
!» Normandie ™ général, & la ville' de Séex en particulier.
Son ouvrage le plus connu , eft fa dlflcrtariön '
fur la mouvance de la Bretagne, par rapport à la
Normandie.
Les fovans ont été partagés fur la que Ri on de favoir
fi, fous les deux premières races de nos rois, la couronne
étoit ékétive, ou fi elle étoit héréditaire. Hotman ,
dp Haillar», Larrey l’ont crue étéTive. ;
Du Til'.et, Cujas, Jérôme Bignon , le P. Lecoime
Pont jugée héréditaire.
Le P. Daniel a d.ftingué les temps ; elle étoit, félon
lu i, héréditaire fous la première race , éleélive fous
la féconde, & elle eft redevenue héréditaire fous la
troifième.
M. l’abbé des T huileries , dans fon Eclairciffement
fur Félitlion ses anciens rois de France, a fouteau ,
' contre le P. Daniel, que la couronne avoit été à la
fois éleâive" & héréditaire fous les deux premières
races; j:s qu’il expliqué , en d lar.t : » Que le même
» efprit qui portoit les Franço:s à ne vouloir pour
» ro s que les fils de leurs monarques, les engageoit
» également, pour éviter les difleufions, à les choifir
» toujours félon l’ordre de leur naïfianee, qui les
» deltincit à régner ». '
M. L'abbé de Vertot a combattu tous ces fenii-
mets à .a fois; il a cm que fous les deux premières
races la couronne avoir é<é 'réellement héréditaire &
éle&ive à là fois. Elle étoit héréditaire dans h ma -
fon royale, en ce qtfil foiloit être de cette maifon
pour pouvoir être élu ; mais le choix de la nanon
pouvait tomber indiftindement fur tous les princes du
fàng royal.
Enfin, M. de Foncemagne a combattu l’opinion de
M. l’abbé de V e itc t , & il paroit avoir établi que le
royaume de France a été fucceffif - héréditaire dans
Ja premièie race. Il ne s'eft pas expliqué fur la f_-
conde.
L’opinion la plus générale , èft que fous la fécondé
face J a couronne étoit à la fois héréditaire ôt éledive ,
de la ma lief e dont !’?. entendu M de Verbot, c’eft-
à-dire, qu’il folloir être de, la race Carlovingtenne
pour pouvoir être élu ; mais que le droit de primo-
génitare posvoit être détruit par féled'on.
L’abbé- des ThiàLnes eft mort à Paris en 172.8.
■ T huillerie, ( Jean fouvenonde la ) f Hiß. litt,
mod. ) .fils de corné U en > ■ comédien .lui-même , mort
en 1088. On a de lui deux cpinédies, Çrifpjn précepteur
êç Crlfpin bA cfpr.ït& , tous fon nom, deux
tragédies, Soliman & Her ouïe., qui. Ont 'éié attribuées
à l'abbé Abeille; ce-qui a.dofirié-Heu à cote épitaphe
buriefque qu’c$ fit à la ,Thuillerie :
■ i M ê*1 un ^-cre . 'nomme Jean
Qui croyoit avoir fait Hercule & Soliman.
THUILLIER ou. T ü lL t ïE R , Tdorn Vincent)
( H iß . lit t. mod. ) ci-devant bëhédidin de la congregation
de Saint-Maur, fous-prieur de l’abbaye de
Saiut-Germair-dcs-Prés, né àCoucy en *685 , mort
à Paris en 1736, fut tour-à-tour grand adverfaire &
grand zélateur de ta cf nftimdon Unigenitus, qui n’a
plus'aujourd’hui de zélateurs, 6c qui n’a prefque plus
même dadverfaires. Un des ouvrages de dom Thuillier
a pour titre : lettres d’un ancien profejfcur de théologie
de la con.grg.ition de Saint-Maur, .ani a rèvoqi^Jon
appel de là conßhution Unigenitus. On a de lui atilfi
un e Hifloire de la nouvelle édition de faint Augußin ,
donnée par les bénéditTins de la congrégation de Saint-
Maur ; mais fon pjus grand ouvrage eft la traduéhon
de Polybe,
THUROT. (H iß. de Fr.) Le capitaine Thurot,
fameux armateur Fsanço s, né à Boulogne eh Picardie
, avoit commencé par être moufle , ayant été
fait prifovmier par les Anglois dans la guerre de
i ,’4 1 , il fe lauva d’Angleterre for un petit navire mal
gardé qu’il trouva for la côte , & qu’il gouverna
lui-même jufqu’à Calais. Le maréchal de belle-Ifle,
dans l’yacht duquel il s’étoit d’abord caché pour être
ram .né avec lui en France, ir. lirait delà réfolurion
que Thurot avoit montrée dans cette oecafion , devint.
