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pays. Or a de loi un traité des écrivains d’Irlande; :
des annales d’Irlande, Tous les règnes de Henri VIII
d Edouard VI, & de Marie, une hiftoire des évê- i
^ues d Irlande , &c.
WARHAM , ( Guillaume ) ( kifi. du fckifme
r i l n^ er‘ ^ nat^d>Oakley dans le Hampfhire ,.pro-
fefleur en droit à Oxford, envoyé en ambalfade
par Henri VII, roi^ d’Angleterre, auprès de Philippe
le Beau , archiduc d Autriche, Ibuverain des
Pays-Bas, nommé à fon retour évêque de Londres
puis chancelier d’Angleterre & archevêque de Can-
torberi, mourut de douleur en 1^32,, d’avoir vu
lique'*11 ?enver^er ^ans ^0Ii Pays la religion catho-
WARIN, (Jean ) ( kiß.mod. ) fculpteur & graveur
celebie, garde des monnoies de France, artifte
o une grande réputation. Ses monnoies , fes médailles,
fes ouvrages de fculpture font très-eflimés;
nous en renvoyons l’éloge ou le jugement au dic-
tionnaire des arts. Il paroît avoir été moins recommandable
par le cara&ère que par les talens ; on lui
reproche une avarice fordide ; c’eft par un effet de
cette avarice qu’il eut la cruauté de forcer fa fille à
epoufer un homme boffu, boiteux, malade des
écrouelles mais fort riche 5 la malheureufe ne put
fou tenir 1 horreur de fon fort, elle s’empoifonna
'en i 6j ï avec du fublimé qu’elle avala dans un
«eut. rius le nom de warm eft célèbre, plus il donnera
de force à cet horrible exemple, & de poids
a la leçon qui en réfulte, de ne jamais forcer l’inclination
des enfans. On dit que warin périt auffi
par lepoifon, qui lui fut , dit-on, donné par des
leelerats auxquels il avoit refufé des poinçons de
mon noie ; peut-être a-t-on cherché ce rapport de
fa mort avec celle de fa fille, par le defir de juftifier
ienfîblement la providence aux yeux des hommes
car les hommes font toujours Dieu à leur ima^e^
ils veulent toujours qu’il foit julîe à leur manière"
& foumettent fes décrets aux petites vues de la juf-
lice & de la fageffe humaine, -warin étoit né à
Liege en 1604, & mourut à Paris, en 16-jx.
.WARNEFRIDE ( voye[ Pa u i , diacre. )
WARTHON ( hiß. litt. mod. ) c’eft le nom de
ceux lavans anglois,
1®. Thomas, profeffeur en médecine au collège
-de Gre.ham, connu des médecins par fon Adeno-
Sraphm ou defcnption des glandes maxillaires Né
lorckshire en 1610, Mort à Londres en 16 7 - .
2q. Henri, curé de Minfler, n é vers l’an 1664
dans le comte de Norfolck , mort en 1694, favant
fort mftruit de 1 hiftoire eccléfiaftique de fon pays.
On a de lui un grand ouvrage, intitulé : Anglia
Jaera • C eft une fa vante hiftoire des archevêques
A n g l e t e r r e , j u f q u e n l ’ a n n é e ; ; 4 o , hifieria de
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Epifcopis & D ecanis Londinenfibus, & Affavenf^Uî^
ad annum i 540. Deux traités en anglois, l’un en
faveur du mariage des prêtres , l'autre en faveur de
la pluralité des bénéfices ; il a auffi écrit la vie, de
ce fameux Guillaume Laud., archevêque de Can—
torberi, viâime_de fon attachement à la caufe de
Charles I. ( Voye^ l’article Laud. )
WARWICK, ( hiß. d*Anglet, ) comté d’Angleterre
, dont plufîeurs peffonnages célèbres ont porté
le nom :
i°. Le comte de Warwick, de la maifon de Béai*,
champ, 1 une des plus anciennes, des plus illuflres
& des plus riches de l’Angleterre, général diffingué
dans les guerres des anglois , contre les françois ,
fous Charles VI & Charles VII; c’étoit l’émule des
Arondel & des Talbot. Avant le liège d’Orléans, il
avoit forme celui de Montargis. Le premier exploit
du fameux batard d’Orléans, qui-fut depuis le comte
de Dunois, & le premier fuccès un peu décilîf dés
françois, fous le règne de Charles VII , après les
défaftres de Crévant & de Verneuil , fut de faire
lever au comte de Warwick, ce liège de Montargis;
& ce fut pour effacer cet échec par l’éclat d une
grande expédition , que les anglois ayant reçu des
renforts confidérables, entreprirent le liège d Orleans.
