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„autant'd?T'fableS, preuves de la plus haute ,-anti-;
quité. Les uns veulent que le fameux hermite
laint Antoine , fût par Gui te fâ mère, de la mai-;
Ion des comtes de V i n t im i l l e . -Cette tradition,
quoique regardée comme faillie par les favans ,
n’en pâlie pas moins pour confiante dans toute la
Ligurie , dans les provinces voilines 8c fur-tout à
Saint-Antoine en Viennois. C’eft en conféquence
& à l’appui de cette tradition que le jour de llaf-
cenfion, avant une proceffion, où l’on porte en
triomphe les reliques de ce faint,- on proclame
frlemnellement les comtes .de V i n t im i l l e comme
païens, im m édiatemen t après te -roi , proclamé î
comme duc dé Milan , & avant les bar »ns 'de \
Brelfie-u 8c de Châteauneuf qu’on proclame comme 1
fondateurs. D’autres généalogiftès font defccndr.e
la maifon de V i n t im i l l e d’un prétendu fils naturel
de Clovis , qu’ils difent avoir été la tige de ( la
maifon- de Lafcaris. Mais c’eft fur-tout de Charlemagne
ou de Tes parens qu’on a aimé à faire def-
cendre la maifon de V i n t im i l l e . D’autres encore
la font défeendre d’anciens' feigneürs 'normands , -
d’autres dè la maifon de Saxe. L’opinion qui paraît -
la plus généralement adoptée eft celle qui tiré
l’origine des V i n t im i l l e des marquis d’Ivrée , rois
d’Italie. Selon Sigonius , Luitprand 8c quelques
autres auteurs , Bérenger , marquis d’Ivrée, fils
d’A bert 8c ; petit-fils d’Anfcaire , tous deux aulfi
iouverains du même état ‘ d’Ivrée , prit le titre
d’emperelir en 949. Il avoir quatre fils : Adaîbert
Othon, Gui 8c Conrad. Il déclara roi d’Italie fon
fils aîné Adaîbert , donna le marquifat d’Ivréé à I
Othon , fon fécond fils, des terrés aux environs
de Modène 8c de Bologne à Gui 8c à Conrad. Mais
l’empire échappoit à l’Italie 8c pafloit à la Germanie
} Othon , roi de Germanie pu d’Allemagne , fit
la guerre à Bérenger j celui-ci vaincu 8c p is dans
une bataille en 964 fut relégué à Ramberg 8c y
mourut. Ses fils ayant voulu rentrer dans'fes dignités
, furent vaincusauffi , 8c Gui, le troifième d’entre
eux, fut tué dans le combat de là main même de
Burchard., duc de Suabé , général des armées de
l’empereur Othon I. Adaîbert, l’aîné des fils dé
Bérenger, ne put jamais fe rétablir. Othon , fécond ;
fils, conferva le . marquifat . d’Ivrée, Conrad-, dépouillé
par l’empereur des terres qu’il poffédoit
aux environs de Modène 8c de Bologne , alla s’établir
dans la Ligurie. C’eft ce Conrad qui fut la
tige des comtes iouverains de V in t im i l l e .
i°. Raimond J . , comte fouverainde V i n t im i l l e
dont Conrad étoit le trifayeul, fit la gupirre. avec
le comte Philippe , fon frère , aux génois fes voi-
fihs, qui affiégèrent par terre 8ç par mer. la ville
de V i n t im i l l e «
1 ° . Gui, premier du nom , fils de Raimond ,
eut pour fa valeur le nom de G u e r ra , il fut employé
par l’empereur Frédéric Barberoulfe en différentes
affaires. ' J
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3*. Gui I I , ..fils de Gui G u e r r a , alla, en Efpagne
; faire la guerre aux Maures ou Sarrafîns 8c .fut tué a Ja
bataille.de Muradal.en n i 4. On croit,que trois fils
qu’il avoir 8c qu’on ne voit.plus reparoître dans l’hif-
toire , eurent le. même fort. ,
40. La guerre continuoit prefque toujours entre
lés comtes dz V i n t im i l l e 8c les génois ; ceux-ci affiégèrent
encoie V in t im i l l e Q ï i 1219 du temsde Guillaume 18c la prirent.
ƒ °. Guillaume II ,4 fils de Guillaume I quitta la
Ligurie, vint s’établir en Provence 8c céda au comte
d’Anjou Charles,, comte d,e.Ppqvence , frère de faint
Louis ,, fes, droits .fur le; comté de V i n t im i l l e , pour
des terres 8c des fiefs qui lui furent cédés en Provence.
De cette ceffion naquirent des^guerres, dont leréful-
_tat fut que les comtes de V i n t im i l l e rentrèrent dans
leur comtéde V i n t im i l l e . Une branche des comtes de
V i n t im i l l e prit le nom de Lafcaris, dont elle defeen-
doit par les femmes.
