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SuifTe, leur vdriuble p»trie, te à Ij France, leur l ouvrage e(l imprimé fous ce titre : De co n c a rd ii
p rie a opuve , & pcihitcreiiç toujours dans V | Jide:. Il mourut a Zùg en 16 1 9 . âgé de 57 ans.
religion catholique. 6 * 6
**• Ofvald de Z u r la u b e n , capit line de trois cens
lui lies au iervice de Jules II, ce pontife belliqueux,
& de Ion fuccefleur LéQii X , ce pontife politique ,
puis de Maximilien Sforce , duc de Milan : il fc
trouva & le diftingua aux batailles de Nov-'re, de
Ravenne, de Bellmzone. Après la bataille de Ma-
rignan, il s’engagea au fervice de* François I. Il
croit major-général des troupes du canton de Zug ,
a la bataille de Cappel, où Zuinglc fut tué, ( r . 1 article ZumGLE. ) & il eut beaucoup de part à la
vidoire remportée fur ce parti par les catholiques.
Antoine de Z u r la u b e n , fils d’Onyald, attaché,
comme Ton père, au feivice de la France ,
fe fign la dans nos raalheureufes guerres civiles &
de religion, fous Charles IX, toujours en faveur
des catholiques contre les proteftans II reçue trois
blefiVes à la bataille de Dreux > il fut un des
plus intrépides défendeurs de Charles IX à cette
fàmeufe retraite de Meaux, où la valeur & la fidélité
hard:e des fui (les ramenèrent CharfsIX de
Meaux à Parrs, à la vue d’une armée formid b e.
Le roi fe rcflùuvint toute fa vie de ce te retraite,
& ce fouvenir ne contribua pas peu à le rendre implacable
envers les proteflans. La cour étoità Monceaux^
, le prince de Condé y vint peur traiter avec
le roi les armes à la mair. La cour, pour plus de
dureté, sé ant retirée à Meaux, le prince i*y fuivV
dans 1 intention d’enlever le roi fur la route. Le roi
due fon falut, dans cette occafi n, à la gère contenance
des Fuilles qui. lui fêrvoient d’efeorte. Le
pr oce de Çonié tenta plufieurs fo s de les charger 5
chaque fois çes hommes vaillans & fidèles , fa Lnt
au roi un rempart de leurs corps & de leurs piques,
montrèrent une léfoiuron inébranlable de
mourir po-r le défendre ; fcn craignit leur dcfefpoir,
ils ne furent point attaqués. Le prince fe contesta
de pourfuivre le roi jufqu’à Paris , épiant
toujours un moment de défordre ou de négligence
qu'il ne put trouver. Le même Antoine de Zurlauben
fe trouva aux batailles de Sain. -Dénis , de Jarnac
&de Mcatcontour. Il mou': ut en 1 f86, à Zùg, ayant
rempli 2v:c ddlinébon les premières charges de fon
canton. Il avoir 84 ans.
3°’ Conrad de Z u r lau b en a d’une branche collaterale
, relativement aux d ux personnages pré-
^to*t chef de fon canton d 'Zug, capitaine
au régiment des Gardes-Suiflès en France , chevalier
de Saint-Michel. Il fervit & fa patrie & la France,
& comme guerrier & comme négoc'ateur, & même
•omme controverfifle. Pluszélé encore que fes pères
pour la propagation de la foi catholique , il écriv t
pour prouver qu’il falloit établir la feule religion
romaine dans tous les cantons indiftin&ement, &
ue de la dépendoitla tranquillité de la Suiife. Son
4 • Beat de Z u rlau b en t fils de Conrad, fut ,
comme lui, le chef de fon can on de Zug, comme
lui capitaine au régiment des Gardes - Suilfcs ; H 1e r vit comme lui & fa patrie & la France, en
qualité de guerrier & de négociateur. U fut un des
trois ambaiWeurs catholiques envoyés en 16 34 à
Louis XIII. Le canton de Lucerne, auquel il avoit
rendu de grands ftrvices , les reconnut en lui accordant,
tant pour lui que pour fa poftérité, le dreie
perpétuel de bourgeoise à Lucerne. Aufli zélé pour
la religion romaine que tous fes prédécclfeurs, tous
’es cantons catholiques lui conférèrent les titres de
pere de lu P a t r i e Sl de colonne de la religion. Il mourut
à Zug en 1663 , à 6 6 ans. On a fes négociations
pendant l'efpace de trente ans, depuis i(5z*
jufqu’en 16 $ 9 ,
.îf>. Béat Jacques de Z u rlau b en , fils aîné de Béat,
chef du canton de Zug, capitaine - général de la
province libre de l’Argéw, occupa les principaux
cmplo s de fon pays , & fervit aufli avec diftindion
en France , en 16ƒ 3 J il contribua beaucoup à fou-
mettre les payfans du canton de Lucerne-qui s’étalent
révoltés. En iô j6 , il eut aufli beaucoup de part à
la viftoire de Vilmcrgen , remportée fur les bernois
par ce même canton de Lucerne & les confédérés.