Ion proteéleur. Dans la guerre de 1756 , le
capitaine Th trot fe figmla par plufieurs expéditions
ha; dies. En 1760, il rit une defeente en Irlande. Le
capitaine EUiot l’ayant atteint dans ces parages avec
une flotte A g’oife , le combat s’engagea , & le capitaine
Tr.urot y fut tué d'un coup de canoa à l’âge
de trente-cinq ans.
TIBALANG, f. m. ( Hiß. mod. fuperßit. ) nom
que les anciens habitais ido a;res des Philippines
dennoient à des fantômes qu’ils, croyoient voir fur
le fommet d s arbres. Ils fe les repréfontoient comme
d’une taille gigantefqu: , avec, de longs cheveux,
de petits pied-., des ailes étendues, & le corps peint.
Ils prétendoient conncître leur, arrivée par l’odorat
&. iis a voient l’imagination fi forte , qu’ils afluroient
les voir. QuoicUe ces inlulairesreçonnufîent un Dieu
fuprême qu’ 1s nemmoient Barhtila-may-capal , ou
dieu fabri:atcu.r , ils, adproient dès animaux , d s oi»
féaux, le foleil & la. lune , des rochers, des rivières.
&c. Us ayoient fur-tout une profonde vénéfanon
fpour les vieux arbres ; c’étoit un facri'ége de
:es couper, parce qu’ils étoient le féjour ordinaire
des Tibdangs. (A. R.)
T IB E R E t f H i ß . Rom. ) Empereur Romain,
fucç fleur ci’A.gufte cho-fi parJui ; dic-ôn , comme
l’homme lé'plus propre à le faire regretter. Ne nous
étôbnons pas que quelques écrivains, amoureux du
paradoxe , aient enrrép-’si’apo'ogîe le panégyrique
de Tibère, fon h.ftci-e en fournit le prétexte ; fa profonde
diflimulà i n lui a fonvent doené l’apparence
des vertus ; avec beaucoup d’efprif & de lumières,
il fentoit Ihn érêt d’afi fier la juft ce, la fogtfle, la
mec'ération qu’il a'avoit pas ; avtc.un coeur faux
& dépravé , il étoit, le plus fouvent entraîné vers le
vice & vers le crime, & il finit par s’y livrer en»
tièremént avec le plus fcandaleux excès
T 1 B
psntfam le régne d’Augnfle , il était poffible que
cet empereur, qui avoit une grande, connoiflance des
hommes, & qui voyoit de près Tibère, démêlât en
lui le germe de fes vices, encore mal. développe aux
yeux des autres hommes, il paroit que Tibere n avoit
point alors mauvaife réputation. Si les éloges duo
poëte fignifioient quelque chofe, ce vers d Horace :
Dignum laude domoque legentis honejla Neronis,
dosneroit b®^pne opinion des occupations & des_e.udes
da jeune prince ; m ris c’eft à lui-meme qu Horace
parle dans cette épitre : il lé loue encore en d autres
endroits ;
Flore, bono claroque fidelis amlce Neroni, ôte.
