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, jugée convenable à l’hofpitalité, on auroit cru pou-
. voir permettre à un fouverain étranger qui fe pré-
tendoit fupérieur à tous ks autres , d’exercer en
France un acte d’autoiûé'fi folemnel , cet a été ne
pou voit changer la nature des loix , ni donner un
.effet rétroactif à la grâce conférée par l’empereur ;
, le R i même n’auroit pu chez, lui operer un tel changement
; il falloir toujours fe reporter au moment
de la vacance de la place , & .de l’ouverture des
droits. 11 oft à et oite qu’en donnant un fi plein effet
à un caprice de l’Empereur , on dédommagea le
^chevalier, ou que la qualité de chevalier n’étoit pas
... fi èffentieliement requife pour la place dont il s’agif-
foit , que le défaut de cette qualité ne pût eue fup-
pléé par d’autres conditions , qui fe. rencqptrpient
dans la perfoane de Signet.
SIGON1US ( Charks ) ' { Hiß. Litt. Mod. ) , c’eft
le The-Live moderne de l’Italie, grand hiftorlen ,
■ & pour le fond & pour la forme , véritable hom-
. me de lettres , n’aimant que l’étude 8c la retraite.’
Né à Modène , p; ofë-ffeur à Padoue, .1 retourna
, mourir à Modène en 1584. Etienne Battori, Roi
de Pologne, voulut le ,fixer à fa. cour., il le refulà,
il refufa- auffi de fe marier , diiànt que -Minerve &
■ Venus n.. voient jamais p i vivre enfcjnole , plus mge
, qù’intéreffé dans le premier refus , plus, phnofophe
dans le fé cond, que'fidèle aux devoirs de l’homme 8c
du citoyen. .Ses çeuVres ont été recueillies en fix vo-
• lûmes in fol. & le çé-èbre Muratori a écrit fa vie.
So i ouvrage le plus célèbre eft de regno Italiee j mais
|~on fa t grand, cas auffi de ce qu'il a écrit fur • la république
des Hébreux, *:forv celle d’Athènes , fur Vem-
‘ pire d’Occident, &c., . . . .
•' SIGOVÈSE & BELLOVÈSÉ, ( Nlfl anc.O deux
. chefs, de colonies gaj'oifes , dont parle Tite-Live ,
Décade l re. liv. y Sigoveçe s’établit dans la Bohême &
dans la Bavière ; tkiioyèze .-conquit une partie de
l lbérie •& de l’ftalie.
SIGTRUG, (Hiß. de Suède') roi de Suède, vi-
, voit vers la fin du premier fiècle de l'ere chrétien-;
ne ; bon prince, f*ge légifiateur , père malheu
feux, il Voulut laver dans le fang de Gram 8c des •
Danois, l’affront que ce prince lui avfft fait en enlevant
fa fille •; mais trai.» par fes foldats , il ex- ;
pira fous la -rnaiTue de Gram. ( M. DE Sa c y . )
S1K E , (Henri) ( Hill. Litt. mod. ) fuyant AHe-
fmand , du dix-feprième fiècle , a donné eh Arabe 8c .
.en latin, avec des notes , ( Utrecht , : 1697 ) là
meilleure édition de l’Evangile Apocryphe de l’en-
rfanee- de Jéfos-Chrrft.
SILAHDAR A G A , o/rSELICTAR AGA , f. m-
{Hiß. mod.)officier du grand fe’gneur, lire du coi ps des
:Itch-oglans ou Icoglans C’eft le porte épée du fultan
.dans les .cérémonies publiques. Le fllahdarponz le
cimeterre du grand fe gaeur 8>C coupé les via- des
à fa i tafile. Il eft comme le grand maître de la
.maiipn de l’empereur & règle toute - fa cour. Son
.autorité s’étend auffi sur le > refte de l’empire d’une
^manière parUruli;ére. .Le$ grands ne ..lui. parlait
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qu’avec réfpcél, & ne lui écrivent jamais fans lut
donner le titre de mufahih , c’eft-à-dire , confcilkr
privé , quoiqu’il ne le pienne point dans les a êtes.
Sa place qui lui permet d’approcher du fultan.,,
l’élève quelquefois à la plus haute' faveur. Guer,
moeurs des Turcs , tom. II. ( A . R . j
SILANUS , ( Hifl.rom.) nom connu à rome, 8c
porté j.ar plufieurs personnages diftingués.
i°. Silanus Créf.cus, sous Tibère, étoit ami de
German’cus , & ce titre lui fit ôter le gouverne--,
ment de Syrie , lequel fut donné à Cneïus Pijpn..,
avec des ordres lècrets pour traverser en tout. Ger-
.manicus , 8c même pour lui -ôter la vie quand il
en feroit temps. On avo:t été obligé de confier ks
provinces d’Afie à Germauiçus avec un pouvoir très-
ample. , & Tibère ne pouvoir fouffrir un neveu qui
le fervoit trop bien, & qui avoit des vertus.
