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maltraité dans la Dunciade. Tlndalt avoit d'abord
lervi^ dans les troupes du roi Jacques IL Après le
detrônement dé ce prince, il écrivit en faveur du
gouvernement contraire . Il flotta aufli entre les diverfes
religions, comme entre les diffère ns gouvernemens.
T IR A , f. m. ( Hijl. mod. Culte. } C’eft ainfi que
Ion nomme au Japon, les temples confacrés aux idoles
etranggres. Ces temples font fans fenêtres, & ne tirent
de jour que de leurs portiques, qui conduifènt à une
grande faite remplie de niches, dans lefquelles on place
des idoles. Au milieu du temple eft un autel ifolé,
c]uj/ efl communément très-orné, & fur lequel on
place une ou plufieurs idoles d*une figure monftrueufe.
On place devant elles un grand chandelier a plufieurs
branches, oh l’on allume des bougies odoriférantes ; le
tout eft ordinairement formonté d’un dôme. Quelques-
uns de ces temples font d’une grandeur prodigieufè &
qui excède - de beaucoup nos plus grandes églifes
d Europe. A côté des tiras l*on voit ordinairement
des édifices fomptueux, deftinés à la demeure des bonzes
ou des prêtres, qui ont toujours eu foin de choifir des
omplacemens agréables. CA. R. }
TIRAQü E A U , ( André ) ( Hijl. lut. mod. )
lavant magiftrat, aime & eftimé du chancelier de
l’Hôpital, étoit de Fontenai-le-Comte; il y fut d’abord
lieutenant civil, il fut enfuite confeiller au parlement
de Bordeaux, puis au parlement de Paris. François I.
&. Henri IL l’employèrent dans diverfes affaires; il l
eut beaucoup d’en fans & fit beaucoup de livres , ce I
3 îouer mot Hbros & fur le rhct tiberos,
dans 1 epitaphe foivante , ou l’on obferve que cet au-r I
teur fi fécond en divers genres , ne buvoit que de
Feau : Hic jacet qui , aquam bibendo , viginti tiberos
fufeepît, vîgîne libros tidiiit. Si merum bibiffet ,
totum orbem implejfet. S:s livres concernent prefque
tous la jurifprudence. Us ont- été recueillis, en cinq
volumes in-folio.
TIRINANXES. f. m. ( Hiji. mod. } les Chingulais
ou habitans de File de Cey lan ont trois fortes de prêtres,
comme ils ont trois fortes de dieux & de temples. Les
prêtres du premier ordre ou de la religion dominante,
qui eft celle des feélateurs de Buddou, s'appellent
Tirinanxss y leurs temples fe nomment ochars ; on ne
reçoit parmi, eux que des perfonnes diftinguées par
la naiftance & le favoir : on n’en compte que trois
ou quatre qui font les fupérieurs de tous Les "autres
pi êtres- fubalternes que Fon nomme gormis ; tous ces
prêtres font vêtus de jaune ; ils ont la tête rafée
& ils portent un éventail pour fe garantir du foleil ;
ils font également refpeélés des-rois & des peuples.,
& ils jouifïent de revenus eonfidérables : leur réglé
les oblige au cçlibat ; ils ne peuvent manger de là
viande qu’une fois par jour ; mais ils ne doivent point
ordonner îa mort des animaux qu’ils mangent, ni
confènttr qu’on .les tue. Leur culte & leur regle-
font les mêmes que ceux des Talapoins de Siàm.'
Leur divinité eft Buddou ou Poutfa ,. qui eft la
même chofe que Siakka, que Fohi t ou queSommonat
i s
Les prêtres des autres divinités de Ceylan s'apellent
koppus ; leur habillement, même dans leurs temples,
ne les diftingue point du peuple ; leurs temples fe
nomment deovds ; ils of&ent du riz à leurs dieux ; les
koppus ne font point exempts des charges de la
focieré.
, troifieme ordre de prêtres s'appelle celui des
jaddefes, & leurs temples fe nomment cavels ; ils fe
confacrent au culte des esprits, & font des (kcrifkes
au diable, que les habîtans craignent fur-tcut dans leurs
maladies; ce fontdes coqs qui fervent alors de viélimés ;
chaque particulier qui bâtit un temple peut en. devenir
le jaddefe ou le prêtre ; cet ordre eft méprifé par les
autres.
f a O N * ( Tullius- Tiro ) £ Hijl, Rom. ) affranchi
de Cicéron , qui avoir pour lui de M im e & de
1 amitié, comme il par oit par plufieurs de-fes lettres.
