
€§4
Z
Z A B Z A B
Z f A B A N N ou Z A B A N U S , (Ifaac & Jean)
(_ Hiß. litt. mot/, ) Ces deux fa-vans hongrois, père
& fils , font célébrés dans le fp c c im e n k u n g a r ia litte-
ïat& de.. Czu tringeri.
r°. Ifaac palïoit pour un philofophe, & fur tout
pour un controverfille habile dans un teins & dans
uo pays où la philosophie fe rcduifoit en grande
partie à la eoiuroverfe.
Né hongrois , il enfeignoit , avec a fiez de ré
putation , vers i*?n 1670, la philofophie & la théologie
au collège d'Eperits, ville de la Haute-
Hongrie , capitale du comté de Saros. Le te ms
du il vivoit, ain.fi que celui où vivoit fon fils, étoit
tin te ms de troubles & de guerres ihteftines. Vivre
dans de tels teins efi le malheur le plus grand qui
phi'fe arriver aux gens-de-le:très , dont la paifible
piofeffion a befoin de calme & de filerice, & fur-
tout du file nce des armes. •
La v ille d’Eperies ayant été prife par un parti
qui n’étoit pas celui de Zabann, ce (avant fe retira
dans la ville; d’Hermanfiad , cap taie de la Transylvanie
; il fut fait profeffeur , puis reéieur du
college de cette v ille ; il devint en'uite iufpecteur,
ou., comme on die dans le pays, premier antifie de
i'niMverfiré. Il difycîa beaucoup , & verbalement,
& par écrit, c’eft la principale fonéFon d’un con-
troverfîfie ; une grande facilité à parler & à s'enflammer
lui donnait fur-tout un avantage remar
quahte dans la d-f. ire verbale, où tant de chofes
étrangères à la raifon peuvent procurer la viéloire
ou l’appa ence de la viftoire ; il p2rur toujours
fortir va:iigt ëur de routes les conférences , & les
yéfuit s fur-tout n’eurent point d’adverfaire plus
redoutable. Il a fait imprimer quelques-unes de
fes dlfpures ou apologies. Parmi les difftrtations ,
il y en a une où il examine fi un profefieur dépofé
fa r une force majeure peut exercer le négoce fans
blejfer fa confc'unçe. C ’étoit peut-être Je cas où il
s’étoit trouve dans les révo’utions de fon Ipays ;
mai' il efi bien que (lion là de confcience î il s’agit
tout 2u plus d’examiner fi les- ufages ou les préjuges
du pays, fi les bienféances lo?aies permettent
-tel ou tel état à telle ou telle perforine, & l'on
trouvera que même en tout pays les bienféances
locales St les opinions »vulgaires fè raifort devant
l'extrême befoin & la force majeure. L’accueil
qu Ifaac reçut à Htrmanfiad, & les dédcmoeagemeus.
qu’il y trouva, le mirent (ans doute hors d’ intérêt
fur la quefiion qu’il -avoir difeutée. Il mourut eu
16^9, en pofiemen de tous fes emplois.
2°. Jean Zabann, (on fils , doit être mis au
rang des enfans célèbres St des fa vans précoces ;
il n’avoit que fix ans iorfqu’on le v it, avec Je p'îus
grand étonnement, haranguer, en latin, un envoyé
de l’empereur. 11 fit fes études à Tubingc ,
& , devenu bientôt maître, il y enfeigna la phi-
lofophic , qu’il étoit venu y apprendre. De retour
dans fon pays, il ne fe livra pas peut-et e allez
entièrement' à la littérature. Au malheur qu'il eut*
comme fon père, de fe trouver dans d.s rems difficiles,
il joignit l’imprudence de vouloir entier
dans les- affaires ; c’eft le foible de quelques beaux-
elprits ou (a-vans , qui, de littérateurs elrimabies,
deviennent par-là des . adminifirateurs médiocres ou
fuite fies. Jean Zabann brigua ou obtint du moins
des emplois publics.; il fut fait p^ot.-notaire-, provincial
deTrinfyl vante, puis féna'eur d’Hermanfiad.