Tibère avoit montré des talens & de la conduite à
la guerre ; il paroit cependant qufe la prédilection
du public étoit pour Drufos , ou peut-être flatfoir-
on davantage celui-ci , parce qu’Auguûe ayant époufé
fa mère, lorfqu’eile étbïi) gtoffe de lui , on pouvoit
préfumer qu’il étoit fon^rèic ou qu’il croyoit Têtre ;
aufli Horace , dans fa belle ode ;
Qualem minifirum futminis alite/n ,
ne louoit nommément que Drufos :
Videre Rhcetis. bdla fub Alpibus
Drufum gerentem Vindelïci ,
& ne comprenoit Tibère que tacitement dans réloge
général des Nérons :
Augujli paternus
ln pueros animus Nerenes.
Augufte, qui connoiffoit le caractère jaloux de
Tibère , avertit, dit-on , Horace que ce prince pourvoit
être biefîe de la' préférence fi hautement donnée
à fon frère. C'eft ce qui rit faire à Horace fon
ede :
Quoe cura Patrum quoeve Qtâritium, &c.
où débutant comme dans l’autre par l’éloge de
Drufos , il n’en dit qu’un mot pour 11’y plus
revenir.
Milice nam tu&
Dru fus Genaunos , implacidum gémis s. ■
Brt nnofque veloces „6* arces
Alpibus impcfilas- trernauàs ,
Dcjcdt aca plus vice jimplici.
Le refie de l’ode eft confie ré à l’éloge de Tibère
& à celui d’Augufte , & ces d.'ux derniers éloges
font foiidûs l'un dans garnie , comme pour marquer
davantage l'étroite union de ces deux princes qui
rendort tout commun entre eux.
Major Neronum rnox grave prediam
Commifit, immanefque Rhetos,
Aufpiciis pepulit fecundi#
SpeÜandus in certamine marfuy
Devota morti peElora liberoe
Quantis fatigaret ruims !
Indomitas prop'e qualis undao
Èscercet Aufler , Pleiadum choro
Scindente nubes , impiger hofTium
Vexare turmas , & frementem
Mittere equutn medîos pertgrteà
Sic Taurijormis v&lvitur Aufidus ,
Qui régna Dauni prefluit Appuli
Cùm feevit, horrendamque cultis
Diluviem meditatur agris.
Ut Barbarorum fèlaudïus agnùnd
F errata vafto diruit impetu ,
Primcffque & extremos metendo-
Siravït kumum fine clade vièhri
Te copias, te conjiliutn & tuos
Proebcnte Dïvds,
C ’eft à peu près ainfi que Racine célèbre fa
première campagne où commanda le fils de
Louis XIV.
Ta lui dormes un fils prompt à le feconder,
Q i-ii fait combattre, plaire, obéir , commander ,
Vu fils qui , comme lui, fùivi de la victoire ,
Semble à gagner fon coeur borner toute fa gloire ;
Un fils, à tous fes voeux avec amour fournis,
L’éternel défefpoir de tous fes ennemis. ■
Pareil à ces efprits que ta juftiee envoie,
Quand fon roi lui dit : pars, il: s’élance avec joie '9
Du tonnerre vengeur s’en va tout' embrâfer ,
Et fidèle, à lès pieds revient tout dépofer.
La retraite, volontaire ou forcée de Tibère à
Rhodes , toujours fous le règne d’Augufte , femble
le montrer aufli dépourvu- d’ambition, aufli content'
d’une condition privé: & d’une vie obfcure, que le
dauphin, fils de Louis X iV , a toujours paru l’être
à Meudon.
Tibère , rappelle parlés lettres de Livie-, fa. mère,
de l’Ilïÿrie , où il faifoit la guerre , à Noie où Augufte
étoit mourant, fe mit d'abord , à la mort d’Augufte ,
en pofFeflion de la fouveraine puiffance ; il reftoit
cependant un petit-fi’s d’Augufte le jeune Agrippa
pofthume, dont Tibère auroit eu toujours à redoutèr
les droits. Les fautes d’Agrippa ou les intrigpes de
Livre, l’avoient fait exiler dans l’ilia de Planafie ; Te
premier foin, de Tibère rue de l’y envoyer tuer,,&
ÏOrfque le.fniniftre dont il s’étôit fe v i pour cette expédition
, vint lui annoncer qu’il avoit exécuté fes
ordres, je n’ai point donné d’ordres, dit Tibère d’ua