U avoit écrit la vie de Cicéron, fon maître & fon.
bienfaiteur , & eompofe plufieurs autres, ouvrages
qui ne nous font point parvenus. Ce fut lui qui inventa
chez les Romains , la maniéré d'écrire en abrégé
auffi vite que l’on parfe , art auquel Martial fait
allufion dans ees vers, dont nos écrivains, de bureau,
ont quelquefois fait leur devife ;
Currant vert a Bcet, marais ejî vetoeior illis £
Nondum tingua , fuum dextra peregit opus•
Lés caractères qu'inventa Thon, s'appeHoient not&T
ceux qui les employoient, notarii , d'oii nous vient
le nom de notaires. L’abbé Carpentier, £ voye^ fon
article ) nous a donné d’anciens monumens écrits
foivant cette méthode, & il nous a donné l’alphabet
Tironien. Alphabetum Tironianum feu notas Tironis.
explicandi methodus : ciim Plurïbus no iis ad fùjloriatn
& jurifdiblionem tiim ecctefajlicam „ tùm civilem per-,
tinentibus.
TISSAPHERNE, ( H i f anc. ) Satrape de Perfe ^
fort puissant, gouverneur de la Lydie & de tlonie ,
J & général des armées Perfenes, fous les règnes de
Darius Nothus & d’Arraxerxe Mnémon. L'an 414?.
avant Jefos-Chrift , Pifuthne , alors gouverneur de
Lydie, ayant voulu secouer le joug des Per fes , &
le rendre fouverain dans fa province , tentat:ori qut
prenoit fouvent à ees gouverneurs de l'Afie Mineure,
éloignes des regards du gouvernement, Tijfaphernc.
fut envoyé contre lui avec une armée ' puiflante ,
dont il n'eut prefoue pas besoin. Pîfuîhne avoit mis
dans' fes. intérêt les. Grecs de l'Afie Mineure , &
c’etoit fur eux qu’il comptoit principalement pour
le fucces de fes defleins. Tijfapheme, grand- artifàn
de fraudes & d’intrigues , c'étacha- les Grecs du parti
de Pifuthne, à force de préfens & for-tout de pro-
.. nieffes , & non content de les enlever à Pifuthne ,
il fut les attirer à fui ; Pifuthne , affoibli par cette
defèrtion, fe rendit à Tifapheme , dans Fefpérance
d’obtenir fe grâce, & elle lui xavoit été promife ;
mais la fidélité à tenir les promeffes était la vertu
dont on fe piquoit le moins à la cour de. Pgrfo,
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Je malheureux Pifuthne fut étouffé dans la cendre:
Amorgas, fon fils , voulut le venger ; il fe maintint
quelque temps contre T’Jfapherne, &. ravagèa pendant
deux ans les provinces-maritimes de l'Afie Mineure,
jufqua ce qu’enfin ayant étépiis par les Grecs dans
l’Ionie, il fut livré par eux à Tijfaphernc, qui le fit
mourir. Tijfapheme étoit intéreffé à cette expédition ;
en l’y envoyant, on l’avoit nommé gouverneur de
L) die, à la place de celui qu’on le chargeoit de
dépofféder.
Les Perfes qui, fous Darius, fils d’Hyfiafpes, &
-fous Xerxès , avoient vu leurs effroyables arméniens
échouer contre la valeur & l’amour de la liberté
dont la Grèce étoit animée, bornoient alors leur
politique à femer avec art la division entre les Grecs ,
à tenir en balance Athènes & Lacédémone, à protéger
ouvertement ou à (ecourir fecrétement l’une
& l’autre , félon l ’alternative des fuccès & des revers,
à faire rechercher leur inutile & infidelle alliance par
l’une & par l'autre , à fe faire redouter , non plus
comme une puiffance conquérante & formidable ,
mais comme une puiffance arbitre & médiatrice,
quM faut ménager de peur qu'elle n’aille groflïr &
fortifier le parti ennemi. Tel fut le rôle que joua conf-
tamment, la Perfe pendant la guerre du Péloponnèfe.
L’an 413 avant Jefos-Chrift , vers la dix-neuvième
©a vingtième année de cette guerre , & toujours
fous le règne de Darius Nothus , arrivèrent à
Lacédémone des députés de la part de Tijfapkeme,
gouverneur de la Lydie & de l’Ionie, & de Tharnabafe,
gouverneur de l’Hellefpont ; l'un & l’autre fe
plaignoient que la flotte des. Athéniens, croifant dans
toute la mer Egée, les empêchât de lever chacun
dans fon département , les contributions ordinaires
qu’ils étoient obligés d’envoyer au roi chaque année ;
ils preffoient les Lacédémoniens d’armer en diligence
& de fe joindre à eux; ils promettoient de fournir
à la dépenfe de leurs troupes.