2°. Marcus Junius Silanus , beau-père de Cali-
gula, fut une-des victimes de cet Empereur fou & cruel.
30. Sous i’empite de Claude, Meffaline 8c Nar-
cifTe firent périr Appius Junius Silanus, & fa femme
qui étoit belle-mère de l’empereur. 4°- B firent périr auffi Lucius Junius Silanus, ,
fils d’Appius & gendre'de Temperéur.
50. Dans les commencements du règne de Néron
, Agrippine, sa mère , qui avoit encore alors
une grande autorité, dont elle abùfoit cruellement.,
fit périr à i ’infeu de spn tils, Mai eus Junius Silanus
proconful d’Afie , qui defeendoit d’Augufte.
Junia S lana fit accüfer Agrippine, par le-comédien
Paris, d’avoir, conlpiré contre Néron, Ton.fils, &
d’avoir Voulu mettre à fa place fur le trône Ru*
bellius Plautus quelle fè .propofoit d’époufer , 8c qui
defeendoit d’Augufte par fa Mère. Quoiqu’alôrs le
crédit d’Agrippine fût bien d niinué, elle fe défendit
avec tant de force, 8c demanda vengeance avec
tant de hauteur , que Néron ne put fe difpenfer
d’exiler . Silanà, châtiment bien -foiMe ,'fi l’accufation
étoit Calomniei-.fè.
SILHON, -( Jean ) ( Hijl. Litt.-mod. j ConfèiUçr
d’état, un-,des premiers membres de l’Académie Fran-
çoife dans le temps -de fon ii.ftitudon. On a de lui
un traité de l’immortalité de l’a m e & quelque-s
ouvrages de politique; mort en 1667.
SILHOUETTE, (Etienne de) Hift. Lin. mod:)
Oh fait qu’après avoir été -cliancelier de M. le 'duc
d Orléans , il fut Controll ur géné.al & miniftre
d Eta... Nous biffons -à la poftérité à marquer le rang
qu’il doit tenir parmi ks hommes * d’état & les mi-
nftres des Finances, pour, avo r voulu faire porter
!e principal fardeau des ’Impôts sur les grands &C
fur les riches , ce qui. précipita fa tlfgrace , dans
un temps où le gouvernement paro ffoit croire encore,,
du moins à en juger par la pratique , que
les riches dévoient toujours être ménagés', & les
pauvres toujours opprimés. D’un autre côté, il eft.
vrai quil s.’élève prefque toujours contre l’impôt
même le mieux choifi , le mieux affis &i le mieux
réparti, une obje&ion invincible non pas contre t«il
. op tçl quinift^e qui ne bit que palier , qui
j prend Tes chofes dans l’état où il les trouvé , niais
[ .contre le gouvernement qui .eft éternel , & qui
I doit tendre conftamment vers le bien, c’eft qu’il ne
{ faudroit pas- d’impôts, & qu’on auroit pu s’en paf-
| fer , foit par les reffources de l’économie , foit en
I évitant avec foin ces guerres qu’on entreprend tou-
[ jours fi témérairement, &c fi hors de propos, mê-
I me lorfqu’on eft é/idemnient hors d’état de les fou-
[tenir , & .toujours fans confulter la nation que l’on
1 condamne à employer dans ces guerres fon fàsg &
I fa . fortune.
[ En çonfidérant M. de Silhouette , fitnplement
[tomme homme de lettres, il a enrichi notre litté-l
| rature de pluficurs traduôlions importantes ; on fait ■
iqu’il a traduit l'ejfai Jur ■ l’homme de Pope , tant
[traduit encore depuis , 8c en profè, &' en vers. Il
la traduit des mélanges de littérature & de philosophie
[ du-- même Pope ; l'union■ de la religion & de la po-
mlitique de Wiirhurton ; il a traduit de l’Efpagnol
ide Balthafar Gracian , les réflexions polit qués fur les
mgrands princes. Il nous a donné une idée générale du
\gouvernement Chinois, 8c un traité mathématiq tè fur le
mbatihcur 9 la chofe qui eft peut-être le moi ts du ref-
Ifnrt des mathématiques. M. de Silhouette étoit né à
[Limoges en 1709 , il fut fait controlleur généi a l ,
lau printemps de l’année 1750 excita . pendant j
1 été , un moment d’enthoufiafme , auquel luccéda
[une aveifion générale , 8c peyt-être n’avoit-il mérité,
Ni cet excès d’honneur , ni Cette indignité. •
I II fut renvoyé dans l’Automne de la même an-
ané® 1759 , fans que fon nom eu- eu le temps de
.l|paroîrre dans l’Almanach- royal, parmi les Control-
#èurs-généraux- Il mourut en 1767 , ayant furvéen
«ffez long-temps, =à. fa- difgrace -, & ayant vécu afi
ù t philolophiquement , & -affez heureufement dans
.|f.i terre'de-:Bry fur Marné , pour n’être pas aceufé
Td’être mort de la maladie des min’ftres dilgiaciés.