En cette dernière quai té , il joua, comme négociateur,
un rôle a fiez confirlérable au milieu des
guerres entre I’Emphe & la Turquie , dans la Hongrie
& dans la Trânfyly nie ; il fut envoyé plu-
fieurs fois auprès de l ’empereur Léopold ,, qui" le
goûta d’abord, l’ennoblit ôt le fit chevalier; il lui
confia même des emplois a fiez importons , donc
Zabann parut s’acquitter à la fati f élon de l ’em-
pe eur & du public. Mais la faveur des rois cft
inconfiante & celle du public encore plus; l’amour
des affaires emporta peut-être Zabann un peu trop
lo in ,il devint fufpeâ, & , (bit fur de (impies foup-
çons, (oit fur la convint on d'avoir eu des liai-'ons
criminelles avec des féditieux, & d’être entré dans
quelques confpirations, il fut dépoui lé de fes emplois
, & l’empereur lui fit trancher la tête.
ZA BAR E L LA, ( Hifi. t ir . mod.) ou DE Z AB A-
RELLIS. Trois hommes de ce nom St de la même
famille ont joué un rôle ou dans l’église, ou dans la
littérature > ou dans l'une & l ’autre à la fois.
Le premier efi François, plus connu St très-connu
fous le nom du cardinal de Florence. Le pane Jean
13 le fit archevêque de cette ville & ca'dinal. Il
fut un des plus ardens promoteurs du concile de Confiance
; le même pape l ’envoya en 1413 auprès de
l ’empereur Sigifmond, pour convenir avec lui d’ae-
Z A B
rangement relatifs a ce concile. Le cardinal de Florence
y parut avec tant d’eciat qu’J étoit généralement
défigné dans l’opinion publique pour remplir
le S. fieqe à la première occafion; mais il mourut en
1417, p n faut la tenue du concile,à foixante St d x-
liuir a ts, un moisSc demi aV-fit l’élection de Martin
V. Il croit de Padou s , & lorique les Vénitiens en
1406 avoient affligé cette v ille , fes cd’mpairiotes
l’avoien: envoyé en Faiïce demander du fecours;
ma s la France avoir alors bien d’autres affa res. On
rendit à Conffaire les plus grands honneurs à fa
mémoire; l’empereur & tout le concile a-lifterent à
fes funérailles , & le Pogge prononça' fen oraifon
funèbre.
Zabarella étoit grand jarifeon fuite; ou a de lui des
commun aires fur lis décrétâtes & fur tes clém. n-
t ne5, 'es confe’ls > varia, legum repetitiones. Il travailla
fil r toutes fortes d>: matières. Il compofa un
tra té de horis canonicis , un de felicitate , un de
ntturârerum diverfarum, y opufcula de artibus libe-
ratibus ; cornmentarii in naturel Lé m & moralem philo-
fophiam.H fut meme hifforien & lufiorien uti e ;
on-lui doit lesa êtes des conciles de P fe & de Gonf-
tanre; il a donné un: hilloire de fon tems. On a de
lai enfin un traité du fchifnc, dont 1e fuccès a1 été
fort g; an 1 fur tou; dans le fièclé fuivant. Les pro-
t^fians l'ont (buvent fait imprimer pour s’appuyer
de l'autorité de Zabarella , & montrer par le temoi-
g 5.àge d’un écrivain non fufpeél combien la réforme
é oit néceifaire. Il y parle en effet avec beaucoup
deri berté dés‘papes & de la cour de Rome , il étoit
de ces catholiques' de bonne fo i, qui, par zèle pour
la religion propofoient depuis fi 1 ng-tems de réformer
l’églife dans l e chef & d «ns les membres ,
mais (ans rien changer au dogme. Les éloges des
proteftans produisirent l ’effet de le rendre odieux à
la cour d: Rome| & ce- ouvrage très-orthodoxe d’un
card nal qui avoir pe^fé être pape, eut l'honneur
d’être mis i Vindex.
1 - . Barthclcmi Z a b a r e lla neveu du précédent,
fut comme lui grand jurifconfultecomme lui profeffeur
de droit canon, & comme lui archevêque de
Florence. Il mou ut en 344a, Avant d être Archevêque,
il avoit.été marié ; il avoic eu pour fils :
Jacques Zabarella , né à Pa loue en 1 y 3 3 ,
profefieur de ph'-lo "ophie dans fa patrie , grand fec-
ta;eur & grand commentateur d’Ari'iote, auteur
d’un petit traité de iaventione a terni m otoris , titre
qui rappelle ce vers fameux :
Si Dieu n’exifioic pas il faudroit l’inventer.
