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Ttribuns qui leur fut fatal ; efprlt toujours turbu- T
lent , toujours ambitieux , toujours propre à produire
des tyrans populaires. »
«< Lucullus. eft .malheureux de n’être pas mort
dans le tems de Tes vidoîrès. »
« Scipion , ce chef également brave & humain ,
parcourt rapidement tous les différens, degrés de.
■ gloire fans tache ; ardent dans la jeùiiefle , il fut
enfuite gbûter l'es douceurs de la' retraite avec les
mufes l’amitié , & la philôfophie. »
ce Sertoriusq le premier capitaine de- fcn tems,1
tout fugitif qu’il, étoit ,. & chef de barbares, eni
terre étrangère ,.tint tête à toutes .les. forces de la:
• république ^ & périt par.îafîàflinat d’une de fes
créatures» »
« Cicéron , ta paillante éloquence arrêta quelque1
tems le rapide deflin de la chute de Rome ! »
« Caton , tu es la vertu m êm e , danfc les plus
grands dangers ! »
c^Et toi, malheureux Brutus , héros bienfai-
fant > ton bras tranquille ,: pouffé par, l'amour de
la liberté , plongea l’épée romaine dans lefein de
ton. ami ! Voilà- les. hommes dont Plutarque a fait
le tableau ! (D. J. )
VIEIL DE LA MONTAGNÉ 3 termt de rda-~
iïon'ÿ quêîques-'uns difenc vvéîtx de là montagne,
& d’autres , vieillard de la montagne ; nom du
.pruiee’ou fultan des lfmaélièos de. l’Iraque per-
fienne j que les mufulmaos- appellent;Molahedah ,
impies & Ichifmatiques , dont, les fujets fe dé-
vbuo îèn t, potir aflaflrner ceux que leur prince
,'tenoic. pour Tes êniiémis» ,
Le premier v i e i l d e la m o n ta g n e fut Haffan-
eSabah ,-qui environ; Kan ‘de l]hégire.-.493 , qui, eft
-l’an de J.. C- 1039., foiidft;la-lecpn.de branche
des Ifmaéliens de Perfe , quèy;nps hiftpriçns ont
, nommés les ajfafîns-;3 par corruption du mot arfa-
' c id e s yle'schefs de1 ces ' cantons de la Syrie fe
vantant d’être defcend'us de Tilluftre Arface , qui
-fondaT'empire .des Parthes, environ 245 ans-avant.
J, C . Cependant les fujets de ce . prince ifmaélien
cantonnés dans;les montagnes de la Syrie t ,ne font
connus dans Thiftoire de nos croifades que fous le
nom à ’ajfajfîns^
Guillaume de Neubourg raconte un faix partieu-
îier d’un des princes de ces montagnards de l’Iraque
•perfîénne. Conrard, marquis de Montferrat, fut
alla(fini en i 19,1 , Ioffqu’ii fe promenoit dans la
place publique de la ville de Tyf, les uns accusèrent
te prince de Torone de cét aflafimat-, les
autres riïnputèrerlt à1 Richard 7 roi d’Angleterre :
mais le v ie il de la montagne aÿzntfuViniufte fbupçon
que b!oh avait contre ces deux princes , écrivit
une lettre pour la jjuâifîcation deT’un. & de l’autre,
v I E
déclarant qu’ayant été offenfé par le marquis de
Montferrat, il l’avoit averti de lui faire la fatis-
faftion. qui lui étoit due, mais que ce feigneur
ayant négligé cet avemffement, il avoit envoyé
quelques-uns de fes fatellices j qui, en lui ôtant la
vie , s’étoient rendus dignes de récompenfe. On
peut juger par cette lettre de la barbarie du vieil
de-la montagne • majs pn jugera de fa politelfe par
le préfent qu’il fit au roi fainc^Louis , lorfqu’il
étoit dans Acre. Voyet^ à ce fujet Joinville ; 8c
les o b s e r v a t io n s de du Cange fur cet hiftorien,
CD. /.); . ^ S ; ; T
V I E I L L E V I L L E . - ' ( François de Scepeaux,
feigneur de) ( hiß* de Fr . ) A la mort, du comte
de Château-Briant, dont il était .parent,. le roi
voulut lui donner la Compagnie de gendarmerie
du comte ; Vieilleville la refufa : ce Je ne l’ai point
» encore méritée , dit-il, je veux que vous me la
** donniez lé jour d’une bataille , après m’avoir Vu
>> dans l’aâion : aujourd’hui ce choix m’honoreroit ni
» vous ni moi, ; vous auriez.fait une grâce au parent