Pour un brave capitaine, il partagea trop la
colère aveugle & féroce des anglois, contre la Pu-
celle d’Oileans. Il eut la curiolîté un peu lâche
d aller la voir dans fa prilbn, ou un héros anglois ,
n auroit du paraître que pour la délivrer ou du moins
pour 1 admirer, il y alloitpour infulter à fon malheur
, & la Pùcelle ayant tenu des propos qui me-
naçoient les anglois de Ja décadence entière de
leurs affaires en France, le comte de Varwick eut
du moins le leger mérite de retenir le comte de
Staford, qui vouloit tuer la Pucelle, & qui avoit
tiré l’épée contre elle. Ce n’étoit pas pour lafauver
que Warwick l’arrachoit des mains de ce barbare,
c’etoit pour la ré/erver au fupplice, & cette infortunée
étant tombée malade en prifon, Warwick ,
ainfî que ^ cardinal de Winceftre , montra ane
grande crainte qu*el!e ne mourût de fa maladie ,
& que !e roi d’Angleterre ne fût privé de la fatisfac-
tion de la faire brûler. Lorfque les inquifiteurseurent
condamné Jeanne, fuivant le flylc de l’inquifïtion,
à-une prifon perpétuelle, au pain de douleur & d l 'eau
d angoijfe, le comte de Warwick reprocha aux juges
la doueeur de ce jugement, & il approuva, du moias
par fon filence, 1 indigne artifice par lequel Pierre
L Cauchon livra aux anglois leur vidime , en la fai-
fant condamner comme relâpfe, parce qu’ayant
figné la promeffe de quitter pour jamais l’habic
d’homme, la pudeur l’avoit obligée de prendre le
feul vêtement qu’on eut laiffé à fa difpofition & c’é-,
toit un habit d’homme.
H e n r i V , r o i d ’ A n g l e t e r r e , a v o i t c o n f ié e n m o u r
a n t ^ é d u c a t io n ße fo n f i j s , H e n r i V I , a u c o n u e cle
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Warwick; cette difpofition ne fut point luivîe, &
le parlement choifit au lieu de ;Warwick , le car- j
dînai de Winceftre , grand oncle du jeune roi, ma:s !
beaucoup moins digne que Warwick de ce noble i
emploi. Warwick mourut rendant le cours des •
guerres encre les deux nations. •
î °- Mais celui qui a le plus illuftré ce nom de j
Warwick, eft le fjmeux Richard Né vil, qui dans I
3a que'elle des deu* Rofes, mérita le furnom de
King-Maker , faifeur de rois.
' Il étoit devenu comte de Warwick par fon mariage
avec la fil e du précédent.
Il fut avec le comte de Salisbury fon père, le confident
& le fauteur des premiers deffeins du duc
^’Yorck fur la couronne. P«r une fuite de. paffions &
d intrigues, le duc d’Yorck, d’abord emprifonné &
menacé de la mort, fut enfuire introduit dans le con-
féil de Her\ri VI, & de Marguerite d’Anjou , avec
fes deux amis, Salisbury & Warwick. Dès qu’ils y
furent entrés, ils devinrent les maîtres, au point
qu’ils oferent faire arrêter le favori Sommerfot, juf-
ques dans la chambre de la reine.
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guerite d’Anjoü de revenir à Londres, bien fur quelle
defobéiroit, & bien réfolu fur cette défobéiiïànee,
de la faire traiter en ennemie de l’état. Marguerite
apporte elle même fa réponfe à la tête de dix-huit
mille hommes, elle défait, toujours en 1460, le
duc d Yorck & le comte de Rutland, fon fécond fils ,
a la bataille de Wakfeild, où ils périrent tous leg<
deux. Le comte de Salisbury, père du comte de
Warwick , y fut bleffe & pris, elle lui fit trancher
la tete. Eîje eut encore la gloire & le bonheur de
vaincre Warwick à la bataille de Barnet, ou fécondé
bataille de Sainc-Albans en 1461.