Jacques Zabarella donnoit beaucoup dans l’af-
trologie St dans les horofeopes. Son exeufe efi: qu’il
étoit-dû fëiziènve fiècle.
Z A B
Z AB D A S , Z AB A S ou SABAS {Hiß. r om . ) étoit
un des meilleurs généraux de la fameufe Zénobie,
reine de Paimyie, dont, l'article efi: ci-après à fon
rang. Il fut employé dans la plupart des expéd tions
.qui on: rendu fi célèbre le nom de cet e princeffe.
Ce fot lui qui, pendant que l’empereur Claude II
cto t occupé contre les go.ns, fit pour Zénobie la
conquête' de l’Egypte, à la tête d’u-.e armée de
foixmre & d:x mille licrames, tant pa'ir.yréniens
que (yii.-ns; une feulé bjtai lé dans laquel e il défit
tes égyptiens le rendit maître de tou e l'Egypte ;
mlis ;1 ne fuflît pas dé faire des conque es, il faut
(avoir tes confer ver.
Nec min or efi virtus quhm quoercre parta tuerî.
La f îc ilté avec laquelle Zabdas a voit fournis
1 Egypte, lui pe fu'ada qu’il n'avoit pas befoin de
beaucoup de forces pour la maintenir dans i’obéif-
fanee , il fe contenta d'y laiffer cinq mille hommes,
& i! mena le refie de fes troupes à d autres expéditions.
Ce mépris auroit pa n’etre ni injuile ni
imprudent i s’il n’avoit été queft.’on que des égyp-
t.ieiss; ces pe. pus ne combatioient point pour être
libres, il ne s’agifioit pour eux que de (avoir s’ils
obcîroicnt ou à 'a rei e de Palmyre ou à l ’empire
rom-J n.. Subjuguer les égyptiens, ce if etoit prefquc
rien faire , c’étoit des romains qu’il falloir triompher
; on avoit aifément conquis 1 Egypte pendant
leur abfenv.ë, mais c’é.oit trop compter fur l'inaction
d’un pr.nce auffL aélif & au fil vigilant que
Glau te II, de confier à cinq mile hommes feule ment
la garde d’un pays de cette étendue; Claude profita
de ce te- imprudente fécu ité ; il tnvoya en
Egypte un général romain , nommé Probus ou Pïo-
batus, qui, fécondé par tes naturels du pays-,
pliés-par l’habitude au joug dés romains- ,S i croyant
fiipporter impatiemment celui d'une femme, chaffa
ailé ment les cinq mi.le pâlmyréniens laiffés pat
Zabdas. L ’Egypte fe crut v êt-rieiife & I bre parce
qu’elle reJevenoit* romaine. Ce n? fut pas-pour
long t:ms; le général romain gérant engager d-ans
un pays de montagnes à la pourfuite des pa’myrc-
niens , il fut furpris, battu , fait pri on nier, & (e
tua de dêfefpoir; l’Egypte redevint palmyrénienne ,
& Zénobie régna paifibleoivnt dans cë pays; eile
s'étendit enfuit: dans l ’Afie Mineure , fournit la
Bithynie & la Cappadoe ; -Claude mourut,
Mais Zénobie St Zabdas eurent bientôt- à conv
battre un ennemi plus redoutabler encor: dans
l’empereur Au.éfen , fucceffeuT de Claude II. Il
part de Rome, ii parcourt eu conquérant l'Illyiie ,
la Dalmati.e, la 'Thrace, paffe Je détroit à Byfance,
e titre en Aile , enlève à Zénobie la Rithyme & la,
.Cap'padoceq; Z.tbdas, au lieu de: s’avancer afilz au-devant
de lui pour défendre ces proyincasr, le contente1
de l'atten-dre aux- envirens d’Antioche ; e*
'fut là-que fe livra d’abord,, près d’immee , : bourg
de k S) rie , fur- les bords ZABATHAteSCEVI % ( yoy*i Sabatei-Sev i# y de fOronte , entre -ces