I SILIKhTAR, Cm. ( terme de rci.Stïon ) page d’une
:13es chambres du grand-feigneur. Il -eft l’écuyer du
g - an d-feigneur : , porte fon épée, & Taceômpagne
f ar-tout quand il fort du forraft ( A. R. ) . :
SILIUS ITALICUS, (Caïus ) { Hid. Litt. rom. )
homme confula rô, vivoit fous Néron , & -mourut,
à cè qu’on croit fous l’empire de Traian ; on dit
qùbccablé de maux à. l'âge- de 75 ans, il fe laiffa •
m>:rir de faim.-Il eft aveufé d’avoir exercé ouel-
|que temps l’odieux -métier de délateur , mais une
vie-- verrueufe expia cem">m?nt du o zèk âvau^le, aui
.pot] oit même trouver fon exeufe dans-la pureté des
,motifs y Silius Italiens '-'poffédoit une ' maifori de
rampagne qui avoit appartenu à Giceron , & une
su*re où eft le tombeau de Virgile , c’eft ce qu’on
à-'prend par l’ép-gramme 49e. du livre onzième de
In itia l.
■ Sdius htzâ ■ îtïi'rg'ni"célébrai fiïbn''.ffientà Maronis:'9
Jugera facundi qui Cijerô lis h ah et:. I 3 Hrredem dominumque fui iumulive, Jarifve -
Non- a Hum m.ilLtnec Maro'nec Cicero-,
L’épïgramme fuivante roule encore. à-peu-près
fur le même fujet :
Jam propè desertos cineres , & fancià Maronis
Nomina qui caler, t , pauper & unus erat.
Sïlius opta-a. fueewrere cenfuit umbra :
Silïus & vatem non minor ipfe, colit.
Ce zro’z minor ipfe eft une exagération de l’urba^
nité ou de l'amitié , & Pline a mieux jugé Siïius
Italiens , en disant : feribebat carmina majore cura
quant ingenio ; en effet,' fes vers font travaillés, ils
ont de la régularité, de l’harmonie , de l’énergie ,
mais ils font le plus fouvent fans gé;.ie , fans coloris,
fur-tout lâns ce charme qui fait qu’on fait par coeur
la plupart des vers de Virgile, ; ils font bien faits
en un mot, mais ils ne font pas beaux, du moins
ils ne font pas agréables ; or ce qu’Horace a dit
en général des Poèmes :, peut s’appliquer en- parte- *
culier aux vers ;,
Nec fatis efl pulchrà ejfe po'émaia , dulcia Sunto s •
Et ' qubcunque volent , anlmum auâitoris agunto. ~
Voilà ce cjui manque aux vers de Sïlius , & voilà '
ce qui fait qu’on eh a fi peu retenu.
Il eft j comme on la dit , le singe de Virsile , -
mais il n’en eft que le singe , il n’en imite que les, '
formes , il le rappelle, à tout moment par les ex-
preffions & par les tours rarement par le talent
8c le génie. Non-feulement on ne trouvé rien dans :
Silius qui p'uiffe entrer même de loin ,• en parallèle -
avec 4e fécond, le quatrième, le fixième , le neuvième
livre de l’Enéide ; non-feulement il n’offrë aucun
morceau à mettre à côté des épifodes de Pygma-
lion & de Sichée, de Polydore, d’Hélénus& d’An- '
dromaque , de Polyphême, de Cacüs, &c. Mais on
n’y trouve pas même-die ces. vers, .ou qui entraînent, ----
comme-celui-ci ;
Una fa lus viâlls ’nuilàm fperaré falutcml -
Ou qui développent la 'fonfibiîité naturelle.^,. comme *
ceux-ci : -
v Non-igmrar-maliy mifens fucedrerè difcoJ •
■ Sunt. IdcrymiE rerutn\ & mentent mortalia targûnto *"
Ou qui pénètrent l’ame de -tendreffe & de dou*
leur, comme' ceux-ci : • 1
O mi h: fdla met fdper Âflyunàftis imago,
Sic oculos. , flc. ille maniii-, fle ora fer. bat j a
Et mine ccquali tecumpub feeret avo. . . ;
, Nate Ded y vivifie? aut.flluxïalrfrd receMty ^
Hetfor ubi efl ? ■ . . .
Heu ! q'iis te cafus dejeftam fanjugé -tant0
Excipit 3 at’t - "quai- dign.a fatis fqituna Hviflt.C • "
, Voilà .les vers :qt»e Sïlius. nèyfait’ pbihft îffiiTéf
qu i peut- êt-rè^ne peuvent etré^imitçs; jl- faut ■ - -
lé coeur-Ies Taffe-ÿ ou dis ce û ;lc