Alcibiade, banni d’Athènes, étoit alors à Sparte ,
il contribua beaucoup à la réfolution que prirent
les Lacédémoniens de fatisfaire Tijfapheme. Celui-ci
ayant joint fes troupes à celles de Lacédémone,_ prit
là ville d’Iafe en Ionie*, & eut quelques autres
avantages. Ce. fut alors que Tijfapheme fit avec
Lacédémone , un traité dont un, des principaux
articles portoit que tout ce qui avoit appartenu au
roi de Perfe ou à fes prédéceffeurs , relierait à la
Perfè. Tijjapherne avoit employé beaucoup d’art
pour amener les Lacédémoniens à une convention
fi contraire à leurs vues ; cette claufe n’alloit pas à
moins qu’à faire rentrer fous la puiffance des Perfes là
plus grande partie de la Grèce , de la Theffalie,
de la Locride, de tout ce pays j,ufqua la Béotie ,
fans compter les Ifles ; les Lacédémoniens qui, même
en combattant Athènes & fes afiés , ne renonçoient
pas à l’honneur d’affurer la liberté de la Grèce,
ouvrirent les yeux fur un traité qui tendoit à Pafferyir.
Il fallut changer cette çlaufe dans la fuite ; Tijfapheme
eut bien de 'la peine à y confentir , cette claufe
étoit le chef-d'oeuvre' de fon artificielle politique*
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Alcibiade, qui pendant long-temps avoit gouvern é
Lacédémone par fes confeils , s’ étant perdu dans
cette république févère , par fes galanteries & par ,
la foupleffe même de fon caraâère , fe jetta entre
les b. as de Tijfapheme , auprès duquel cette foupleffe
de caraétère étoit un titre puiffant. Ce Satrapeplein
de fraude & de rufe * quoique d’ailleurs aff z féroce ,
& quoiqu’il fût de tous les Perfes celui qui haïffoit
le plus les Grecs , conçut pour Alcibiade & -de
l’admiration & de la tendreffe. 'Cet art de fe plier
à tout fans bafleffe, de prendre fi naturellement toutes
les moeurs, tous les ufages, tous lès goûts; ces manières
prévenantes, cet air affable, cette fopériorite
en affaires, étoient les objets continuels de fes éloges'1;
flatté par un grand homme, il prenoit plaifir à le
flatter encore davantage ; il donna le nom d’Alcibiade
à îa plus belle dé f s maifons, où éciatoit une
magnificence royale , & qu'cmbelliffbient des jardins
délicieux, fupérieurs à tout par l’abondance des eaux ,
la fraîcheur des bocages, les charmes du fite & les
chefs-d’oeuvre de Fart ajoutés à la plus riche nature'.
Alcibiade , devenu l’ennemi des Spartiates, élorgnâ
d’eux Tijfapheme ; il lui fit aisément comprendre que
la balance penchoit trop de leur côté , qu'il ne fallok
pas leur laifïer opprimer Athènes. Tijfapheme qui
ne fongeoit qu’à mettre les Grecs hors d’état d’attaquer
les Perfes, entra aisément dans les vues d’Alcibiade,
il fit tout ce qu’il falloit pour prévenir la ruine
d'Athènes & l’agrandiffement de Sparte. Alcibiade
profita de fa faveur pour négocier fon retour dans
fa patrie ce- qui n’étoit peut-être,pas fi conforme
aux vues de Tijfapheme ; il promit aux Athéniens;
l’amitié de ce Satrape & même celle du roi de Perfe,
s’ils eonfentohnt d'abolir chez eux la. démocratie „
dont l’efpiit lui "avoit toujours, été contraire. On,
écouta les propofitions ; le retour d’Alcibiade a
Athènes , l'dbolition de la démocratie dans cette
république, & l'alliance de Tijfapheme , devinrent;
l’objet de négociations publiques & d’ambaffades
réciproques. Les Athéniens ne trouvèrent pas Tijfoe-
pherne aufli bien difpofé qu’on le leur avoit fait
efpêrer. A- mefiire que les À-hènîens faifoiènr des pass
vers lui, il reculoit, il fe rëndbit plus d'Aicile*;. ill
demandait d'abord que les Athéniens lui abandbnnaf-
fent toute l’Ionie dont üs pofFédoient une partie o a
l'accorda ; enfuite qu’ils y ajoutaient Fes lfles v-oifines -
on l’accorda encore. Alors il demanda contre la d.fc-
; pofition formellé du dernier traité conclu entfe les
Grecs & les Perfes , que ceux-ci- euffént une flotté
qui croîiât librement dans lès mers de, la Grèce s
cette proportion fut rejettée avec colère , & fes
Athéniens , jugeant ‘qu'Alcibiadè lès avoit joués^
\ rompirent entièrement lés négociations» Tijfapheme:
alors fe hâta de traiter avec Tes Lacédémoniens- ce;
fut dans ce traité que cette claufe dont nous avons
parlé plus haut, & qui ouvroit un champ vaftes
aux prétentions, du roi dé Perfe for divers états. <fe
laGrèce , fut expr.efl'ément reftreinte aux provinces de
V Afie. Ce traité fut conclu la. onzième année dbi è'onetfe
. Darius Nothus * & la. 2.0e., de là guerre du. Péloponnèfe*