6 ° . Honoré de Lafcaris, comte de V i n t im i l l e 8c de
Tende, vers l’an 14^5 , fut furnonimé le G r a n d , .à
caufe dé fâ valeur.
78. Dans la branche des comtes de V i n t im i l l e ,
barons d’Olioles, Bertrand III rendit de grands fervi-
ces à la reine Jeanne de Naples & acquit une grande
réputation de valeur.
8°. Gafpard.I eut vingt-quatre, çrçfans j-dont cinq
chevaliers de Malthe.
9°. Un autre V i n t im i l l e , de la branche dé Lafcaris
', nommé Jean Paul Lafcaris ’, dés comte«! dé V i n t
im i l l e , fut vingt-deux ans grand-maître de l’ordre
de Malthe 8c mourut le 14 août 16 jy.
io°. Honoré des comtes de V i n t im i l l e , de la
même branche des barons d’Olioles-i mentionnéeiau
r.°. ,7. ci-dejlus, fut tué dans un combat"naval, livré
en 1570 çontre les turcs. Cett,e branche d’Ofiolps por-
toitle nom de Marseille , parce que Bertrand I, tige
de cette branche, avoit hérité des biens, de fBertrand
de Marfeiîle frère de Syhille deMarfeHleXpuayeul-i
fous la condition de porter le nom 8c les armes de
Marfeiîle.
i i 9. Bertrand VI, de la même branche d’Olioles,
âyeul de Gafpard I , mentionné au n°. 8. ,
eut aùfli trois fils chevaliers de S. Jean de Jéru-
falem ( depuis Malthe y , dont deux, Honoré 8C
Emmanuel I , furent tués au fiège de Rhodes en
i f i i .
11°. Marc Antoine de V i n t im i l l e , de la même
branche d’Olioles , neveu d’Honoré , mentionné au
n9 .10. fut tué au fiège de Namur en 1 6 $ $.
13 °. François de Marfeillç , chevalier de Malthe,
commandeur de Montpellier, de Trinquetaillc, 8cc.
frère de Marc-Antoine, fut deux ans efelaye eu
Barbarie.
• 'iv p p
;;Iï4e. cMagdèlon .de iV d 'n tim ^ llà .y frère -aîoi deç
précédens, fut le premier qui s’inuitula'.andin v^
V i n t im i l l e y d e s c om t e s d e M a r f e i î l e .
I ç ® Magdelo.n de- V l nf î ^ M e > p^ritrûlç.dlji precé-i
' dent Magdçlon 8c çhfeaHtfflé^iae en
1700 fur une des galères de ^j-èligièh.-; 1
Dans la branche des comtés de V i n t im i l l e J
mar.quis-du Luc, Fraoçois T i1 • ijigd de-cette branché J
fut fort.célèbre &qs le ;pôiwdedLwon -de„TomtvesJ
Il rendit de grands fervices à nos rois dan* lej
tems -dos guerres civiles, il ^époufa' Frauçoife d Al-j
bei;?., fifte \d’Ancpin.e. d!Albert , tàjïfjjaçfeu&ê: Ré-j
gulfe , 8ç wuYe:^éTHQ9.tîrêe.du„M^.4®-jÇif ^ c^?nc,|
oéigncurd11 Luc, îâqùéijè .fyi ' ^p^parta . en qiariagc(
la 'terre du Lùc qu’elle âéolt -eae -après lu mortj
de fon premier, mari èn çompenfafion de £a dot. |
• ; 'ù » uA\\& !
iy®. Henri , feigneur de Gonfaron , un desi
_petjts-filsdç.F^a^çois.,l-.fjut :tue.^u fiçgç de -Beaq-l;
.cai-çe. yuiira . : :ii üi et» • ? -■ 1
1 -•ii g®. Gafpà'M v -ftèrt dé Hedri'^, L chevafièr -dej
Malrbe 8c lieutenant aux Gàrdë^, •ap‘rëfr)s,êttJéIfignkléj
au fiège de Courtrai 8c dans plufieurs autres occa-j
fions , fut tué en. 1^48 -à la batâilkdevLeits, ou,i
blelfé de fept coups . de:mODîquet » ne ç,elîà point J
de combattre jufqu’à ce qu’il eût perdu tout fon j
.-fcng./ :,j
19°. Jean , frère des deux précédens-, évêque de J
Digne 8c de Toulon, prélat dont la mémoire eft en I
en grand’Vlé»ératjbh. . v. - . ..