H de Château-Briant : j,e veux que vps bienfaits
p rendent juftipe àVieilleyille ». C’êtoît.s'annoncer
en véritable chevalier & en homme qui Te fent
fait pour parvenir aux honneurs fupxêmes de ja
guerre. Vieilleville fit fes premières armes dans
les guerres d’Italie , fous François I , & Te fignala
fur-tout à la bataille de Cerifolcs 3 il eut grande
part à la prife de Thionville , en 15 , fous le
_règne de HenriTL II avoit été -fait , èn l T 5 3'V gouverneur
des Trois-Evêchés ; il avoit auflG été nommé
au..gouvernement de. Bretagne“} des 'convenances
particulières ayant forcé de lui préférer le duc
de Montpenfîer , prince du Tang, Vieilleville rendit
fon brevet, fans murmurer; fî l ’on en cn it les
mémoires de fa v ie , Te roi l ’crbligea d’en recevoir
h dédommagement en .argent ; YieïUèviUi réfîfta
löhg-tems, & 'ne fe1 rendit enfin1 que fur une. lettre
de là propre main dti 'fo i, qui p orrai t e n termes
exprès , que s’il perfévérolt dans fon refus , le^oi
ne vouloit plus, le voir-de fa vie* IL paroît que
le roi craignoit- que dans ce refus le mécontentement
ne fc cachât fous les apparences du définté-
feffement. Vieilleville fut fait maréchal de France
fous lé règne de Charles TX . Henri. II T’avoit
employé en diverses ambaffades en. Angleterre:, en
Allemagne, en Suilfe» I l mourut dajisTbn château
de Durtal, en Anjou, le 30 novembre 1570. Les
mémoires de la v ie, publiés à Paris en 1757 , en
S volumes in-S9, par le P. Griffet?, étoient refiés
manufcrjtsdans les. archives de ce château 5 ils
avoient été çompofés par Vincent Garloix,Tecrê-
. taire 'de Vieilleville y & v r ai femb-lable m e ne lous
fes yeux- Ils contiennent beaucoup de particularités
importantes- pour l ’hifioire de. ce tems*.
VIENNE1, (d e ) ( hiß,, de F r .) c’efi le nom
d’une mailon de la province de Bourgogne , recommandable,
par fon antiquité, ainfi que par.plufîeim
V I E v r E? 5 3,1
gran’ds "hothn?es qu??lle à produits. Noûs remarquerons;
parmi èux:.
i ° . Jacques de Vienne, feigneur de Lôn'gwi,
qui fe difting.ua dans .plufieurs fiéges & plubeurs
batailles', & qui fut fait prifonnier au funefte
combat de B l ignais-, en \ $6 ty hiï fl combatmit^ ce.V;
brigands dont trente; ans de; guèfré'avbient? ipfefté
la rradde , & dont' lè fëul "du Giiefclin 'parvint à ;,
lapÜTger.
-1°. Jacques I I , fon fils,-,qui ,;:apré$ avoir rendus
à la France, de grands fervice;s ,dans les ■ guerres ■
contre les anglois 8c contre- les fiâmandsy fut tué
à la bataille; de Nicopolis , en 133b , avec f amiral,
fop, parent.'. - . , . . tî* ; - ' • ;
'-3'0. : Dans la branche des leîgneuVs1 de Sabif- '
Georges & de Sainte-Croix , Hugues1 de Vienne
accompagna cémême amiral de'Viertne,‘(bn parelit;
&' l’homme le plus illufire de cétte mailon , âu
voyage qù’il fit en Eco fie , en 1385-.
40. Guillaume de Vienne, fils du précédent,
8c furnomme le fage . fut long-tems attaché au
duc de Bourgogne,,, ;Tean;, -fi' JuAenién-t,sdiffamé
dans nos hiftoires ; ce pr.inç«' Payant .chargé .delgar-
der lès frontières de Picardie , il fut b.lelfé, en 1405,,.
dans une rencontre., près .château d’Ar,4res. Il
accompagnoit le duc de Bourgogne à l’entrevue du ,
pont de Montereau , & il y relia, prifonnier ; il
fconcin.ua lès Ter vices au duc'de Bourgogne, Philippe,
& fut le. premier chevalier de l’ordre de 1^ toifan.
d’or., dans je tems de l’in-ftitution qu’en fit ce ,
prince , en 1423. Il fut comblé de .biens; & ,
d'honneurs ; il avoit été gouverneur d’un des
d?.u0hiris prédéçêffeurs de‘ Charles V I I , c’étoi: v rai-
femblablement du dauphin Louis, mort en 14 1 1 ,
&-qui avoit époufé Marguerite de Bourgogne , fille
du duc Jean , 8c foeur ,dp duc Philippe.