Lecomte de la Marche, fils aîné diuduc d’Yorck,“
cherchant a joindre Warwick , débuta par une victoire
ƒ il baitit, a la croix de Mortemer, dans le
coinré d’Héreford, les troupes de Lancaftre, il marche
vers Londres, Warwick le préfente au.peuple^
il eft proclamé fous le nom d’Edouard IV.
Secondé de Warwick, il abbat le parti de Lan'S
cafire à la bataille de Towton en 1461. Dans cette
bataille , Marguerite avec une armée, fupérieure ,
fut mife en déroute.
Le gouvernement de Calais, feule place qui reliât
en France aux anglois, étoit un grand objet d’ambition
& de rivalité à la cour de Henri VI. Le duc
d Yorck 1 avoit enlevé au. duc de Sommerfot, qui,
étant devenu libre, le réclama. Henri, pour ne point
aigrir 1 un des deux rivaux , par une préférence
marquée, fe nomma lui-même gouverneur de Calais,
comme dans la fuite en Frarne , la reine Anne
fo fit fur-intendante des mers, pourrefufor cétted’gnité
au grand C-onde. Le duc d Yorck prit ce refus pour
un outrage, il arma de nouveau avec fes deux amis,
Salisbury & Warwick , & livra en 1455 , la bataille
de Saint-Al bah *, où le roi bleffé d’un coup de flèche
à la gorge, fut fait prifonnier, & 0ù le duc de
Sommerfot fut tué. Le duc d’Yorck, après fa victoire,
fut déclaré par Henri VI lui-même , protecteur
du royaume , il fut dépouillé de ce titre par
Marguerite ; aprè? diverfes négociations, fans bonne
foi, & toujours fui vies de ruptures, parce que tout
traité n’étoit qu’un piège, il reprit les armes pour
ne les plus quitter,.
Le comte de Salisbury battit l’armée royale à
Bloreheath en 145:5» ; Marguerite répara cet échec
en diffipant fans combat 1 armée d’Yorck , en intimidant
par des menaces une partie de cette armée
en féduifant l’autre par des promeffes ; le dut & fes
amis furent réduits à la fuite. Mais bientôt le comte
de la Maiche, fils aîné du duc d’Yorck, entra en
triomphe dans Londres à la tête d’une nouvelle aimce
a^tc Salisbury & Warwick ; la reine fut battue en
Ï4 6° , à Nortbampton où elle faifoit toutes les fonction
« de général; Henri .alors, fut gouverné par fes
vainqueurs, comme il Lavoit été par fa femme. Le
duc d’Yorck fit ordonner par Henri V I , à Mar-
La bataille de Towton eft une des plus fangîantes
\ & des plus acharnées que la querelle des deux rofes-
ait produites ; elle dura deux jours. La perte fut
grande des deux côtés ; on la fait monter en tout à
trente-fix mille hommes ; les hifforiens ne parfont
que de rivières & de ruifleaux teints de fang , que
de ponts de cadavres for lefquels on les travérfe,
Edouard IV, voulant faire alliance avec Louis
XI , demanda en mariage Bonne de Savoye , foeur ■
de la reine de France ; Warwick négocioit cette
affaire à la cour de Louis, il réuffit, & les articles
furent arrêtés; mais pendant que la politique for-
moic ces noeuds en France J les paffions en ordon-.
noient autrement en Angleterre. Edouard devint
amoureux d’Elifabeth Woodvilleou Videville,unedc
fes fujettçs & l’époufa. Louis XI put être bleffé de c&
manque de foi, de la part d’un prince qui avoit traité
avec lui : mais quel tyrannique orgueil pouvoit persuader
au comté de Warwick , que fes forviçes tout
importans qu’ils étoient lui enflent donné le droit,
de. forcer les inclinations, de fon maître, & qu’E-
douar! ne pût fatisfaire fon coeur fans l’aveu d’un
fujet. Warwick édata, menaça, offenfa, fut humilié
^prépara fa vengeance. Il vit tout fon crédit
palier à la maifon des Videville. Edouard IV, tant
. que Warwick l’avoit conduit, avoit paru un héros il
ne fut qu un roi foible fous les nouveaux favoris qui
le gouvernoient. Warwick lutta long-temps contra
la difg’-ace, tantôt comblé de faveurs équivoques»
tantôt en butte à des traits de colère promptement
Tuivis de réconciliations trompeufes. Warwick enfin
fo déclara ouvertement pour Marguerite, il effava
d’itriter contre Edouard le reffentiment de Louis
XJ;, ji porta fur-tout un coup funefte à Edouard ea
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