iOç. Louis Magdelon , feigneur. de GoùCaron , j
cou fin germain des trois précédens, fut tue a dix-s
lîuit ans: , à ,1a jlelceute de Gigeri eu- Afrique , ;
le Z4 juillet j<S.64. ' i
i i ° . Louis-Jofeph, fière du précédent, page-
de la-grande .écurie du roi-, furtué de dèux coups ,
de moufquettuu fiège d? Lille en 1 6 6 7 . . \
ii®. Ghàrlés -Gâîpafd tjiiillàûme ' dé [ V in t im i l l e ,
des comtes -de ^Marfeiîle du Luc, commandeur de
l’ordre du Saint-Efprit, frère des deux précédens ,
fut évêque^ de Marfeiîle , puis archevêque d’Aix ,
8c enfin archevêque de!PariS vOii ilfuéceda en 1719 ,
au cardinal .de :NoaiUes. Il mourut le 13 mars 174^
dans fa 91®-. année.
i x °.Un autie fière des trois précédens, Fran-
çois-Gharles , comte du Luc., Lieutenant du en
Provence , èhevàlier des ordres du roi., fervant dans
la- première compagnie des moùfqùetaires , commandée
par le Baill' de Forbiu, fon oncle / reçut
àia bataUle de CalTJ un coup de moufquet dans
le bras^ droit qu’il fallut lui couper : ce qui ne
l’empêclià pa* de férv'ir & fur terrè, 8c‘fur mer , ni de
fe diftinguer dati^ toütes, les ofccafiohs à Gênes ,
aux lièges de Rofss ^ . d^.B^icelone, 8cç» Il.ftè fiçrvit
V I, O
pas moins utilement dans différentes ambalfades ,
en Suiffe.çn'.i yQrS à^Vietinç auprès de l’empereur
Charles V I en 1715. Il fut fait confeilîer d’état
; $’épée 8c chevaifter des ordres ,du roi en 172.4*
' Il mourut le | % juillet 1740. C ’éft a lui que Rouf*
ïéau adrèlTe tette belle # ôde
Tel que lef'vieuxpafteur desrtroupeanxdeNeptune,8cc.
VIO } ( Thomas de )[ ( ou le .cardinal C a u t an. )
' r( JïiftPaii'tuihÊrdnÏY'Ÿut pape Lépn X , fur la recommandation
de l’eleéteur dec Sâxe-Sc de l’unrver-
fité de Vittcmbe^g,, délégua un juge en Allemagne
ppur décider la quèréîîé' qüé 1^$ ^premiers écrits de
- Lutdifer, fur le'sf ind uigpdëïS'ayoient fait* naître entre
1er AitéÛftiûè’SC les; ja ^ b iü ^ f ce/jvigé étoit le cat-
dihal C^jétâh ( Thomas ‘dp Vio ) légat à Augsbôurg.
Ç ’étôitVdifôit-on ,. un homme de beaucoup de mérite
,& le P. "Maimbourg l’appelle un. grand homme \
mais ce choix n’étoif pas’ fans irrégularité ; ce
cardinal avoit été Jacobin , 8c Luther prétendit lui
. ea- • 4rY/9irr,trpuvésl@u$v lef : fentimett^ Il paroît cer-
_t^injquç{ 1^ mftru(ftio»s du iegat éîo.ient de 1 oblig
e r ° u de rie f-.tre. arrêter. Erafme ,
lSaA51çç i nSlp^de;,; 8c. Floximond de Rémond lui—
meme, tputjizéié catholique qu’il, eft , ont trouvé
un :peu ,trop dë .précipitation 8c de hauteur dans la
! çopduite dç’LéonX 8c du cardi a l Cajetan à l’égard
de : Luther. , .Xfiomas Hayne ( vie de Luther î)
8c Durand ( hiftoire du feizième fiècle ) auteur
proteftant , .rapportent une ^onverfation entre Luther
8c rin-fécretàire du légat, où tout l’avantage
eft dri 4 ôté du premier; Lé fécrétaire veno t prefler
Luther de fe refidre’chez le légat, Luther n*avoit
point: encore de- fauf conduit.
L u T h E R.
ce Je n’irai point que je n’aic obtenu un fau£*.
conduit de l’emperçur . ?»
L e S e c r é t a i R **
ce Un fauf-conduit l oh l qu’en voulez-vous
faire? Quapd vous,l’auriez obtenu, 8c qu’on n’y
aurait eu aucun égard, penfez vous donc que le
prince Frédéric (de Saxe ) voulût prcndic les ar*
mes pour l’amour de vous ? »
L u t h e r .
« J’en férois bien fâché. » ! d
L e S e c r é t a i r e .
.. « Et où vous cacheriez-vou,s donc, û l’on vouloit
vous arrêter ? »
L Ù T ft E R*
cc je.me cacheraii fous la Yoûte des deux, *>