’
prelieurs qui le prononcent. Le Gladiateur eut l honneur
de vaincre deux confuls. Crafius enfin termina
cette guerre par une grande viâoire quil remporta
fur Spartacus, qui fe fit tuer dans la bataille. Son
parti qui ne tenoit qu’à lui, fe diflipadès quon fut
fa mort. Ses malheureux compagnons moururent ou
de mifére ou dans les fupplices. { Voye[ fur Spar-
tacus l’article Saurin. )
SPARTIEN , (Ælius Spartianus ) un des écrivains
'de F hiftoire d’Angufte avoit écrit les vies de tous les
empereurs Romains , depuis Jules Celàr jufqu a
Dioclétien , fous l’empire duquel il vivoit , il nen
refte plus que quelques - unes, le refte eft perdu.
SPEED, ( Jean ) ( Hift. litt. mod. > écrivain
An'glois, protégé par Jacques I , eft auteur du théâtre
de la grande Bretagne , qu’il compofa en Anglois ,
& qui a depuis été traduit en latin. C ’eft: une hiftoire
eftimée de ce pays. Mort en 1629,.
SPELMAN, ( Henri ) ( Hift. rr.od. ) che-
Hifioire. Tome V?
S P E 129
valier Anglois, hiftorien & littér ateur habile, mort
en 1641. On a dï lui une colieâfon des conciles
d’Angleterre ; Villare Anglicum, description par ordre
alphabétique des vifles > bourgs & villages d’Angleterre
; Codex legum vtterumque jbatutotum Ang'.ice ;
reliquioe Spelmanicoe. Vita' Alfred’1 magnu On a de
lui auffi dans un autre genre , Gloffariüm Archoeolo-
gicum.
SPENCER , ou SPENSER,, ( Hift.Angleterre)
(voyelles articles G a v e s t o n , Mortemer ,
Edouard II. ) Edouard I I , ne pouvoit fe pafter
de mignons & de favoris ; les barons Anglois avoient
fait trancher la tête à Gavsfton, aimable 5c malheureux
objet de fes foiblefles. Les Spenfers pere &
fils prirent auprès de lui la place de Gavefton , ( v;ye£
fon article) l’un dans le crédit, l’autre dans la faveur.
Edouard donna en mariage au jeune Spenfer une de
fes nièces , foeur d’une autre qu’il avoit donnée à
Gavefton , & l’une des plus riches héritières du
royaume.
L’hiftoire ne reproche à Spenfer le pèrô,, qu’un
amour aveugle pour fon fils, & lui dopne dailleuts
des éloges. Quant au fils, c’étoit Gavefton avec tous
fes agrémens , tous fes vices & toute fon infôlence
fans fes talens. Les Barons prirent les armes , & forcèrent
le roi de bannir les. deux Spenfers ï le comte
de Lancaftre , premier prince du fang, petit-fils\du
roi Henri III, étoit à" là tête des barons contre lès
Spenfers : il y avoit été contre Gavefton. C’étoit lui
qui, après avoir fait périr Gavefton, & pour le faire \
oublier, avoit forcé le roi (en 1320 ) à prendre
le jeune Spenfer pour favori. Spenfer àyant^ réufîi,
voulut fe rendre indépendant de fon premier pre-
teâeur, qu’il voyoît être l’ennemi du ro i, & qui
alors devint fon ennemi. Le, comte de Lancaftre marcha
contre le roi a la tete de dix-huit mille hommes ;
il fut pris dans Une bataille. Les Spenfers avoient été;.
rappellés, ils oferent donner desconfeilsfanguinaires.
L’exemple de Gavefton les alarmoit : ils çfurent:
devoir y oppofer un exemple femblableq, appuyé ,
de l’autorité du roi ; maris au lieu de faire j’-’ger le
premier Prince du fang par fes juges naturels , ils
le firent condamner par une cour militaire. Edouard,
quoique naturellement peu vindicatif , étant animé
par fes favoris, ne put reufter au - defir de venger
Gavefton fur le chef de fes meurtriers. On trancha
la tête au comte de Lancaftre ; ori chargea fon fuj>-
plice de circonftances ignominieufes. On le condiufic
à l’échafaud, coëffé d’un capuchon, vêtu d’un habit
groflier , monté fur un mauvais cheval fans bride ,
expofé aux huées du peuple ;. ceux de fes partiiàns
qui avoient été pris avec lui, périrent du fupptice des
traîtres ! Ces fopplices achevèrent d’aigrir les efprits; »
à mefure qu’ils fe “multipüoient, les attentats contre
la vie des Spenfers devenoient plus fréquents.
Au milieu de ces troubles , la guerre qui s’étoît
,rallumée entre la France. & l’Angleterre, ayant ete
fufDcndue par une trêve , pendant laquelle .on cherchoit
les moyens de conclure une paix définitive , la.