: 5®. Le fils1 du précédent i nommé comrrieTui
Guillaume, fut fait prifonnier à là journée d’Aritliop,
en 1430,'
6°. Dans la brandie des fexgneurs de Pagny &
dç Saillenay , Jean de Vienne, oncle- deT’amirai,
aufti nommé Jean de Vienne , Ton maître dans
l ’art , de la guerre. Ce premier Jean-jde Vienne
fe fignala par les plus utiles, fqrvices, fpus'Te. règnq
de Philippe de Valois c’eft ce, fangeux, gouverneur
de, Calais , qui, par. fa belle dcfeniè;> ayoic
le premier appris à Edouard, III , ce que fui.cou ,
téroit la Conquête de la France ;> s’il :s’ohftiqoit à
la tenter ; .çç fut pendant ce fî?ge que H France,
eut fes Codrus ,& fes Décius dans ces; bourgeois
de Calais dont un auteur citoyen, a dignement
cclébrc la gioir.e. II. mourut le 4 aouq 13 5.i^..,
7°è L’amiral Jean ,de, Vienne, , Çoii. ,n,ev;eu:/Il
nt fes premières armes,(crus ,1e gouverneur dejGalais,,
& rendit leç plus (ignalés fervices aux roi^}Chailesi Y
ôc Charles V I , Le premier de ces rois qui favoit
feonnoitre. J-es hommp,s,--& jes;,employer., qui nfeut
jguèr-es à fe reprocher de mauvais choix ni de choix ;
an4iftérens , fit. , du ; .Quefclin connétable, & de
|Vienne amiral. Celui-ci avoit fervi en Flandre ,
r n^ jlm 1 avec fuccès, 8c avoit été donné en otage
£u, ;-oi[ de, Navarre , Çharles-îe-mauvais, danger
fupérjeur.^,fous..ceux d e ,1a,guerre. Il Tut nommé
amir-al le; 2-7J;décembre ,i 37 ^.; i f rétablit la marine
ifrançoife,,! pour fuit les anglois fur les mers , &
jufques’dansîleprs, ports , prend Saih;,-5auv,eur-le-
vicomte ; pn /Qôtentin , - délivre ,ou fecourt fur terre
plulîeurs provinces fiânçoifes., entre viâorieux dans
la, viilé de .Sens, .en 1.36.7.',. avec fix, chevaliers ,
après être entré de même à Nogent - fu r -S e in e ,_
ep- Î4 64;,;.avecr.dpu,^ chevaliers feulement. Ce
fut,de K-tfW1* àuï.çetppia^à- du• Gpefcliir dans cette
expédition dé.J Éretagnè;,- ph la qualité^ de; breton
& les pbiÿatiqns. fcoda'lps nje pçrmettoièpt pas à
ce. dernipr 'de _prendpe, Par£»
Après la révolte de Rouen , connue fous le nom >
de la hardie y de Vienne accompagna Charles VI
& les princes fes: onclesd ans éett’c ville à p ûne
foumife, &, tand^-que les princes ne, refpiren’t
que la vengeance , . i-l. np5pac';Je_que de ..ç’éniençp-,
:& il obtient du moins * qu’on diminue le nombre
;& la rigucâif dès fupplldësi ' j;
: iDans Texpédition' de-Flaridre , en-.1381, il
prit Gravelines par un de ces- coups brillants &
■ hardis que le vulgaire eft tenté d’attribuer nfnque-
îmieins1 a Ta fortune , par.ee-queTe. ta eut du .général ;
|a fu dérober,à tous les^ÿtüx les prépara ifs qui
en ont afTuré le fuccès.. A la.journée de, Refebequp ,
il contribua1 beaucoup, par fes avis,y a :laTvictoire
du1 connétable de Clilfon.
T l fut einfiiite chargé de diverfês ambaffade? en
Elpagne & en S avo y .
Quand ia.-gue.rj e Té ralluma entré les français &
Tes -anglote-, l'amiral. de Vienne propofa un mou-< i veau > lyftêmq -de guerre- auquel,, peifonne n'a voit -
encore ofé penfer ; - il remarqua que depuis-la grande
querelle d’Edouard lII & des Valqis,, pou,t .la fuc-
cefflon à lai ;coprp.nne de .France , ce mai-heureux -
royaume avoit conftamment été le .théâtre, de la
guerre & des ravages ; que borné au foin de fe‘
défendre. ■ (> encore'', avec; -quel malheureux - fuccès
(biis RhUippe;. de, VolP^s & Çqu.s je< r.pi7f.Î5an.| ) orr
ne -çon'ceyoit ipaç -Wement L'idée^ d'attaquer , ,.d$
Vienne ofe préfepter cette idée.,; ç’eft. par l ’at-
taqüe -qu’il prépare la defejtfe j c - eft en portant
. l’effroi à Londee^,-qu’il yeut; xaffurer Paris. U
dit comme Scipion difoit de Caithage & Mithridate
de Rome ; -
Marchons, & dans fon fein r^jet.fonscctte guerre ,
Que'Ta fureur epvoie.aux deux boitts de-là terre- 5.
Attaquons dans leurs rmirs ceS' coiiquérans fi fiers,
Ou’iis tremblent à leur tour pour leurs propres foyers.
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