Il prit lui-même aux bernois deux drapeaux & trois
pièces de canon. Mort à Zug en 1690 à foixante
& quatorze ans.
8 ° . Un autre Béat Jacques de Z u r la u b e n , neveu
du précédent, acquit encore plus de gloire que
tous les capitaines célébrés de fon nom 5 il s’éleva
jusqu’au grade Je lieutenant -générai des armées du
roi de France 5 il fervit avec la plu< grande difiinc-
tion en Çata ogne, en Irlande, en Flandre, en Italie.
Il contribua beaucoup à la vidoire de Nerr-
winde. Il aida le comte de Tefle à faire lever le
blocus de Man mue au .prince Eugène en 1702 le
1er août. A la bataille de Hochllet, en 1704 s
il fut le feul des officiers gcnéi aux de l’armée fran-
çaife qui repou F'a les ennemis, 8i l’on peut dire
que de .fon côté la bataille fut gagnée ; mais cet
avantage qui lui étoit personnel au milieu du défaf-
tre public , finit par lui être furefle , il reçut dans
cette ma.h ureufe affaire jufqu’à fept blefflnes dont
il mourut peu de tems après à Ulm dans la Suabe
(le 21 feptembre ) âgé de quarante-huit ans.
70. Conrad, baron de Zu rlau b en , fut infpec-
teur général de l’infanterie dans le département de
la Catalogne & du Roulfillon. /
8Q. Placide de Zurlauben , élu abbé de Mûri,
monaftère de l’ordre de S. Benoîc en Suifi’e l’an
1683, efi regardé comme le fécond fondateur de
cetie abbaye , qu'il rebâtit avec magnificence »
&
Si dont il accrut considérablement les revenus-Il
obtint en 1701, de l’empereur Léopold, pour lui
Si pour fes fuccefl’eurs, le rang & le tiire de p ince
de l'Empire. Mort à Sandegg dans un de fes châteaux
en 1723. Il étoit homme de lettres, Si. il a
compofé quelques ouvrages relatifs à fon état d’ec-
•clcfiaflîque Si de religieux, tels que ceux ci ' Spi-
r i tu s duplex h um ilita tis & obedientie• Conciones p a -
negyrico-morales. Il étoit coufin - germain de Béat
Jacques , mentionné fous le n°. 6 ,
Cette maifon de la T o u x -Z u r lau b en a produ’t
beaucoup d’nutr's per'onnages di/lingués, & dans
l’églife, & dans l’état, 8c dans les lettres. M. le
baron de Z u r la u b e n , actuellement lieutenant-général
des armées du roi, & de l’académie des inf-
criptions & belles-lettres, joint, comme plufieurs
de (es ancêtres , aux fervices militaires l’amour
des lettres-& l’érudition. Il a écrit l’bifloire de fon
pays, & le recueil de l'académie contient plu-
fleurs de fes mémoires , tous très-fa vans & pleins
de recherches,
ZUSKI, ( Bafile ) ( H i f t, de Rujfie. ) czar ou
grand-duc de Ruflie entre les deux premiers czars :
connus fous fe nom de faux Démétriu.s. Bafile Z u sk i \
étoit un Knez ou feigneur de la cour de Mofcovie, !
qui ayant reconnu que le premier des faux Dérné-
trius n’étoit en effet qu’un impofteur nommé Griska,
forma une confpiration, avec d’auttes feigneurs mof-
covites , pour le faire périr. Le complot ayant cté
découvert, Z u s k i fut condamné à la mort ; mais
au moment de l’exécution , le faux Démécrius ,
affermi fur le trône , & croyant s’y affermir davantage
par la réputation de clémence, lui envoya
fa grâce. Z u sk i ne put fouffrir qu’un impofleur
eut cette autorité fur lui j il afiembla de nouveau
les knez & les boyards, & les fouleva contre
Griska. Cette fécondé confpiration réullit mieux
que la première. Griska (e maûoit, on prit le tems
de fes nôces, on fondit fur le palais à minu t ,
lorfque les excès de table où ces fortes de fêtes
entraînent, fur-tout en Ruflie , mestoienr le prince
& fès compagnons de débauche hois d’état de faire I
refiffance. Le faux Démétrius avoit une garde po-
lonoile , qui , ayant pris part à la fête , nYtoit
pas elle-même trop en état de défenfe, elle fut ai-
fément taillée en pièces 3 on enfonce les portes ,
©n entre dans .la chambre de Griska, qui ne
trouva d’autre moy en de fe fauver que de fe jetter
par la fenêtre ; ce moyen mê.me ne le fauva -pas,
il fut .pris , ;& JZuski le fit tuer d’un coup de pif-
tolet. La première oonfpî rat ion avoir conduit Z u sk i
à l’échafaud la fécondé le mit fur le trône. Il
fut élu grand-duc & couronné le premier juin
Mais la race des faux Démet’im n’ét it ras
rrete a s’éteindre, i! s’en préfema deux nouveaux
a-la-fois :t,ous deux s’apouyant ou mên-)« nnn
fonge , tous deux disant qu’on r’avoit tué qu’un
faux Démétrius, que le véritable s’étoit échappé j
H ijlo ire y Tome V .
Si que cVtoic celui qui par oif. L ‘‘i po îo p o ls ap-
puyoient cetre double îtnpofture pour venger leurs
compatriotes égorgés dans l 'e x p é d itio n de 7ju s k i ,
La guerre s’alluma entre les deux nations & e n t e
les différeus partis. Les polonois & le parti du
fécond Démétrius curent l’avantage ; les vainqueurs
forcèrent la veuve du premier à reconnoître ls
fécond pour Ion mari. Les mo/covires voyant les
événemens de la guerre tourner contre eux, les
interprétèrent comme un jugement du Ciel qui
condamnoit leur conduire & qui réprouvolr Z u s k i ,
Se livrant donc à foute leur uipetfljrîon naturelle,
ils déposèrent Z u s k i , Je rasèrent 8c renfermèrent
dans un cloître ; mais ne voulant plus s’embar-
ra'ffer dans cetrc queftion du vrai ou du faux Démétrius
, ils élurent grand-duc Ladiflas ou Ula-
-diflas , fils aîné de Slg'fmond , xoi de Po'ogne ,
qui, pour première condition de fon acceptation,
exigea que Z u s k i fût livré ; mais lorfque l’on
conduifoit ce malheureux fnr les confins de la Pologne,
il mourut à Smolensko en if lu .
ZUSTRUS , ( Lambert ) ( H i ß . mod. ) peintre
flamand. Les époqoes principales de fa vie ne font
pas connues. On fait feulement qu’il vivoit du
tems du Titien , & qu’il reçut de lui des leçons
de fon art. On fait aufli qu’il éroit élève de Christophe
Scbowarts, peimre du duc de Bavière. Il
étoit pe nfre , & d’hifloire & de paylàge. On admire
j au palais-royal, fon enlevement de P ro fe rp in e .
ZUTPHEN ', ( Gérard de ) ( H i ß . l i t t . mod. )
écrivain eccléfiaflique célébré par l’abbé Tr;thème.
Il efi auteur de quelques livres de dévotion eftimés,
qu’il compofà principalement pour ceux que fon
appelo t , les f re r e s de l a v ie commune. C’éroit une
fociété pieufe , compofée de pauvres écoi ers que
Gérard Groot ou le Grand, natif de Deven er ,
dans les Payc-Bas Hollandais, doâeur de Paris &
chanoine d’Utrecht, avoit raffembiés. Ces écoliers
, en fa1 fa ne leurs études, tranlcriv ien: des
livres & mectoient en commun ce qu’ils gagn lent.
Après Gérard Groot, Gérard de Zutphen eut la
direâion de cet établilfement, & lui con'acra fes
travaux & fes écrits. Thomas à Kempis a écrit fa
vie ; & comme ce nom réveille le feuv nir du
livre de l’imitation » foit qu’à Kt mpis en foit fauteur
ou non, il y a des juges d’écrivains a(cétî-
qu.es qui mettent à côté de ce livre inia tarie de
l'imitation un ouvrage mylbque de Gé ard d e
Zu tp h e n , divifé en deux livres, don' le premier
traite des vices de l ame & de la réfo mat on in-
téri ure ; le fécond , ces élévations f iri uelles.
Gérard de Z u tp h e n mourut en 14^8. Après Jà
mort, les f rè r tp de la v ie com n ^ ire , dont 1 établi
iement prenait des acc-oilfeme's lenfibles par
les libéralités des fidèles , furent inquiétés par Ls
moines , qui leur reprochoient de ne point falrp
de voeux monafttques. Un dominicain fax 'n ,
nommé Mathieu Grabon , préf nta au pape, vers
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